Introduction

Je ne fais pas cette vidéo pour relativiser ou nier la nécessité du dialogue entre membres de religions différentes, mais pour dénoncer quelques incohérences et dangers que l’on trouve dans la pratique du dialogue islamo-chrétien conduisant à la perte des âmes. Je le fais aujourd’hui avec l’association « Chrétiens et musulmans, ensemble avec Marie ». Je précise bien que je ne porte aucun jugement sur les personnes participant à de telles associations, non plus que sur les personnes que je vais nommer, et que je les crois toutes sincères et remplies de bonnes intentions. Mais justement l’Enfer est pavé de bonnes intentions…

Dans l’extrait vidéo qui suit, tiré d’un entretien d’un journaliste d’OummaTV avec M. Testard, fondateur de l’association « Chrétiens et musulmans, ensemble avec Marie », ce dernier affirme que chrétiens et musulmans ont “un peu” de foi commune, au moins au sujet de la Vierge Marie.

Marie est-elle “un peu” la même dans le christianisme et l’islam ?

Eh bien non. Par exemple, pour les musulmans, Myriam n’est pas l’Immaculée Conception. L’Immaculée conception n’a d’ailleurs pas de sens en islam puisque celui-ci nie le dogme du péché originel… Et Myriam est si bien pécheresse qu’Allah a dû la purifier (Coran 3.42). Elle n’est donc pas l’Immaculé conception ! Ou bien encore, dit-il, l’islam croirait à la conception virginale de Jésus, mais le Coran, comme je vais le montrer, ne dit pas non plus cela. Marie n’est pas « un peu différente dans le Coran et dans l’Évangile », mais complètement différente, aussi vrai qu’elle est pour les chrétiens la Mère de Dieu, insigne vocation d’où découlent tous ses autres privilèges, et que l’islam n’existe que pour rejeter l’Incarnation de Dieu et donc la Mère de Dieu elle-même !

L’Eglise est-elle la seule vraie religion, ou bien toutes les religions ont-elle part à la vérité ?

Le journaliste pose maintenant une excellente question à M. Testard : Est-ce que l’Église est la seule vraie religion, ou bien toutes les religions ont-elles une part de vérité ? Malheureusement notre ami n’a pas le courage de confesser que l’unique et vraie religion subsiste dans l’Église catholique (Dignitatis humanae, n°1), mais il professe l’opinion condamnée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 6 août de l’an 2000 dans le document Dominus Iesus : « il est clairement contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres, dont les autres religions seraient complémentaires. (n°21) »…

Comme par hasard l’autorité de Vatican II est avancée pour justifier ce qui a déjà été maintes fois condamné par l’Église. Ainsi, pour M. Testard notre religion aurait besoin de s’enrichir, nous aurions besoin de perfectionner la vérité de la religion catholique par l’apport de la vérité que posséderaient les autres religions. Pie IX a déjà condamné cette affirmation : « La révélation divine est imparfaite, et par conséquent sujette à un progrès continuel et indéfini qui réponde au développement de la raison humaine. (Pie IX, Syllabus, n°5 ; Qui pluribus, 9 novembre 1846) »… 

Chercher un “socle commun” ?

Le pape Pie XI a condamné l’entreprise de ces homme qui sont « convaincus (…) d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un FONDEMENT COMMUN de vie spirituelle. » Or, c’est exactement le rôle que l’association Chrétiens et musulmans ensemble avec Marie entend faire jouer à la Vierge Marie, en disant qu’elle est  celle qui rassemble « l’ensemble des croyants, chrétiens et musulmans ». Cette profession de foi, que l’on peut lire dans le dossier de presse de l’association, parrainée par de nombreuses personnalités, y compris ecclésiastiques, laisse entendre qu’il n’y a pas fondamentalement de différence entre chrétiens et musulmans puisqu’ils sont ensemble subsumés, réunis dans la catégorie supérieure des « croyants ». Leurs confessions sont donc relativisées tandis qu’est promue « LA croyance », indéfinie, mais bien commode, condamnée par Pie XI, pour qui : « De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient (…). La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. (Mortalium animos) »

Nostra aetate ou Recevoir des autres religions ?

