Jésus a commandé la célébration de la Messe : “Faites cela en mémoire de Moi (Lc 22.19)“.  Aucune autorité, ni civile ni religieuse, ne peut annuler un commandement divin. 

Aujourd’hui où il est encore possible de se rendre dans les commerces nous procurer les nourritures terrestres, mais où il  est interdit de célébrer la Messe et de recevoir le Pain de vie, méditons l’exemple des premiers chrétiens rappelé par l’homélie du Pape Benoit XVI lors de sa visite pastorale à Bari pour la clôture du XXIV Congrès eucharistique italien le 29 mai 2005, est à même de leur procurer un réveil salutaire, dont voici quelques extraits :  

Le thème choisi – “Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre” – nous ramène à l’an 304, lorsque l’empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Ecritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l’Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées. A Abitène, une petite ville situé dans l’actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors que, réunis dans la maison d’Octave Félix, ils célébraient l’Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d’autres, qu’un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l’ordre sévère de l’empereur, est significative. Il répondit: “Sine dominico non possumus“: sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre. Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d’atroces tortures, ces 49 martyrs d’Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l’effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent: nous les rappelons à présent dans la gloire du Christ ressuscité.

Les martyrs d’Abitène représentent une expérience sur laquelle nous, chrétiens du XXI siècle, nous devons réfléchir. Pour nous non plus, il n’est pas facile de vivre en chrétiens, même s’il n’y a pas ces interdictions de l’empereur [mais il y a celles de la dictature sanitaire]. 

Jésus nous a expliqué à quel pain, Dieu, à travers le don de la manne, voulait préparer le peuple de la Nouvelle Alliance. Faisant allusion à l’Eucharistie, Il a dit: “Voici le Pain descendu du ciel; il n’est pas comme celui qu’ont mangé les pères et ils sont morts; qui mange ce pain vivra à jamais” (Jn 6, 58). Le Fils de Dieu, S’étant fait chair, pouvait devenir Pain, et être ainsi la nourriture de son peuple, de nous qui sommes en marche en ce monde vers la terre promise du Ciel.

Le Seigneur ne nous laisse pas seuls sur ce chemin. Il est avec nous; Il désire même partager notre sort jusqu’à s’identifier avec nous. Dans l’entretien que l’Evangile vient de nous rapporter, Il dit: “Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui(Jn 6, 56). Comment ne pas se réjouir d’une telle promesse? En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous” (Jn 6, 53). En vérité, nous avons besoin d’un Dieu proche. Face au murmure de protestation, Jésus aurait pu se replier sur des paroles rassurantes: “Mes amis, aurait-il pu dire, ne vous inquiétez pas! J’ai parlé de chair, mais il s’agit seulement d’un symbole. Je ne veux parler que d’une profonde communion de sentiments”. Mais non, Jésus n’a pas eu recours à de telles simplifications. Il a fermement conservé son affirmation, tout son réalisme, même face à la défection d’un grand nombre de ses disciples (cf. Jn 6, 66). Il S’est même révélé disposé à accepter la défection de ses apôtres eux-mêmes, pour ne pas changer quoi que ce soit à l’aspect concret de son discours: “Voulez-vous partir, vous aussi?” (Jn 6, 67), a-t-Il demandé. Grâce à Dieu, Pierre a donné une réponse que nous aussi, aujourd’hui, pleinement conscients, nous faisons nôtre: “Seigneur à qui irons-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle” (Jn 6, 68). Nous avons besoin d’un Dieu proche, d’un Dieu qui se remet entre nos mains et qui nous aime.

Dans l’Eucharistie, le Christ est réellement présent parmi nous. Sa présence n’est pas une présence statique. C’est une présence dynamique, qui nous saisit pour nous faire siens, pour nous assimiler à Lui. Le Christ nous attire à Lui, il nous fait sortir de nous-mêmes pour faire de nous tous une seule chose avec Lui. De cette façon, il nous insère également dans la communauté des frères, et la communion avec le Seigneur est toujours également une communion avec nos sœurs et avec nos frères. Et nous voyons la beauté de cette communion que la Sainte Eucharistie nous donne.Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique” (1 Co 10, 17). La conséquence est claire: nous ne pouvons pas communiquer avec le Seigneur, si nous ne communiquons pas entre nous. Si nous voulons nous présenter à Lui, nous devons également nous mettre en mouvement pour aller les uns à la rencontre des autres. C’est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon: ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre coeur à la magnanimité de l’écoute de l’autre, ouvrir notre cœur à la compréhension à son égard, à l’éventuelle acceptation de ses excuses, au don généreux des nôtres. L’Eucharistie – répétons-le – est le sacrement de l’unité. Mais malheureusement les chrétiens sont divisés.

