N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset (ex. 62.14). Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible (ex. Jn 3.12), et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans” (ex. L 11).

— 1 Les chrétiens sont accusés d’associer à l’unique Divinité de pseudo-divinités que seraient Jésus (Issa) et Marie (2.116,125 ; 3.64 ; 4.48,171 ; 5.17,72,73,82,116 ; 6.100-102,106 ; 7.190 ; 9.30,31 ; 10.68,105 ; 19.35 ; 23.91 ; 25.2 ; 33.73 ; 39.4 ; 43.81), et même leurs docteurs et moines (9.31). Or, la Bible et l’Histoire témoignent que depuis les origines du christianisme, la Trinité à laquelle croient les chrétiens n’est pas Dieu, Jésus et Marie, mais Père, Fils et Saint-Esprit. Pourquoi donc le Coran ment-il au sujet des chrétiens ?

— 2 La solution à cette curieuse et terrible méprise (5.116) est certainement à rechercher du côté des nazaréens : dans leur langue, l’araméen, le mot esprit, tout comme en hébreu, est féminin, en sorte que certains assimilèrent l’Esprit-Saint et la Mère de Jésus. Ainsi en est-il de l’Évangile selon les Hébreux auquel les nazaréens se référaient : « Le Sauveur a dit : Il y a un instant, ma Mère, qui est l’Esprit Saint, m’a enlevé par un de mes cheveux et m’a transporté sur la grande montagne du Thabor (Origène, Sur l’Évangile de Jean, Homélie 2.12 ; Commentaire sur Jérémie, 14.14) » ; « Il arriva que, tandis que le Seigneur remontait de l’eau, toute la source du Saint-Esprit descendit et reposa sur Lui, et Lui dit : Mon Fils, parmi tous les prophètes, Je T’attendais pour que Tu viennes et que Je puisse reposer en Toi. Car Tu es mon repos, Tu es mon fils premier-né, qui règne pour toujours (S. Jérôme, Isaïe, 40.9) ». Aphrahate, de ce même évangile rapporte encore ce verset : « Cet homme (le Christ) aime Dieu, Son Père, et l’Esprit Saint, Sa Mère (Aphrahate, Démonstrations, 18.10) ». Si donc pour les nazaréens la mère de Jésus était une métaphore désignant l’Esprit Saint (encore ainsi désigné chez les Chaldéens), pour les musulmans ayant voulu effacer du Coran son origine nazaréenne (voir Z 12), cette métaphore ne désignait plus que la Mère de Jésus au sens propre, une déesse faisant partie de la Sainte-Trinité. C’est bien la Trinité que raille l’auteur du verset 116 de la sourate 5, ainsi que les commentateurs musulmans l’ont toujours compris. Mais qui, à part eux, peut sérieusement accuser les chrétiens d’avoir jamais adoré Marie ?

— 3 Pour pallier la contradiction contenue en Coran 5.116, certains apologètes musulmans avancent aujourd’hui l’existence de la secte des Collyridiens, censée avoir adoré la Vierge confondue avec l’Esprit-Saint1 , ou bien celle des Mariamites (Ve siècle), qui aurait adoré Vénus sous les traits de la Vierge Marie. Or, non seulement, depuis les origines de l’islam, aucun commentaire musulman de ce verset n’a jamais fait référence ni aux Collyridiens ni aux Mariamites, mais le contexte montre que c’est bien la foi chrétienne qui est visée : « Ceux qui disent : ‘Dieu est en vérité le Messie, fils de Marie, sont impies (5.17) » ; « Oui, ceux qui disent : ‘‘Dieu est, en vérité, le troisième de trois’’ sont impies. Il n’y a qu’un Dieu un (5.73) ». De plus, pourquoi Allah aurait-il mentionné ces sectes, sachant qu’elles allaient bientôt disparaître, et que leur assimilation à l’Église vaudrait à celle-ci la haine de l’islam (9.28) ?

