28 août 2010
L’héritage de la Réforme 3, morale et politique. Vidéo n°271.

L’HÉRITAGE DE LA RÉFORME 3.
En refusant l’autorité donnée par Jésus-Christ à Son unique Église (Mt 16.18-19), le protestantisme ne peut pas pour autant revendiquer pour lui cette autorité. Au nom de quoi en effet pourrait-il proposer à autrui une vérité à croire, puisque le principe du libre examen qui le fonde, ne reconnait pas d’autre autorité que celle de l’illumination subjective de la conscience personnelle ? Le protestantisme ne peut être qu’une religion de l’opinion, et se diviser en d’innombrables sectes.
Pour camoufler son anarchie doctrinale découlant de son refus de la vérité dogmatique, c’est à dire énoncée par l’Église sans erreur possible, le protestantisme a imposé, en contradiction d’ailleurs avec son principe du libre examen, des Confessions de foi, et une forme d’unité reposant non sur l’accueil de la Vérité révélée, mais sur le sentiment, l’élan du cœur, des actions communes. Et pour pallier l’éparpillement de ses forces dans la prolifération de ses sectes, le protestantisme n’a rien trouvé de mieux que de se confier à l’autorité de l’État ! Et c’est ainsi que pour avoir voulu s’affranchir de l’autorité du Pape, les protestants sont tombés sous celle des princes de ce monde, chefs de leurs « Églises » !
La Réforme, par son refus du principe d’autorité, a engendré la Révolution, et tous les totalitarismes qui en sont nés… Le refus de l’autorité de l’Eglise a conduit au refus d’un ordre politique conforme à l’ordre naturel, aussi vrai que s’il n’y a pas d’ordre objectif dans le domaine supérieur de la religion il ne saurait y en avoir dans le domaine inférieur de la politique. Le refus de l’autorité de l’Église en matière de foi a conduit à l’individualisme, l’individualisme à l’indifférence en matière religieuse, l’indifférence à l’égalité de toutes les opinions, et l’égalité de tous à la majorité comme principe du bien et du mal. En sorte que ce qui est vrai aujourd’hui peut ne plus l’être demain, et vice versa. Ce n’est plus la Vérité, c’est-à-dire Jésus-Christ (Jn 14.6), qui gouverne les hommes, mais l’opinion, promenée par l’erreur et l’ignorance, le préjugé et l’idéologie, l’émotion et la manipulation …
Et parce que le chemin qui conduit à la perdition est facile à suivre vu qu’il suffit de se laisser aller, le grand nombre s’y engouffre nous dit Jésus (Mt 7.13-14), et c’est pourquoi le principe de la souveraineté populaire conduit si facilement la société à sa perte. Tandis que le chemin de la vie est le chemin exigeant de la vertu, et c’est pourquoi il y en a peu à le suivre… Le chemin de la vie bienheureuse pour soi et la société est celui de l’obéissance aux commandements de Jésus-Christ, au don de soi par amour de Dieu et de son prochain ; tout le contraire de l’individualisme pour qui la conscience n’a pas d’autre loi qu’elle-même. Lorsque la conscience est à elle-même son propre juge, rien n’a de valeur en soi, mais seulement si la conscience lui en donne. Aussi, par principe, tout peut se valoir. Mais si tout se vaut, que choisir ? Et c’est ainsi que la liberté n’ayant plus d’objet perd sa raison d’être et disparaît… Place alors à la dictature du relativisme ! comme on le voit aujourd’hui par exemple lorsque l’on veut imposer comme vérité absolue -et dès l’école primaire- l’idéologie du genre, selon laquelle nous ne naîtrions pas sexués mais aurions à choisir notre sexualité, en sorte que celui qui déciderait d’être une femme, eh bien serait une femme ! Mais ceux qui osent proférer une telle abomination sont incapables de dire ce qu’est une femme, puisque pour eux il n’y a justement pas d’être sexué en soi, et donc leur propos ne veut rien dire, sinon leur folie ! Pourquoi en effet ne décideraient-ils pas d’être par exemple, des chimpanzés ou des cacahouètes ? S’il suffit de le dire pour que ce soit vrai, pourquoi pas ?! Voilà où aboutit la liberté déconnectée de la Vérité !

Pour contrer l’inévitable dépravation où conduit la nature humaine blessée par le péché originel et refusant l’autorité de Dieu et de son Église, certains réagissent par un rigorisme, un moralisme excessif, qui ne rend pas gloire à Dieu pour autant, car il ne suffit pas de faire de bonnes œuvres pour plaire à Dieu, il faut encore bien les faire…
Il est donc urgent que les chrétiens redécouvrent la nouveauté de leur foi et la force qu’elle donne au jugement par rapport à la culture contemporaine! Car l’Église ne lèse pas la liberté de conscience comme veulent le faire croire ses ennemis, mais au contraire, l’Eglise se met au service de la conscience, en l’aidant à ne plus être ballotée à tout vent de doctrine au gré de l’imposture des hommes (Ep 4.1-14), à ne pas dévier de la vérité sur le bien de l’homme, et surtout, dans les questions les plus difficiles, à atteindre sûrement la vérité et à demeurer en elle (VS 88, 64). Pourquoi refuser le Don de Dieu : la manifestation de la Vérité (Jn 18.37), incarnée en Jésus-Christ, et continuée dans Son Église ?

 

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