L’Islam, je l’ai découvert lors de mes années lycée vers 2012. Je commençais à m’intéresser à la
politique et à la géopolitique, l’histoire géographie avait été ma matière préférée à l’école. Je lisais
des livres concernant la politique et différents conflits dans le monde. Des conflits tels que
l’Afghanistan, l’Irak, ou encore la Palestine. Dans beaucoup de régions belliqueuses à travers le
monde, la religion prédominante est l’Islam. J’ai donc pensé que cette religion était impliquée, voire
à l’origine de ces nombreuses guerres et tensions en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie (voire en
Europe : ex Yougoslavie). (Avec du recul je pense qu’un tel résonnement était extrêmement 
simpliste peut-être même fallacieux, l’écrasante majorité des guerres ayant pour origine des causes
économiques ou politiques).
De plus, je commençais à éprouver un fort intérêt pour la spiritualité. Notamment suite à la lecture
d’un livre, « la vie après la vie » de Raymond Moody, un ouvrage qui m’a beaucoup marqué. Je me
mis à lire beaucoup de livres sur l’hindouisme (surtout de la branche Vaishnava/Vishnouisme,
tendance monothéiste qui voit de nombreuses divinités comme des manifestations (avatars) d’un
seul et même Dieu : Vishnou (ou Krishna).
JE me mis à feuilleter quelques livre sur le Bouddhisme, mais le côté nihiliste, l’absence de Dieu me
repoussa de cette religion. Par la suite, je me mis à lire le livre du célèbre philosophe athée Michel
Onfray « traité d’athéologie ». La pensée athée demeure pour moi un mystère et reste inconcevable
à mon esprit.
C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai entrepris la lecture du Coran (trad. Kasimirski). Ce qui m’a
d’abord surpris, c’est le désordre qui règne dans les différentes sources, on passe de récits bibliques,
à des injonctions au « prophète », puis à des règles de vie, culturelles, voir à la législation (règle de
l’héritage, condamnation du fornicateur…) et ce, dans une même sourate.
J’appris même par la suite que les chapitres (sourates) qui se succèdent, ne suivent pas l’ordre
chronologique de la « révélation », ce qui ne fait que rajouter encore plus de confusion à l’ensemble.
Ainsi, dans le Coran : récits bibliques, récits « prophétiques », versets spirituels (« adorez un seul
Dieu », »Dieu créa … »), injonctions au « prophète », législation, sont constamment mélangés,
imbriqués sans la moindre transition. Je ne compris que plus tard que cet apparent désordre n’est
autre que le coeur même de l’Islam, où le fait culturel/spirituel et la législation (la loi : sharia) ne
forment qu’une seule et même entité. Le fait politique et le fait religieux sont dans l’Islam
parfaitement indissociables, et le Coran en est la preuve tangible.
D’ailleurs Mohammed n’était pas seulement le prophète de l’Islam mais également chef d’État. Le
chef de l’État Islamique qu’il a fondé à Médine avant de conquérir la Mecque.
Je lisais donc le Coran après mes cours de la journée, dans la salle d’étude de l’internat, et je me fis
vite remarquer car mon exemplaire du Coran était fort volumineux. Dieu merci, à ce moment là, la
France n’avait pas encore été touchée par la vague d’attentat que l’on connaît depuis Charlie Hebdo
(début 2015) et DAESH n’existait pas encore.

Mon intérêt pour l’Islam n’éveilla donc pas de suspicion ou peu de la part de mon entourage.
Un soir, un jeune musulman nommé « Mokhtar » vint me trouver, il avait un bon tempérament, très
sympathique, souriant, poli. Il était ravi qu’un jeune occidental s’intéresse tant à sa religion. Comme
beaucoup de jeunes maghrébins vivant en France, Mokhtar avait grandi dans une famille
musulmane traditionnelle où on pratique un « Islam folklorique ». C’est à dire que l’on mange halal
sans porc, on fait le Ramadan, on va parfois à la mosquée avec la jellaba fraîchement repassée et on
a un Coran qui fait joli dans le salon. En bref, un Islam de folklore qui a les apparences, les
coutumes, mais ne se préoccupe pas de l’Islam politique, de la législation islamique (charia), du
Jihad, de la Zakat, de venir en aide aux frères musulmans persécutés…
C’est dans ce milieu que Mokhtar grandit, comme la plupart des jeunes musulmans vivant en
France. Arriva un temps, où il décida de pratiquer sérieusement l’Islam : il quitta sa concubine, ses
anciennes fréquentations, accomplit ses 5 prières quotidiennes et commença à s’instruire sur sa
religion. C’est donc à cette période de sa vie que nous nous sommes rencontrés et que nous
devînment amis.

Il m’apprit beaucoup sur les us et coutumes de base, sur l’histoire des prophètes de l’Ancien
Testament (version islamique : les bons côtés de la vie et de l’histoire de Mohammed.)
Il nous arrivait d’avoir de longues discutions philosophiques sur Dieu, sur la vie, sur la société
moderne. L’Islam me paru bon et bénéfique face à la civilisation moderne occidentale et ce qu’elle
propose, l’athéisme et le matérialisme. Cette société de consommation libérale qui nous amène
progressivement au mépris de la vie et au mépris de la vie humaine, où l’Homme devient un bien de
consommation comme un autre. Où tout le sacré et le spirituel ont été chassés ou mis de côté, où on
met à l’honneur (voir impose) les « philosophies » ou « penseurs » les plus absurdes, les modes de
vie et sexualités dégénérées, où l’art n’est plus art, où la musique n’est plus mélodieuse et belle, où
les drogues qui asservissent et détruisent l’humain et son esprit, sont banalisées.
Face à cette société/civilisation moralement et spirituellement décadente, l’Islam m’a semblé être
une solution.

À mon grand regret, cette amitié fut de courte durée, Mokhtar était en formation alternée et quitta le
lycée que nous fréquentions. Il me dit que son plus grand souhait était de retourner dans son pays,
l’Algérie, d’y vivre et s’y marier.
Avant son départ, je lui offrit un exemplaire de la Bible de Jérusalem et lui m’offrit un recueil de
hadiths choisis. Je me souviens d’ailleurs que ce don m’a été reproché, car les « Bibles de
Jérusalem » sont parmi les plus chères du marché. Mais quel est le prix d’un livre, si c’est pour
sauver une Âme ?

