Mgr Giraud, évêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France, dans le journal La Croix du 14.02.2023 a publié un article intitulé « Sur l’homosexualité, le pape François invite à sortir de l’impasse du silence ».

Avant tout, il semble nécessaire de distinguer deux acceptions du terme « homosexualité » :

• Soit le terme désigne le fait d’avoir des tendances homosexuelles, ce qui est une infirmité de notre nature humaine créée par Dieu sexuée en vue de la perpétuation de l’espèce, et dans ce cas, ces tendances n’enlèvent rien à la dignité de la personne, mais peuvent même lui être source de mérite s’il leur résiste.
• Soit le terme désigne le fait de commettre des actes homosexuels, et dans ce cas il s’agit d’un péché contre nature, qui doit être dénoncé comme tel.

Personnellement, je ne vois pas à quel silence le Pape et Mgr Giraud font allusion, tant j’entends au contraire une publicité de plus en plus assourdissante au sujet de l’homosexualité, et d’autant moins faudrait-il se plaindre du silence qu’il a justement été donné par Saint Paul comme prophylaxie en pareil cas : « Quant à la fornication, à l’impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous : c’est ce qui sied à des saints. (Ep 5.3) » … 

L’article commence par cette phrase : « Depuis le début de son pontificat, François s’est exprimé à de multiples reprises sur la question de l’homosexualité : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? », avait-il répondu à une journaliste, en 2013. » Ce propos est un modèle du genre en matière de manipulation : l’Évêque présente le Pape comme traitant de l’homosexualité alors qu’il parle d’une personne gay. L’amalgame entre homosexualité et personne sert évidemment à transférer le bien de la personne humaine à l’homosexualité, et sert ainsi à faire admettre l’homosexualité comme une chose bonne, au même titre que la nature humaine, en sorte qu’il faille « abandonner toute tentation de jugement [de qui ? de quoi ? Des homosexuels, ou de l’homosexualité ?], pour lui substituer une attitude d’écoute des personnes telles qu’elles sont. [Dans quel but ? Se contenter d’écouter ?] » Le Seigneur ne nous demande pas de seulement écouter, mais « de réprimander notre prochain pour n’avoir pas la charge de son péché. (Lv 18.17 ; Mt 18.15-17 ; Col 3.16) »

L’Évêque évoque le souci de François de voir « chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter ‘toute marque de discrimination injuste’ et particulièrement toute forme d’agression et de violence. (Amoris laetitia, 250) » Je m’attriste non tant de ce que les homosexuels seraient en France ou en Occident l’objet de particulières discriminations injustes, au point de motiver l’exercice du ministère épiscopal, mais de ce que certains lobbies homosexuels sont assez puissants pour avoir réussi à pervertir le mariage civil par la légalisation de sa célébration entre personnes de même sexe ; obtenu le droit à la procréation artificielle et à l’adoption d’enfants privés de parenté biologique ; imposé la théorie du genre dans l’enseignement – y compris primaire ; banalisé la transidentité avec tous les problèmes ainsi générés ; rendu pénalement coupables les propositions thérapeutiques adaptées à leur cas, ainsi que celle les invitant à quitter leur péché, au point qu’annoncer y renoncer tombe sous le coup de la loi, et que même dans l’enseignement catholique rappeler la vérité de la loi naturelle est condamné. Mais de tous ces maux, il n’est nullement question dans ces propos se voulant pourtant attentifs aux problèmes liés à l’homosexualité… Je m’attriste donc surtout de voir pape et évêques faire prévaloir en leurs interventions la défense des revendications portées par les personnes se définissant comme homosexuelles, plutôt que de condamner « à temps et à contretemps (2 Tm 4.2) » leurs péchés, et en conséquence non seulement s’en rendre solidaires, mais entraîner en Enfer les âmes qui les écoutent, car, selon la foi de l’Eglise, le péché d’homosexualité y conduit … Notre consolation est que « Celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine. (…) Le scandale de la croix a donc disparu ! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous ! Frères, vous avez été appelés à la liberté, mais ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair. (…) Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. (…) Les œuvres de la chair sont manifestes : impudicité, impureté, débauche (…) et choses semblables. Je vous l’ai dit et je vous le redis : ceux qui commettent ces fautes n’hériteront point du Royaume de Dieu. (…) Mais ceux qui appartiennent à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. (Ga 5.10-24 ; 1 Co 6.9-10) »

