1. A quoi bon commencer quelque chose si l’on ne sait pas dans quel but ? Que souhaitons-nous vraiment ? Quel est le but de notre rencontre ? Défendre chacun les positions de son camp, ou bien chercher à servir le Seigneur qui veut que nous soyons un, comme Il est un (Jn 17.21) ? La foi est une, comme Dieu, qui est Vérité. L’hérétique choisit dans la foi ce qui lui plait et laisse ce qui lui déplaît. Par exemple, le musulman veut bien croire que Dieu est un, mais non pas qu’Il est Trinité, que Jésus est un homme sans péché (Coran 19.19), mais non pas qu’Il est Dieu.
  2. Il est tout de même remarquable qu’aussitôt après avoir mis en garde contre la venue de faux-prophètes, Jésus annonce la venue de faux chrétiens, qui auront Son Nom à la bouche, et se présenteront même comme l’auteurs d’œuvres impossibles à réaliser sans l’aide de Dieu (Mt 7.21-23).
  3. Le plus grand scandale : la division des chrétiens, puisque de leur unité dépend le salut du monde (Jn 17.21)…
  4. Il n’y a de vérité que catholique. Hors de la vraie foi, que Jésus a confiée à l’unique Église qu’Il a fondée ― non sur Luther, ou n’importe qui d’autre ―, mais sur Pierre (Mt 16.18,19 ; Lc 22.32 ; Jn 21.15-17 / Mt 10.2 ; Mc 3.14 ; Lc 6.14 ; Ac 1.13 / Jn 19.26 ; 20.2 ; Lc 8.51; 9.28; 22.8; Ac 1.13; 3.1,3,11; 4.13,19; 8.14), il est impossible d’être sauvé. Le Purgatoire est un dogme de foi. C’est pourquoi seule la foi le connaît, et non le seul travail de la raison. A celui qui refuse d’être catholique, le démon présente autant de fausses bonnes raisons de ne pas l’être. Il est bien évident que celui qui a décidé de ne pas croire, aucun argument ne pourra le convaincre. Comme dit Jésus : « Vous aurez beau regarder, et vous ne verrez pas. (Mt 13.14)».
  5. C’est malheureusement ce qui se passe pour les disciples de Luther qui veulent croire que l’Église aurait erré en matière de foi jusqu’à l’avènement de la prétendue Réforme… Le Christ aurait donc menti en assurant que le démon ne pourrait tromper l’Église (Mt 16.19) ! Il aurait fallu attendre Luther pour effacer 15 siècles de foi et de pratiques erronées ! Vous ne trouvez pas cela un peu gros ? En fait, la prétendue Réforme, comme tant d’autres mouvements du même genre, ont été annoncées par saint Paul en Ac 20.29 : « Je sais, moi, qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups redoutables qui ne ménageront pas le troupeau, et que du milieu même de vous se lèveront des hommes tenant des discours pervers dans le but d’entraîner les disciples à leur suite.». Les hérétiques croient savoir mieux que l’Église. Le démon les trompe si bien qu’ils croient plaire à Dieu et faire leur salut en se fiant davantage à leur esprit propre qu’à l’enseignement de l’Église, à qui seule pourtant le Christ a promis l’assistance de Son Esprit et la victoire sur les puissances infernales. Comme le dit saint Jude : « Ce sont eux qui créent des divisions, ces êtres ‘psychiques’ qui n’ont pas d’esprit. (Jude 1.19) ».
  6. Le principe « Sola scriptura » est faux, non seulement parce qu’il ne se trouve pas dans la Bible, mais parce que, comme la Bible le dit elle-même, tout n’est pas dans la Bible (Jn 21.25) : « Il y a encore bien d’autres choses qu’a faites Jésus. Si on les mettait par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu’on en écrirait. » ; « Quand il viendra, Lui, l’Esprit de vérité, Il vous introduira dans la vérité tout entière (…) Il vous dévoilera les choses à venir. (16.13) ». C’est l’Église qui, détenant l’autorité du Christ, a reçu mission de déterminer quel écrit pouvait faire partie, ou non, de ce que nous appelons aujourd’hui la Bible. L’Église préexiste à la Bible, et c’est elle qui a autorité pour en donner la juste interprétation : « Avant tout, sachez-le : aucune prophétie d’Écriture n’est objet d’explication personnelle (2 P 1.20) ». Nous ne sommes pas des musulmans pour idolâtrer la lettre, mais nous sommes «ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, tandis que l’Esprit vivifie (2 Co 3.6) ». Saint Paul enseigne ainsi que c’est l’Église ― et non pas la Bible ― qui est « le pilier et l’appui de la vérité (1 Tm 3.15) ».
  7. Refuser de devenir catholique, c’est se damner. « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi. (Mt 12.30) ». On ne peut être avec la Tête sans être avec le reste du corps, lequel n’a pas commencé à exister avec la révolte de Luther, mais existe depuis que le Christ a fondé Son Église sur Pierre, et lui a donné Son corps en nourriture pour nous transformer en Lui (Jn 6.53). Hors de la communion à Son corps qui est l’Église (Col 1.18), il n’y a pas de salut. Et de même que le Christ a vaincu la mort, tous les chrétiens vivant de Sa vie, sont en communion les uns avec les autres, qu’ils soient vivants ou défunts, car il n’y a pas de division en Jésus. Ceux qui meurent dans le Christ demeurent dans le Christ pour toujours, c’est-à-dire dans la Vie (Jn 11.25 ; Ap 14.13).
  8. Le Catéchisme de l’Église Catholique enseigne notamment au sujet du Purgatoire :