Les temps qui suivirent, environ 1 an ou 2, je poursuivis mes lectures, je m’achetai régulièrement
des livres islamiques. Je me suis procuré plusieurs traductions du Coran, une bilingue, des livres de
hadiths (notamment le « Jardin des vertueux » de l’imam al-Nawawi, un des plus répandus) et des
livrets de tafsir ( exégèse du Coran). Je me suis aussi procuré une méthode pour apprendre la langue
arabe, j’ai ainsi pu apprendre l’alphabet, la prononciation, du vocabulaire; en clair : le b.a.-ba de la
langue. Cela m’a permis de décrypter les textes (Coran, hadiths) et parfois de rechercher par moi
même, avec l’aide de dictionnaires de langue, la signification des mots parfois (volontairement) mal
traduits (Zakat : Jihad…)
Je m’instruisais aussi grâce à internet et notamment Youtube. Je suivais assidûment les vidéos du
célèbre imam de Brest, Rachid abou Houdeyfa, ainsi que d’autres moins connus : Rachid Haddach,
Nader abou Anas, Hani Ramadan…
Les vidéos « les miracles du Coran » d’un certain Haroun Yahya m’ont particulièrement marqué à
l’époque et m’ont, sur le coup, convaincu que l’Islam était une religion révélée. Ce n’est que bien
plus tard que j’ai découvert des prêcheurs et des livres plus sérieux et véridiques tel que Hassan al
Banna, Maamar Metmati, Islam réinformation (chaîne Youtube), les ayatollah Khameiny et
Khomeiny et d’autres encore … La lecture des livres d’Ibn Taymiyya, de Mohammed Ibn
abdalwalhab (fondateur du wahhabisme) et d’autres auteurs salafistes m’a permis de beaucoup
apprendre sur l’Islam réel, certains diront « l’Islam des origines ».

Ce cheminement m’a pris plusieurs années, cela dit, je pris assez vite conscience que les livres dans
les médiathèques et dans les FNAC concernant l’Islam ne sont guère fidèles à l’Islam originel. Tout
comme les prédicateurs/prêcheurs/islamologues/théologiens mis en avant dans les médias et sur les
présentoirs des FNAC et des bibliothèques. Si ces individus sont mis en avant c’est avant tout pour
leur malhonnêteté, leur capacité à dissimuler la vérité concernant l’Islam et à éviter les sujets graves
et sérieux, à réinventer l’histoire.
Je pourrais citer dans cette catégorie des individus tel que T.Ramadan, H.Chalgoumi, M.Bajrafil,
Malek Chebel, Donia Bouzar et la liste est longue. Ces derniers sont là pour mentir et égarer les non
musulmans tout comme les musulmans et à inventer un Islam complaisant avec le régime
républicain en place. Ils représentent et tentent d’édifier l’ »Islam en France », un Islam laïque/
laïcisé où les obligations islamiques de mener le Jihad, d’oeuvrer pour l’établissement du califat et
l’application de la Charia (loi « divine ») sont ignorées, laissées de côté, pour se consacrer
exclusivement à des sujets annexes et qui ne nuisent en rien à la sûreté de l’État. Dans leurs
mosquées, leurs prêches, leurs livres, Ils n’abordent que des sujets futiles, tel que les règles
d’hygiène, les règles de bienséance, des anecdotes de la vie de Mohammed.
Quand ils parlent de la vie de Mohammed, c’est d’ailleurs toujours en sélectionnant
méticuleusement des éléments positifs de sa vie (souvent dans sa vie privée). Ils citent par exemple
souvent un hadith selon lequel le « prophète » n’aurait jamais frappé une ses femmes, sans doute
pour se faire « pardonner » le verset 34 sourate 4 (« …frappez les »). D’ailleurs cela est faux car son
épouse Aïcha a révélé qu’il l’a frappé au moins une fois (hadith Sahih Muslim).

Certains Imams/prédicateurs utilisent une sorte de technique de manipulation des textes. Prétextant
que les musulmans auraient mal compris leurs textes et leur religion. Quant ils ne font pas des
retraduction fallacieuses du Coran et des hadiths (comme fait souvent Islam Ibn Moham..). Ils vous
disent qu’il faut comprendre le texte au second degré et non au sens apparent, ainsi ils nous font
passer le Jihad pour un combat spirituel, une lutte personnelle contre ses mauvais penchants, ou
chez certains le simple fait de faire des efforts.
Cette vision du Jihad spirituel existe bel et bien dans la littérature islamique, il a été théorisé par Ibn
Qayyim au 12e siècle, soit 6 siècles après Mohammed (6e siècle). Cette théorie de Jihad pacifique
est donc postérieure à l’avènement de l’Islam. Nous dire que le « vrai Jihad » serait le Jihad spirituel
et donc fallacieux, cela revient à faire fi de la Sunna (hadiths), de la traduction « prophétique » (les
tafassirs) et le Coran lui même. Les Tafassirs (exégèses du Coran) affirment le Jihad offensif. La
Sira (biographie de Mohammed) relate les nombreux faits militaires de Mohammed et des premiers
musulmans. L’histoire des premiers califes, Abu Bakr, Omar, Ali, nous montre l’évolution du califat
militairement et dans les siècles qui suivirent, c’est le jihad guerrier qui amena l’Islam des régions
indiennes jusqu’à Poitiers. L’édification de l’empire islamique (aujourd’hui particulièrement éclaté)
n’a pu être réalisable que par le glaive.

(Dans les mosquées françaises de nombreux imams aujourd’hui prêchent ce « Jihad contre soi » le
plus souvent sans éveiller la moindre contestation dans leur auditoire, comme si Mohammed partait
avec son sabre sur son cheval faire la guerre contre lui même…)
Ainsi entre les années 2011/2012 je découvris l’Islam grâce à mon ami Mokhtar, aux vidéos
Youtube, à internet et aux livres que je commandais dans les librairies (notamment le célèbre
« Jardin des vertueux » de l’Imam Nawawiiy).
La situation évolua lorsque je quittai ma ville natale pour m’installer à Toulouse début 2013, ville
comptant un nombre bien plus important de mosquées. Là bas il y avait plusieurs librairies
islamiques, je pouvais enfin acheter directement les livres, plus besoin de rechercher par internet et
de passer commande dans les établissements profanes. Cela me donna l’occasion de rencontrer de
nombreux musulmans, surtout dans mon travail, le travail dans le bâtiment est à majorité nonfrançais.
J’eus l’occasion de rencontrer sur un chantier un prénommé Bachir, tchadien peintre en
bâtiment et musulman, je lui exprimai mon grand intérêt pour la spiritualité et notamment pour
l’Islam. Il m’invita donc à venir avec lui à la mosquée pour la grande prière du vendredi.
Ainsi, un vendredi du mois de juin 2013, juste après la matinée de travail, nous sommes partis
ensemble pour la grande moquée Hussein. Lorsque nous sommes arrivés sur place (au moins une
demi heure avant le début de la prière) la mosquée était déjà bourrée à craquer ! Des salafis
déroulaient de grands tapis sur le grand parking du lieu de culte.

