Extrait 4 de la retraite prêchée par le père Guy Pagès à Niepokalanow (Pologne) (1-6/5/2023) sur le thème : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5.48)” (vidéo originale) Texte français de la conférence

Pour atteindre le but que Notre Seigneur nous a fixé : être parfaits comme Notre Père du Ciel est parfait, Jésus nous a laissé un moyen aussi merveilleux qu’efficace : la Messe !

Loué soit Jésus-Christ !

Merci d’être encore là ce soir au terme de cette retraite, qui se termine par une méditation de ce grand mystère de l’Eucharistie, où nous récapitulons toute la vie chrétienne dans sa source et à sa perfection … De ce que nous avons entendu, si nous y croyons, nous sommes le Corps du Christ (1 Co 12.27), on ne peut imaginer d’union plus parfaite que d’être transformé en le Corps du Christ, d’être unis au Christ au point d’être les membres de Son corps, et membres les uns des autres. Quand nous aimons quelqu’un, évidemment, nous cherchons à être le plus près de lui pour vivre avec lui, de la même vie que lui. Eh bien, en étant membres du Corps du Christ, nous partageons la vie du Christ. Comme je le dis quelque part je crois dans cette conférence, si ce n’est pas ce soir ce sera demain : pour moi, le plus beau verset de la Bible, c’est dans l’Épître aux Colossiens au chapitre 2 et au verset 17 : La réalité, c’est le corps du Christ. (Col 2.17) C’est extraordinaire : Dieu vient Se donner à nous ! Il ne peut pas nous donner plus que de Se donner Lui-même ! Donc nous sommes comblés au-delà de tout ce que nous pouvons désirer !

Ce qu’il faut faire ensuite, une fois que nous croyons ça, après avoir communié, c’est de nous rappeler à nous-mêmes cette vérité, nous rappeler que nous sommes unis au Christ, que le Christ ne peut pas être plus proche de nous. Et il nous faut jouir de ce don que Dieu nous fait de Lui-même. Les amoureux savent penser souvent l’un à l’autre. Une fois que nous avons communié, au long de la journée, nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas être plus intimement unis au Christ, que nous sommes le corps du Christ, que Jésus vit tout ce que nous vivons (Rm 12.5 ; 1 Co 6.15,19; 12.27 ; Ep 3.6 ; 5.23 ; Col 1.18 ; 3.15). Bien sûr, dans la vie quotidienne, apparemment, rien n’a changé … Alors les gens sans la Foi disent : “Qu’est-ce qui a donc changé ? Je suis toujours aussi misérable.” Celui qui dit cela voudrait que Jésus ait changé les choses de ce qu’elles sont à leur opposé, c’est-à-dire qu’Il ait changé les choses à 180 degrés. Or Jésus a fait beaucoup mieux que cela : Il a changé les choses à 360 degrés ! Et donc nous nous retrouvons au même point, apparemment, et on peut avoir l’impression que rien n’a changé. Mais notre foi nous permet de voir que tout est changé … à condition que nous vivions en union avec le Christ, à condition que tout ce qui est à nous soit à Lui, comme tout ce qui est à Lui soit à nous. Et si cette donation que nous avons faite de nous-mêmes est aussi réelle que ce que Jésus S’est réellement donné à nous dans l’Eucharistie, alors, tout ce qui nous semble être à nous n’est pas à nous ! Notre misère n’est pas à nous, mais à Jésus ! De même que Jésus a accepté d’être le dernier de tous, d’être condamné comme le dernier des malfaiteurs, il n’y a aucune situation humaine que Jésus ne puisse faire Sienne … Donc tout ce je vis, quoi que je vive, dans la mesure évidemment où je vis dans la Grâce de Dieu, en voulant faire la Volonté de Dieu, en aimant Dieu de tout mon coeur, quoi que je vive, c’est Dieu qui le vit en moi … Voilà pourquoi saint Paul pouvait dire : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. (Ga 2.20) Pendant que Jésus vit en moi, je vis en Lui, et je vis donc déjà au Paradis … Je reçois l’Amour du Père éternel par lequel Il engendre le Fils et par lequel Il m’engendre moi-même dans le Fils, et avec le Fils, je spire, je produis l’Esprit-Saint, l’Amour que j’offre au Père … Il nous faut souvent penser à cela ! L’Esprit-Saint ne demande que cela : nous introduire dans la communion avec le Christ pour que nous puissions jouir du bonheur d’être enfants de Dieu, d’être le Christ. Amen.

“De même que que le Père qui M’a envoyé est vivant, et que Je vis par le Père, de même, celui qui Me mangera vivra par Moi. (Jn 6.57)” 


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