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés (Une chose en effet est le salut que Jésus nous a obtenu, et autre chose sa réception), bien qu’assurés de leur salut éternel (Il ne s’agit donc pas de croire que l’Église s’attribuerait le pouvoir de faire entrer au Ciel les pécheurs impénitents), souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du Ciel. (CEC n°1030). »

« L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. La Tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (ex. 1 Co 3.15 ; 1 P 1.7), parle d’un feu purificateur. Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le Jugement un feu purificateur, puisque la Vérité enseigne que le blasphème contre l’Esprit Saint ne sera pardonné ni dans ce monde, ni dans l’autre (Mt 12.31). Ainsi, il est certain que des fautes peuvent être remises en ce monde, et d’autres dans le monde à venir. (CEC n°1031) ».

« Pour comprendre la doctrine et la pratique de l’Église il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la « peine éternelle » du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la « peine temporelle » du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait (CEC n°1472) ».

Le pouvoir divin qu’a l’Église de concéder des indulgences peut être comparé à la coutume d’État de remettre tout ou partie du châtiment infligé à un criminel, pour bonne conduite en prison par exemple. Mais si l’État peut faire grâce à un criminel qui ne regrette pas son crime, l’Église, au contraire, ne remet jamais la peine à un pécheur impénitent. C’est pourquoi le CEC enseigne à son n°1471 : « La doctrine et la pratique des indulgences dans l’Église sont étroitement liées aux effets du sacrement de Pénitence (Cf. Jn 20.21-23). Contrairement à ce que certains ont osé l’affirmer, l’Église catholique n’a jamais établi le commerce du pardon des péchés et de l’achat du salut que serait la pratique des indulgences !

« Le pardon du péché et la restauration de la communion avec Dieu entraînent la remise des peines éternelles du péché. Mais des peines temporelles du péché demeurent. Le chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les souffrances et les épreuves de toutes sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort, d’accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché ; il doit s’appliquer, par les œuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se dépouiller complètement du « vieil homme » et à revêtir « l’homme nouveau ».(CEC n°1473) »

« Le chrétien qui cherche à se purifier de son péché et à se sanctifier avec l’aide de la grâce de Dieu ne se trouve pas seul. « La vie de chacun des enfants de Dieu se trouve liée d’une façon admirable, dans le Christ et par le Christ, avec la vie de tous les autres frères chrétiens, dans l’unité surnaturelle du Corps mystique du Christ, comme dans une personne mystique. (CEC n°1474 🙂 »

« Dans la Communion des Saints il existe entre les fidèles – ceux qui sont en possession de la Patrie céleste, ceux qui ont été admis à expier au Purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur la terreun constant lien d’amour et un abondant échange de tous biens. Dans cet échange admirable, la sainteté de l’un profite aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres. Ainsi, le recours à la communion des Saints permet au pécheur contrit d’être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du péché. (CEC n°1475) »

« Ces biens spirituels de la communion des saints, nous les appelons aussi le trésor de l’Église, qui n’est pas une somme de biens, ainsi qu’il en est des richesses matérielles accumulées au cours des siècles, mais qui est le prix infini et inépuisable qu’ont auprès de Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre Seigneur, offerts pour que l’humanité soit libérée du péché et parvienne à la communion avec le Père. C’est dans le Christ, notre Rédempteur, que se trouvent en abondance les satisfactions et les mérites de Sa rédemption (cf. He 7.23-25 ; 9.11-28). (CEC n°1476) »

