Mohammad Ali Amir-Moezzi est Professeur des Universités, Directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes / Paris Sciences et Lettres Université où il occupe la chaire de l’islamologie classique jadis occupée par Louis Massignon, Henry Corbin et Daniel Gimaret. Membre de l’Académie ambrosienne (Milan), de plusieurs sociétés savantes et de nombreux comités de lecture de publications scientifiques, il est l’auteur de nombreux livres et près de 200 articles dont certains ont été traduits dans plusieurs langues européennes et orientales.

(Mohammad Ali Amir-Moezzi) : Donc cette question de la falsification du Coran m’a orienté vers un deuxième domaine de recherche, c’est-à-dire le Coran. Et je me suis rendu compte qu’effectivement, pendant plus de trois siècles, les trois premiers siècles de l’islam, il y avait énormément de débats parmi les musulmans sur le contenu et la forme du Coran. Ce sont des débats qui par la suite ont été volontairement ou involontairement oubliés, les musulmans ont mis tout ça sous le tapis, mais quand on regarde de près les sources, on se rend compte que à part les chiites, même les non-chiites, beaucoup de grandes personnalités des débuts de l’islam, ont mis en doute l’authenticité ou l’intégrité de la version officielle du Coran. Et par exemple, nous savons par des sources sunnites même, que pendant ces trois ou quatre premiers siècles, au moins cinq Corans différents circulaient sur les terres d’islam, donc ce sont des recensions coraniques, des codex, n’est-ce pas comme on les appelle, donc attribués à tel ou tel compagnon du prophète et entre autres, Ali. Eh bien sûr, pour les chiites, qui sont les fidèles de Ali, qui est leur premier imam, donc cousin et gendre du prophète, pour les chiites, seule la recension coranique de Ali, son codex, contenait la totalité du Coran, du vrai Coran révélé au prophète Mahomet.

La deuxième vidéo nous fait assister à une séance d’évangélisation par de très vaillants évangélisateurs à Hyde Park sur le thème du Coran unique et incréé.