Voici une critique que l’abbé Pagès a faite de l’entretien de Idriss Aberkane donné à la chaîne Youtube Thinkerview, et que vous pouvez trouver ici.

Je suis tombé un jour sur un entretien vidéo de la chaîne Youtube Thinkerview avec Idriss Aberkane, un personnage surprenant, tant par sa faconde que par ses titres et fonctions universitaires, fortement contestés, sur lesquels je ne vais pas m’arrêter, internet en parle suffisamment.

Je ne vais pas non plus analyser les affirmations d’allure scientifique d’Idriss Aberkane, ce que d’autres ont fait aussi, ni commenter ses offres commerciales, se résumant à vendre des techniques pour (je cite) « améliorer sa qualité de vie, atteindre à plus de joie et de sérénité, à des connaissances nécessaires pour vous libérer, une meilleure utilisation du cerveau pour prendre les décisions de votre vie et agir en pleine conscience, [changer] vos processus mentaux pour vous transformer (…) élargir les esprits, élever les consciences (…) mettre la science au service de l’Homme, de la nature et du futur des générations. » Comme si les enjeux de la liberté relevaient d’une technique ! Sous couvert d’être révolutionnaire, le discours d’Idriss Aberkane est au contraire parfaitement au diapason de la société matérialiste, individualiste et hédoniste à qui il promet le bonheur, dont il a le secret, grâce à une connaissance infinie offrant donc une réalisation de soi infinie… Eve au paradis terrestre a déjà entendu ce propos : « Vous serez comme des dieux ».
Dans une société démocratique où l’exaltation de l’individualisme conduit au totalitarisme, le contrôle social prend la forme de l’offre du bonheur. La malédiction de la souffrance est le problème auquel l’Etat entend remédier grâce à ses thérapeutes, experts en technologies du soi, coaching, contrôle social, et démocratie. La nouvelle religion laïque propose d’atteindre le bonheur grâce au développement des forces personnelles, et Idriss Aberkane, offre la neurosagesse. La recette est simple : les problèmes de la vie ordinaire sont autant de problèmes mentaux, la conscience du mal est en fait pathologique, et si de gens sont inquiets ou pessimistes, c’est parce qu’ils refusent bêtement le bonheur que leur offrent les techniques d’épanouissement personnels et de coaching. En empêchant la société d’être heureuse, ils en sont les tares ! Aussi, toute situation humaine est-elle devenue pour l’Etat occasion de materner, infantiliser, déresponsabiliser, comme on le voit avec son ingérence jusque dans les relations familiales et l’éducation des enfants. C’est au point que les formations intellectuelle, morale, spirituelle, sont remplacées par l’estime de soi… Et l’on va voir en Idriss Aberkane un spécimen d’estime de soi aussi impressionnant que monstrueux. Cette estime de soi qui est aussi utilisée pour conduire l’employé à augmenter ses performances, que pour pousser la personne âgée ou malade à demander son euthanasie. Je ne sais pas si Idriss Aberkane le sait, mais l’une des sources du coaching, dans les années 70, était la secte hindoue « Divine Light Mission », dont le but était de conduire ses membres au bonheur à tout prix, tout comme le coaching considère obligatoire le développement personnel. Pour cette secte, « les individus et les nations mécontents ou insatisfaits ne peuvent jamais promouvoir une paix durable dans le monde », c’est pourquoi les agents du contrôle social ont la mission de transformer, grâce à leurs techniques, la connexion entre les processus neurologiques, le langage, et les modèles de comportements acquis, afin de produire le bonheur ! Bien avant Idriss Aberkane donc, le Gourou Maharaj Ji enseignait des « pratiques fondamentales de paix intérieure » dont la somme représentait une expérience appelée, elle-aussi, ‘connaissance’, terme que traduit celui de « gnose », l’éternelle ennemie de la Foi révélée … Et bien sûr, il n’enseignait aucune règle, croyances ou pratiques éthiques … ce qui n’aurait pas été pour déplaire à Richard Francis Burton, qu’Idriss Aberkane donne comme modèle à la jeunesse… Il faut savoir que ce Richard Francis Burton se déclarait fier d’avoir commis tous les péchés du Décalogue… et qu’il avait entre autres habitudes, lors de ses voyages, de mesurer la longueur du pénis des hommes qu’il rencontrait…

Dans cette vidéo, je vais dévoiler du discours d’Idriss Aberkane quelques-uns de ses mensonges d’ordre philosophique, historique ou religieux, que, curieusement, je n’ai vu nulle part encore être dénoncés.