« Appartiennent également à ce trésor le prix vraiment immense, incommensurable et toujours nouveau qu’ont auprès de Dieu les prières et les bonnes œuvres de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints qui se sont sanctifiés par la grâce du Christ, en marchant sur ses traces, et ont accompli une œuvre agréable au Père, de sorte qu’en travaillant à leur propre salut, ils ont coopéré également au salut de leurs frères dans l’unité du Corps mystique (Paul VI, const. Ap. Indulgentiarum doctrina 5). N°1477 »

« Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : « Voilà pourquoi Judas Maccabée fit faire un sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché (2 M 12.46) ». Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts : ‘Portons-leur secours et rappelons leur mémoire. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1.5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux. (S. Jean Chrysostome, Hom. in 1 Co 4.15: PG 61, 361C)’. (CEC n°1032) ».

« Si quelqu’un dit qu’à tout pécheur pénitent, qui a reçu la grâce de la justification, l’offense est tellement remise et l’obligation à la peine éternelle tellement effacée, qu’il ne lui reste aucune obligation de peine temporaire à payer, soit en ce monde, soit dans l’autre, au Purgatoire, avant que l’entrée au Ciel lui puisse être ouverte, qu’il soit maudit. (Concile de Trente, Denz. 840) ».

« L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints .(Paul VI, Const. Ap. Indulgentiarum doctrina, Norme 1) ».

N°1478 : « L’indulgence s’obtient par l’Église qui, en vertu du pouvoir de lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus, intervient en faveur d’un chrétien et lui ouvre le trésor des mérites du Christ et des saints pour obtenir du Père des miséricordes la remise des peines temporelles dues pour ses péchés. C’est ainsi que l’Église ne veut pas seulement venir en aide à ce chrétien, mais aussi l’inciter à des œuvres de piété, de pénitence et de charité (cf. Paul VI, loc. cit. 8 ; Cc. Trente : DS 1835). »

 L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché «  (ibid, Norme 2). «  Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts «  (⇒ CIC, can. 994) »].

N°1479 : Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider entre autres en obtenant pour eux des indulgences, de sorte qu’ils soient acquittés des peines temporelles dues pour leurs péchés.