Si la religion catholique est « l’Alliance Nouvelle et définitive (CEC n°66) », on ne voit pas comment elle aurait quelque chose à recevoir d’une autre religion. Et si « aucune nouvelle révélation publique n’est à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ (CEC n°66) », que peut être l’islam et quel bien peut-il donner ?

Mais puisque M. Testard évoque Nostra aetate, rappelons que ce texte est une simple déclaration, qu’il n’a donc pas la même importance, par exemple, qu’une constitution. Tous les propos de la Sainte Église ne sont pas revêtus de la même autorité, et en l’occurrence celui-ci ne jouit pas de l’infaillibilité.

Un des malheurs de Nostra aetate est de ne pas faire de différence entre les religions d’avant la venue du Christ, et celles survenues après Sa venue, telle le judaïsme ou l’islam. Car si, dans le premier cas, les hommes privés de la Révélation hébréo-chrétienne étaient excusables de s’être égarés dans la recherche de la Vérité, ils ne le sont plus après avoir reçu la connaissance du Christ… Et c’est pourquoi un chrétien ne peut regarder l’islam que comme une imposture, et d’autant plus démoniaque et dangereuse qu’elle se prétend d’origine divine (Mt 24.4,11,24 ; Jn 16.2 ; Ga 1.18-9 ; 2 P 2.1-3 ; 1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3…). D’ailleurs, Nostra aetate ne parle pas de l’islam, mais des musulmans. Nuance ! En effet, ceux-ci, trompés par l’enseignement islamique, peuvent être innocents de leur ignorance du Christ, et donc susceptibles d’être sauvés par Dieu qui veut le salut de tous (1 Tm 2.4), moyennant toutefois leur amour sincère de la vérité, qui doit logiquement les conduire à embrasser la foi divine et catholique, dès que l’occasion s’en présente. Une autre erreur de ce petit texte conciliaire est de croire identiques les personnages du Coran et ceux de la Bible parce qu’ils portent le même nom, comme si Allah n’avait pas réussi à presque tout fausser de la Révélation hébréo-chrétienne à force d’abroger les paroles de son Coran éternel (Coran 2.106 ; 5.15 ; 16.101) ! En effet, l’Abraham coranique se distingue par sa soumission à Allah, tandis que l’Abraham biblique se distingue par l’alliance conclue avec Dieu, préfiguration de l’Alliance nouvelle et éternelle dont l’annonce allait être ensuite portée par les prophètes (Is 2.2 ; 42.1 ; 49.6-7 ; 55.3 ; 60.3 ; Jr 4.1-2 ; 31.31 ; Mi 4.1 ; 5.6 ; So 2.11 ; Za 2.15 ; 8.22-23 ; 9.10 ; Ml 1.11), et qui sera définitivement scellée, au bénéfice de tous, par la mort et la résurrection de Dieu incarné. Jésus nous a révélé qu’Abraham eut la révélation de Son incarnation et qu’il s’en est réjoui (Jn 8.56). Ce n’est pas du tout ce que font les musulmans imitant l’Abraham coranique qui rejettent précisément la foi en l’Incarnation de Dieu comme la pire abomination qui soit (Coran 4.48)