On m’expliqua que cela était habituel ici, tous les vendredi ainsi que chaque jour de Ramadan, la
mosquée ne peut plus accueillir tout les fidèles, donc on prie dehors, sur le parking qui appartient à
la mosquée et où les accès sont bloqués aux véhicules.
J’eus alors une réflexion : dans nos messes chrétiennes, les églises sont souvent à moitié vides,
certaines églises de provinces sont d’ailleurs quasi abandonnées; eux, leurs mosquées sont bondées,
ils prient dehors, que ce soit sous la pluie, dans le froid de l’hiver ou le soleil de plomb des beaux
jours.
Nous nous sommes donc mis sur les tapis posés à même le bitume, sous un soleil de plomb, la
sueur me dégoulinait dans le dos, nous étions très nombreux (la mosquée accueille chaque vendredi
plusieurs milliers de fidèles, la majorité prie à l’extérieur.
Je fus vraiment surpris par cette ferveur, cette foi, je me dis intérieurement « quelle honte pour les
chrétiens de France, qui désertent leurs églises, qui délaissent la foi et les sacrements, qui courent
après la vie matérielle, après l’argent, après le statut social, après les mondanités, qui ne pensent
plus qu ‘à faire la fête et s’amuser, délaissent les bonnes mœurs, s’adonnent au péché, et vivent dans
l’insouciance de la mort ! ».

Bien entendu je revins régulièrement dans cette mosquée, un fait me surpris encore, la diversité des
races, on y trouve bien sûr de nombreux arabes, mais aussi beaucoup de noirs, de différentes
ethnies, des tchétchènes, des indonésiens, un ou deux chinois, et surtout, pas mal de blancs
européens.
D’ailleurs ils étaient plutôt bien représentés lors des leçons de l’imam. En effet, régulièrement dans
la semaine, l’imam assurait un cours de religion islamique où je pris l’habitude de me rendre, il nous
enseignait le dogme de l’unicité d’Allah et les autres doctrines islamiques, l’histoire de l’islam et des
califes,…
Comme je le dit plus haut, les blancs convertis qui venaient pour la prière étaient quasi tous là pour
les cours, quand la majorité des hommes arabes rentraient chez eux. Un jour un « frère » (c’est
comme cela que l’on s’appelle entre musulmans) me dit son admiration pour les convertis
français : « Vous êtes souvent les plus rigoureux, les plus sérieux et vous étudiez la science
(théologie islamique) ».

Avec du recul, je comprends mieux pourquoi, quand un occidental a grandi dans une famille
(parfois éclatée) peu ou pas pratiquante, voire athée, dans une société matérialiste et hédoniste, il a
soif de Dieu, il a soif de spiritualité, si il trouve l’islam, il s’y plonge. (Je pense que la société
matérialiste a une très grande responsabilité dans ce phénomène, mais également l’Église catholique
moderne qui a, à mon avis, renoncé à transmettre sa doctrine et à convertir les âmes.).
C’est à la fin d’un cours de religion que l’imam vint vers moi et m’invita à l’Islam et à prononcer la
Chahada (profession de foi islamique), j’acceptais et je sortis en tant que musulman. J’appris par la
suite que l’imam qui m’avait converti n’était pas le gérant d’une mosquée ou d’un institut religieux,
c’était un simple fidèle, mais rigoureux dans sa pratique et ayant mené les études nécessaires pour
enseigner les bases de l’Islam. Il faut savoir que dans l’Islam sunnite, l’appellation d’imam est assez
différente que celle du prêtre dans l’Église catholique. Par exemple si un groupe de simples fidèles
musulmans se trouve loin de toute mosquée et que l’heure de la prière est arrivée, ils accomplissent
alors la prière entre eux et celui qui dirige est nommé imam de la prière (lorsque les musulmans
prient en groupe (à partir de 2), ils forment un ou plusieurs rangs, et il doit toujours y avoir un
musulman devant l’ensemble des autres pour diriger la prière, on choisit généralement le musulman
le plus instruit en théologie).
Ensuite, cet homme qui m’avait converti m’invita à un mariage de membres de la communauté, en
effet ce dernier était comorien. Au début, j’hésitais un peu, je le connaissais à peine. Quant aux
mariés je ne les avais jamais vus, bref, j’allais me rendre dans un mariage sans connaître personne,
mis à part celui qui me conviait.

Je m’y rendis finalement, un peu stressé. Une fois là bas, cette pression retomba vite. En effet, les
communautés noires sont souvent très accueillantes, et le fait que j’étais fraîchement converti et que
tous étaient musulmans facilita encore plus les choses. Lors de cette rencontre, j’eus l’occasion de
faire connaissance avec un homme, Abdoullah, la quarantaine passée, un arabe portant une courte
barbe, il me parut tout de suite quelqu’un de particulièrement spirituel, il se dégageait de lui une
grande sérénité, il me parlait de Dieu, du détachement du monde et des choses matérielles, de
l’importance de la Foi dans la vie de l’homme.
Abdullah ferait désormais de ma vie.
Suivirent plusieurs semaines, des complications firent que je me suis retrouvé sans domicile. Quand
Abdullah l’apprit il m’accueillit le jour même chez lui.
Il vivait seul, dans un appartement tranquille et me prit en quelque sorte sous son aile. Je vécus avec
lui durant environ trois mois. Il avait beaucoup de connaissances, avait fait les études nécessaires
pour faire le « cathéchisme » islamique et faisait partie d’une association qui enseignait l’islam, la
pratique de l’islam et la langue arabe.

J’appris énormément grâce à lui, ensemble, nous allions plusieurs fois par semaine dans cette
association, là bas on y priait, on y étudiait l’islam, on y apprenait des versets du Coran, on y
apprenait l’arabe et on y rencontrait d’autres musulmans dans une ambiance chaleureuse.
En effet, j’ai remarqué que dans les petites mosquées et centres d’enseignement/ d’étude, régnait une
certaine sérénité, un bon accueil, on se sourit, on se salue, on discute et on échange même entre
inconnus.
Quel dichotomie/différence avec notre société individualiste où tout le monde s’ignore, voire se
méprise, on ne se connaît même plus entre voisins…
Ayant connu l’islam de l’intérieur, je puis affirmer que bien des musulmans qui nous donnent un
frisson quand on les croise dans la rue ou dans les transports en commun, sont dans l’intimité d’une
grande douceur et très sympathiques. J’ai fréquenté ce centre pendant environ deux ans, j’y ai étudié
deux livres de théologie islamique asharite de base.