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RÉPONSES AUX OBJECTIONS

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  1. La racine doctrinale de toutes les négations protestantes est la justification par la seule foi ou confiance dans les mérites du Christ et en conséquence l’inutilité des bonnes œuvres pour expier nos péchés, et donc l’inutilité du Purgatoire. C’est la négation radicale de la vie réparatrice, à laquelle a encore exhorté la Vierge Marie à Fatima, comme si les souffrances des saints, offertes par eux pour l’expiation des péchés, étaient une injure au Christ rédempteur.
  2. Luther ne voit pas que Dieu, Cause première universelle, n’exclut pas les causes secondes, mais leur donne la dignité de la causalité. C’est ainsi qu’Il ne crée pas d’être humain sans le concours de ses parents, les rendant ainsi pro-créateurs. De même, les mérites satisfactoires du Christ n’excluent pas les nôtres, mais au contraire, si nous avons un peu d’amour, les suscitent pour nous faire travailler avec Lui, par Lui et en Lui au salut des âmes. C’est pourquoi saint Paul disait : «Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplissez ainsi la Loi du Christ. (Ga. 6.2) », et encore : « Je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église. (Col 1.24) ». Il ne manque rien aux souffrances du Christ en elles-mêmes, mais il manque aux membres du Corps du Christ que sont les chrétiens encore sur cette terre de les vivre pour participer à leur mérite et leur gloire. Le Christ ne Se réserve pas plus à Lui seul la mission d’expier les péchés qu’Il ne Se réserve à Lui seul, par exemple, celle d’évangéliser. On ne dit pas que nous ajouterions quelque chose qui manquerait aux mérites du Christ en priant pour la délivrance des âmes du Purgatoire, mais que ce faisant, c’est le Christ qui accomplit ses œuvres en nous. « Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins. (Ph 2.13) » ; « Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. (Ep 2.10 ; Col 1.10) » ; « Qu’ils fassent le bien, s’enrichissent de bonnes œuvres (1 Tm 6.18) » ; « Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes. (He 10.24) » ; « A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : J’ai la foi’, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. (…) Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi. (Jc 2.14,17,18) ».
  3. Nombre de protestants actuels se séparent de leurs premiers maîtres en admettant un état intermédiaire entre le Ciel et l’Enfer, qu’ils n’appellent pas Purgatoire, puisque, disent-ils, les âmes y peuvent encore mériter et satisfaire (Farrar, Campbell, Hodge). Mais il faudrait savoir… On peut mériter ou pas ? D’autres disent que les peines de l’Enfer ne sont pas éternelles. Voilà quelques contradictions des protestants, à qui saint John Fisher disait : « En supprimant le sacrifice de la messe, vous avez supprimé le soleil qui éclaire et réchauffe chacune de nos journées et fait sentir son influence jusqu’en Purgatoire».
  4. Rien, dans l’Écriture, ne dit que les élus sont tous admis directement après leur mort au Paradis.
  5. La prière pour les morts ne fut point inventée au Moyen-âge ! Bien longtemps avant que les cathédrales aient été construites ; bien avant Constantin, les Catholiques priaient déjà pour les morts, y compris les Pères de l’Église, comme Tertullien, Clément d’Alexandrie, Origène, saint Cyprien, Jérôme, Ambroise, Augustin (Entre 200 et 500 Ap. J.C). Et nous savons (Lc 16.19-31) que si quelqu’un est en enfer, aucune aide ne peut lui être apportée. Donc, ces prières des premiers Chrétiens étaient forcément destinées à des défunts se trouvant dans un lieu intermédiaire : le Purgatoire ![1]
  6. On ne dit pas que le sort éternel des défunts peut être changé après la mort.
  7. La distinction des péchés, mortels et véniels, est enseignée par l’Écriture : 1 Jn 5.16-17.
  8. Gn 3.16-19.
  9. Nb 12.14 :
    « Moïse implora le Seigneur : ‘O Dieu, dit-il, daigne la guérir, je t’en prie !’. Le Seigneur dit alors à Moïse : ‘Et si son père lui crachait au visage, ne serait-elle pas sept jours dans la honte ? Qu’elle soit pendant sept jours séquestrée hors du camp, et qu’elle y soit admise ensuite à nouveau.’»
  10. Nb 20.11-12 :
    « Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec son bâton. Il en sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, et le bétail aussi. Alors l’Eternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne.»
  11. 2 Sm 12.13-15 :
    Lorsqu’un humain commet un péché, il contracte une dette envers Dieu, dont il doit s’acquitter, en plus de sa demande de pardon, de la même manière que le roi David dût souffrir la mort de son fils comme expiation de son adultère et de son meurtre, alors même qu’il était déjà pardonné (2 Sm 12.13-15).
  12. 2 M 12.42-45 :
    Après avoir raconté que Judas avait envoyé à Jérusalem 12000 drachmes d’argent à être dépensés en sacrifices pour les morts, l’auteur ajoute : «C’est donc une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, pour qu’ils soient purifiés de leurs péchés. »

    1) On peut conclure de ce texte d’abord, que les morts, après cette vie, peuvent être purgés de leurs péchés, et qu’il y a donc un Purgatoire.
    2) que les sacrifices et les prières des vivants sont profitables aux défunts.
    3) que tous les reliquats du péché ne sont pas expiés par la mort, comme l’enseigne Luther.  Car, ceux pour lesquels Judas demande de prier étaient morts de mort violente, et pour la religion.  Mais il croyait qu’ils n’étaient pas encore complètement purgés.
    4) Un homme peut mourir pieusement et saintement, et avoir des péchés véniels non remis pendant la vie, ou une satisfaction non complète de péchés mortels pardonnés. Car, l’Écriture dit que ceux pour lesquels Judas a demandé de prier s’étaient endormis pieusement.

Les adversaires ont coutume de nous répondre :

    • que ce livre n’est pas canonique.

R/ C’est à l’Église de décréter si les livres des Maccabées sont canoniques, et non aux Juifs ou aux évangéliques et autres protestants.

    • parce qu’il n’est fait aucune mention du Purgatoire dans ce texte, mais seulement de la Résurrection. Car, on dit que Judas a commandé de prier pour les morts parce qu’il pensait saintement et pieusement à la résurrection.

R/ Il n’était pas nécessaire de faire mention expresse du Purgatoire, puisque cette réalité est évidemment sous-entendue. En effet, quand Judas a prié pour les morts, il ne priait pas pour qu’ils ressuscitent sur le champ, comme le faisait Jésus, mais parce qu’il pensait à leur résurrection future, et craignait qu’à cause d’un certain péché, ses soldats ne soient punies dans l’éternité.