Mgr Giraud rappelle les propos du Pape pour qui « les personnes homosexuelles ont des droits à être dans une famille, ils sont enfants de Dieu. » Or, les enfants de Dieu ne le sont pas en vertu de leur appartenance à la nature humaine, mais en vertu de leur accomplissement de la Volonté de Dieu, qui « crucifie la chair avec ses passions et ses désirs », en sorte que Jésus ne reconnaissait personne membre de Sa famille en dehors de cette crucifixion (Mt 16.24 ; Mc 3.33 ; Jn 1.12-13). Quand le Pape appelle de ses vœux la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, que fait-il, sinon, sous prétexte de charité, enraciner les personnes homosexuelles dans leur péché, et rendre celui-ci acceptable par le reste de la population pour laquelle ce qui est légal est moral (ce qui devrait être le cas) ? Il me semble que Jésus ne plaidait pas pour que les pécheurs puissent vivre en toute tranquillité lorsqu’Il leur demandait de préférer se mutiler plutôt que se damner (Mt 18.8-9) … Manifestement « la perte du sens du péché », dénoncée en son temps par Pie XII (26 octobre 1946), n’a cessé de s’étendre.

Pour Mgr Giraud, François « invite les consciences à s’éveiller. Il le fait en considération des nombreuses personnes ou associations qu’il rencontre et qui œuvrent déjà depuis longtemps en ce sens ». Je déplore que le Pape François mette son ministère au service de personnes ou associations œuvrant à l’acceptation des pratiques homosexuelles comme chose normale. L’Église ne doit surtout pas se laisser séduire par les champions de la victimisation, les appels de la sentimentalité, les apparences de la charité, les hérauts de la culpabilité, mais à ne rien connaître ni prêcher « que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Co 2.2) ». « L’attitude du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions (AL 250) » ne saurait en rien justifier la normalisation des pratiques homosexuelles par l’Eglise jusqu’à demander à Dieu de les bénir, de bénir ce qu’Il condamne ! Quelle abomination ! Quel sacrilège ! Aussi, plutôt qu’un appel aux « consciences à s’éveiller. […] et à entraîner toute l’Église catholique […] dans la droite ligne de la recherche d’une juste attitude chrétienne », n’est-ce pas au contraire à une falsification de la charité chrétienne, à une manipulation de la Parole de Dieu au service de la perversion et de la damnation des âmes (2 Co 2.17), à l’actualisation de cette prophétie donnée par le premier Pape que nous avons affaire : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs débauches, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. (…) Ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses (…) Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché (…) Il n’a pas épargné l’ancien monde (…) lorsqu’Il fit venir le Déluge ; et Il a condamné et détruit les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant en exemple aux impies à venir (…) ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d’impureté et qui méprisent l’autorité (…) trouvant leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour ; hommes tarés et souillés qui se délectent dans leurs tromperies (…) Ce sont des enfants de malédiction. Non content d’être insatiables de péché ; ils y entraînent les âmes mal affermies. (…) Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon : l’obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours gonflés de vanité, ils séduisent par les convoitises de la chair. (…) Ainsi, ceux qui après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, s’y engagent de nouveau et y restent, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux aurait valu pour eux de n’avoir pas connu la voie de la justice, que de s’en détourner. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe : Le chien est retourné à son vomi, et la truie lavée à son bourbier. (2 P 2.1-22) » ?