Il faut savoir que dans l’Islam, comme dans la plupart des grandes religions, existe de nombreuses
dérives, courants de pensées, voire hérésies. Dans l’Islam sunnite, on dénombre quatre grandes
écoles de droit islamique :
1. école Ahmadite ( fond. Ahmad Ibn Hanbal)
2. école Malikite (fond.Imam Malik)
3. école Hanafite
4. école Chafyte (fond.Imam Chafyii)
Le centre que je fréquentais était de l’école de jurisprudence de Chafyii et de croyance asharite.
L’Asharisme est une école de pensée qui enseigne que les versets du Coran concernant les attributs
physiques de Allah (« la main d’Allah », « le pied d’Allah »…) ne doivent pas être compris au sens
premier mais métaphorique, ainsi la main d’Allah serait sa volonté, son pied serait sa toute
puissance. Ils interprètent donc les termes et versets du Coran selon les circonstances qu’ils
présument.
Le problème est que cette école se base essentiellement sur les interprétations personnelles de
savants (cheikhs) contemporains, sur une philosophie héritée des grecs, inconnue en Arabie à
l’époque de Mohammed. Ils agissent comme à l’habitude des hérésies et de leurs fondateurs, ils
prélèvent un verset par ci, un hadith par là, en font des interprétations personnelles à partir de
conceptions préconçues.

Ainsi, ce centre où je suivais cet enseignement était géré par l’APBIF (ou groupe « Habash »), ils
sont d’école chafiite de croyance asharite et ont cette fâcheuse tendance au Takfir.
En Islam, le takfir consiste à déclarer ou considérer un autre musulman comme étant mécréant.
Cette association (l’APBIF) traite de mécréant tout musulman qui ne partage pas leur point de vue et
leurs conceptions, en particulier ceux qu’ils nomment wahhabites (ou salafistes) (qui suivent les
textes, doctrines et avis théologiques de Mohammed Ibn Abdal Wahhab, le cheikh Ibn Taymiyya,
Ibn Qayyim, Al fawzan….).
Dans l’enseignement de ce groupe, le point de selon lequel Allah serait pur esprit (contre l’idée
anthropomorphique qui consiste à attribuer à Allah des mains et pieds, un corps) est érigé comme
un dogme (qui valide ou invalide l’adhésion à l’Islam), ce qui est une hérésie.
En effet les piliers de l’islam sont la prière, le ramadan, le pèlerinage, l’attestation de Foi (Chahada)
et la Zakat ou l’impôt légal (ce qui ne correspond pas à l’aumône), les piliers de la Foi islamique
sont de croire en Allah, (unicité), en ses prophètes et messagers, en ses anges, en ses livres révélés,
en la prédestination (destin).

L’anthropomorphisme ou son contraire ne rentre pas dans les conditions de validité de la foi
islamique.
Cette association enseigne (en se basant sur une interprétation fallacieuse d’un verset du Coran) que
l’on peut sortir de l’Islam, devenir non musulman, par une simple parole sans forcément le vouloir.
Comme je l’ai dit plus haut, ces gens considèrent toute personne ayant la moindre idée
anthropomorphique comme non musulmane et cela jusque dans les moindres détails. Ainsi ils
déclarent mécréant la personne qui pourrait dire que Allah se trouverait dans le ciel.
Cette position est une hérésie contredite par la Sunna, en effet dans le recueil de hadith de Muslim
on trouve le hadith suivant : « une femme esclave rencontra le prophète, celui ci lui demanda, « Où
est Allah ? » elle répondit : « Dans le ciel », il poursuivit : « Libérez la, elle est croyante
(musulmane) ».
Plus je fréquentais le centre plus je me rendis compte que les cours tournaient toujours autour des
mêmes sujets et thèmes : l’unicité d’Allah, et surtout leurs interprétations asharites, comment jeûner,
comment prier, comment faire ses ablutions,… Cela était ridicule car quasiment tout le monde
connaissait tout cela. La prière, les ablutions, on les fait tous les jours, il est donc inutile de nous
réexpliquer comment faire. C’est un peu comme aller apprendre à un cycliste confirmé comment
faire du vélo à 4 roues, parfaitement ridicule…
Le temps passant je me suis progressivement orienté vers les lectures personnelles (livres salafis,
livres de sources : recueil de hadiths exégèse du Coran), ce qui était formellement condamné par les
gérants de ce centre et de son idéologie, voyant là, un risque imminent d’égarement dans la foi.
Ma vie suivait tranquillement son cours, entre mon travail, les cours dans l’association, les prières
du vendredi et les lectures personnelles. Un jour, Abdullah (qui faisait partie des « anciens » de
l’association) me parla du mariage, il me proposa une rencontre.

Concernant le mariage et rapports entre homme et femme musulmans pieux, les choses ne se font
pas forcément comme on en a l’habitude en occident : avec la non mixité il n’est pas toujours
évident de faire des rencontres. C’est donc un entremetteur(se) qui connaît bien chaque membre de
la communauté qui fait se rencontrer les hommes et femmes susceptibles de « coller », il/elle juge
souvent par rapport au tempérament de chacun(e). Cette façon de faire peut paraître étrange, voire
choquante pour un esprit occidental, ce n’est pas le cas dans l’Islam, elle comporte d’ailleurs certains
avantages.
C’est donc par un bel après midi du début de l’été, qu’Abdullah me présenta Hanisha, une fille de
mon âge, d’origine pakistanaise entre autres, vêtue avec pudeur, voile et robe longue, très souriante.
Nous sommes ensuite partis nous promener dans un parc public, moi et elle. (En Islam, l’homme et
la femme non mariés et « mariables », c’est à dire n’étant pas de la même famille, n’ont pas le droit
de se retrouver seuls dans un endroit clos, pour éviter la fornication ou l’adultère).
Nous avons donc fait connaissance, le courant passait très bien, Abdullah fut agréablement surpris,
les premières rencontres sont rarement concluantes.
Hanisha et moi, sommes donc restés en contact, je l’invitais régulièrement au restaurant, promenade,
cinéma,…
Nous avons donc vécu cette relation platonique durant quelques mois et respections
scrupuleusement les règles de pudeur entre adultes non mariés.
Plusieurs choses firent que nous ne nous mariâmes pas. Je commençais à prendre du recul avec
cette association. Lors de la période « Charlie Hebdo », la législation concernant les groupes
musulmans (mosquées, associations,…) s’est durcie, beaucoup de cours hebdomadaires sautaient, on
s’est retrouvés avec un seul cours par semaine.
Mes doutes concernant cette association ne cessaient de croître. Je me mis à lire l’oeuvre de M.Ibn
al Wahhad,dont son célèbre Kitab at Tawihid (livre de l’unicité).
Je lus également des livres concernant les attributs divins, une question centrale dans cette
association (asharite). Ce thème a été beaucoup développé par Ibn Taymiyya (« la lettre
palmyriennne » et « la grande fatwa Hamawiyya »)

