M. Jacques Bompard, ex-maire d’Orange et député du Vaucluse

Le député Jacques Bompard a demandé “pardon” le mercredi 26 novembre 2014 pour “les enfants qui ne naitront pas”, “pour Simone Veil”, pour “votre intolérance”. L’élu du Vaucluse a fait toute une tirade contre l’avortement: “Ces nombreux attentats contre le bon sens”, alors que l’Assemblée nationale s’apprêtait à réaffirmer le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe.

Je veux demander pardon.
Je veux demander pardon puisqu’une lourde responsabilité incombe forcément aux défenseurs de la vie quand une telle négation du principe le plus fondamental de la loi naturelle est présentée à la représentation nationale.

Pardon devant l’ensemble des enfants qui ne naîtront pas, 225 000 par an en France, qui disparaissent devant la grande coalition du prêt à penser et de la culture de mort. Pardon pour toutes ces mères que nous n’aurons pas su protéger des élans morbides qui ont tenu lieu de féminisme depuis des décennies.

Pardon aussi à l’ensemble des pays européens, et notamment à l’Espagne, à qui certains ici voudraient imposer la marchandisation des parcours de vie des femmes et la négation de l’animation du fœtus comme seul horizon de la politique.

Pardon pour tous ceux qui se réveillent blessés de ces nombreux attentats contre le bon sens et se souviennent qu’aucun totalitarisme n’a fait l’impasse de l’eugénisme.

Pardon également pour toutes ces femmes à qui personne ne propose jamais de possibilités alternatives à l’avortement puisque l’Etat comme les médias ont fait le choix de l’incitation à la suppression de la vie à naitre.

Pardon à toutes ces associations qui œuvrent aux côtés des handicapés et notamment aux enfants victimes de maladie héréditaires. En forçant ainsi le passage d’un avortement érigé en principe organisateur de notre pays vous brisez leur œuvre.

Je veux demander pardon, puisqu’un représentant de la Nation ne peut que souffrir quand le CSA refuse la diffusion de vidéos défendant les enfants trisomiques pour favoriser une culture de l’éradication de la différence et de la faiblesse. Une société qui érige de tels principes ne peut pas se plaindre des divers maux qui la traversent : réification de l’homme, hédonisme autodestructeur, victoire des puissants sur les innocents.

Je veux demander pardon à nos aïeux pour un pays qui laisse des délinquantes ukrainiennes, les Femen, mimer un avortement dans une Eglise sans qu’aucune sanction lourde ne soit prise.

Je veux demander pardon pour Simone Veil qui imposa un cas d’extrême limite en dépénalisant l’avortement alors que vous enlevâtes la condition de détresse pour le recours à l’interruption volontaire de grossesse.

Je veux demander pardon à toutes ces femmes à qui vous vendîtes le droit à disposer de leurs corps pour en aboutir à la généralisation programmée de la GPA, c’est-à-dire au retour à la plus pure barbarie du marchandage du corps de la femme.

Je veux demander pardon pour cette atteinte sans nom à la liberté qu’est devenu le délit d’entrave qui empêche les praticiens d’affirmer en conscience ce qui les pousse à refuser de faire de l’avortement un moyen de contraception.

Je veux demander pardon pour ces femmes traumatisées par des recours nombreux à l’avortement qu’on leur avait vendu comme anodin.

Je veux demander pardon pour toutes ces vocations perdues dans la médecine, abasourdies qu’elles furent de cette négation des éléments les plus fondamentaux du serment d’Hippocrate.

Pour tout cela, je demande pardon.
(s’adressant aux députés présents dans l’hémicycle)
Et je demande pardon pour votre intolérance.

Jacques Bompard

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Philippe de Kergorlay, prêtre

  “Mesdames et messieurs les élus,

Voilà 35 ans que j’accompagne des femmes en détresse : hébergement, suivi juridique et social, soutien moral et spirituel.

