(A titre d’illustration de l’article ci-dessous, on peut regarder la courte vidéo ci-dessus, extraite d’une conférence donnée en 1994 de Amar Lasfar, président de l’UOIF… A son sujet, on peut lire ceci et cela.) 

A lire d’urgence : «Histoire de l’islamisation française 1979-2019 », ouvrage d’anonymes trop bien informés. Il décrit la disparition d’une culture sous les coups de boutoir d’une religion militante et de ses complices.

C’est l’histoire d’une religion exotique et coercitive qui s’installe avec une rapidité inouïe en France. Épaulée par des irresponsables, elle impose sa bigoterie, appuyée sur des piliers archaïques.

C’est l’histoire de fossoyeurs qui enterrent les évidences pour leur substituer une réalité inventée. C’est l’histoire de l’effacement progressif d’une culture.

Les auteurs de ce livre stupéfiant restent anonymes. Leur pavé se dévore comme un roman noir, dont les criminels sont journalistes, politiciens, sociologues, activistes musulmans, juges. A tout moment, même s’il connaît l’argument, le lecteur tressaille, sursaute, chavire. Il n’en croit pas ses yeux. Il dévore le récit, mais n’a pas trop envie d’en connaître la fin.

Ce livre est un implacable réquisitoire, précis, factuel. C’est pourquoi les médias concernés n’en parlent pas, sauf exception. Le contenu est copieux, les informations innombrables. Aucun compte-rendu ne peut en rendre la richesse. J’ai choisi en toute subjectivité quelques facettes.

Le premier crime médiatique cité est la révolution khomeiniste, le nouveau Grand Soir pour la gauche. Les journalistes sont lyriques. Serge July, boss de «Libé» : «…[le noir] voile (…) les femmes iraniennes comme un symbole de lutte, comme une proclamation anti-Shah, refuge d’où leurs yeux surgissent comme ceux de momies vivantes.» Et Marc Kravetz : «Allahoua Akahbar […] le cri de la guerre sainte retrouvait, dans la nuit, brisé de loin en loin par les rafales de fusil-mitrailleur, son énergie libératrice.»

Le fumet anti-Occidental est irrésistible.

La gauche se dirige vers un nouveau prolétariat de substitution, ce sera l’immigration, et de plus en plus le musulman. L’islam bigot et archaïque ne tarde pas à s’affirmer, dans les foyers d’immigrés comme dans les usines… et dans les plus hautes institutions.

Il y a presque 40 ans, en 1982, aux usines Citroën et Talbot, une banderole est déployée : «30 minutes pour le ramadan. Nous voulons être respectés!» Les Renseignements situent déjà l’Association des Marocains de France dans la mouvance des Frères musulmans. Ils relèvent des appels à la «grève sainte», des prières collectives sur les parkings des usines, des drapeaux verts dans les manifestations. A Billancourt et Poissy, des salles de prières ont déjà été octroyées.

Jean Auroux, ministre socialiste du travail s’élève contre le «regroupement d’étrangers refusant d’accepter les règles de notre pays» : «Je m’oppose à l’institutionnalisation d’une religion quelle qu’elle soit à l’intérieur du lieu de travail (…) Lorsque des ouvriers prêtent serment sur le Coran, il y a des données qui sont extras syndicales… »

Des polygames bienvenus

En 1976, le Conseil d’Etat invoque «le droit à mener une vie familiale normale» pour autoriser un Béninois à faire venir sa deuxième épouse. La haute juridiction» oblige ainsi les caisses de sécurité sociale et d’allocations familiales qui s’y refusaient à assumer ces foyers polygames. Alors que l’immigration s’accélère, ces familles se multiplient.

La loi Pasqua de 1993 rectifie en partie cette décision, mais les foyers polygames présents -qui comptent jusqu’à 40 enfants- doivent être entretenus par l’Etat et les aspirants utilisent les failles de la loi. En 2010, le sociologue de gauche Hugues Lagrange décrit dans «Le Déni des cultures»* la surpopulation et la surdélinquance des familles subsahariennes récentes où 30 % des hommes mariés sont polygames. Il parle du triste sort des mères de six ou sept enfants, en moyenne 15 ans plus jeunes que leurs maris… Des petits négligés, des femmes et des filles écrasées et soumises.

Les médias se déchainent contre le chercheur, eux qui ont ignoré en 1997 le colloque de deux associations africaines où des femmes racontaient comment leur mari utilisaient l’argent des allocations familiales pour acheter des femmes supplémentaires.