— 4 Pourquoi Allah ressent-il le besoin de rendre présent à la Vierge son esprit sous la forme d’un homme (19.17) ? Pourquoi l’Ancien Testament et le Coran parlent-ils du visage de Dieu (Gn 4.14 ; 19.13 ; Ex 33.11,20,23 ; Nb 6.25,26 ; Ps 4.6 ; 9.3 ; 11.7 ; 16.11 ; Jr 3.12 ; Is 26.17 ; 64.1 ; Coran 6.52 ; 2.115 ; 28.88 ; 55.27) ; des yeux de Dieu (Gn 6.8 ; 7.1 ; 18.3 ; 19.19 ; Dt 4.25,34 ; 6.18 ; 9.18 ; 12.25 ; 2 Sm 22.25 ; 1 R 15.5 ; Ps 18.24 ; 34.15 ; Is 37.17 ; 38.3 ; Jr 24.6 ; 52.2 ; Coran 11.37 ; 52.48), des mains de Dieu (Gn 49.24 ; 2 Sm 24.14 ; 1 Ch 21.13 ; Ps 8.6 ; 19.1 ; 28.5 ; 31.5 ; 111.7 ; Is 19.25 ; 29.23 ; 45.11 ; Coran 36.71,83 ; 38.75 ;48.10 ; 69.45), du trône2 et donc du séant de Dieu (1 Ch 29.23 ; 2 Ch 9.8 ; 18.18 ; Ps 9.4,7 ; 11.4 ; 47.8 ; 93.2 ; 103.19 ; Is 6.1 ; 33.5 ; 66.1 ; Jr 49.38 ; Lm 5.19 ; Ez 43.7 ; Coran 10.3 ; 11.7 ; 20.5) ? Le Coran fait dire à Issa qu’Allah a une âme (5.116), or seuls des êtres créés peuvent avoir une âme. Le double adjectif rahman rahim, répété 113 fois dans le Coran et signifiant le miséricordieux, le compatissant, vient du substantif rahm, qui signifie utérus, entrailles maternelles. Comment rendre compte des expressions anthropomorphiques du Coran si, comme veulent le croire les musulmans, l’Incarnation est indigne de Dieu ?

— 5 Les chrétiens n’associent pas de fausse divinité au seul vrai Dieu en disant qu’Il est Trinité. En effet, pour Dieu, tel qu’Il s’est révélé en Jésus-Christ, être Trine ou être Un, c’est la même chose. La Sainte Trinité est Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois Personnes distinctes, qui sont chacune l’unique Dieu qu’elles sont toutes les trois ensemble. Tel est le mystère de son intériorité. L’idée d'”association” avancée par l’islam est donc étrangère à la vision chrétienne de Dieu. Croire que Dieu est Père, Fils et Esprit, ce n’est en aucun cas joindre à Dieu autre chose que lui, par un acte extérieur, mais c’est reconnaître que Dieu est animé intérieurement de vie et d’amour, en, par et pour Lui-même. L’unité de Dieu n’est pas celle d’une monade solitaire (Jn 10.30), mais celle de l’Amour, d’une communion si parfaite que chacune des personnes la composant est, avec les autres, le même être, la même et unique nature divine. En Dieu il n’y a pas d’opposition entre particulier et universel, relatif et absolu, unité et diversité. La nature trinitaire de Dieu Se réfléchit en Sa création, par exemple, dans la famille humaine, où l’amour unit l’époux et l’épouse et prend le visage de leur enfant. Aucun des trois n’est ce qu’il est sans les deux autres. Si Dieu est Un, pourquoi ne serait-Il pas Amour, et s’Il est Amour, comment ne serait-Il pas famille, Trinité ? Puisque l’association est la loi de la vie, comment ne serait-elle pas celle de l’être ? Est-ce parce que l’association est la loi de l’Amour que l’islam en a fait l’abomination par excellence (4.48) ?

— 6 La divergence entre islam et christianisme au sujet de la Parole de Dieu venue dans le monde porte “seulement” sur les modalités de son inscription en celui-ci, non sur le principe même de celle-ci. Or, tout ce qui est dans le monde a une forme sensible, physique. La parole de Dieu doit donc à la fois assumer une forme sensible, physique, sans pour autant cesser d’être ce qu’elle est. Elle aura donc nécessairement deux natures, la Sienne propre, divine, et celle qui est de ce monde. Or, convient-il à la Parole de Dieu, qui l’Expression de soi de l’Absolu, vivant, pensant et libre, d’être quelqu’un chose comme un livre, un objet mort, ou bien d’être une personne, capable de relation spirituelle ?