De même, affirmer que « les musulmans adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes » pourrait laisser penser que les musulmans adorent le même Dieu que les chrétiens, qui lui aussi est « unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, et qui a parlé aux hommes ». Mais il ne suffit pas de partager quelques points communs pour être identiques. Si, par exemple, vous demandez à rencontrer un monsieur d’environ cinquante ans, portant barbe et chapeau, blanc de peau et d’un mètre quatre vingt de haut, plusieurs hommes pourront vous être présentés. Mais parmi eux un seul aura peut-être l’état civil de celui que vous recherchez. De même, savoir des choses vraies sur Dieu ne suffit à connaître le vrai Dieu, si, par ailleurs, vous affirmez des choses fausses à son sujet, comme c’est le cas des musulmans niant qu’Il soit Trinité, ou affirmant qu’il a envoyé Mahomet. Pour connaître quelqu’un, il faut écouter ce qu’il dit, car « la bouche parle du trop plein du cœur (Lc 6.45) », et la Parole de Dieu, selon le Coran lui-même, c’est Jésus-Christ (Coran 3.39,45 ; 4.171 ; 6.73)… non le Coran !

Une autre erreur contenue dans ce petit texte conciliaire est de louer la vie morale des musulmans. Or, en islam, il n’y a pas de loi naturelle, c’est-à-dire de loi divine connaissable par la raison. Or, sans usage de la raison, il n’y a pas d’acte moral possible. La seule loi que connaît le musulman lui est révélée par le Coran. L’attitude qui lui est demandée n’est pas celle d’un jugement libre, et donc proprement humain, mais la soumission aveugle aux préceptes de la charia, en sorte que moins le musulman comprend ce qu’il fait et plus sa foi est pure ! C’est exactement le contraire d’un acte proprement moral…

Avant d’aller plus loin dans notre examen de l’action de cette association, et à travers elle de la pratique actuelle du dialogue islamo-chrétien, je voudrais dénoncer l’amalgame aussi dévastateur que répandu, qui consiste à attribuer à l’islam le bien que peuvent faire des musulmans. En effet, beaucoup, connaissant un musulman sympathique, vertueux même, en rapporte l’origine et le mérite à l’islam. Or, il faut bien distinguer chez un musulman sa nature humaine et sa profession de foi musulmane. Dieu aime tous les hommes, en sorte qu’Il donne à tous des qualités indépendamment de leur profession de foi. Comme dit Jésus : « Dieu fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, et lever son soleil sur les bons et sur les mauvais. (Mt 5.45) ». Ce qu’il y a de bon chez un musulman vient de sa nature humaine, créée bonne par Dieu, mais jamais de l’islam, qui, venant après le Christ est de ce fait un Antichrist (1 Jn 2.22). Or, « aucun arbre mauvais ne donne de bons fruits (Mt 7.18) ». Un musulman ne fait jamais du bien en vertu de l’islam, mais toujours en dépit de l’islam. Il le fait en vertu de sa conscience cherchant à répondre à la petite voix de Dieu parlant au cœur de tout homme pour l’inviter à faire le bien et à fuir le mal, mais non par obéissance à Allah, sans quoi il devrait se conduire comme Mahomet (Coran 33.21), ou l’Abraham coranique (Coran 2.135), et dire donc : « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4) »… Cet amalgame joue à fond dans le Coran où des vérités d’ordre naturel, comme l’existence de Dieu, et d’ordre surnaturel, comme le retour de Jésus ou le Jugement dernier, sont présentées pour donner au Coran les apparences d’une révélation divine, alors qu’il n’est qu’un ramassis de textes déjà connus, un galimatias incompréhensible qui exhale à chaque page les terreurs de l’Enfer d’où il est sorti.

Sur le site internet de l’association Chrétiens et Musulmans, Ensemble avec Marie, nous lisons dans son dossier de presse : « Nous ne nions pas nos différences, notamment au plan théologique, mais nous voulons dire ensemble que ce qui nous unit ici est plus fort que ce qui nous sépare. » Si cette phrase est vraie, cela veut dire que Jésus-Christ n’est pas Dieu, car qu’est-ce qui pourrait davantage unir ou séparer que Dieu ? Voilà comment ceux qui veulent plaire aux hommes en viennent à ne plus être les serviteurs du Christ (Ga 1.10).