Regroupement familial, dévoiement du droit d’asile et régularisations automatiques boostent l’immigration de peuplement au détriment de celle de travail. Chirac, Juppé, Mitterrand s’alarment. Mais ne font rien. Dès qu’un homme politique a quelques velléités de mettre de l’ordre, la presse charge…

L’extension du désastre

Les autorités adorent demander des rapports… pour beurre. Certains, fracassants, sonnent tôt le tocsin. L’un d’eux concerne le service national des Jeunes Français d’origine maghrébine (JFOM) qui posent des problèmes croissants. En 1990, le ministre demande une enquête au colonel-sociologue Yves Biville. Celui-ci se révèle fin psychologue et ses constats sont difficilement imaginables aujourd’hui alors que le terrorisme intellectuel s’exacerbe.

Les JFOM «se caractérisent par une communication orale développée qui se traduit par un goût tout particulier pour la «palabre» et la discussion, conçues en termes de marchandage et de négociation. Ils manifestent également une hypersensibilité qui, pour un Occidental non averti, s’interprète comme une forme de simulation.» Beaucoup sont allergiques à la discipline et comptent passablement plus de refus d’obéissance et de cas d’insoumission que leurs camarades. Ils sont aussi plus souvent impliqués dans des violences : «six fois plus d’outrages à supérieurs et quatre fois plus de coups et blessures volontaires».

Le chantage au racisme est omniprésent : «…tout ordre, toute application du règlement s’apparente à une manifestation de racisme.[…] Le moindre incident, le plus petit écart de langage sont, pour ces jeunes hyper susceptibles, autant d’aveux de racisme. […] Ils jouent avec le racisme.» Les militaires constatent un repli sur l’identité musulmane «avec l’allégeance à la famille, aux coutumes et aux valeurs ancestrales». Les jeunes Maghrébins refusent souvent les tâches de nettoyage pour cause d’atteinte à leur virilité.

Les revendications religieuses enflent : permissions liées aux fêtes religieuses, en particulier le ramadan, interdits alimentaires : «Les serveurs sont peu sensibilisés aux interdits de l’islam. Par exemple, ils ne savent généralement pas que tout ce qui a touché du porc est souillé, aux yeux d’un musulman, y compris une assiette ou une fourchette.» Au final, «la crainte de l’islam est forte. Il est vécu comme contraire à l’intégration.» Parmi ses propositions, Biville demande une centaine de psychiatres supplémentaires.

Comme les autres, ce rapport n’aura pas d’effets, sinon la mise en œuvre de quelques discriminations positives et une sérieuse contribution à la décision de supprimer la conscription universelle.

Un autre rapport, beaucoup plus connu et encore en ligne est celui de Jean-Pierre Obin sur «Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires». Il parait peu après le vote sur le foulard à l’école, en 2004. Ce rapport devrait être lu et relu. Il dit tout de l’étendue des faillites scolaires dues à la présence musulmane, un fléau qui n’a cessé de croitre. Les enclaves islamisées sont déjà une réalité. «Dans certains quartiers, qui sont loin, répétons-le, de se cantonner aux banlieues des grandes villes, se sont déjà édifiées des contre-sociétés closes dont les normes sont le plus souvent en fort décalage voire rupture, avec celles de la société moderne et démocratique qui les entoure.»

Premiers lucides sur le foulard : les enseignants

La chronologie des provocations liées au foulard à l’école, depuis le début des années 80, est révélatrice. Les enseignants, premiers à constater la nature de l’offensive, résistent et croient que leur demande de fermeté va être tout naturellement suivie. En 1985 (épisode de Créteil), la principale écrit à son supérieur : «Des petites filles de sixième et quatrième viennent en classe vêtues de costumes type musulman intégriste : la tête recouverte d’un voile. (…) un professeur a demandé à l’une d’elles de retirer son voile et l’enfant a refusé. Dans l’après-midi, le beau-frère de cet enfant accompagné de son propre frère ont demandé à être reçu.… Il ressort de l’entretien que le voile est un symbole religieux ainsi que le costume. Le fait de le porter marque le refus de notre civilisation.» Les professeurs proposent de renforcer le règlement, une intention bien reçue par l’inspecteur d’académie vers lequel remontent des problèmes similaires de l’ensemble du territoire.