J’aurais souhaité de votre part une loi protégeant les femmes  vulnérables contraintes à l’avortement, soit par violence physique, soit par harcèlement moral, soit par emprise psychique. Et leur nombre va croissant. La problématique sociale est tout autre que dans les années 60, et les aiguilles à tricoter ne sont plus un problème majeur. Aujourd’hui, on assiste à une forte hausse de l’IVG et un écroulement de la natalité. Promouvoir l’un et négliger l’autre, c’est se tromper d’époque. Aujourd’hui, il y a des problèmes plus graves qui sont mal traités : les scandales de l’Aide Sociale à l’enfance, la lutte contre l’inceste, l’effondrement des Urgences, le naufrage de la psychiatrie. On se donne bonne conscience en ressuscitant des luttes passées.

Des femmes et des enfants en difficulté, j’en ai accompagné des centaines, peut-être des milliers. Une partie de mon ministère est de recueillir des femmes enceintes que l’Etat ne sait plus ou ne veut pas protéger. Elles n’ont pas les honneurs de la Constitution !

Quelques cas d’avortements imposés fréquemment rencontrés :

– des jeunes filles forcées par leur famille : : « pas d’enfant hors mariage ; avorte ou dégage. », « Passe ton bac d’abord. Tu ne peux pas être mère »

– des femmes contraintes par des compagnons, souvent violents, qui veulent coucher avec elles mais pas s’encombrer d’un gosse.

– des femmes sans papiers, exploitées par un réseau de drogue ou de prostitution, qui ne veulent pas que leurs esclaves soient occupées par la présence d’un enfant avant ou après naissance.

– Enfin, à mon regret, des pressions exercées par des personnels hospitaliers ou sociaux sur des femmes en situation précaire.

L’expérience des Tribunaux m’a révélé que si les violences directes sur les femmes retenaient souvent l’attention des juges, l’avortement forcé ne comptait pas pour eux. Parler de consentement parce que l’avortement serait un droit est une sinistre farce.

Sacraliser l’avortement en l’insérant dans la Constitution sans garde-fous contre les contraintes, c’est méconnaître la détresse des femmes et se faire complice de ceux qui les harcèlent. Sur le terrain, je m’intéresse plus aux femmes comme personnes qu’à un soi-disant « droit » qui cautionne les agressions qu’elles subissent.

Et puis, comment peut-on encore parler sérieusement de valeurs républicaines quand tous les êtres humains ne sont plus égaux devant le droit à la vie ? Certains sont éliminés, d’autres sélectionnés selon le bon plaisir des adultes. La science nous indique aujourd’hui qu’il y a une continuité totale avant et après la naissance de l’enfant, et donc, comme le disait la loi Veil dans son prologue, toute vie humaine doit être respectée dès sa conception. Cette loi de 1975 visait à médicaliser un acte qui restait répréhensible pour éviter des complications sanitaires et diminuer à terme le nombre d’avortements. Rien à voir avec une inscription d’un soi-disant droit dans la Constitution. Ceux qui voteraient une telle mesure devraient décider de faire sortir Mme Veil du Panthéon.

Enfin, vous savez que cette sacralisation de l’avortement heurte de plein fouet la plupart des traditions religieuses. C’est bien leur faire signe qu’elles n’ont plus leur place dans l’actuelle République. Qu’ils s’y résignent ou non, beaucoup de croyants ont bien compris qu’ils étaient des citoyens de second rang. Voilà qui fragmente un peu plus la société française. Les lois qui sont envisagées sont marquées par une pulsion de mort et de rejet, qu’il s’agisse des enfants avant la naissance, des personnes en fin de vie ou des étrangers, en attendant que ce soit le tour des handicapés mentaux ou des dépressifs. Il y a des regards qui excluent, tuent et désespèrent. Tel semble être le regard de l’actuelle « République » sur les plus faibles.

Quels que soient les sarcasmes ou le mépris que nous subissons, pour nous catholiques, tout être humain est créé « à l’image de Dieu » et suppose un respect inconditionnel. Le Dieu de Jésus Christ s’est identifié au plus vulnérable par la Croix, supplice de mort et de honte infligé par les gouvernants à ceux qu’ils considèrent comme «animaux humains ».

Si la Constitution est altérée comme on veut le faire, nous ne partageons plus la même idée de l’égalité, de la liberté et de la fraternité. Et les valeurs républicaines seront un mensonge et une hypocrisie, inconciliables avec les valeurs de la France.