Il n’est évidemment pas question de légitimer quelque injustice portée à l’encontre des homosexuels (qui ne sont d’ailleurs pas les seuls pécheurs qui pourraient se plaindre de discriminations), mais il est question de protéger le reste de la société de la contamination de leur péché, mais de cela, curieusement, François et tant de responsables catholiques aujourd’hui semblent n’en avoir cure. Au contraire, leurs interventions, comme ici celle de Mgr Giraud, militent pour que soit socialement admis le statut d’homosexuel. Or, la Parole de Dieu nous enseigne un tout autre comportement à tenir en pareil cas : « Comment n’avez-vous pas déjà expulsé celui qui vit avec sa belle-mère ? [Péché somme toute moins grave que les actes homosexuels] Pour moi, je l’ai déjà jugé : Au nom du Seigneur Jésus (…) que cet individu soit livré à Satan pour la perte de sa chair, afin que l’esprit soit sauvé au Jour du Seigneur Jésus. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Faites disparaître le vieux levain, afin de célébrer la fête dans la pureté et la vérité. Je vous ai déjà écrit de n’avoir pas de relations avec un dépravé (…) et même, avec un tel homme, de ne point prendre de repas. (…) Otez le mauvais du milieu de vous ! (1 Co 5.1-13) » Est-ce que « la radicalité de l’exigence évangélique d’amour du prochain » impulsée par François s’accorde avec cette injonction de l’Apôtre ?

Dire et répéter que « Nous sommes tous des enfants de Dieu. Et Dieu nous aime dans l’état où nous sommes » équivaut à renier ce qu’apporte le baptême et l’état de grâce, la nécessité de renaître de l’eau et de l’Esprit (Jn 3.5), et à valider la religion du Nouvel Ordre Mondial, la religion de Mère Nature. Comme je l’ai rappelé, il ne suffit pas d’être une créature pour être enfant de Dieu, mais de plus dire que « Dieu nous aime dans l’état où nous sommes » tend à occulter la gravité de l’état de péché. Si Dieu nous aime dans l’état de pécheur, ce n’est pas à cause de cet état, que Dieu déteste à en mourir, sur une croix, pour nous en délivrer, mais c’est en vertu du fait que tout homme porte – au moins en espérance, jusqu’à sa mort -, la possibilité, par sa conversion sincère au Christ, de donner naissance en lui au Fils de Dieu (Mc 12.50).

Il est certain qu’il faille, comme le demande le pape François et le rappelle Mgr Giraud, apporter une aide spécifique aux jeunes livrés à des problèmes d’homosexualité, le plus souvent d’ailleurs en raison du laxisme, de la promotion, et de la mode qui les influencent, faute d’avoir été prévenus de ce qu’est véritablement l’homosexualité. Il serait affreusement pitoyable que sous prétexte de lutter contre l’homophobie, l’Église concoure à générer les problèmes propres à ces personnes. Il faut bien comprendre en effet que leurs problèmes spécifiques ne relèvent pas fondamentalement de l’attitude de la société à leur égard, mais de ce que leur comportement étant objectivement en contradiction avec leur être sexué crée nécessairement une souffrance. Chercher à camoufler celle-ci par le silence de la société (et de l’Église) ne la fera pas disparaître. Il faut écouter le témoignage d’anciens homosexuels repentis, tel Joseph Sciambra, lorsqu’il évoque « la désespérance et la dépravation intrinsèques du style de vie “gay” », et qu’il invite l’Église à demander pardon pour lui avoir présenté l’homosexualité « comme une forme de ‘stabilité’ de la personne, un ‘donné’ voire un ‘don’ , à travers des programmes pastoraux faisant ouvertement la promotion de l’homosexualité comme étant un style de vie authentique et viable ». Indigné, il s’adresse ainsi au Pape François : « Cher pape François : demandez pardon pour la mauvaise catéchèse, pour les mauvais programmes pastoraux, pour les évêques apathiques qui ne font rien pour les corriger. Pour ce qui est des morts qui ont depuis longtemps quitté cette vie, bien trop jeunes, parce que personne n’a jamais pris la peine de leur dire la Vérité – même une montagne d’excuses ne suffira jamais à les ramener. »Joseph dit avoir trouvé le vrai bonheur dans la chastetéaprès avoir compris que son péché le conduisait en … Enfer ! Mais qui croit encore à l’Enfer aujourd’hui dans l’Église ?