Les associations musulmanes montent aux barricades en invoquant des arguments misogynes millénaires. Tel le recteur de la Grande mosquée de Paris : «Le Coran est clair : il recommanda la femme musulmane de se couvrir pour éviter toute forme de séduction et faire respecter sa liberté», «couvrir ce qui est peut-être le plus attirant chez elle, la chevelure.»

La lâcheté de la hiérarchie et du politique jointe à l’offensive des médias (Libération et Le Monde toujours en tête) auront raison de la résistance des enseignants. La gauche capitule. Houspillé par une journaliste, Michel Rocard finit par déclarer : «Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise?» Et François Mitterrand : «Moi, je les trouve charmantes ces petites, avec leur foulard!» Mais l

Jacques Chirac, convaincu par l’interdiction, confie une commission à Bernard Stasi. La gauche est massivement hostile à une loi. Les auditions ouvrent les yeux de la quasi-totalité des commissaires. Mais la loi ne changera rien au processus d’islamisation du pays. Pour les prosélytes, elle devient un signe de plus de la « stigmatisation » des musulmans.

Les discours si révélateurs des activistes

Lorsque les militants musulmans révèlent leur vrai visage, celui des journalistes se détourne. C’est le cas déjà le 19 septembre 1981. La Déclaration islamique universelle des droits de l’homme est proclamée au siège de l’UNESCO à Paris. Elle a été rédigée à partir des préceptes du Coran. Le secrétaire général Salem Azzam fait l’apologie des droits de l’homme en islam. La déclaration stipule que «Tout musulman a le droit et le devoir de refuser d’obéir à tout ordre contraire à la Loi, quelle que soit l’origine de cet ordre ».

Médias et intellectuels restent très discrets et ne relèvent pas cette provocation.

Les militants d’Allah seront tout aussi fidèles à leur doxa lors de l’affaire Rushdie. En 1989, un millier d’immigrés défilent aux cris de «A mort Rushdie!», «Nous le tuerons!». Place de la République, ils prient.

Les organismes représentatifs de l’islam ne protestent guère.

En 2003, Jean-Pierre Chevènement sur demande de Lionel Jospin, consulte les représentants musulmans sur une organisation officielle de leur culte, le Conseil français du culte musulman (CFCM). L’UOIF refuse d’emblée la déclaration selon laquelle toute personne a le droit de changer de religion ou de conviction. C’est l’une des plus sidérantes capitulations du pouvoir.

Le 4 juin 2004, le Conseil français du culte musulman (CFCM) rend publique une Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre ensemble. Son article 5 impose aux femmes le port du voile. Rares sont les médias qui en rendent compte, mais des femmes du collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers s’indignent : «Cette prise de position représente une agression qui banalise les pressions que subissent les femmes non voilées (exclusions, insultes, menaces permanentes, agressions) comme les affrontements de plus en plus nombreux dans les universités entre les professeurs et les étudiantes voilées, ou les conflits dans les lieux de travail et dans la rue…» Leur colère ne trouvera pas d’échos.

Une série de textes sont mis en ligne en juin 2017 sur le site de la Grande mosquée de Dalil Boubakeur. Ils défendent une théologie islamique ouvertement hostile au judaïsme et au christianisme. Les termes d’hypocrite et d’imposteur désignent les mauvais musulmans. Quant aux non-musulmans, «l’islam condamne… les superstitions, les pseudos miracles, le culte des idoles, les représentations figurées de Dieu (…) l’immixtion de tout individu dans les rapports entre l’homme et son créateur, le paganisme, les absolutions de péché sont frappées par l’islam d’une condamnation majeure…»

Violence des textes : le tabou

Aborder le rôle de la violence dans les textes et dans l’histoire de l’islam devient inaudible. La liberté d’expression saigne. La plaie ne se refermera pas.

En 2006 paraît la tribune de Robert Redekker qui réagit au discours de Ratisbonne de Benoît XVI. Aussitôt après les propos de ce dernier, des musulmans avaient manifesté, brûlé des églises et assassiné des chrétiens en Irak et en Somalie. Quant à Redecker, qui prend parti pour le pape, il est menacé de mort et évacué sur-le-champ avec sa famille. Sa vie bascule.

La meute médiatique contribue à la mise à mort sociale de Redecker.

Plus récemment, l’imam Tarek Oubrou, dénonce comme une «violence inouïe» une pétition demandant de prononcer «l’obsolescence» des versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants.