— 7 Si la Parole de Dieu ne demeure pas uniquement sur la table gardée du ciel (85.22) mais s’est fait signes physiques dans le Coran, pourquoi crier au blasphème à l’idée que Dieu Se soit incarné ? Car enfin, si Dieu et sa Parole ne font qu’un — à moins de postuler l’associationisme en Dieu ! —, alors, l’incarnation de la Parole de Dieu, qui est Jésus (3.45), est l’incarnation de Dieu … Mais puisque l’islam refuse cette évidence, ne lui faut-il pas alors aussi nier que le Coran soit la Parole de Dieu ?

— 8 Si vraiment aucune union ne peut exister entre l’Incréé et le créé, alors la Parole de Dieu n’est pas venue parmi les hommes. Et le Coran n’étant pas Dieu, n’est qu’une créature. Mais de qui ?

— 9 Puisqu’Allah s’associe l’archange Gabriel pour donner son verbe (2.97), et révère son prophète : « Ô Prophète ! (5.41,67 ; 8.70 ; 9.73 ; 33.28,45,50,59 ; 65.1 ; 66.9…) », n’est-il pas lui-même associateur ? Comment dès lors le Coran peut-il rejeter l’associationisme (5.72 ; 12.38 ; 13.36 ; 18.26,38 ; 72.20) ?

— 10 Le péché est ce qui nous sépare de Dieu. Or l’islam sacralise la séparation d’avec Dieu au nom du respect absolu de Sa transcendance. Et très logiquement il considère l’associationnisme comme le péché par excellence (4.48). Mais en voulant qu’il n’y ait rien de commun entre Dieu et nous, l’islam n’est-il pas alors lui-même péché ?

— 11 Pour l’islam, professer l’unicité divine, ce n’est pas tant affirmer l’unicité de l’essence divine qu’écarter formellement la notion de personne divine (voir S 1). L’opposé du monothéisme musulman est désigné par le mot arabe shirk, désignant le seul péché irrémissible qui consiste à donner des associés à Dieu, y compris l’idée même d’incarnation de Dieu (2.116 ; 4.171 ; 5.17,116 ; 6.106 ; 7.190 ; 9.3,30,31 ; 10.68 ; 19.35 ; 23.91 ; 39.4 ; 41.6 ; 43.81). Les chrétiens sont appelés moushrikoûn, associateurs, c’est-à-dire : polythéistes (43.81). Ce péché est le seul péché  à jamais irrémissible : « Allah ne pardonne pas qu’on lui associe [d’autres dieux]. (4.48 ; 9.113 ; 3.90) » C’est pourquoi Allah châtie les chrétiens (33.73), qui ne sont qu’impureté (9.28)3 , les plus viles des bêtes (8.55 ) et les voue tous au feu de l’Enfer : « Quiconque associe [d’autres dieux] à Allah, Allah lui interdit le jardin. Il est destiné au feu. (5.72 ; 2.221 ; 9.17) » ; « Sur eux le retour du mal. Allah est en colère contre eux, les a maudits et leur a préparé l’enfer. (48.6) » ; « Ceux qui ont mécru parmi les gens du livre, ainsi que les associateurs, iront au feu de la géhenne. Ils y seront éternellement. Ceux-là sont les plus viles des créatures. (98.6) » Pour l’islam, l’associationnisme, c’est à dire la foi chrétienne (cf. 2.116 ; 3.64 ; 4.48,116,171 ; 5.17,73,75,116 ; 6.20-24,101 ; 9.30,31 ; 19.35 ; 31.13 ; 112.3…), étant pire que le meurtre (« Et tuez-les où que vous les rencontriez […] : la foi chrétienne est plus grave que le meurtre. (2.191 ; 9.30) »), dont la sanction est la peine de mort (voir S 14),  les chrétiens doivent être tués « sans relâche (3.152) ». Allah châtie les chrétiens (33.73). Si l’absurde accusation d’associationnisme légitime toutes les violences exercées au long des âges à l’encontre des chrétiens, ne sert-elle pas surtout à garder les âmes musulmanes loin de la foi chrétienne ?

