La Réforme se revendique de trois principes.

1er principe :

« Sola Scriptura » : La Bible est la seule source de la Révélation et la seule autorité en matière de foi. Or, la Bible, justement, ne dit pas cela… De plus, cette affirmation oublie que la Bible n’a pas toujours existé… que l’objet de la foi a d’abord été la prédication orale des Apôtres. Avant d’avoir été écrite la Parole de Dieu a d’abord été dite.z13 La Bible n’existe donc QUE dans et par l’Église. Sans l’Église, il n’y a pas de Bible ! La primauté de la Tradition de l’Église sur l’Écriture se laisse voir dans le fait que c’est l’Eglise qui a établi la liste des Livres sacrés composant la Bible… La foi de l’Église ne saurait donc reposer sur les seules Saintes Écritures. Jésus n’a d’ailleurs donné aucun texte écrit… et les Apôtres ont laissé des traditions non-écrites (1 Co 11.2 ; 2 Th 2.15, 3.6).

2ème principe :

« Sola fide » : La foi seule sauve. Bien que la Parole de Dieu ne soit pas objet d’explication personnelle (2 P 1.20-21), les dits “Réformateurs”, comprenant mal Rm 3.28 (« L’homme est justifié par la foi sans la pratique de la Loi. ») ont défini que la foi sauve, seule, sans les œuvres. chretien-en-enferPour eux, puisque la foi est un don de Dieu (Mt 16.17), qui seul sauve (Mc 10.27), l’homme n’a donc aucune part à son salut. Mais la vérité est que si l’homme n’est pas sauvé par ses seules bonnes œuvres, il ne l’est pas non plus par la foi seule, mais par les deux… aussi vrai que la rose ne vient pas seulement de Dieu, ou seulement du rosier, mais des deux, Dieu donnant au rosier de produire la rose ! Ainsi Dieu donne t-Il à l’homme de faire librement son salut au moyen de la foi, mais de « la foi opérant par la charité » (Ga 5.6), c’est-à-dire d’une foi qui atteste de sa vitalité et vérité en portant les fruits que sont les bonnes œuvres d’une vie sainte. Comme le disait S. Jacques : « Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi ! » (Jc 2.18 ; 1 Jn 2.3-6).

3ème principe :

Le libre examen postule que la conscience doit interpréter directement la Parole de Dieu, sans l’aide d’aucun intermédiaire ni autorité, mais par la seule illumination de l’Esprit-Saint. Évidemment, le Démon ne demande pas mieux que chacun s’imagine être l’interprète infaillible de Dieu ! revolution_wallpaper___by_jeevayPour lui barrer la route, Jésus a pourvu son Église de l’infaillibilité en matière de foi et de mœurs (Mt 16.18-19), en sorte que chaque catholique ajustant son interprétation à celle de l’Église, dont le Pape est le chef visible et pasteur véritable (Jn 10.16), est assuré de ne pas se tromper. L’unité de tous les disciples du Christ dans la vérité est ainsi rendue possible. Le principe du libre examen en matière de foi conduit à une religion sans dogme fixé. Sous une même dénomination, à part la reconnaissance de certains principes de religion naturelle (comme l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, etc.) et surtout le refus d’être catholique, chaque héritier de la Réforme croit finalement ce qu’il veut… L’opinion remplace la foi. De plus, le refus de l’autorité de l’Église, rocher de la Vérité placé par Dieu au milieu des opinions humaines toujours changeantes, conduit l’âme à vivre isolée, privée de la merveilleuse communion des Saints. Mais refuser la médiation des Saints, c’est refuser dans son principe la médiation même de Jésus-Christ, Lui qui a voulu que nous soyons chacun, les uns pour les autres, médiateurs de Ses grâces.

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