Les derniers à avoir eu le courage d’évoquer ce problème essentiel interne à l’islam furent le cardinal Lustiger, Maxime Rodinson et Abdelwahab Meddeb.

Que faire face à une immigration qui refuse la civilisation dans laquelle elle évolue ? En inventer une autre.

La démonstration la plus effroyable de «L’islamisation française de 1979 à 2019» est la révision de l’histoire de France et de ses valeurs, révision assortie d’injures et de censures envers les résistants à ces manigances. Car chez ces gens-là M’sieur, on ne parle pas, on exécute !

Les révisionnistes vous ordonnent de célébrer la culture des autres et de battre votre coulpe pour ce qu’a fait la vôtre… Quitte à atteindre le sommet de l’absurde. Lorsqu’en 2005 en Seine-Saint-Denis, Chahrazad Belayni est aspergée d’essence et transformée en torche vivante par le Pakistanais qu’elle refuse d’épouser, la Ligue des droits de l’homme explique :

…l’horreur qu’inspirent de tels actes donne la mesure de la violence et de l’archaïsme des rapports de sexe dans lesquelles vit encore la société française.

Comment se faire accepter de « citoyens » soumis à une emprise religieuse agressive et en pleine croissance ?

D’abord en diabolisant l’assimilation devenue synonyme de « racisme », au profit de l’intégration. Ensuite, assez rapidement, supprimer l’exigence d’intégration au profit du « multiculturalisme » ou « vivre ensemble ».

Les laquais médiatiques ne cessent d’offrir des espaces à leurs propagateurs. Par exemple, le démoniaque « expert », invité depuis des décennies dans les médias, Michel Wieviorka pour qui, « le modèle français d’intégration est de plus en plus artificiel de moins en moins en phase sur les réalités identitaires, ethniques ou autres ».

 

Et d’abord, à quoi voudrait-on intégrer puisque, toujours selon Wieviorka, « le thème de la France, de la culture française… est tout à fait l’illustration de ce que l’on peut appeler un mythe… » Il dira aussi que cette culture française a pour fonction « lorsque d’autres cultures se manifestent », de « les broyer, les écraser, les laminer ». Le sociologue a son jumeau maléfique, Farhad Khosrokhavar, accueilli lui aussi depuis des âges dans les mêmes médias.

L’Éducation revoit ses fondements

L’Éducation nationale plonge tout entière dans ces eaux troubles. Les enseignants sont bombardés de documents pédagogiques qui les incitent à privilégier la richesse des cultures étrangères et à se méfier d’une culture française néfaste ou inexistante. Il leur est par exemple proposé de travailler sur le thème « Haro sur l’étranger » ou sur le film d’Yves Boisset « Dupont Lajoie » qui illustre le racisme ordinaire des Français.

Le Haut conseil à l’intégration dans son rapport 2000, souhaite qu’à tous les niveaux de l’éducation nationale on « travaille à familiariser, au sens propre du mot, nos compatriotes avec l’islam pour qu’il apparaisse comme une richesse plutôt que comme une menace ».

On encense un islam inventé pour hier et un islam rêvé pour aujourd’hui. D’hier, il faut abandonner tout ce qu’on croyait admis, dont les récits de nombreux chercheurs et voyageurs qui constataient sur le terrain la nature de l’islam : contraignant, guerrier, expansionniste. Ils évoquaient aussi ces règles régissant toute la vie quotidienne des musulmans ; et celles de ces femmes soumises et recluses, dont l’invisibilité les frappait. Lévi-Strauss relève en 1955 dans « Tristes tropiques » à propos de l’islam son « appétit destructeur de toutes les traditions antérieures ». Il tentera jusqu’à sa mort de mettre en garde contre la menace de cette religion en Occident.

Les contributions de Montesquieu, Condorcet, Tocqueville, Ernest Renan ou Bernanos, ces connaissances établies depuis des siècles sont devenues taboues, censurées pour islamophobie.

L’islam est exonéré de tout, y compris de l’esclavage, comme l’illustre la « Loi Taubira » de 2001. L’Occident se flagelle pour un crime qu’il a moins pratiqué en nombre et en durée que le monde musulman, et qu’il fut le premier à abolir. Fernand Braudel écrivait que « l’islam est la civilisation esclavagiste par excellence ».