De la fenêtre de son bureau, lors de l’angélus du 12 juin 2005, Benoît XVI insistait avec puissance : « Se réunir avec nos frères, écouter la Parole de Dieu, et se nourrir du Christ, immolé pour nous, est une expérience qui donne sens à la vie, qui communique la paix du cœur ». Il ajoutait : « Sans le dimanche, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas vivre ».

Addentum :

On comprend alors pourquoi l’Église et les saints insistent tellement sur la valeur de la messe. C’est ainsi que saint Thomas d’Aquin, cité par Benoît XVI, le justifiait : « La célébration de la messe est aussi puissante que la mort de Jésus sur la Croix » (In Ioannem, c.6, lect. 6, n. 963). Ce grand théologien, dominicain et docteur de l’Église, s’est particulièrement intéressé au mystère eucharistique pour lequel il avait une grande dévotion. On raconte d’ailleurs qu’il passait de longues heures en prière devant le tabernacle. Il lui arrivait souvent d’en ouvrir la porte et d’y appuyer sa tête, pour se laisser envahir complètement par la présence réelle. C’est là qu’il demandait à Dieu des réponses aux questions qu’il se posait. Il fondait parfois en larmes en suppliant Dieu de l’éclairer.

Sans l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre

Pour saint Thomas d’Aquin, on ne peut pas vivre sans Eucharistie. S’arrêter devant le Saint-sacrement, vivre la communion, se nourrir du corps et du sang du Seigneur, c’est « recevoir continuellement la grâce divine ». Un besoin vital. Dans l’un de ses commentaires de l’Écriture, saint Thomas définit ainsi l’excellence du sacrement de l’Eucharistie :

« L’Eucharistie étant le sacrement de la Passion de notre Seigneur, elle contient Jésus Christ qui souffrit pour nous. Et donc, tout ce qui est l’effet de la Passion de notre Seigneur, est également l’effet de ce sacrement, n’étant autre que l’application en nous de la Passion du Seigneur » (In Ioannem, c.6, lect. 6, n. 963).

Voilà pourquoi saint Thomas, comme d’autres saints, a célébré la messe en versant des larmes de compassion, de joie et de gratitude pour le Christ qui s’offre en sacrifice pour nous. L’hostie, c’est Jésus en personne, présent sur l’autel. C’est le même qui est né à Bethléem, qui a vécu à Nazareth, qui a sillonné les routes de Galilée, de Judée et de Samarie, le même qui est mort à Jérusalem et qui est ressuscité d’entre les morts.

Si tous les sacrements sont des canaux par lesquels la grâce divine nous arrive, celui de l’Eucharistie se distingue cependant des autres sacrements dans la mesure où il contient réellement l’Auteur de la grâce.

Celui qui s’offre à tous sous les apparences du pain et du vin. Pendant la messe, après la consécration, il n’y a plus de pain, il n’y a plus de vin, mais Jésus, avec toute son humanité et toute sa divinité qui demeure vivant au Saint-Sacrement de l’autel. Si tous les sacrements sont des canaux par lesquels la grâce divine nous arrive, celui de l’Eucharistie se distingue cependant des autres sacrements dans la mesure où il contient réellement l’Auteur de la grâce.

Le pain répare les forces du corps, l’Eucharistie celles de l’âme. Enfin, le pain réjouit notre corps alors que l’Eucharistie réjouit l’âme.

Et il produit les mêmes effets spirituels en nous que ce que le pain et le vin provoquent physiquement dans notre corps. Le pain soutient le corps, l’Eucharistie soutient l’âme. Le pain répare les forces du corps, l’Eucharistie celles de l’âme. Enfin, le pain réjouit notre corps alors que l’Eucharistie réjouit l’âme. En ce sens, la messe est le sacrement par excellence de la croissance spirituelle. Elle nous envoie en mission, elle nous programme à être au service des autres.

« L’Église pourrait-elle réaliser sa propre vocation sans cultiver une relation constante avec l’Eucharistie, sans se nourrir de cet aliment qui sanctifie, sans s’appuyer sur ce soutien indispensable à son action missionnaire ? Pour évangéliser le monde, il faut des apôtres ” experts ” en célébration, en adoration et en contemplation de l’Eucharistie. »

C’est ce que Jean Paul II affirmait lors de la Journée mondiale de la mission en 2004. Le même qui, un autre jour, confiait :

« En presque 50 ans de sacerdoce, la célébration de l’Eucharistie continue à être pour moi le moment le plus important et le plus sacré. La conscience de célébrer à l’autel in persona Christi prédomine en moi. La sainte messe est de façon absolue, le centre de ma vie et de chacune de mes journées, elle se trouve au centre de la théologie du sacerdoce » (Cité par l’Osservatore Romano du 14.11.1985)

Non. Sans le dimanche, les chrétiens ne peuvent pas vivre.