Philippe de Kergorlay, prêtre catholique depuis 40 ans
Ancien aumônier de prison, de psychiatrie, d’hôpital et de lycée,
Ancien curé de banlieue, responsable d’association au service des femmes en précarité,
aujourd’hui en charge de réfugiés en Turquie et en Grèce.”

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   Le sens des scènes de liesse après l’entrée
de la liberté de l’« IVG » dans la Constitution

Jeanne Smits, journaliste

Une « standing ovation » a accueilli dans l’hémicycle géant du château de Versailles les résultats du vote des sénateurs et des députés en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution de la Ve République. Sur la place du Trocadéro, ce ne furent que hurlements de joie, cris, larmes, danses au rythme d’ABBA, pendant que les féministes pleuraient d’émotion et saluaient 

l’aboutissement de cinquante ans de « combat » depuis l’adoption de la loi Veil en décembre 1974. D’abord, le premier ministre Gabriel Attal l’a fait applaudir debout pendant près d’une minute par l’ensemble des parlementaires. A l’heure des résultats de vote : 780 votes « pour », seulement 72 contre et 50 abstentions, les illuminations de la Tour Eiffel ont commencé à scintiller et un panneau lumineux s’est affiché pour laisser défiler des messages en plusieurs langues : #MonCorpsMonChoix, #IVGConstitution. L’heure était à la liesse collective autour de cette « sacralisation » du permis de tuer, et le mot « historique » était sur toutes les lèvres en cette soirée en vérité hystérique. Comme un sabbat de sorcières ou une danse païenne rituelle célébrant le sacrifice humain…

Ces démonstrations d’euphorie n’ont pas de sens eu égard à l’objet de ce qui a été si largement approuvé : la « liberté garantie » de pouvoir subir une intervention médicale mettant fin à la vie portée par une femme – à la vie d’un des êtres qu’elle aurait le plus chéris au monde s’il avait pu voir le jour. On n’acclame pas en vociférant le droit, fût-il constitutionnel, de subir une extraction de molaire ou une ablation d’amygdale. Tout cela ne se comprend que si l’embryon est un être à part, un gêneur qu’on écarte parce qu’il vous met devant une responsabilité et un devoir rejetés, une manifestation de la bonté de l’existence et de la générosité de Dieu qui donne la vie, et la donne en abondance.

Journée hystérique, pas historique : la liesse des sectateurs de l’IVG

Ces cris de satisfaction étaient ceux d’une caste qui a pris le pouvoir dans les domaines politique et médiatique et entraîné avec elle une grande partie du peuple : cris de haine et d’orgueil rejetant avec superbe la loi de Dieu et le respect de la vie qu’Il donne, ricanement démoniaque dans le sillage de celui qui nous promet d’être « comme des dieux », et qui n’est que meurtre et mensonge. L’assassinat des tout-petits est à sa gloire, son mensonge est de dire que ces innocents ne sont rien, alors que créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ils sont appelés à la Rédemption et à la vie sans fin auprès de la Trinité bienheureuse.

Tuer l’autre, mais encore plus tuer son père, sa mère, son enfant, sont des crimes qui crient vengeance au Ciel. « La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! », dit Dieu à Caïn dans la Genèse. Aujourd’hui la France, ou plutôt ceux qui ont pris en otage la fille aînée de l’Eglise, ne se glorifient pas seulement d’avoir rendu ce crime légal, définitivement légal, pensent-ils, parce que la « liberté garantie » de détruire le tout petit dans le sein de sa mère est enchâssée dans la Constitution. Ils se glorifient bien plus d’en avoir fait un marqueur, un élément de la carte d’identité de la République française, un élément de reconnaissance de ce qu’elle est et veut être. Oui, cela renvoie à l’image ricanante de Satan, inscrite désormais dans nos lois fondamentales. Beaucoup soulignent que la mesure est purement symbolique parce que le « droit à l’IVG » n’est point menacé, et c’est vrai, hélas, à l’heure qu’il est, mais justement, c’est le symbole qui importe, c’est lui qui était recherché, lui devant lequel se sont prosternés l’immense majorité des élus de la nation, tandis que les rares opposants n’ont pas osé dire cette vérité : l’avortement tue. C’est un homicide désormais exalté par la loi.