— 12 « Lorsque nous avons dit aux anges : “Prosternez-vous devant Adam”, ils se sont prosternés, à l’exception d’Iblis qui refusa, s’enfla et fut au nombre des mécréants. (2.34) » Dans ce verset, Allah demande aux anges de se prosterner devant Adam, une créature… Comment un musulman, pour qui l’islam est la religion sans associationnisme (4.48), peut-il croire qu’Allah demande d’adorer quelqu’un d’autre que Lui ? Un musulman peut-il ne pas louer le Démon d’avoir refusé cette adoration et condamner Allah d’être associateur (voir C 1,5) ? Ce verset est en fait la reprise, déformée, de la tradition orale hébréo-chrétienne relative à la chute de Lucifer (Is 14.12-17 ; Ez 28.11-19 ; He 1.6 ; Ap 12.7-12). Selon celle-ci, les anges, dans l’instant qui suivit leur création et où ils eurent à se recevoir librement de Dieu, virent le projet d’Incarnation du Verbe de Dieu, et certains le refusèrent, à l’instar de Lucifer, le plus élevé d’entre eux, qui refusa d’adorer Dieu en une nature inférieure à la sienne. Déchus, ils nourrirent le fol espoir de prendre leur revanche sur Dieu incarné grâce à la supériorité de la nature angélique sur la nature humaine (1 Co 2.8 ; He 1). Est-ce que l’islam ne demande pas d’imiter Satan refusant d’adorer le Verbe incarné ? Ceux qui l’imitent, ne sont-ils pas alors eux-aussi des êtres « enflés d’orgueil (4.172) » ?

—13 L’islam prétend rejeter l’associationnisme (c’est-à-dire l’union de la nature divine et de la nature humaine dans l’Incarnation du Christ) mais ne peut s’en défaire : « Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah ET en Son messager. (49.15) » ; « Obéissez à Allah ET à son messager afin qu’il vous soit fait miséricorde ! (3.132 ; 4.64,65,80,105 ; 24.52 ; 33.36 ; 49.1-3 ; 72.23) » ; « Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. (4.80) » ; « Obéissez à Allah ET à son envoyé, si vous êtes croyants ! (8.1 ; 4.59,64,69,80 ; 33.57 ; 8.13.24 ; 24.48-57 ; 47.32-34 ; 59.7 ; 72.23. Voir L 15,31,47,60. La profession de foi chiite n’est pas en reste en matière d’associationnisme : « J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah, que Mahomet est son envoyé et qu’Ali est l’ami d’Allah.) » Mahomet est si bien associé à Allah qu’Allah jure par la vie de Mahomet, lui reconnaissant ainsi une valeur au moins égale à la sienne (15.72). Mahomet partage avec Allah les mêmes prérogatives (8.20 ; 48.8-10), son mystère et son secret (72.26-27), au point que le salut se joue sur l’obéissance à Mahomet (25.77). Mais comment Allah peut-il commander de lui obéir comme à Mahomet puisqu’il « interdit d’associer quiconque à son commandement (18.16 ; 13.31 ; 30.4) » ?

— 14 Puisque les musulmans prétendent que l’islam n’est rien d’autre que le rappel de l’unicité divine, ils ne devraient point rejeter la foi chrétienne, qui la confesse aussi (Mc 12.29 ; Jn 5.44 ; 1 Tm 1.17, 2.5, 6.15 ; Jude 1.25) … Qu’est-ce qui distingue donc véritablement la croyance musulmane ? La foi en un homme, Mahomet (5.81 ; 49.2). En effet, sans Mahomet il n’y a pas de Coran, sans Coran il n’y a pas d’Allah, sans Allah il n’y a pas d’islam, et sans islam il n’y a pas de Mahomet. L’islam, c’est donc Mahomet. Toute la foi de l’islam repose sur la foi en un homme ! Le critiquer est un blasphème châtié comme le blasphème contre Allah : la peine de mort.4 Les musulmans ne veulent pas la Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais ils veulent bien la trinité Mahomet, le Coran et Allah. Comment l’islam peut-il reprocher aux chrétiens l’associationisme alors que lui-même associe à Allah « ses anges, ses livres, et ses messagers (4.136) » ?