    • Du fait qu’on a prié et qu’on a fait des sacrifices pour eux, on ne peut pas conclure qu’il y a un Purgatoire, car ceux pour qui on priait pouvaient tout aussi bien être enfer. Et ils ont pu prier et sacrifier pour montrer leur estime et leur intention de se souvenir d’eux, ainsi que pour se consoler.

R/ Certes, ils pouvaient être en Enfer, mais aussi ne pas y être, Dieu seul connaissant l’état de leur âme au moment de la mort. Or, leur péché pouvait être véniel s’ils ignoraient l’interdiction de posséder des idoles, qu’ils prirent peut-être et seulement par cupidité ; ou bien leur péché a été mortel, mais ils s’en sont repentis à l’heure de leur mort… En raison de ces doutes, il était légitime de prier pour eux.

Cette prière n’a pas été inventée par Judas, mais faisait déjà partie de la vie de foi de l’Église de l’Ancien Testament, comme le montre le fait que tous prièrent à cette même intention (2 Mc 12.41-42), et se cotisèrent pour financer les sacrifices rituels à Jérusalem en faveur de leurs compagnons défunts. C’est là un argument important.

Quel sens y aurait-il à ce que l’Écriture loue la prière pour les défunts, si le Purgatoire n’existait pas ? Faut-il donc blasphémer l’Écriture, la Parole de Dieu et Dieu Lui-même, en disant comme les musulmans et tant d’autres hérétiques, que les chrétiens l’ont falsifiée ?

  • Tobie 4, 17 :

« Dépose ton pain et ton vin sur la sépulture du juste, et n’en mange pas et n’en bois pas avec les pécheurs. » Ce texte reflète la coutume qui exista autrefois dans l’Église, et qui perdure, d’organiser un banquet pour le défunt, en envoyant de la nourriture aux pauvres et aux religieux, afin qu’ils prient pour l’âme du défunt.

  1. Mt 5.26 :
    Que cet enseignement soit pertinent pour cette vie ne le disqualifie pas pour l’autre, sinon il sera pris en défaut par qui ne l’applique pas ! En effet, que devra-t-il arriver à qui meurt avant d’avoir réglé tout ce qu’il doit ?! En vérité la Parole de Dieu s’accomplit infailliblement.
  2. Mt 12.32 :
    « Il y a un péché qui ne sera remis ni dans ce monde ni dans le monde à venir.» Jésus parlerait ici par exagération ? A ce compte-là, pourquoi ne parlerait-Il pas aussi par exagération de l’Enfer éternel (Mt 18.8 ; 25.41) ? D’autres disent que c’est une menace. Je réponds de la même manière. Le Christ parle de la rémission parfaite : de la faute et de la peine. C’est ainsi que les péchés graves finissent d’être remis dans le monde à venir.Que le fait de dire qu’une chose n’arrivera pas dans l’avenir n’est pas dire que cette chose existe n’est pas un contre-argument valable puisque cette phrase signifierait alors que Jésus parle pour ne rien dire, ou dire n’importe quoi.
  3. Mt 17.3 :
    Les saints ne sont pas morts… mais ils vivent en compagnie de Jésus et discutent entre eux !
  4. Mt 22.32 :
    Jésus reprend l’appellation «Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Mt 22.32» pour prouver la résurrection, établissant que Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, bien qu’Abraham, Isaac et Jacob étaient déjà alors physiquement morts. Ce faisant Jésus condamne ceux qui refusent de prier les saints au motif qu’ils seraient morts. Ce refus est négation de l’Incarnation et de la Résurrection du Seigneur Jésus, dont le Corps est l’Église, la Communion des saints, qu’ils soient sur terre, au Ciel ou au Purgatoire.
  5. Lc 23.43:
    Le Bon Larron estime sa peine juste, et la souffre encore après qu’il ait été pardonné…
  6. 1 Co 3.12 :
    Le feu peut être compris comme l’ensemble des jugements et des épreuves auxquelles le Christ soumet l’œuvre de ceux qui ont voulu – ou prétendu – travailler pour Lui. Mais le v.15 montre que ce n’est pas seulement l’ouvrage, mais aussi l’ouvrier qui pourra être atteint par la flamme, bien qu’il soit destiné au salut, du fait qu’il a bâti sur ce fondement qu’est le Christ, et non ailleurs. Comme rien n’indique que ces mises à l’épreuve doivent toutes avoir lieu durant la vie présente, il faut reconnaître que Paul envisage, pour les âmes élues qui auront quitté ce monde, la possibilité d’une dette à acquitter encore envers Dieu. Car, où et quand cette dette devrait-elle leur être réclamée, sinon au tribunal du Christ (2 Co 5.10 ; Rm 14.10) ? En effet, « les hommes ne meurent qu’une fois, après quoi vient le jugement (He 9.27) ».
  7. 1 Co 15.29 :
    Les personnes défuntes pour lesquelles certains chrétiens se faisaient baptiser, pratique symbolique (cf. Mc 10.38), ne pouvaient pas être au Paradis, car il n’y a pas de péché à expier au Paradis ; elles ne pouvaient pas non plus être en Enfer, car les peines des damnés ne peuvent être supprimées. Si donc ces personnes n’étaient ni au Paradis, ni en Enfer, où pouvaient-elles être ? Au Purgatoire !
  8. 2 Tm 1.16 :
    Il est bien évident que le sujet pour qui saint Paul demande miséricorde au jour du Jugement est non pas la maison d’Onésiphore, comme osent le prétendre ici les ennemis de la foi catholique, mais de lui-même en ce verset.
  9. He 12.1,22-24 :
    «Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, et de myriades d’anges, réunion de fête, de l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, d’un Dieu Juge universel, et des esprits des justes qui ont été rendus parfaits, de Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et d’un sang purificateur plus éloquent que celui d’Abel. »
  10. Ap 8.3 : La prière des saints monte en offrande devant Dieu : « Un autre ange vint. Il se plaça vers l’autel, tenant un encensoir d’or. On lui donna beaucoup de parfums afin qu’il les offre avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or devant le trône. La fumée des parfums monta de la main de l’ange devant Dieu avec les prières des saints ».
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LA TRADITION

