A Paris, dans l’église Saint Sulpice dont il est le curé, le 6 février 2022, le père Henri de La Hougue, également enseignant de la théologie des religions à l’Institut catholique de Paris, et membre du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux de la Conférence épiscopale française, recevait, pour la énième fois, l’association Ensemble avec Marie (( De l’association Ensemble avec Marie, nous avons donné ici une présentation. )) , qui réunit des « Chrétiens et des Musulmans désireux de construire ensemble une civilisation fondée sur l’Amour et la Paix dans le respect de l’identité de chacun ». D’ex-musulmans devenus catholiques, en particulier, se sont scandalisés de l’événement et ont diffusé la photo d’une affiche indiquant dans cette église un espace dédié à la prière musulmane. S’en est suivie une polémique sur les réseaux sociaux que le curé de Saint Sulpice a cru pouvoir dissiper en avançant que cette salle de prière n’avait eu qu’une existence limitée au temps de cette rencontre, comme si ce n’était pas le principe même qui était en cause. 

Et il a loué de cette rencontre le caractère équilibré du fait que le récit de l’Annonciation y avait été présenté aussi bien dans sa version évangélique que coranique (à partir 27’16”). Or, celle-ci, chantée en arabe, ne parlait pas du tout de l’Annonciation à Marie, mais était le récit de la diatribe d’Abraham avec son père qu’il traite d’ignorant, d’idolâtre, d’adorateur du Diable (Coran 19.41-46) … Il y a donc manifestement eu tromperie sur la marchandise. Mais peu importe, il ne faut surtout pas dénoncer l’islam, et continuer à endosser le rôle d’ignorants, d’idolâtres et d’adorateurs du Diable que sont les chrétiens aux yeux des musulmans, qui eux, comme Abraham, sont les vrais croyants (Coran 19.41 ; 2.124,135). Voilà ce qui a été dit là aux chrétiens, bien en face, mais en arabe. Oui, mais en arabe, c’est tellement beau !

La première sourate, la fatiha, a été récitée par deux imams (1.37’05”). Or, selon une tradition musulmane, tout lieu où Allah est invoqué lui devient ipso facto consacré (Coran 72.18), et donc musulman (Coran 21.105) …

Bien sûr, les organisateurs2 affirment haut et fort se refuser au syncrétisme, mais cependant chaque rencontre ne peut se passer d’une prière, d’une invocation commune (à partir de 2.00’49”), en désobéissance formelle à ce que demande l’Église à l’occasion des rassemblements interreligieux.

Est-il possible de trouver une cohérence entre des initiatives de ce type qui aujourd’hui font florès, anticipation de la nouvelle religion mondiale transcendant toutes les confessions, et l’enseignement apostolique qui commande : « Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Satan ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-15) » ; « Si quelqu’un vient à vous en refusant l’Évangile, ne le recevez pas chez vous et abstenez-vous de le saluer. Celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 1.10-11) »?  Ce devoir imposé par les Apôtres de ne pas pactiser avec l’idolâtrie n’était pas nouveau : « Vous donnez du secours à l’impie, et vous vous liez d’amitié avec ceux qui haïssent le Seigneur ; et c’est pour cela certainement que vous méritez la Colère de Dieu. (2 Ch 19.2b ; Ex 34.12-16) » De tels propos choquent nos esprits empoisonnés de relativisme, mais force est de reconnaître que c’est avec une telle pastorale que les Apôtres ont réussi à évangéliser le monde. En l’abandonnant, sommes-nous sûrs de faire mieux qu’eux ? Les églises sont profanées, brûlées, vendues, tandis que les mosquées poussent comme les champignons. Jusqu’à quand ? 

« Dans les sanctuaires seront offerts aux fidèles les moyens de salut en annonçant avec zèle la parole de Dieu (Can. 1234 – § 1) ». Le Coran est-il la Parole de Dieu, et l’islam est-il un moyen de salut ? Introduire officiellement l’islam dans un lieu consacré au culte exclusif de Dieu, qu’est-ce d’autre, selon la foi catholique (Dei Verbum, n°4), qu’y introduire l’Antichrist (1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3 ; Ga 1.8-9 ; Coran 2.193 ; 9.30-33 ; 48.28) ?

Ceci dit, nous ne condamnons pas toute rencontre de chrétiens et de musulmans, mais le fait qu’elles puissent avoir lieu dans une église, où aucune expression de l’Antichrist ne doit trouver place, et nous condamnons aussi toute prière prétendument commune entre qui adore Jésus-Christ et qui s’y refuse. Nous souhaitons que chrétiens et musulmans puissent se rencontrer, en vue d’échanger les raisons qu’ils ont d’être chrétiens ou musulmans, de se mieux connaître et comprendre, étant capables de parler de choses qui fâchent sans se fâcher, mais nous ne voulons pas que ces rencontres servent à faire le lit de l’islam. Il y a suffisamment d’idiots utiles. Nous distinguons islam et musulmans, et autant il faut aimer les musulmans, autant il faut haïr l’islam, qui éloigne les âmes du Sauveur (Coran 3.55) et fait régner en conséquence l’Enfer sur terre (Coran 4.74 ; 9.5,30,111 ; 60.4 …). On ne peut être chrétien à moins. Pour peu qu’elle soit présentée simplement et intégralement, nous croyons que la Vérité est capable de s’imposer d’elle-même à toute âme de bonne volonté, sans qu’il soit besoin de chercher à plaire aux hommes, à défaut de quoi le Christ ne peut être qu’immanquablement trahi (Ga 1.10). 

Abbé Guy Pagès

L’article paru chez Church Militant

  1. A Paris, dans l’église Saint Sulpice dont il est le curé, le 6 février 2022, le père Henri de La Hougue, également enseignant de la théologie des religions à l’Institut catholique de Paris, et membre du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux de la Conférence épiscopale française, recevait, pour la énième fois, l’association Ensemble avec Marie (( De l’association Ensemble avec Marie, nous avons donné ici une présentation. []

  2. Il est à noter que la mosquée d’Omar, salafiste, était partie prenante de l’événement.  []