— 15 « Selon Oummou Salma, Mahomet a dit : ‘Toute femme qui meurt jouissant de la satisfaction de son mari entre au Paradis’. (Boukhari 1.20 ; Tirmidhi n°1161) » Non seulement un tel enseignement constitue un formidable moyen de pression psychologique pour abuser des femmes — Merci Allah! —, mais encore il associe le musulman à Allah jusque dans l’œuvre divine du salut, la seule qui importe. Le musulman est même placé au-dessus d’Allah, puisque c’est lui qui décide du salut éternel d’un être humain, tandis qu’Allah est réduit au rang d’exécuteur de ce jugement… Comment les musulmans peuvent-ils accuser les chrétiens d’être des associateurs (4.116) ?

— 16 Allah reproche aux chrétiens d’avoir « élevé au rang de divinités leurs moines (9.31) ». Or, les musulmans font dépendre leur salut de l’obéissance à Mahomet, à ses compagnons, à leurs imams et autres cheikhs (7.158 ; 9.100 ; 33.22-24), jusqu’à, pour certains, penser devoir consommer leurs excréments ! Ce reproche ne les concerne-t-il donc pas plutôt ?

— 17 L’islam ne peut cacher que ce qui divise des gens croyant tous aux mêmes Allah, Mahomet et Coran, n’est rien d’autre que le fait qu’ils ne vénèrent pas tous les mêmes hommes politiques. Dès lors, qui au dernier jour devra confesser : « Seigneur ! Nous obéissions à nos chefs et à nos dignitaires et avons ainsi été détournés du droit chemin (33.67) » ?

— 18 « L’apôtre d’Allah a dit : “Celui qui m’obéit, obéit à Allah, et celui qui me désobéit, désobéit à Allah, et celui qui obéit au chef que j’ai nommé m’obéit, et celui qui lui désobéit, me désobéit. (Boukhari 89.251 ; voir C 8,11 ; Q 20-25,29,33,46 ; U 24) » ; « Vos alliés sont Allah, son apôtre et ceux qui croient (5.55) » Sans associationnisme, l’islam pourrait-il fonder l’autorité de ses chefs ?

— 19 Sous le dominat (285-476), les empereurs romains portaient les titres de Dominus et Deus (Seigneur et Dieu) et utilisaient le pluriel de majesté pour désigner la tétrarchie, la direction collégiale de l’Empire. Puis, le roi chrétien utilisait le pluriel de majesté pour signifier qu’il s’exprimait en son nom propre et au nom de Dieu. Au nom de qui d’autre Allah s’exprime-t-il en utilisant la première personne du pluriel ?

 — 20 Comment Allah peut-il dire qu’il ne pardonne pas le péché des associationnistes (4.48,11), alors qu’il a pardonné celui des juifs idolâtres (4.153 ; 25.68-71), à commencer par celui d’Abraham ayant adoré le soleil, la lune et les étoiles (6.76-78) ?

— 21 Puisque Mahomet n’associait personne à Allah lorsqu’il priait (72.20), pourquoi les musulmans associent-ils Mahomet à Allah dans leur chahada ?

— 22 Le Coran, gardant mémoire de la prédication chrétienne, affirme que le Christ est la Parole de Dieu (3.45 ; 4.171 ; 19.34). Dès lors, soit la Parole de Dieu est Dieu, et alors Jésus est Dieu, puisque Dieu est Un, soit elle n’est pas Dieu et alors Dieu n’a pas de parole. Dans un cas comme dans l’autre, que reste-t-il de l’islam ? Ainsi, en refusant d’adorer Jésus, l’islam mutile Dieu, et se contredit lui-même. Mais si la condamnation de l’associationnisme est toute la raison d’être de l’islam (41.6), comment Allah peut-il :

  • Commander de croire en Lui ET en Jésus (5.111)?
  • Vouloir que les Apôtres répandent l’affreux associationnisme qu’est le christianisme en le faisant prévaloir sur le monothéisme juif (61.14)?
  • Et demander de s’associer à lui comme Jésus l’a fait (61.14)?