Peu importe ! Les programmes scolaires et des programmes de recherche en histoire et en sciences humaines doivent accorder désormais à la traite négrière et à l’esclavage occidentaux « la place conséquente qu’ils méritent ». Programme appliqué à la lettre, hors un léger accroc : Olivier Grenouilleau publie en 2004 les résultats d’une recherche approfondie sur les traites négrières atlantique et arabo-musulmane, qui montrent que cette dernière a été plus dure, plus longue et plus cruelle que la première. Il est cloué au pilori par certains dont Christiane Taubira qui considère comme un « vrai problème » qu’il soit payé par l’éducation nationale et enseigne ce qu’elle appelle « ses thèses ».

Pour complaire aux nouveaux venus, réécrivons notre passé

Jacques Heers ancien élève de Fernand Braudel, fut l’un des derniers historiens du Moyen Âge à envisager que les croisades étaient aussi légitimes que la reconquête de l’Espagne contre l’occupant musulman. Pour d’autres, comme Alain Minc, les croisades sont « le début du colonialisme français », et pour Jean-Claude Guillebaud une « ratonnade» étalée sur quatre siècle ».

Tarek Oubrou

Tarek Oubrou

Les auteurs de notre ouvrage observent : « L’inversion consistant à transformer les croisades en crime chrétien ou en crime raciste légitime la haine professée par les islamistes contre les « croisés » parce que ces derniers symbolisent la première opposition à leur fulgurante avancée au nom d’Allah. »

Et l’on invente dans la foulée l’islam merveilleux d’Al-Andalous à propos duquel Jacques Ellul ironise : « Quel merveilleux empire civilisé on aurait eu si l’Europe avait été tout envahie ! » Il s’élève contre la réécriture de l’histoire en cours, contre l’inversion du savoir établi sur l’islam. L’imam Tarek Oubrou au contraire écrit en février 2005 que les jeunes musulmans « ne se reconnaissent pas dans une histoire de France qui omet huit siècles d’apports de la civilisation arabo-musulmane. »

 

Le bâillon de la liberté d’expression se resserre. Sylvain Gougenheim publie en 2008 un essai qui autopsie le mythe d’Al-Andalus, « Aristote au Mont Saint-Michel ». Les crocs de nombreux journalistes et intellectuels se plantent dans les mollets du chercheur.

Il n’est plus possible aujourd’hui de débattre de thèses qui contredisent la nouvelle doxa. Par exemple celles de l’historien René Grousset (mort en 1952) : « Les croisades constituèrent une inestimable diversion qui retarda de 350 ans l’invasion de l’Europe. Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l’héritage de l’hellénisme expirant. » Et à propos de la partie de l’Europe occupée durant quatre siècles et demi : «… toute pensée libre, tout progrès scientifique et intellectuel fut pour longtemps arrêté… Les institutions politiques ne purent s’élever au-dessus du plus primitif despotisme. Une partie de la population européenne se trouva retranchée de l’Europe. »

Charles Martel, du sauveur au « mythe fasciste »

Il a suffi de quelques années pour qu’une mémoire historique pluriséculaire soit perçue comme un blasphème islamophobe.

Histoire de l’islamisation

L’interdit est né à la vitesse de l’éclair : celui d’attribuer à Charles Martel le mérite d’avoir stoppé l’extension de l’islam en Europe. En 2013, Laurent Deutsch fait scandale en publiant « Hexagone ». Il reprend ce qu’écrivaient tous les historiens avant que ne s’impose la rééducation multiculturaliste, à savoir que les envahisseurs musulmans se battaient « Coran dans une main, cimeterre dans l’autre » et que ce « déferlement sarrasin » fut arrêté à côté de Poitiers par Charles Martel, grâce auquel l’extension de l’islam fut stoppée.

Nouveau déchaînement. Deux des censeurs de Deutsch écrivent un nouvel ouvrage publié en 2015 qui discrédite le caractère de résistance à l’islam de Charles Martel. Pour Libération, l’ex-héros est même devenu le « mythe identitaire de l’extrême droite ».

Et puisque l’histoire a changé, le récit muséal, qui tend à raconter le « récit national », doit suivre. Le Musée national des arts et traditions populaires (MNATP) pouvait laisser croire qu’il existait une France, une histoire et un mode de vie avant la bienfaisante immigration. Un patrimoine et une hypothèse devenus hautement xénophobes et islamophobes.

En 1995, alors que le musée est déjà largement laissé de côté financièrement, Jacques Toubon demande deux avis sur son futur, dont celui de Michel Collardelle. Celui-ci préconise sa mutation en « Musée des Civilisations de la France »… Ce qui lui vaut sa nomination à la tête du musée.

