Comme l’islam qui n’existe que pour remplacer le christianisme, le protestantisme n’existe qu’en s’opposant, en « protestant », en rejetant des éléments vitaux de la foi et de la vie catholique, que sont notamment la hiérarchie de l’Eglise, le culte rendu à la Vierge Marie, et l’adoration de Jésus-Eucharistie. Ces « trois blancheurs » ne font pourtant que manifester excellemment la vérité centrale du christianisme, à savoir l’Incarnation du Verbe de Dieu (Jn 1.1+)…

Refuser l’institution divine de la hiérarchie (Mt 16.18-19) c’est livrer le peuple de Dieu à l’arbitraire d’un pouvoir purement humain, et donc à l’anarchie d’une autorité sans cesse contestée, d’où le fractionnement de la Réforme en une multitude de sectes et sa soumission aux pouvoirs temporels. Alors que Jésus a voulu fondé Son Église une et unique (Jn 10.16 ; 11.52) et pour cela l’a pourvu d’une institution visible, repérable, objective jouissant de Son autorité en la personne de Pierre et des Douze (Mt 20.17 ; Mc 3.16 ; Lc 9.12 ; Jn 6.72), dont le Pape et les évêques sont les successeurs, institution si vitale que les Apôtres la recomposèrent après la mort de Judas (Ac 1.15-26)… La hiérarchie à laquelle sont agrégés ceux qui reçoivent le sacrement de l’Ordre, manifeste qu’à la différence d’une société humaine, l’Église ne se dirige pas elle-même, mais est donc dirigée par un Autre, aussi vrai que personne ne peut se donner à lui-même le pardon des péchés ou la vie de la Grâce, la vie divine…

Refuser de rendre un culte non certes d’adoration qui n’est dû qu’à Dieu, mais de dulie aux Saints, et surtout d’hyperdulie à la Vierge Marie, c’est renier la vérité de l’Incarnation du Verbe de Dieu qui a voulu dépendre Lui-même de la Vierge Marie pour réaliser l’œuvre de notre Rédemption, et de ses disciples pour la communiquer aujourd’hui… Les protestants, comme les musulmans, ne veulent pas que Dieu soit si bon qu’Il daigne faire participer ses créatures à la médiation de ses grâces ; ils refusent que l’homme soit médiateur de Dieu, ce qui revient à rejeter l’homme Jésus-Christ, le médiateur entre Dieu et les hommes… De même que Dieu ne crée pas seul un homme mais partage avec les parents Sa gloire de Créateur, de même Il donne à ses Saints de partager Sa gloire de Sauveur et de Sanctificateur. Ainsi, sans la libre coopération de celle qu’Il créa Immaculée pour pouvoir devenir la digne Mère de Son Fils, sans son « oui » qu’elle seule pouvait dire, nous ne serions pas sauvés… C’est pourquoi, à l’exemple de Jésus qui a voulu dépendre en tout de Marie pour Son existence et Sa croissance, et l’a aimée plus que tous les autres créatures réunies, Lui qui a donné ce commandement : «Honore ton père et ta mère», nous ne pouvons pas ne pas honorer Marie d’un culte particulier d’amour, de reconnaissance et de confiance, parce qu’elle qui nous a donné la vie éternelle, notre Seigneur Jésus-Christ (Jn 19.26-27 ; 1 Jn 5.13)…