Mgr Beau, lors d’une rencontre organisée par Ensemble avec Marie au Collège des Bernardins à Paris le 25 mars 2017, assurait qu’entre « l’affirmation identitaire » relevant nécessairement pour lui de la peur, du manque de liberté intérieure, du repli sur soi, et le syncrétisme, il y avait un troisième chemin, celui de la fraternité

  • Mais quelle fraternité les musulmans peuvent-ils partager avec les disciples du Christ qui ne connaissent personne selon la chair (2 Co 5.16), à l’exemple du Christ qui ne reconnait pour ses frères que ceux qui font la Volonté du Père (Mt 12.48-50), laquelle volonté consiste à croire en Sa divinité et donc en la Trinité (Jn 6.29 ; 20.31), ce que l’islam interdit précisément et absolument ?

 

  • Et quelle fraternité les chrétiens peuvent-ils trouver auprès des musulmans, pour qui l’humanité s’identifie au fait d’être musulman (Coran 30.30), en sorte que le non-musulman est perçu comme une monstruosité, un ennemi à éliminer (Coran 3.141,147 ; 4.101 ; 60.4…), et le chrétien au premier chef, parce que coupable du seul péché qu’Allah ne peut pas pardonner, qui est de croire à la divinité de Jésus et à la Trinité (Coran 4.48 ; 8,116 ; 9.113 ; 3.90).

 

  • Ce qui est donc pour les chrétiens la volonté même de Dieu, et la condition sine qua non du salut, est en islam le seul péché irrémissible, pire que le meurtre (Coran 2.191), raison pour laquelle les chrétiens « ne sont qu’impureté (Coran 9.28) », « plus vils que des bêtes (Coran 8.22 ; cf. 8.55) », « les pires de la création (Coran 98.6) », et tous voués au feu de l’Enfer (Coran 5.72 ; 9.17 ; 48.6 ; 48.6). Aussi, Allah demande-t-il aux musulmans de ne pas prendre pour amis les chrétiens (Coran 5.51), mais de les tuer sans relâche (Coran 3.152). C’est dire que pour se reconnaître frères, chrétiens et musulmans doivent absolument mettre de côté leur foi… Est-ce réellement ce que les uns et les autres souhaitent ? 

 

Je veux encore dénoncer le fait que ces rassemblements islamo-chrétiens se tiennent dans des églises, lesquelles, selon le Code de Droit canonique, doivent donner aux fidèles « les moyens de salut par l’annonce zélée de la parole de Dieu, favoriser la vie liturgique surtout pour la célébration de l’Eucharistie et de la pénitence, et entretenir les pratiques éprouvées de piété populaire. (Can. 1234 – § 1) ». Est-ce que l’islam est un moyen de salut ? Est-ce que le Coran est la Parole de Dieu ? Est-ce que ces rencontres favorisent la célébration de l’Eucharistie et de la pénitence ? Est-ce qu’elles entretiennent les pratiques éprouvées de piété populaire ? La Commission épiscopale de Liturgie a rappelé que « L’église n’est pas un simple lieu public, une salle disponible pour des réunions de tout genre (…) [Mais que] La vraie manière de donner vie à une église est de l’utiliser pour le service essentiel pour lequel elle a été voulue et bâtie, c’est-à-dire la pratique de la religion catholique.” » (Commission Épiscopale de Liturgie, 19 mai 1999).

L’Évangile prophétise l’entrée de l’abomination de la désolation dans le saint-lieu (Mt 24.15), mais le pire est que pour qu’elle y pénètre, il aura d’abord fallu qu’elle s’installe dans les esprits… Malheur donc à celui par qui le scandale arrive ! Certes, on dira être bien conscient des dangers du syncrétisme que manifesterait de façon évidente une prière commune. Pourtant l’association n’a pas résisté à la tentation de rédiger une telle prière, qu’elle propose à la fin de chaque rassemblement… Et la revue en ligne Aletia annonçait la tenue à Paris le 5 mai dernier d’une telle rencontre par cet intitulé « Chrétiens et musulmans appelés à prier ensemble avec Marie ». Comment prier ensemble sans avoir la même foi ? Ou alors qu’est-ce que la foi et à quoi sert-elle ?

Voici maintenant pourquoi la Vierge Marie n’est pas le personnage qu’auraient un peu en commun l’islam et le christianisme.

Il est vrai que dans le Coran celle qui passe pour être la Vierge Marie (Coran 21.91), Myriam, est désignée par son nom, et même préférée à toutes les femmes (Coran 3.42), mais ce privilège est bien vite relativisé par la remarque qu’elle n’est qu’une fille (Coran 3.36. Cf. 4.117 ; 21.22 ; 37.150 ; 52.39). La misogynie talmudique exprimée chaque matin par tout juif pieux remerciant Dieu de ne pas l’avoir créé femme, n’est pas loin. Il faut bien voir que venant APRÈS le christianisme, l’islam ne pouvait faire comme si Jésus et Marie n’avaient pas existé, tant ils étaient universellement connus et aimés, aussi, en bon Antichrist (1 Jn 2.22), l’islam s’est-il ingénié à les défigurer pour les rendre méconnaissables. C’est ainsi que la conception de Issa est décrite alors que Myriam a fui la compagnie des siens pour se rendre en un endroit isolé, à l’abri donc des regards indiscrets, comportement incompréhensible qui, aujourd’hui encore, dans les milieux musulmans, expose une femme aux agressions, au viol, à l’homicide, et en tout cas à la mauvaise réputation. Voilà donc comment le Coran présente la Mère du Messie… Et c’est alors que lui apparaît l’esprit d’Allah sous la forme d’un homme parfait (Coran 19.17), qui s’empresse de confesser qu’il n’est pas Dieu, mais seulement son envoyé, pour lui donner un enfant (Coran 19.19). Autrement dit : Myriam apprend que la volonté d’Allah est qu’elle devienne enceinte, et ce de par son envoyé, qui, homme parfait, n’est donc certainement pas un eunuque. Aux avances de celui qu’elle voit comme un homme, puisqu’il se présente comme tel, la Marie coranique ne se défend pas d’être déjà accordée en mariage… Elle se contente de lui répondre qu’aucun homme ne l’a jamais touchée et qu’elle n’est pas une prostituée (Coran 19.20). Propos aussi incongrus que peu décents. Que le Coran dise que Myriam était restée vierge… avant la conception du Messie (Coran 66.12), ne dit pas qu’elle l’est restée pendant et ensuite. Qu’Allah dise (Coran 21.91) qu’il a conçu Issa en insufflant en Marie un souffle de vie, ne dit rien de particulier, puisque c’est ce qu’il fait pour la conception de tout être vivant… Bref, n’est-il pas piquant de voir l’islam refuser l’Incarnation de Dieu, mais ne pouvoir s’empêcher d’en confesser la nécessité, en imaginant l’Esprit de Dieu apparaître sous la forme d’un homme ?

Comme il ne saurait en être autrement pour le Jésus haï du judaïsme, la conception de Issa se déroule dans une situation qui déshonore sa mère. En effet, l’idée d’une conception charnelle du Messie est corroborée non seulement par le fait que l’islam, comme le judaïsme, ne connaît d’amour que charnel, ― pour lui, la virginité consacrée n’est pas un choix de vie possible (Coran 24.32), y compris donc pour la Mère du Messie ― mais encore parce qu’Il ne convient pas à Allah de se donner un fils (Coran 19.92,35 ; 2.116 ; 4.171 ; 10.68 ; 23.91 ; 39.4 ; 43.81). Si donc il ne convient pas à Allah de se donner un fils, c’est que Issa n’a pas été engendré par Allah, et si Issa n’a pas été engendré par Allah, c’est donc qu’il a été engendré par quelqu’un d’autre, et par qui, sinon par cet homme qu’a vu Myriam ? Pourquoi Allah a-t-il voulu que Myriam voit un homme et non pas l’Archange Gabriel ? Le Coran confirme encore l’idée de la conception charnelle du Messie lorsqu’il l’identifie à celle d’Adam (Coran 3.59), pour la création duquel Allah a eu besoin de sperme (Coran 16.4) ! Si l’histoire ne dit pas d’où venait le sperme dont Allah a eu besoin pour créer… le premier homme… elle prouve bien cependant que pour l’islam, aucune conception ne peut se faire sans… sperme.

