Annonce de l’islam dans l’Évangile : 0’22”
Nous avons le même Dieu : 3′
Pourquoi chrétiens et musulmans n’ont pas le même Dieu ? : 4’20
L’essentiel doctrinal de l’islam : 5’33
Le péché des chrétiens : 5’50
Démonstration de l’existence et de l’unicité de Dieu : 6’15
Stratégie et définition de l’islam : 8’32
Le but de l’islam : 13’02
Trois monothéismes ? : 14’04
Bref exposé sur la Sainte Trinité : 15″50
Quel fondement pour le dialogue interreligieux ? 16’28
Islam et dialogue interreligieux : 17’05
Islam et New-Age : 17’50
Abraham, père de tous les hommes ? : 21’26
La descendance d’Ismaël : 23’42
Effacement de la révélation chrétienne au profit de l’islam via la religion primordiale : 25’23
Effacement de la révélation chrétienne au profit de l’islam via le progrès de la Révélation : 26’50
L’islam supplanterait le christianisme comme celui-ci aurait supplanté le judaïsme : 28’10
L’œuvre de Jésus : 32’20
Qui peut venir APRÈS le Christ, sinon l’Antichrist ? 33’51
La Messe ou la raison de la venue du Messie : 34’55
Nostra Aetate n°3 : 38’06’
Amalgame musulman/islam : 43’06
Est-ce que la division des chrétiens ne procède pas en réalité de manipulations politiques étrangères aux uns et aux autres ? 45’45
Quel est le but du dialogue interreligieux du côté de l’Église ? 48’15
Qui sauve, Dieu ou les chrétiens ? 49’08
Quel salut pour les non-chrétiens ? 52.40

(L’islam se présente comme ayant “le même Dieu”, comme étant “la suite historique du christianisme”, comme apportant “la religion” : quel regard chrétien sur ces affirmations ?)
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 « Cf. La parabole de l’ivraie dans le champ (Mt 13.23-43).
« Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs aussi se déguisent en apôtres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. (2 Co 11.13-15) »
Combien de jeunes Occidentaux, vaguement chrétiens, se convertissant à l’islam, avouent ne pas avoir vu de difficulté à le faire au regard de la foi chrétienne qu’ils avaient reçue : un seul Dieu (« Allah est notre Seigneur et le vôtre. (Coran 2.139) », la référence à la Révélation hébréo-chrétienne (« Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons.(Coran 29.46) »), avec des personnages portant les mêmes noms (Abraham, Marie Mère de Jésus, Moïse, etc.), et l’islam venant après le christianisme, quoi de plus normal, de plus désirable même, qu’une dernière mise à jour ? « Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, alors nous avons tous le même. Après tout, nos différences ne peuvent être que secondaires à côté de l’essentiel, qui est de reconnaître l’existence et l’unicité de Dieu (Cf. Coran 14.52) ». Voilà le discours que l’on retrouve même dans la bouche de certains chrétiens.
Or, ce propos est typiquement musulman en ce qu’il réduit la Révélation divine à la seule affirmation de l’existence et de l’unicité de Dieu. « Dis: ‹Allah est témoin entre moi et vous que ce Coran m’a été révélé pour que je vous avertisse qu’il n’y a pas d’autres divinités qu’Allah. (…) Il n’y a qu’une Divinité Unique, et moi, je désavoue ce que vous Lui associez. (Coran 6.19 ; 2.163 ;16.22) » Comment ne pas entendre saint Jacques disant : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi… et ils tremblent ! (Jc 2.19) » Et en effet, nul besoin d’une révélation divine pour comprendre que Dieu existe et qu’Il est unique : la raison humaine y suffit (Rm 1.18-20) ! [Preuves de l’existence de Dieu] Autrement dit, pour saint Jacques, il ne suffit pas d’être musulman pour être sauvé, mais être musulman revient à se trouver dans la situation des démons ! Les chrétiens, depuis 2000 ans, commencent leur Credo en disant « Je crois en un seul Dieu », tout comme les juifs. Dès lors, si l’islam, se faisant gloire d’enfoncer une porte ouverte, n’a pas autre chose à proclamer que ce que juifs et chrétiens, et d’autres avec eux, savaient déjà, est-il autre chose qu’une imposture de l’Antichrist ? Saint Jean, six siècles avant la venue de l’islam en donne la définition en donnant celle de l’Antichrist : « Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l’antéchrist, qui nie le Père et le Fils. ( 1 Jn 2.22) » / « Dis: ‹Il est Allah, Unique. (…) Il n’a jamais engendré, et n’a pas été engendré non plus.. (Coran 112.1-4) »

En fait, le but de l’islam est de prendre appui sur cette prétendue défense de l’unicité divine ― qui n’est pourtant remise en cause par personne !―, pour détruire la foi chrétienne : « Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah (…) Croyez donc en Allah (…) Et ne dites pas ‹Trois›. Cessez! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. (4.171) » Pour l’islam, professer l’unicité divine, ce n’est pas tant affirmer l’unicité de l’essence divine qu’écarter formellement la notion de Trinité et donc celle de personne divine, et donc l’incarnation, et donc la Rédemption. L’opposé du monothéisme musulman est désigné par le mot arabe shirk, désignant le seul péché irrémissible qui consiste à donner des associés à Dieu, y compris l’idée même d’incarnation de Dieu (Coran 2.116 ; 3.64 ; 4.48,116,171 ; 5.17,73,75,116 ; 6.20-24,101 ; 9.30,31 ; 19.35 ; 31.13 ; 112.3…). Les chrétiens sont appelés moushrikoûn, associateurs, ou encore polythéistes (Coran 43.81). Le péché des chrétiens est pire même que l’idolâtrie, puisque Allah pardonne celui-ci (Coran 2.51), mais ne pardonne pas celui-là (Coran 4.48,116 ; 9.113 ; 3.90). « Allah ne pardonne pas qu’on lui associe [d’autres dieux] (Coran 4.48 ; 8,116 ; 9.113 ; 3.90) ». C’est pourquoi Allah châtie les chrétiens (Coran 33.73), qui ne sont qu’impureté (Coran 9.28) , les plus viles des bêtes (Coran 8.55) et les voue tous au feu de l’Enfer (Coran 5.72 ; 9.17 ; 48.6 ;98.6). Parce que l’associationnisme qui caractériserait la foi chrétienne (cf. