Les chrétiens évangéliques, héritiers de la Réforme protestante (Ac 20.29), sont souvent caractérisés par leur grand zèle à annoncer Jésus comme le seul Sauveur, mais c’est Jésus qui dresse leur vrai portrait lorsqu’Il annonce que beaucoup de ceux qui proclament son Nom viendront au Dernier Jour si sûrs de leurs bons droits à recevoir la récompense éternelle, qu’ils Lui diront : « Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton Nom que nous avons prophétisé ? en ton Nom que nous avons chassé les démons ? en ton Nom que nous avons fait bien des miracles ? », toutes œuvres-là sur lesquelles effectivement les évangéliques s’appuient pour assurer qu’ils sont, eux, de vrais chrétiens, parce qu’accomplissant les mêmes œuvres que les Apôtres. Or, Jésus leur dira « en face : Jamais Je ne vous ai connus, éloignez-vous de Moi, vous tous qui faites le mal. » (Mt 7.21-23)… Il y a donc actuellement beaucoup de gens, « beaucoup » nous dit Jésus, qui croient agir au nom de Jésus, et qui se damnent…

Pourquoi Jésus leur reprochera t-Il d’avoir fait le mal, alors qu’apparemment ils auront accompli des œuvres extraordinaires, typiquement évangéliques ? Parce qu’ils auront accompli ces œuvres, aidés des illusions du Démon, de leur propre initiative, en dehors de la communion à l’Église catholique hors de laquelle il n’y a pas de salut, aussi vrai que le charismatique et génial St Paul ne s’est pas contenté de prophétiser, chasser les démons et faire des miracles pour se croire assuré de faire la volonté de Dieu, mais qu’il a voulu être en communion avec le premier pape (Ga 1.18), « de peur, dit-il, d’avoir couru pour rien » (Ga 2.2) ! Et en effet, tout ce qui est réalisé en dehors de l’obéissance à l’Église (He 3.17, 5.8 ; Ph 2.12 ; 1 P 1.2 ; Rm 16.18 ; Tt 3.1), il faudra en rendre compte comme d’œuvres perdues !

Le mal, qui sera reproché aux évangéliques, s’ils ne se repentent pas d’ici-là, est le même que celui que S. Paul faisait avant sa conversion : il croyait plaire à Dieu en persécutant l’Eglise (Ac 9.4) ! Ainsi les évangéliques haïssent-ils aujourd’hui l’Église catholique jusqu’à la traiter d’anti-Christ… Mais comment prétendre faire la volonté de Dieu, qui est le salut des hommes (1 Tm 2.4), et haïr la seule Église que Jésus a fondée pour cela (Mt 16.18), laquelle se reconnait à son unité dont le pape est le signe et l’instrument, unité qui est la condition du salut du monde (Jn 10.16 ; 13.35 ; 21.15-18) ? Et parce que Jésus n’a pas bâti son Église pour un temps seulement, mais pour durer jusqu’à Son retour, et qu’Il l’a bâtie sur Pierre, en instituant Pierre chef de son Église (Mt 16.18) Jésus a aussi institué en lui tous ses successeurs. C’est pourquoi les évangéliques ne pourront se justifier d’avoir servi la tête de l’Église qui est le Christ (Col 1.18,24) et avoir haï en même temps son Corps qui est l’Église catholique romaine…

Mais il est bien d’autres raisons encore pour lesquelles les évangéliques seront surpris au jour du Jugement Dernier : ayant rejeté le Corps mystique du Christ qui subsiste dans l’Église catholique romaine, ils se seront privés de la communion à sa Chair et à son Sang… Or, dit Jésus : « Si vous ne mangez pas ma Chair et si vous ne buvez pas mon Sang, vous n’aurez pas la Vie en vous. » (Jn 6.53) ! Jésus n’a pris chair de la Vierge Marie que pour nous la donner en communion, et que nous devenions ainsi nous-mêmes le Corps du Christ (1 Co 12.27) ! Voilà jusqu’où va le mystère de l’Incarnation, et pourquoi il n’y a qu’une Église, comme il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit, un seul Seigneur, une seule foi et un seul baptême (Ep 4.3-6, 11-16) !

Bref, comme dit l’Écriture : « Là où manque le savoir, le zèle n’est pas bon. » (Pr 19.2)… Il ne suffit donc pas de dire : « Seigneur ! Seigneur ! Je crois en Jésus ! Je suis chrétien ! » pour être sauvé, mais il faut faire la volonté de Dieu, qui est que nous devenions nous-mêmes le Christ, car « la réalité, c’est le Corps du Christ. » (Col 2.17 ; 1 Co 11.23-32) ! Alors, et alors seulement, Jésus pourra continuer à évangéliser, et sauver le monde ! Ainsi soit-il !