La position de ce théologien est finalement, la position majoritaire dans l’Islam sunnite, à savoir que
les attributs divins cités dans le Coran et la sunna (le visage, le pied, la main) ne sont pas des
métaphores mais bel et bien des organes. Allah serait-il donc doté d’organes comme un simple
humain ? La réponse d’Ibn Taymiyya est non, c’est beaucoup plus subtil, les versets concernant les
attributs doivent être compris au sens littéral (comme l’ensemble du coran en règle générale). Mais
les réalités qu’ils désignent sont incompréhensibles pour l’esprit humain (inconcevable). Tout
comme, il (Ibn Taymiyya) affirme dans sa lettre palmyrienne, que les termes utilisés dans le Coran
pour décrire le paradis et l’enfer dépassent l’entendement humain, ce sont des réalités que l’on ne
peut imaginer ou concevoir (et donc pas exprimer fidèlement).
Tout comme le paradis et ce qu’il contient ne peuvent être conçus et compris par un esprit humain, il
n’existe pas de termes exacts pour désigner ce que l’on peut y trouver.
Un passage du Coran fait particulièrement sursauter les asharites : « Allah s’est établi sur le Trône »
(s.20 : 5). En effet, cette parole (que l’on retrouve plusieurs fois dans le Coran) met sérieusement
leur théorie en branle.
On se retrouve donc entre une théologie spéculative (asharite) qui affirme l’opinion (tout à fait
recevable par ailleurs) que Dieu serait pur esprit et sans corps semblable au nôtre et une révélation
divine qui affirme que Dieu serait établi sur un trône !
Un verset dont les partisans de l’asharisme se seraient bien passés, comme d’autres d’ailleurs. Pour
se sortir de cette impasse, les asharites (de l’APBIF), vont interpréter le verset, voire faire une
véritable contorsion mentale, une « talmudisation » du Coran, le paroxysme de la mauvaise foi !
La mauvaise foi, au cours de ces années j’ai pu constater son omniprésence, et ce, dans toutes
tendances confondues, chez certains salafistes, chez les asharites, chez les musulmans de folklore
(avec les circonstances atténuantes de leur ignorance et de leurs élites corrompues et menteurs) et
surtout chez les musulmans modernistes et laïques (T.Ramadan). Ces derniers ne reculent devant
rien pour rendre compatible l’Islam avec le régime républicain et sa doxa : dissimulation des textes
et des faits, traduction fallacieuse, interprétations farfelues, mensonges et manipulations diverses…
Cette tendance à interpréter, réinterpréter, surinterpréter est dangereuse pour la crédibilité des textes
et surtout pour la foi, un verset que l’on comprenait au sens littéral au temps de Mohammed devraitil
être compris différemment selon les époques, les lieux et les gens ?

Tout comme la peine du fornicateur et du voleur sont clairement énoncées dans le Coran, si la
croyance en Dieu pur esprit était primordiale pour la foi islamique, il y aurait un, voire plusieurs
versets explicites à ce sujet, ce qui n’est pas le cas. Or les asharites passent leur temps à épiloguer
sur la nature de Allah et la nature de ses attributs, qualifiant de non musulmans (ou hérétiques) ceux
qui n’adhèrent pas à leurs conclusions.
D’une question philosophique secondaire, ils en ont fait une question centrale et essentielle pour la
validité de la foi !
Ainsi je me rendis compte qu’à défaut d’enseigner la loi d’Allah dans son intégralité et surtout de
l’appliquer, ils nous parlaient de sujets secondaires et souvent futiles (comment le prophète se
brossait-il les dents?) et faisaient de la spéculation philosophique sur la nature divine.
Je pus constater que dans les mosquées salafistes, les prêches et exhortations étaient tout aussi
frivoles : porter la barbe, porter un qamis (jellaba), se laver les dents avec un siwak, ne pas boire ou
fumer, respecter ses voisins,…
Bien que plus proche de la foi islamique des origines, les salafistes en France présentent certaines
incohérences, en effet ces derniers s’évertuent à déambuler dans les rues en portant des
accoutrements exotiques, voire choquants pour les occidentaux (burqa), fréquentant assidûment les
mosquées, exhortant son entourage à suivre le bon exemple, à délaisser le tabac, l’alcool, la
musique,…
Et ce, tout en délaissant les commandements parmi les plus importants dans l’Islam : juger et
gouverner selon la loi d’Allah, combattre pour que la société soit régie selon cette dernière, payer la
Zakat (impôt étatique), accomplir la Hijra (émigration vers un pays musulman) ou au moins
l’envisager…

En effet, la situation est profondément absurde, les musulmans en France vivent en terre « de
mécréance » (Dar al Harb) régie par des lois humaines avec un système politique, économique et
juridique qui lui sont propres. L’islam, la loi islamique ne peut donc pas être appliquée
(condamnation du buveur d’alcool, du fornicateur, de l’apostat, du voleur,…). Or vivre et participer à
la vie dans un pays qui ne tient aucun compte de la loi d’Allah ne peut être considéré comme un
signe de vertu, au contraire il s’agit (islamiquement) d’un grave péché.
La réaction normale de tout musulman intègre serait donc de quitter ce pays non musulman où il ne
pourra jamais mettre en application tout ce que la loi d’Allah implique, tout comme le fit
Mohammed lorsqu’il quitta la Mecque et s’établit à Médine. Leur devoir/sens religieux devrait donc
les amener à faire cette Hijra (Hégire), ce retour vers une terre gouvernée par la « loi divine », en
effet à quoi bon continuer de vivre dans un occident athée, de plus en plus dissolu sur le plan des
moeurs et dégénéré ? Sans parler des lois visant directement l’Islam et les musulmans : contre le
voile, contre les minarets, contre le fait de prier dans la rue,…
Nous pouvons constater que les musulmans honnêtes avec leur foi qui accomplissent leur devoir de
la Hijra ne sont pas une majorité, beaucoup choisissent de rester dans l’occident non musulman,
voire parfois hostile (laïcité, égalité homme femme,…) souvent par facilité, par ignorance voire par
hypocrisie. Le pire étant que certains se croient vertueux en vadrouillant en jellaba ou en burqa, ils
mesurent leur intégrité à la longueur de leurs poils du menton, se croient intelligents en se lavant les
dents avec un bout de bois et en mangeant avec les doigts, comme à « l’époque du prophète ».
En effet, ils prétendent que se vêtir comme à l’époque de Mohammed est un signe de vertu, que
Dieu récompensera le porteur du sarouel, de la chachia et de la jellaba, ainsi que l’homme qui se
laisse pousser la barbe.
Pourquoi est-ce si bon de se vêtir de cette façon ? Tout simplement parce que Mohammed s’habillait
comme cela… Tel est leur argument. Un argument, qui, par ailleurs ne tient pas : les ennemis de
Mohammed qui l’on combattu à mort étaient eux aussi vêtus de la sorte, cela ne fit pas d’eux des
musulmans pour autant.