  1. « Or nous vous prescrivons, frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à distance de tout frère qui mène une vie désordonnée et ne se conforme pas à la Tradition que vous avez reçue de nous. (2 Th 3.6) »
  2. « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les Traditions comme je vous les ai transmises. (1 Co 11.2) »
  3. « Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les Traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre. (2 Th 2.15) »
  4. Jésus dit que l’on doit écouter l’Église, non qu’il faut seulement lire la Bible : « Qui vous écoute M’écoute, et celui qui vous rejette Me rejette ; et celui qui Me rejette, rejette Celui qui M’a envoyé. (Lc 10.16) » ; «S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. (Mt 18.17) » ; « Obéissez à vos chefs et ayez envers eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes. (He 13.17) »
  5. Une des missions de l’Église est d’énoncer le vrai sens de la Vérité contenue dans l’Écriture et la Tradition en termes et dogmes précis. Si l’Église est le pilier de la vérité, donc aussi infaillible qu’elle, il faut qu’il y ait un moyen tout aussi infaillible de reconnaître son magistère infaillible, et c’est la succession apostolique (1 Tm 5.22).

[1]Par exemple, de Tertullien : « Enfin, j’interroge la femme elle-même. Dites-moi, ma sœur, avez-vous envoyé en paix votre mari devant vous ? Que répondra-t-elle ? Au milieu des dissentiments de la discorde ? Mais la voilà plus étroitement enchaînée : encore à celui avec qui il lui faudra plaider sa cause devant Dieu. Point de séparation là ou les liens subsistent. Nous nous sommes quittés dans la paix, dira-t-elle (…) En effet, elle prie pour le repos de son âme; elle demande pour lui le rafraîchissement; elle conjure Dieu de la réunir à lui au jour de la résurrection, et chaque année elle célèbre l’anniversaire de sa mort par l’oblation du sacrifice. Si elle manque à ces pieux devoirs, elle a véritablement répudié son époux, autant qu’il est en elle, et cela avec d’autant plus d’injustice que, ne pouvant pas le répudier, elle l’a fait de la seule manière qu’elle a pu. Et cela avec d’autant plus d’indignité, que son époux ne le méritait pas… (De la Monogamie, 10:2; traduction de E.-A. de Genoude) ».

La vidéo originale d’où est extraite celle-ci est ici : https://www.youtube.com/watch?v=HrKy8oxdzPs

Ci-dessous la présentation par le père Montarien d’un texte de sainte Thérèse Couderc relatif au Purgatoire…