La liberté de l’IVG dans la Constitution, c’est la négation de toute justice
Si le crime crie vengeance au Ciel, combien plus le fait de narguer Dieu, de cracher sur sa Loi, d’en inscrire une autre, solennellement, non comme un échec mais comme une victoire, sur des tables de marbre dressées sur les ruines du Décalogue, n’appelle-t-il pas le châtiment divin ? Pauvre France… Seuls la prière et le jeûne peuvent venir à bout de tels démons. Mais ils le peuvent. L’espérance n’est pas morte.

Quel sera ce châtiment, mérité, purificateur ? Est-il encore possible d’en abréger les jours ? La Sainte Vierge de Fatima a averti que seule la consécration de la Russie, qui allait répandre ses erreurs à travers le monde (et le mépris institutionnel de la vie naissante en est une, une première fois « sacralisée » par l’une des premières lois adoptées dès la Révolution bolchevique), à son Cœur Immaculé, donnerait au monde la conversion de la Russie et un certain temps de paix, mais que plusieurs nations seraient « anéanties ». Nous ne savons comment. Mais une nation qui tue ses propres enfants se suicide de la manière la plus radicale. Et s’anéantit, peu à peu, elle-même. La France est entrée le 4 mars dans un régime où cet auto-anéantissement est solennellement proclamé.

Et pour ceux qui n’auraient pas encore compris qu’il s’agit d’une démarche quasi religieuse de rejet du vrai Dieu, Emmanuel Macron a annoncé dès le vote acquis : « Fierté française, message universel. Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public. Rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes. » Pour la première fois de l’histoire donc, le public pourra accéder place Vendôme où le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti scellera solennellement à la face des sectateurs de la mort la nouvelle rédaction de la Constitution. C’est un rituel, un geste sacré mais qui aura pour objet la négation idolâtre des droits de Dieu.

A la manifestation qui a eu lieu lundi après-midi à Versailles à proximité du château, à l’appel de la Marche pour la vie, des centaines de personnes se sont succédé entre 15 heures et 19 heures pendant que les parlementaires discutaient avant de voter la loi de la honte. Beaucoup d’orateurs ont souligné que désormais l’objection de conscience des médecins est en danger : le Planning familial, plusieurs élus tels l’Insoumise Mathilde Panot qui porta le projet de constitutionnalisation avant qu’Emmanuel Macron ne s’en empare, ou Manuel Bompard, lui aussi LFI, qui a déclaré ce mardi matin être favorable à la « suppression de la double clause de conscience » qui protège le droit des médecins de ne pas pratiquer l’avortement.

La liberté du recours de l’IVG constitutionnalisé annonce de plus âpres combats contre la vie
Cela est bel et bien dans la logique de la révision constitutionnelle, et les choses n’ont aucune raison de s’arrêter là, car comment tolérer quelque discours que ce soit qui conteste ou contredit une liberté constitutionnellement garantie ? « Liberté, que de crimes commis en ton nom ! » La transgression du 4 mars n’est pas nouvelle, elle en est le plus récent déploiement, le plus meurtrier et le plus sanguinaire de tous à ce jour.

Pendant que la manifestation de la Marche pour la vie se tenait place Hoche à Versailles, à une centaine de mètres de là, face aux défenseurs de la vie, l’église Notre-Dame, paroisse des rois de France, avait largement ouvert ses portes, laissant voir, rayonnant, le Saint-Sacrement exposé devant lesquels des gens de tous âges sont venus adorer le seul Maître de la vie et supplier sa miséricorde. Le glas a sonné ; lors du bref Salut célébré à la fin de l’adoration le curé de la paroisse a récité la prière de Benoît XVI pour la vie naissante et entonné le chant Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive…

Seul ce règne peut aujourd’hui mettre fin, en effet, à l’horrible inversion dans laquelle la France est plongée, puisque le courage des hommes n’y suffit pas, le courage et la lucidité des hommes et des femmes de pouvoir a trop manqué, hélas depuis des décennies. L’heure est à la prière des humbles.

Jeanne Smits

transcription de la vidéo 2 :

(Rosa): Comment on a pu me vendre un tel acte, en me disant : “C’est juste un oeuf, c’est rien ! Que tu vas être soulagée, c’est rien ! C’est comme les règles, c’est rien”.