Vouloir « que chaque personne soit respectée dans sa singularité, qui se constitue de richesse et de complexité » paraît bien servir de caution à l’acceptation de l’homosexualité présentée comme une légitime singularité parmi d’autres. Comment cet intérêt pour les victimes de l’homophobie (Pourquoi l’insistance sur ces victimes-là, quand le sort des enfants avortés ou des chrétiens persécutés n’empêche personne de dormir ?), ne participerait-il pas d’une manipulation visant à banaliser l’homosexualité et à en faire condamner toute critique ? Les évêques flamands, par exemple, à l’occasion de la récente publication de leur rituel de bénédiction des couples homosexuels, s’appuyant sur l’enseignement du pape François, invitent ouvertement à « l’intégration dans la communauté de foi des personnes homosexuelles ». A cela s’ajoute le fait que pas une fois n’est dénoncé le mouvement LGBT comme étant précisément cause des problèmes des jeunes homosexuels que ces prélats prétendent vouloir aider. Il y a en effet une relation évidente entre les victoires remportées par le mouvement LGBT et l’accroissement du nombre de jeunes demandant à changer d’état civil, ou à bénéficier d’une procédure de chirurgie de réattribution sexuelle … entièrement remboursée par la prétendue Sécurité sociale. N’est-ce pas alors que le Démon, se changeant en ange de lumière et pavant son enfer de bonnes intentions, conduit les évêques à devoir un jour rendre compte du malheur des enfants qu’ils prétendent aujourd’hui aider ?

Dire qu’« être homosexuel n’est pas un délit, mais une condition humaine » joue là encore sur un amalgame, celui entre l’homosexualité revendiquée comme un choix de vie, et l’homosexualité subie comme une anomalie. Car, contrairement à ce que cherchent à le faire croire les homosexuels patentés, Dieu n’a pas fait des homosexuels et des hétérosexuels, mais des hommes et des femmes. Et rien d’autre. Faire de la relation sexuelle le déterminant de son identité, rend compte d’une obsession, qui, il n’y a pas si longtemps, relevait de la nomenclature des affections psychiatriques. Le fait que l’homosexualité en ait été retirée ne signifie pas que sa réalité ait changé, pas plus que celle de l’avortement retiré de la liste des crimes.

Enfin, alors que l’Église prétend vouloir éradiquer de son sein (non tant la pédo-criminalité que) l’éphébophilie, dont le lien avec l’homosexualité a été mis en évidence,1 comment ne pas s’interroger sur la pertinence de « l’intégration dans la communauté de foi des personnes homosexuelles » ? Peut-on réellement vouloir trouver des solutions pratiques pour empêcher ces crimes tout en cultivant les discours et les attitudes qui les favorisent ?

Il est infiniment malheureux, sous prétexte d’amour, de cautionner des comportements que l’Écriture, la Tradition et le Magistère ont toujours condamnés, au lieu d’enseigner « à temps et à contre-temps » le seul véritable amour qui demande justement à être préféré à tout autre amour (Lc 14.26), condition sine qua non du salut.

Que Dieu nous donne des pasteurs qui ne cherchent pas à plaire aux hommes (Ga 1.10) pour leur apporter « une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité (CEC 675) », mais soient fidèles à transmettre la doctrine des Apôtres, pour être « la bonne odeur de Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, une odeur qui de la mort conduit à la mort ; pour les autres, une odeur qui de la vie conduit à la vie (2 Co 2.15-17) » !

Abbé Guy Pagès

Voir : L’homosexualité, ses raisons

Pourquoi la transition de genre ?

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L’Espagne dépénalise la bestialité

  1. Selon le Dr Philip Jaffé, professeur de psychologie à l’université de Genève et membre du Comité des droits des enfants aux Nations Unies, jusqu’à 40 % des actes pédocriminels sont commis par des homosexuels, ce qui, rapporté à la proportion d’homosexuels dans la société, établit une surreprésentation de facteur 10 ! Dans l’Église elle-même, 80 % des enfants abusés par des prêtres étaient des garçons pubères. []