La publication brève, par le National Health Service d’Angleterre (NHS England), d’un article vantant certains avantages des mariages consanguins, a provoqué une nouvelle polémique au Royaume-Uni. Au cœur du débat se pose, encore une fois, l’intégration des cultures orientales, notamment pakistanaises, où cette pratique est monnaie courante.
Le National Health Service d’Angleterre (NHS England) serait-il sur le point de soutenir officiellement les mariages consanguins ? C’est ce que laisse penser un article publié fin septembre sur son site, et retiré presque aussitôt par le service en question.

Malgré la brièveté de la publication de l’article, plusieurs médias britanniques se le sont procuré. Sans apporter un soutien ouvert aux unions consanguines, le NHS en vante certains avantages. Il souligne notamment que le mariage entre cousins du premier degré intègre « des systèmes de soutien renforcés de la part de la famille élargie ». L’article avance également « les avantages économiques » de cette pratique. Il précise toutefois, sans prendre parti, que la consanguinité pose aussi des risques de transmission de maladies génétiques chez les enfants conçus par un tel couple.

Les réactions politiques ont fusé de toutes parts pour dénoncer cette publication. Le ministre de la Santé, le travailliste Wes Streeting, a qualifié l’article de « choquant », et exigé des excuses de la part du NHS. Ce dernier a aussi souligné que les mariages consanguins de toute nature étaient « à haut risque et dangereux ».

Le député conservateur Richard Holden a sommé le NHS « d’arrêter de s’agenouiller face à des pratiques culturelles destructrices et oppressives ». Il a ensuite appelé à l’interdiction pure et simple du mariage entre cousins du premier degré. Richard Holden est à l’origine d’une proposition de loi déposée aux Communes, exigeant l’interdiction de cette pratique : le texte est encore en cours de discussion. Tout comme en France, le mariage d’un cousin au premier degré est légal au Royaume-Uni. En revanche, les mariages entre membres proches d’une même famille – parents/enfants, frères et sœurs, ou encore oncle/neveu – sont interdits.

Pour autant, la condamnation n’était pas unanime au sein de la classe politique. Le député travailliste d’origine pakistanaise, Iqbal Mohamed, a défendu cette pratique dans la Chambre des communes, en le qualifiant d’élément culturel significatif pour beaucoup de familles.

C’est en effet le cas, en particulier au sein de la communauté pakistanaise du Royaume-Uni. La ville de Bradford, située au nord de Manchester, comporte l’une des plus grandes communautés pakistanaises du pays : 25,5 % de la population de la ville. Une étude publiée par « Born in Bradford » a trouvé que 60 % des femmes pakistanaises avaient une parenté avec leur mari en 2014, dont 37 % par un mariage entre cousins du premier degré. Cette proportion a baissé avec le temps, jusqu’à 43 % aujourd’hui, mais contre 1 % seulement dans la catégorie White British. Les conséquences des mariages consanguins sur la santé des enfants sont dramatiques. La même étude de « Born in Bradford » a démontré qu’entre 20 % et 40 % des morts infantiles pouvaient être dues à des désordres génétiques liés à la consanguinité et aux conditions chromosomiales.

Le contexte de hausse continue de l’immigration, en grande partie originaire du Pakistan et d’Afghanistan, relance la pratique de tels mariages, presque inexistants dans le pays jusqu’à la fin du XXe siècle. Le fait que certains députés originaires du Pakistan soutiennent un tel texte prouve bien que ce sujet, que l’on pensait enterré à tout jamais dans les sociétés occidentales, est plus que jamais d’actualité dans le contexte de l’immigration de masse.

Par Max George. Synthèse n°2570, Publiée le 11/10/2025 –
Photo : Femme musulmane pakistanaise signant un contrat de mariage, en 2020.
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