Pour échapper aux problèmes soulevés par le récit de la conception de Issa, l’exégèse musulmane présente un autre texte, celui des anges annonçant à Myriam sa grossesse (Coran 3.42-47), en sorte que l’esprit d’Allah chargé de donner un fils à Myriam ne serait ni Dieu, ni homme, mais des anges. Cette explication pose néanmoins de nouveaux problèmes, car si l’esprit d’Allah est plusieurs anges, qu’est-ce que l’esprit d’Allah, et qu’est-ce qu’un ange (Coran 70.4 ; 78.38 ; 97.4) ? Et quel rapport y a-t-il entre l’esprit d’Allah et le démon, qui est précisément « Légion (Mc 5.2-9) » ?  

Mais voilà qu’Issa, pas plutôt né, parle déjà. Et pour dire quoi ? Pour enseigner à sa mère le mensonge ! En effet, afin de donner une justification acceptable de son absence, il l’invite à dire qu’elle s’était retirée au désert pour y jeûner en l’honneur d’Allah (Coran 19.26). Le Coran révèle ainsi d’une part son ignorance du mystère de Jésus, qui, s’Il avait fait des miracles dès Son enfance, aurait compromis Sa mission (Mc 1.34, 43-44 ; 5.43, 7.36 ; 1 Co 2.8), et d’autre part la calomnie talmudique de la Vierge Marie, car si Myriam doit mentir pour expliquer son absence, c’est bien que celle-ci n’était pas honnête. Notons que la religion d’Allah sert de prétexte pour mentir, cacher l’inavouable… Mais qui croira enfin qu’une jeune fille tombée enceinte hors mariage revienne avec l’enfant chez les siens ? où l’attend la lapidation (Jn 8.1-11) ! Même si Myriam s’était mise à compter sur l’éloquence miraculeuse et persuasive de son nouveau-né pour attester de l’origine divine de celui-ci, et sauver ainsi sa peau et celle de son enfant, elle n’aurait pas agi en cela avec prudence et sagesse, et n’aurait donc pas mérité son titre de Vierge sage. Mais voilà que ce qui devait arriver, arriva : sa famille, à la vue de l’enfant, la traite de fille mauvaise et de prostituée : “Ô sœur d’Aaron ! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une prostituée ! (Coran 19.27)”. Autrement dit : “Toi, par comparaison, tu es mauvaise et tu es une prostituée !” Et non seulement cette louange des parents de Myriam donne voix à la calomnie talmudique traitant Myriam de prostituée, et Jésus de bâtard (Yebamoth 49b ; Shabbat 104b ; Sanhédrin 106a & b), mais elle justifie leur union incestueuse, car Amiram, le père de Moïse, Aaron et Myriam, avait épousé sa tante Yokébed (Ex 6.20), union condamnée par le Coran mais que le judaïsme talmudique autorisait et autorise toujours…

Bref, voulant se substituer au christianisme, l’islam ne pouvait éviter de faire référence à la conception miraculeuse du Messie et à la sainteté de Sa mère, mais il n’a pas pu s’empêcher de laisser sourdre dans le Coran les blasphèmes dont regorgent les écrits talmudiques qui l’inspiraient. A la différence de l’Évangile où tout y est clair et saint parce que Marie y conçoit par la seule et pure opération du Saint-Esprit, sans le concours d’aucune apparition d’homme, et où son mariage avec Joseph la protège de la diffamation, donnant à son Enfant légitimité et prestige, le Coran ne parvient pas à cacher la haine talmudique dont il est pétri à l’endroit du Christ Jésus et de la Très Sainte Vierge Marie…

Changer les mentalités ?