 

— 23 Il est à noter que les protestants refusent de prier la Vierge Marie et les Saints au motif qu’il s’agirait, pour eux aussi, d’associationnisme.5 Comme les musulmans ils refusent ce qui est finalement l’essence même du christianisme, à savoir la foi en Dieu qui a voulu si bien s’associer à l’humanité qu’Il S’est incarné, et que cette incarnation se poursuit dans et par l’Église, fondée sur Pierre (Mt 16.18-19), bien réelle et non imaginaire. Les uns et les autres ignorent le but de notre création : les noces de Dieu avec l’humanité (Is 61.10, 62.5 ; Mt 9.15 ; 25.1+ ; Jn 3.9, 6.53, 17.21 ; Col 2.17 ; Ap 19.7) ! Comment l’islam, et tout ce qui s’écarte de la foi de l’Église, pourrait-il ne pas finir par rejeter l’humanité elle-même (5.17) ?

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  1. Il est vrai que saint Épiphane (315-403), évêque de Salamine à Chypre, crut devoir corriger le danger de quelque excès d’une fête païenne annuelle, réservée aux femmes, où l’on voyait certaines d’entre elles offrir à la Sainte Vierge des gâteaux appelés Choloridi. Mais il est vraisemblable qu’il faisait référence au culte rendu à Ištar / Astarté, la Reine du ciel, déesse mésopotamienne de la fécondité (Jr 7.18 ; 44.19), et qu’il l’introduisit dans son catalogue d’hérésies surtout comme prétexte pour enseigner la foi chrétienne : Le corps de Marie était certainement saint, mais il n’était pas Dieu. La Vierge était sûrement vierge et digne d’honneur ; cependant elle n’a pas été donnée aux hommes pour être adorée. Mieux, elle a été elle-même l’adoratrice de Celui qui, selon la chair, est né d’elle, mais qui était descendu du Ciel et du Sein du divin Père (Panarion, 79,4). Simon C. Mimouni, La question des collyridiens d’Épiphane de Salamine, http://pwtw.pl/wp-content/uploads/wst/20-2/Mimouni.pdf; Archived by WebCite® at http://www.webcitation.org/6WDDOHJYs) []
  2. Le trône sur lequel s’est assis Allah après la création (57.4) sera facilement présenté comme une métaphore de sa souveraineté. Or, ce trône qui se trouvait sur l’eau, ne s’y trouve plus (11.7). L’eau était-elle aussi une métaphore, et si oui, de quoi ? Et puisque le trône ne s’y trouve plus, Allah est-il aujourd’hui sans souveraineté ? []
  3. Le mot arabe peut se traduire encore par : souillure, saleté, excrément … Mais puisqu’Allah a fait les juifs et les chrétiens (11.118), pourquoi se plaint-il qu’ils soient ce qu’ils sont ? []
  4. Le 22 mai 1996, le Parlement iranien a adopté l’article 513 de son Code pénal (livre V) qui dispose que « Qui commet un outrage envers les objets sacrés ou envers les prophètes ou envers les imâms ou la fille du Prophète de l’Islam, il sera puni de mort ». L’objectif de cette incrimination est notamment et explicitement « la protection du pouvoir des autorités religieuses en les soustrayant à la critique. » Même loi dans le sunnisme, avec la Section 295(c) du Code pénal pakistanais, introduite en 1986, qui dispose que : « toute remarque déplacée vis-à-vis du Prophète sacré […]ou toute imputation ou insinuation, directe ou indirecte […] sera punie de la mort, ou de l’emprisonnement à vie, et passible d’une amende. » []
  5. La similitude va plus loin puisque les uns et les autres veulent ne se référer qu’à un livre, n’être sauvés que par leur foi, et par la seule grâce ou arbitraire divin.  []