Honorent t-ils réellement leur religion, ces gens qui se déguisent en bédouins, qui ponctuent leurs
discours avec des termes blédards, adoptent parfois le phrasé banlieusard ?…
Ils prétendent suivre le coran mais ne le lisent pas, ils prétendent être soumis à Allah mais
n’appliquent pas ses lois, en vérité ces gens suivent un Islam de pure forme, un Islam de folklore.
Pour beaucoup de musulmans en France aujourd’hui, leur religion se limite à cela: un habit, une
allure (jellaba, chachia), une tradition, un folklore (couscous, corne de gazelle avec du thé, youyou
pendant le mariage…), une pratique occasionnelle (prière à la mosquée le mois du Ramadan) et une
connaissance théologique extrêmement limitée (quelques anecdotes de la vie du « prophète »
sensées démontrer sa grande humanité, deux ou trois versets du Coran (généralement sortis de leur
contexte), sensés attester du caractère paisible et tolérant de l’Islam…).
Dans les milieux intégristes on l’appelle parfois « l’islam des darons », à la télévision, on parle de
musulmans « tolérants » ou « modérés », d’autres les qualifient de « musulmans du quotidien ».
Ils représentent une part non négligeable des musulmans dans les mosquées de France. Son profil
type : vivant dans un HLM quartier populaire, pas de niveau d’études, travaille depuis l’adolescence
dans le bâtiment (généralement), père de famille nombreuse, situation financière souvent tendue…
A la fin de sa dure journée de travail, le musulman du quotidien va faire sa prière dans sa mosquée
en préfabriqué, tout comme à une époque le paysan ou l’ouvrier français allait rendre grâce à l’église
du village (aujourd’hui c’est l’abrutissement général devant la TV). Les minutes qu’il passe à la
mosquée sont peut être les plus sereines de sa journée, loin de la pression du travail, des exigences
des patrons, des contraintes de la vie de famille et du ménage. Il n’aime pas qu’on lui parle de
politique, de toute façon il n’y comprend rien et ne vote pas (ou bien suit le « troupeau »).
Ce portrait type correspond bien à l’ancienne génération (arabes blédards arrivés dans les années
70/80 pour travailler à la construction, à l’usine, ouvrir leurs épiceries 7/7,…).
Les nouvelles générations de musulmans restent marquées par cette tendance, d’autant plus que tout
est fait pour l’entretenir sur le plan politique et médiatique.
En effet, dans les médias de masse, ce sont les prédicateurs modernistes, laïques et réformistes qui
sont systématiquement mis en avant et présentés comme « représentants de l’Islam ». Ils viennent
sur les plateaux TV, à la radio, aux heures de grande écoute, leurs livres sont dans les présentoirs
des FNAC et des médiathèques au rayon « spiritualités ».

C’est plein d’assurance, que ces imposteurs nous assurent que l’Islam est une religion de paix et de
tolérance, que le prophète fut un modèle de vertu, que hommes et femmes sont égaux dans l’Islam,
que l’on tolère l’homosexuel, que la guerre sainte est quelque chose d’étranger au « vrai Islam ».
L’immense majorité des «musulmans du quotidien » n’ont pas étudié de près leur religion, la vie de
Mohammed ou même simplement lu le Coran… Souvent par manque de temps, de patience ou de
volonté. Il leur est donc plus facile de croire en toutes ces inepties, dotant plus qu’elles sont
inlassablement répétées.
La célèbre citation de Goebbels prend ici tout son sens :
« Plus le mensonge est gros, plus il passe, plus souvent il est répété, plus le peuple le croit,(…) »
Il faut bien comprendre que la plupart des mosquées en France suivent cette tendance moderniste
laïque, que les imams s’y soumettent bon gré mal gré étant tous plus ou moins sous surveillance
(RG). Si certains imams et mosquées bénéficient parfois des faveurs et complaisances de l’État
républicain et de ses représentants, c’est avant tout pour leur orientation libérale et laïque, voire
parfois, leurs implications dans les réseaux maçonniques (Tareq Oubrou, Tarik Ramadan…) .
En sponsorisant cet Islam laïque et moderniste, l’État républicain se prémunit contre un
hypothétique réveil islamique politique en France, comme cela a pu exister notamment en Iran
(1979). Laïciser, réformer l’islam de l’intérieur, permettre de « désamorcer la bombe ».
Cette modernisation/réforme de l’Islam en France, j’ai pu constater son efficacité non seulement
dans les mosquées mais aussi dans l’esprit des musulmans eux mêmes, beaucoup finissent par y
croire.
Un élément va malgré tout venir perturber ce projet, un grain de sable va s’insérer dans cette
mécanique bien huilée.
L’arrivée d’internet dans tous les foyers a permis à tout un chacun un libre accès à l’information sans
passer par les filtres télévisuels et radiophoniques.
Les voies dissonantes, une certaine dissidence va voir le jour et se répandre, pour le meilleur,
comme pour le pire. Les prédicateurs laïques et vendus au système républicain continuent de
répandre leurs manipulations et leurs mensonges mais maintenant on peut les contredire, remettre
en question leurs discours, leurs propos.
Des sites internet sont créés, des chaînes Youtube, des vidéos, des enregistrements audio et même
des livres sont diffusés via le net, tout cela afin de démontrer l’imposture de l’Islam laïque.
Un autre élément va changer les choses : la traduction et l’impression en français de nombreux
livres islamiques. Ce sont souvent les instances salafistes du royaume d’Arabie qui organisent et
financent cette « réislamisation » des musulmans (ils financent par ailleurs un certain nombre de
mosquées en France et dans le monde).