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Voici ci-dessous un excellent article de Thibaud Collin :

CULTES PUBLICS : ÉTAT-PROVIDENCE ET DESPOTISME SANITAIRE

La confirmation par le Conseil d’État de l’interdiction des cultes publics a suscité un émoi légitime chez les croyants, principalement chez les catholiques. Les oppositions au gouvernement (LFI, LR et RN) ont, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, souligné le caractère disproportionné et donc injuste d’une telle mesure. Il convient que la forte mobilisation en cours perdure et se développe. Il convient également de réfléchir aux conditions, prochaines et lointaines, qui ont rendu possible une telle interdiction.

L’État moderne trouve grâce à Thomas Hobbes (1588-1679) sa justification dans l’impérieux désir des individus de se soustraire à la peur de la mort violente, inhérente à l’état de nature pré-social (« la guerre de tous contre tous »). Ils sacrifient leur liberté naturelle à l’État souverain afin qu’en retour celui-ci garantisse leur sécurité. Hobbes fonde ainsi la science politique moderne sur une condition nécessaire et égale pour tous : la fuite du mal absolu qu’est la mort. Tel est, considère-t-il, le seul moyen de sortir des divisions sociales engendrées par la poursuite du bien ultime. L’unité de la société politique ne tient plus à une quête illusoire du bien commun mais à la peur, bien réelle, d’un mal commun mettant ainsi « tout le monde d’accord ». La mort devient la nouvelle figure de l’absolu disqualifiant la question surnaturelle du salut et de la damnation. L’État est cet artifice par lequel les hommes s’assurent une société paisible, jouissant dans leur vie privée des libertés individuelles que celui-ci, ce « dieu mortel », leur garantit.

Ce dispositif va se compléter progressivement au XXème siècle par ce que l’on a nommé « l’État-providence » qui devient également garant de la santé. Celle-ci étant redéfinie en 1946 par l’OMS comme « un état de complet bien être physique, mental et social », l’État contemporain devient de facto responsable du bonheur des citoyens. De même que la sécurité ne peut être obtenue que par le sacrifice des libertés naturelles, de même la santé exigera parfois d’abandonner la jouissance de certaines libertés individuelles, y compris celles que le Conseil d’État nomme « fondamentales ». Nous y sommes !

Ainsi le culte public rendu à Dieu, identifié à l’exercice d’une liberté individuelle régie par le droit commun, est logiquement supprimé au nom d’un impératif de santé publique. La pandémie est l’occasion que se révèle, par une telle décision politique et judiciaire, l’esprit animant notre société. Les catholiques sont donc au pied du mur (les protestants, les juifs et les musulmans ont un rapport au culte et au politique fort différent, manifesté aujourd’hui par leur acceptation) ; car il y a bien, dans cette affaire, une singularité catholique.

De deux choses l’une, soit ils acceptent une telle décision et par là ils valident la primauté de la santé sur le devoir de rendre un culte à Dieu, ce qui est une contradiction pratique et un contre témoignage révélateur de l’altération de la foi catholique. Soit ils contestent une telle interdiction comme symptôme d’un despotisme sanitaire et ils font preuve d’une liberté radicale et créative s’incarnant dans de nombreuses initiatives.

L’Eucharistie n’est pas, en effet, une simple réunion d’individus ; elle est ce par quoi vit cette cité nommée l’Église

Cette suppression sanitaire des cultes publics est aussi l’occasion pour nombre de fidèles de réaliser à quel point le catholicisme contemporain a fini par intérioriser le laïcisme républicain pour lequel les cultes sont réductibles à des convictions individuelles et à ce titre ne peuvent rivaliser avec la loi politique les transcendant. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que le pouvoir politique, pour diverses raisons, conteste le droit fondamental des hommes à honorer Dieu. Le cardinal Ratzinger rappelle dans L’Esprit de la liturgie (2000) que l’une des deux raisons de la sortie du peuple hébreu d’Égypte est de rendre un culte à Dieu dans le désert. « Ce bras de fer prolongé entre Pharaon et Moïse, dit-il, fait apparaître que la manière dont le culte doit être rendu n’est pas matière à compromis : la liturgie tire sa mesure et son ordonnance de Dieu même et de sa révélation » (p. 15). L’Eucharistie n’est pas, en effet, une simple réunion d’individus ; elle est ce par quoi vit cette cité nommée l’Église (ecclesia, terme désignant l’assemblée des citoyens dans la Grèce antique). Impossible donc d’identifier la participation à la messe dominicale à une activité au sein d’un club sportif ou d’une quelconque association de droit privé.

