L’Esprit de Sacrifice, ô mon Dieu, versez-le dans sa plénitude sur vos Prêtres.
C’est leur gloire autant que leur devoir d’être des victimes,
de se consumer pour les âmes,
de vivre sans joies humaines,
de subir souvent la méfiance,
l’injustice de la persécution.
Qu’ils songent à ce qu’ils disent chaque jour à l’Autel :
« Ceci est Mon Sang ». 
Qu’ils y songent et qu’ils se l’appliquent : 
« Je ne suis plus moi, je suis Jésus et Jésus crucifié ;
je suis comme le pain et le vin, une substance consacrée qui a cessé d’être elle-même ».
Ô mon Dieu ! 
je brûle du désir de la sanctification de vos Prêtres,
je voudrais que toutes ces mains consacrées qui Vous touchent fussent des mains amies dont le contact Vous soit doux ; et que ces bouches qui prononcent à l’autel des paroles si sublimes ne se ravalent jamais aux formules triviales !
Qu’ils gardent dans toute leur personne l’habitude de leurs nobles fonctions.
Que chacun les trouve simples et grands comme l’Hostie,
accessibles à tous et supérieurs aux autres hommes.
Oh! faites qu’ils emportent de la Messe d’aujourd’hui la soif de la Messe de demain et que,
pleins eux-mêmes de ce qu’ils donnent,
ils aient la grâce de le communiquer largement aux autres !
Ainsi soit-il !”

—†— 

Dieu éternel et tout puissant, par les mérites de Votre Fils, Jésus le Souverain Prêtre,
au nom de Votre amour pour Lui,
ayez pitié de tous vos prêtres.

Souvenez-Vous, qu’ils sont faibles et semblables aux autres hommes.
Maintenez vivant dans leurs cœurs le Feu de Votre Amour.

Gardez-les près de vous pour qu’ils ne succombent pas aux séductions de l’ennemi,
ni ne se montrent jamais indignes de leur sublime vocation,
mais que par eux resplendisse dans tout l’univers le Visage de Votre Christ.
Je vous prie pour tous les prêtres du monde entier ;
ceux qui Vous servent fidèlement en prenant soin de votre troupeau
et ceux qui sont tièdes,  infidèles ou que la tentation accable ;
je Vous confie ceux qui souffrent de la persécution, de la calomnie, de la solitude et du délaissement ;
je Vous prie pour les jeunes prêtres et pour les prêtres âgés ;
pour les prêtres malades ou agonisants et ceux dont l’âme est en Purgatoire.
Mais surtout, je recommande à Votre Miséricorde les prêtres qui me sont les plus chers,
auxquels me lie une dette de gratitude particulière : le prêtre qui m’a baptisé,
ceux qui m’ont absous de mes péchés ;
les prêtres qui, pour moi, ont offert le Saint-Sacrifice de la Messe et m’ont nourri de la sainte Eucharistie ;
les prêtres qui m’ont enseigné et instruit, ceux qui ont dissipé mes doutes, redressé mes faiblesses,
dirigé mes efforts et consolé mes souffrances.
Ô Jésus, gardez-les près de votre divin Cœur
et accordez-leur d’abondantes bénédictions dans le temps et pour l’éternité.

Amen.

Cardinal Mundelein, Archevêque de Chicago (1872-1939)