L’islam s’est toujours imposé et ne se maintient que par la terreur. C’est ainsi qu’il a engendré un peuple de soumis. Que veut dire « changer les mentalités » ? Est-il possible que les musulmans changent de mentalité sans quitter l’islam, source des violences dénoncées ? Ou bien serait-ce aux populations non-musulmanes à changer les leurs pour cesser d’avoir peur de l’islam, et donc l’accueillir et devenir à leur tour musulmanes ? Les associations islamo-chrétiennes ne peuvent pas ne pas présenter l’islam comme respectable, aimable, et donc légitime. A l’exemple du père Henri de la Hougue, professeur à l’Institut Catholique de Paris, qui milite pour que les chrétiens aient « une vraie estime de la foi des musulmans » ! Le danger est là : donner à l’Antichrist Islam crédibilité et gitimité, et réduire l’Eglise à n’être qu’une proposition parmi d’autres dans le supermarché de “La” religion. Comment toucher le cœur des musulmans sans cautionner l’islam ? L’enjeu est là. Je sais que l’entreprise n’est pas facile. Pour ma part, je ne vois pas d’autre stratégie que la radicalité des Apôtres. Saint Paul demande de ne pas faire du dialogue un but en soi (Tt 3.10), mais cela implique d’avoir un autre projet que celui de se bâtir une image conforme aux standards du religieusement correct, ou de conjurer une peur inavouée. D’ailleurs le dialogue ne peut se faire qu’avec des individus, jamais avec des représentants de l’islam, pour la bonne raison qu’ils n’existent pas, et  d’autre part parce qu’on ne discute pas avec une religion ayant pour principe la destruction de l’Eglise (Coran 2.193 ; 9.30), le meurtre des apostats, l’infériorité ontologique de la femme, sa répudiation, la polygamie, le mariage des fillettes, l’esclavage, la guerre perpétuelle et universelle contre tout ce qui n’est pas musulman. Il faut imiter le Président Sissi en invitant les musulmans à s’interroger sur les fondements de la haine qui les rend ennemis du monde entier. Il y va de leur intérêt comme de celui de tous de connaître la vérité pour pouvoir être sauvés (1 Tm 2.4). Voilà à quoi doit servir le dialogue islamo-chrétien. Que l’on me permette de rappeler l’enseignement des Apôtres : « Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Satan ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-15) ». Et le doux saint Jean : « Si quelqu’un vient à vous en rejetant le Christ, ne le recevez pas chez vous et abstenez-vous de le saluer. Celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises. ». Paroles devenues inaudibles ? Les Apôtres, dépassés ? Pourtant, ce sont eux, avec cette mentalité ! qui ont évangélisé le monde ! Et nous, avec notre nouvelle mentalité, nous avons dilapidé l’héritage, vidé nos séminaires et nos églises, dont certaines sont déjà transformées  mosquées, quand elles ne servent pas à enterrer un apostat converti à l’islam et devenu assassin, et nous voudrions donner des leçons de pastorale ?! La vérité c’est que nous avons à faire à des lâches capables de toutes les compromissions et trahisons possibles, au nom de la miséricorde, bien sûr ! Qui peut être contre la miséricorde ?! Mais les lâches n’entreront pas dans le Royaume des Cieux. Le cardinal Eijk, à propos d’autres sujets ecclésiaux non moins graves, se demandait récemment si le temps de l’épreuve finale n’était pas arrivée. Je le cite : « Observant que les évêques, et surtout, le Successeur de Pierre, échouent à maintenir et à transmettre fidèlement et dans l’unité le dépôt de la foi contenu dans la Tradition sacrée et l’Écriture sainte, je ne peux m’empêcher de penser à l’article 675 du Catéchisme de l’Église catholique : “Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le ‘mystère d’iniquité’ sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. »

Article repris dans Le Salon BeigeLiberté politique, la Nouvelle Gazette française.