L’interdiction de l’assistance à la messe dominicale est une expérience cruciale pour les catholiques. La méditation de l’histoire de l’Église doit les soutenir dans leur détermination. Saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Dies Domini (1998) rappelle « l’héroïsme authentique avec lequel prêtres et fidèles ont obéi à cette obligation dans de nombreuses situations de dangers et de restrictions à la liberté religieuse, comme on peut le constater depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à notre époque ». Et le pape polonais de citer le témoignage des premiers chrétiens, prêts à tout pour être fidèles à la messe dominicale : « Au cours de la persécution de Dioclétien, lorsque leurs assemblées furent interdites avec la plus grande sévérité, les chrétiens courageux furent nombreux à défier l’édit impérial et ils acceptèrent la mort plutôt que de manquer l’Eucharistie dominicale. C’est le cas des martyrs d’Abithina, en Afrique proconsulaire, qui répondirent à leurs accusateurs: ‘’C’est sans crainte aucune que nous avons célébré la Cène du Seigneur, parce qu’on ne peut y renoncer; c’est notre loi’’; ‘’ Nous ne pouvons pas vivre sans la Cène du Seigneur’’ » (n°46).

La participation à la messe dominicale est un devoir des fidèles envers Dieu, c’est donc un droit imprescriptible dont l’État ne peut suspendre l’exercice. Certes le « sanitarisme » maternant se présente et se présentera toujours « pour notre bien ». Refusons avec résolution et calme ce « despotisme doux » que Tocqueville entrevoyait comme un devenir possible des sociétés modernes. Les catholiques seront alors, une nouvelle fois, les hérauts de la liberté de l’esprit, pour le plus grand bénéfice de tous leurs concitoyens.

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Catholiques, défendez la messe : elle est votre cœur et votre sang !

Face au combat pour la messe, qui se déroule désormais aux portes de nos églises, certains n’aperçoivent pas ce qui est en jeu. Ils croient, à entendre les médias et quelques évêques apeurés par le pouvoir, qu’il ne s’agirait que d’une poignée d’excités inconscients, d’affreux complotistes ou même – si, à Dieu ne plaise, ils sont des fidèles de « Quotidien » – que les jeunes masqués priant le chapelet seraient de dangereux extrémistes qu’il faudrait dénoncer aux forces de l’ordre par dévotion républicaine.

Un peu de théologie est donc nécessaire, à défaut de convictions, de courage ou même d’un sens élémentaire de la justice. Car il s’agit simplement, rappelons-le, de faire entendre aux autorités que la messe dominicale n’est ni plus dangereuse ni moins essentielle que Leroy Merlin, Lidl ou les quais du RER B.

Car la messe est à la fois le cœur, l’origine, le sommet et le but de notre foi. N’en déplaise aux protestants et aux modernistes de tous styles, la foi catholique n’est pas une question de sentiment, de vibrations ou de besoin personnel. Sinon, elle ne serait pas universelle, comme le nom « catholique » le dit pourtant. Aller à la messe ne consiste pas non plus à vivre la communion, le partage ou la fraternité : il y a les matchs de l’équipe de France pour cela. La messe est un acte de culte, public. Elle est un sacrifice offert à Dieu, offert une fois pour toutes par Jésus-Christ prêtre, il y a 2.000 ans : elle est Dieu lui-même qui donne sa vie sur la Croix, pour le salut de tous ceux qui voudront s’y unir. Il s’y déroule donc l’acte le plus saint et vénérable qui ait existé dans l’histoire de l’humanité, comme dans l’histoire personnelle de chaque disciple du Christ : s’il n’y a pas de messe, il n’y a pas de salut, pas de foi, pas de chrétien, pas de Dieu fait homme…

J’avoue que le paragraphe précédent en a sans doute déconcerté plus d’un. Et pas simplement les Yann Barthès ou les ministres ignorants, avec leurs recommandations pathétiques de prier dans son cœur ou par Internet. Beaucoup de cathos bobos ou de cathos mondains, ceux qui aiment les guitares liturgiques et les messes où l’on frappe dans les mains : tous ceux qui ont oublié le sens profond et dramatique du sacrifice de la messe, son caractère salvifique et infiniment sacré, tous ceux-là sont malheureusement incapables de comprendre pourquoi la messe est essentielle pour tout catholique digne de ce nom.

Alors oui, ceux qui ont encore une foi vive et fière, au milieu des ruines, ont raison de se lever encore publiquement, aujourd’hui, pour défendre ce qui, depuis 2.000 ans, est « un scandale pour les faibles et une folie pour les païens » : comme Antigone face au tyran, comme les premiers chrétiens se réunissant dans les catacombes, comme les Vendéens dans les bosquets, comme les prêtres dans les camps de concentration qui, la nuit, récitaient les paroles de la consécration, malgré les dangers et les menaces, pour redonner foi et espérance aux hommes et participer, ainsi, à leur mesure, au salut du monde…

Abbé Matthieu Raffray
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