– Rosa a eu recours à l’IVG en 2023. Elle souffre aujourd’hui d’un trouble post-traumatique.

(Rosa): Le 30 août 2023, j’ai appris que j’étais enceinte. J’étais heureuse, mais j’avais plein de doutes, plein de peurs. J’ai commencé à chercher sur Internet. Je suis tombée bien évidemment sur le site du ministère de la Santé. Je me suis fiée à cette source, qui doit avoir des informations fiables et impartiales. J’ai lu que l’IVG permet de soulager. J’ai lu que ce n’est pas très douloureux parce qu’en fait c’est comme les règles. J’ai lu qu’on expulsait juste un oeuf. La suite fut un cauchemar. Cet avortement médicamenteux, qui est supposé être comme des règles, était l’un des pires moments de mon existence. Le vendredi 8 septembre, j’ai pris la première pilule, qui bloque le développement de la grossesse. Quand je l’ai prise, j’avais déjà un sentiment de regret, mais on m’avait dit que ce n’était pas possible de revenir en arrière. J’ai pris le deuxième cachet le dimanche matin. J’ai commencé à vomir, à saigner. La douleur n’est pas du tout comparable aux règles, c’est comme si on m’arrachait l’utérus. Au niveau des saignements, la couleur n’avait rien à voir avec les règles : C’était une couleur foncée, c’était de gros caillots de sang, c’était le placenta, la poche où le bébé, la poche où le bébé dont le bébé se nourrissait. Comment peut-on comparer quelque chose aux règles alors que pendant les règles, on expulse pas un placenta ? Et là, le pire moment, je m’attendais à voir un oeuf, comme le décrit le site du gouvernement. C’était pas un oeuf, c’était un bébé minuscule, avec des petits yeux qui commençaient à se former. Un visage, avec une poitrine qui se formait. Le pire moment de toute mon existence, c’est quand j’ai pris cet embryon et que je l’ai jeté dans les toilettes. Ça. Ça m’a causé des cauchemars par la suite, de voir mon bébé allongé sur la cuvette. Après cet acte, la première chose que j’ai senti, c’était la morosité, la tristesse. Je pensais que j’allais juste continuer ma vie, que j’allais être soulagée, ce n’était pas du tout le cas. Pendant trois semaines, je n’ai pas dormi. J’ai perdu dix kilos en un mois. J’ai fait deux tentatives de suicide. Le psychiatre m’a diagnostiqué un stress post-traumatique, mais aussi une dépression sévère anxieuse pour laquelle j’ai fait un séjour en hôpital psychiatrique. Je n’ai jamais fait ça de toute ma vie. Tout ca, c’est nouveau pour moi. D’un point de vue médical, je suis à dose maximale d’antidépresseurs. Je prends toujours des anxiolytiques, et des somnifères. Il m’a dit clairement : que c’est l’IVG qui m’a fait ça. Ma psychologue m’a dit : “Ce qui te faut aujourd’hui, c’est qu’on fasse un travail de deuil de ce bébé”. Je travaille avec une spécialiste des émotions où je dois imaginer mon bébé, où je dois l’embrasser, où je dois lui dire pardon et où je dois le laisser partir. Parce qu’au final, c’est ça. Au final, c’est le laisser partir, mais moi, je ne peux pas le laisser partir, parce que je l’ai vu, et parce que je l’ai jeté alors que je pensais que ça allait être juste un oeuf. Je ne comprends pas pourquoi l’État veut que les femmes avortent, alors que ça nous fait mal, pourquoi veut-il ça ? Au lieu de nous protéger et de protéger ses citoyens, il veut qu’on commette cet acte-là, un acte de destruction. Au vu des conséquences que j’ai subies suite à cet avortement, c’est-à-dire : douleurs physiques atroces, dépression sévère anxieuse, séjours à l’hôpital psychiatrique alors que je n’avais jamais connu ça de toute ma vie, perte d’emploi… Je voudrais porter plainte contre le gouvernement pour m’avoir menti et pour ne pas m’avoir fourni assez d’informations fiables sur les conséquences de l’IVG et sur son déroulement.