Ainsi beaucoup d’ouvrages clef sont désormais accessibles au grand public. Dans les librairies
islamiques qui fleurissent un peu partout en France, vous pouvez désormais vous procurer le recueil
de Boukhary (hadith), le recueil de Mouslim, le Mouwatta de l’imam Malik, « le jardin des
vertueux » de l’imam Awawiiy, les exégèses coraniques de Tabari ou d’Ibn Kathir, des livre salafiste
notamment du cheikh Abd al Wahhab.
Le libre accès à cette littérature, aux livres fondateurs, est à double tranchants, le musulman (ou non
musulman) peut accroître considérablement ses connaissance théologiques sans pour autant
maîtriser la langue arabe, et donc peut remettre sérieusement en question les discours et postures
des élites musulmanes de France (VOIF, Tarik Ramadan, Malek Chebel,…)
Un véritable courant dissident voit le jour, mais ce dernier est loin d’être uni, il se compose de
divers courants différents les uns des autres (islam réinfo, édition Nawa, aissam ait Yahya, Maamar
metmati (édition et vidéos…) Issa Hamad et beaucoup d’autres…)
On a souvent l’impression, quand on entend les occidentaux exprimer leurs préoccupations et
inquiétudes vis à vis de l’islam, que cette religion serait tel un bloc monolithe, composé de fidèles
fanatisés réunis derrière un seul et même dogme, une seule et même vision du monde et donc
suivant le même projet.
La réalité, comme souvent, est bien plus complexe.
Bien entendu, je ne nie pas le jihad islamique d’expansion qui permis aux différents califes d’étendre
l’Islam jusqu’aux régions indiennes et jusqu’à Poitiers en passant par l’Afrique du nord, les
nombreux massacres perpétrés dès l’époque de Mohammed, l’oppression qu’ils firent subir à de
nombreux peuples, l’oppression qu’ils firent subir aux chrétiens d’Orient (toujours d’actualité).
J’aimerais ici, attirer l’attention sur les (nombreux) conflits internes, un fait important souvent omis
car peu perceptible par le grand public. Au travers des siècles, ces discordes on significativement
affaibli le monde musulman et peut être ralenti voire essoufflé l’expansion islamique.
Ces grandes divergences ont commencé à la mort de Mohammed lors de la désignation du nouveau
chef de l’État islamique, entre les partisans des compagnons (Abou Bak, Omar,…) qui deviendront
les sunnites, et les partisans des membres de la famille de Mohammed (Ali et son fils Hussein) qui
deviendront les chiites.

Les premières guerres commencèrent donc très tôt entre sunnites et chiites, notamment lors de la
bataille du chameau (656).
Au fur et à mesure que le temps passa, le chiisme ne cessa de se diviser en branches variées qui se
firent parfois la guerre.
Le sunnisme aussi, malgré des premiers temps très homogènes connu une évolution vers diverses
branches et écoles doctrinales. Une évolution retardée à ses débuts par l’intransigeance des premiers
califes et rois (Omeyade), mais paradoxalement favorisée par la rapide expansion du califat.
En effet, on pense parfois que l’expansionnisme musulman a balayé les cultures et traditions des
peuples conquis pour y établir l’Islam rigoureux tel qu’il se pratiquait à la Mecque.
En réalité, on ne peut annihiler aussi simplement des patrimoines parfois très anciens (Persan,
Grec,…) et évoluer pour les remplacer par une religion archaïque/des us et coutumes.
En certaines régions, à certains moments précis, ils finissent toujours par refaire surface. Ainsi,
malgré l’islamisation, les croyances et pratiques chamaniques ont continué de se transmettre chez
les berbères en Afrique du Nord, tout comme les traditions tribales d’Asie centrale notamment au
Turkménistan où l’adat, loi des tribus passait avant la charia.
Dans les régions d’Afrique noire, l’Islam s’est retrouvée mêlée au traditions animistes et aux
marabouts, dans les régions entre l’Iran et l’Inde est né un certain type de soufisme, un autre a vu le
jour dans la région de l’actuelle Turquie, sans parler des régions chrétiennes du moyen orient très
affiliés à la philosophie grecque.

Ce grand brassage de traditions et de spiritualités va immanquablement voir émerger un nombre
incalculable de syncrétismes, de sectes, et d’hérésies (asharisme, mutazilisme, Qadarites
(qadariyyah), murji’ah…)
asharisme : de tendance philosophique grecque, affirme entre autre que Dieu est pur esprit
totalement indépendant du monde matériel.
Mutazilisme : inspiration philosophique grecque, ont rejeté le dogme de la prédestination absolue
islamique et affirmé le libre arbitre de l’homme.
Qadariyyah : ils sont de deux types, le premier nie le destin comme les mutazilites. Le second
affirme le destin (prédestination) de façon absolue telle qu’il est dans le Coran, on les nomme
parfois « Jabriyyah ».
Les murji’ah : cette appellation désigne de nombreux courants qui ont en commun de croire que seul
la foi sauve ( comme les protestants) et délaisser les actes.
Je ne cite ici que quelques unes des hérésies sunnites, certaines existent toujours, parfois sous une
appellation différente.
Elles furent particulièrement combattues par le plus grand théologien de l’islam sunnite
« orthodoxe » : Ibn Taymiyya.
La diversité de ces points de vue provoqua de grands désaccords religieux qui se réglaient parfois
dans le sang, les califes et rois, afin d’assurer l’unité de l’empire avaient besoin d’une homogénéité
religieuse et doctrinale.

Aujourd’hui en France, il existe divers courants de musulmans, par exemple les ahbâsh (association
APBIF) de croyance asharite, ils sont bien implantés dans beaucoup de villes de France, avec leurs
centres de cours d’Islam et de langue, leurs écoles, leurs mosquées.
Ils considèrent ceux qui suivent une doctrine différente de la leur comme des mécréants nonmusulmans,
et tout particulièrement les musulmans qui suivent la doctrine de Ibn Taymiyya ou Ibn
Abd al Wahhab, qu’ils traitent d’anthropomorphiste. Volontairement ou non, leurs attitudes sèment
la zizanie dans la communauté musulmane de France, la divise et donc l’affaiblit.
Un autre courant, a en France, le vent en poupe, il s’agit du «coranisme ». Ceux qui se réclament de
ce courant ne connaissent généralement rien ou pas grand chose à leur propre religion, en effet ils
prétendent suivre exclusivement le coran et délaisser la sunna et traditions « prophétiques » (recueil
de hadiths).
Ce point de vue est une aberration, le Coran exige des musulmans qu’ils accomplissent leurs prières,
qu’ils accomplissent leurs pèlerinage, payent leur zakat… Mais c’est justement la sunna qui explique
quand et comment faire les prières, qui détaille comment faire les ablutions, ce qui est pur de ce qui
est impur. Ce sont les recueils de hadiths qui exposent la « finance islamique » et, expliquent
comment on calcule la zakat (impôt) et à qui la payer, ils nous énumèrent les différentes étapes du
pèlerinage, quand et comment les effectuer. On comprend bien vite que ce courant de l’Islam n’est
qu’une escroquerie de plus, qui ne peut convaincre que les ignares.
Pour en revenir à mon histoire, plus je prenais de distance avec les cours « institutionnels » et avec
les mosquées, plus je m’instruisais grâce à internet et aux livres achetés en ligne ou directement en
librairie islamique. Dire que je découvrais alors le « vrai visage de l’Islam » comme tel est le titre
d’un livre que j’eus l’occasion de lire par la suite, serait erroné.