En 2005, un décret transforme plus profondément encore le MNATP en Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Les collections du défunt musée des traditions populaires sont mises en caisse et la plupart ne réapparaîtront plus. Le nouveau musée, qui a aussi failli s’appeler « Musée des Passages », est inauguré en 2013 à Marseille. L’une de ses premières expositions temporaires est consacrée aux « Héritages arabo-islamiques dans l’Europe méditerranéenne ».

Quant au Musée national de l’histoire de l’immigration, il sera inauguré en 2014. Il s’agit de « faire émerger la diversité cachée derrière le mythe de la nation unitaire ». Encenser « la diversité pour donner à voir l’enrichissement culturel lié aux migrations et au brassage ». On finit par ne concevoir la France que comme une nation bâtie sans autre héritage que celui de l’immigration et reconnaître par exemple « les forces de ceux et celles qui ont traversé les frontières, et qui ont bien plus de solutions à proposer que nous n’en aurons jamais ».

Dissoudre la France

Il importe parallèlement de criminaliser l’attachement à la culture française avec l’aide attentionnée des nouveaux occupants. Marwan Muhammad, aujourd’hui président de Musulmans de France (ex.UOIF) : « Nous sommes nés ici et nous définissons l’identité française comme n’importe qui d’autre… l’islam est une religion française, le foulard fait partie des tenues françaises et Mohamed est un prénom français. »

Patrick Boucheron

Il ne reste qu’à proclamer la fin de l’histoire de la France. Patrick Boucheron, du Collège de France, s’en charge. Il publie en 2017 l’« Histoire mondiale de la France », un pavé qui fournit le nouveau manuel d’histoire officielle, dont Zemmour fera une recension sous le titre « Dissoudre la France en 800 pages ». Non seulement tout ce qui se réclame de la France d’hier doit inspirer la honte et l’autoflagellation, mais cette nation revendiquée n’est qu’illusion, le meilleur de ce qui se trouve sur ce territoire venant d’ailleurs… Les invasions barbares par exemple deviennent des « migrations germaniques ».

Ovations médiatiques !

Patrick Boucheron sera l’associé vedette de l’exposition « La Nation et ses fictions » organisée au Centre Pompidou début 2018.

Avec cette vision, résument les auteurs de « L’islamisation… », « il n’y a plus de France; il n’y en a d’ailleurs jamais eu; c’est l’Autre qui l’a faite et doit continuer à la peupler. »

Célébrer les mœurs de l’Autre jusqu’à l’obscénité

L’excision est largement pratiquée en France, mais nombre d’intellectuels et de chercheurs alertent sur les dangers de sa criminalisation. On lui trouve même des vertus. Par exemple le directeur au CNRS Raymond Verdier : « Dans la pensée africaine, l’excision est coupure, non mutilation. C’est une véritable école de maîtrise de soi et de spiritualité, l’initiation sexuelle traditionnelle. »

Et Tobie Nathan, qui deviendra une référence permanente de la grande presse : « Nombre de petites filles africaines qui vivent en France et ne sont pas excisées présentent de graves troubles (…) l’excision est en quelque sorte un mécanisme de prévention mentale, un bénéfice social extraordinaire que la société devrait d’urgence reconsidérer. » (1995)

Il sera désigné expert dans un procès pour excision, et 20 ans plus tard, en 2015, le ministère de l’intérieur lui commande un rapport sur les jeunes islamistes « radicalisés ».
Question mœurs religieuses et patriarcales, Kamel Daoud traite en 2016 dans Le Monde de « l’univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabe ou musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir »… « Ce rapport pathologique que certains pays du monde arabe entretiennent avec la femme fait irruption en Europe, aujourd’hui… » Libération, France Culture et une vingtaine d’intellectuels signent une tribune dans Le Monde où ils dénoncent l’« insupportable routine de la mission civilisatrice et de la supériorité des valeurs occidentales ».

C’est ainsi que les loups sont entrés dans l’Hexagone et l’attaquent sans relâche. Leurs crocs ont déjà eu raison d’une bonne partie de ce qui fut il y a seulement quelques décennies la France. Une France dépecée aussi par ceux-là même -les médias, les intellectuels, les antiracistes, les juges- qui devraient être les premiers à la défendre.

Mireille Vallette