En effet, les « bons côtés de l’Islam » que l’on me vantait, les anecdotes de la vie de Mohammed
minutieusement sélectionnées étaient vraies (bien souvent romancées). Je dirais que les recherches
et l’étude personnelle me permirent d’approfondir et aussi bien sûr de découvrir des faits et éléments
peu ou pas mis en avant dans les livres et conférences, prêches pour tout public.
Je me souviens que lorsque je suivais des cours « institutionnels » dans l’association APBIF, on
nous enjoignait de ne jamais recourir à la lecture personnelle et aux prêches internet, même la
lecture d’exégèses du Coran ou recueils de hadiths de peur que l’on comprenne mal et que nous nous
égarions.
En effet il est difficile de comprendre qu’un prophète si proche de Dieu (20 ans de révélations!) soit
si enclin aux plaisirs de la chair, un harem d’une dizaine de femmes sans compter les esclaves
sexuelles et je ne parlerai même pas de sa très jeune épouse Aïsha ( j’ai pu en relever quelques
hadiths avant d’abandonner la lecture du recueil de Boukhary).
L’esclavage sexuel est une pratique particulièrement horrifiante même pour le pieux musulman, ce
sont des passages qui ne peuvent laisser impassible.
Comment appréhender sans la moindre aversion qu’un prophète de Dieu puisse dans une même
journée, faire la guerre, tuer ou faire tuer un homme puis avoir des rapports avec sa veuve ?
J’ai relevé, dans les deux premiers tomes de Boukhary, des hadiths assez déplaisants concernant la
vie intime du « prophète » et de ses « compagnons » . Un fait dans la vie de Mohammed m’écoeura
particulièrement : son mariage avec Zaynab bint Jash. (l’épouse de son fils adoptif).
Alors que celui ci avait 6 femmes, il succomba au charme de sa belle fille. Bien que la charia qu’il
avait établi interdise une telle union, il finit malgré tout par satisfaire ses désirs et contourner sa
propre loi grâce à une « révélation » (sourate 33 v.37). Un tel comportement n’est pas compatible
avec celui d’un prophète. Origines dont on retrouve quelques éléments dans les hadiths. Cela me troubla beaucoup, comment
un prophète qui passa sa vie à prêcher en un seul Dieu et qui combattit l’idolâtrie et le polythéisme
arme en main, pouvait-il appeler à accomplir un pèlerinage basé sur des rites païens et à vénérer une
pierre incrustée dans la kaaba, lui qui pourfendait toute marque de paganisme ?
Alors que Jésus Christ a promis que ceux qui seraient baptisés, le suivraient, croiraient en lui et
respecteraient sa loi iraient au paradis, entreraient dans les béatitudes éternelle. On trouve dans la
« révélation » de Mohammed un paradis beaucoup plus terre à terre, un paradis matériel, les
heureux élus vivront dans des palais de pierres précieuses, passeront leur temps à manger de
délicieux mets, à boire des nectars qui n’enivrent pas, se feront servir par de jeunes adolescents et
auront un harem ? De femmes éternellement vierges pour assouvir leurs pulsions sexuelles…
On dit même qu’une fois au paradis le « prophète » Mohammed prendrai pour épouse la vierge
Marie …!

Tout comme la psychanalyse semble être excursion au coeur des névroses et perversions de son
fondateur, le paradis musulmans semble plutôt être le rêve fantasmé de son « prophète ».
Un autre point, dans le Coran, recueils de hadiths, et biographie de Mohammed on retrouve très
régulièrement de fortes condamnations verbales et malédictions proférées par Mohammed et par
Allah (sourate 111).
Mais comment Dieu qui a créé les hommes maudirait-il ces derniers ?
Surtout loques l’on sait que plusieurs versets du Coran affirment que « Dieu égare qui Il veut et Il
guide qui Il veut sur le droit chemin » ?
Ainsi si certains hommes s’égareraient et seraient dans le mal, c’est parce que Allah le voulait !
« Allah a créé pour le Paradis des habitants, il les a désignés avant même leur naissance ; il a aussi
créé pour l’enfer des habitants qu’il a désignés avant même leur naissance » (hadith Muslim)
Il existe beaucoup de versets et hadiths sur la prédestination absolue :
sur la prédestination : sourate 7 v. 179, (tafir ibn Kathir T2, P212 : hadith)
« Allah égare qui Il veut et Il place qui Il veut sur le droit chemin » (sourate 6.39)
« Et si nous faisions descendre les anges vers eux, si les morts leur parlaient, et si nous rassemblions
toute chose devant eux, ils ne croiraient que si Allah veut » (S 6 ;111)
Je finirai en citant ce dernier qui résume tout les autres :
«… mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut… »(S 81;29)
Dans son exégèse, Ibn Kathir l’explique ainsi : « La volonté de suivre le droit chemin ou de vous en
détourner n’est pas de votre ressort, mais de celui de Dieu, le Seigneur des univers. »
Ainsi croire que Dieu serait l’auteur du malheur d’une partie de l’humanité me paru au préalable
étrange et, le temps passant, inacceptable. En effet, la prédestination absolue telle qu’elle est dans la
théologie islamique rend, à mon avis, Dieu responsable du bien comme du mal, un Dieu injuste qui
sauverai et damnerai les âmes de façon parfaitement arbitraire.
Je lus donc plusieurs livres musulmans sur cette épineuse question et n’en sorti que plus perplexe
encore.
Dans la plupart de ces ouvrages on affirmait que tout est la volonté de Allah, du mouvement des
planètes des astres jusqu’à la feuille morte qui tombe, en passant par tout ce que pense et font la
hommes. « Tout à été voulu/ écrit de toute éternité » un dicton que j’ai souvent entendu ou lu. Mais
ils affirmait également la liberté de l’homme et sa responsabilité, ce qui me semble tout à fait
antagoniste.
En poursuivant mes recherches sur ce problème, je fini par tomber sur un livre : « Contre les païens
et sur le destin » (collection sources chrétiennes). Après plusieurs heures de lecture ( je l’ai lu
quasiment d’une traite). Je rejeta définitivement le dogme de la prédestination, certain de sa
fausseté.

J’en profite pour signaler qu’un courant musulman affirmant le libre arbitre de l’homme et rejetant
de fait la predestination absolue exista dans les siècles qui suivèrent Mohammed, notamment dans
les régions chrétiennes ( à l’époque) de Syrie et de Palestine. Ce courant est souvent appelé
« Qadarite » ou « moutazilite », il a été fermement par les califes fidèles à l’ « orthodoxie »
islamique et au coran.
Tout ces doutes, recherches et découvertes m’amenèrent à la conclusion que l’islam était éronné
(particulièrement le dogme du destin) et que Mohammed fut un faux prophète.
Cette sortie de l’islam ne fut guère, pour moi, une partie de plaisirs mais bien un déchirement.
Non pas que j’aurais subi des pressions et menaces, je n’en eu aucune, juste quelque insitations des
« frères » pour revenir à la « vraie » foi. Ce qui m’affecta profondément, ce fut le désarroi spirituel
en premier lieu et ensuite la rupture avec communauté (oumma) et des amis. Les temps qui
suivirent furent particulièrement sombre et troublés.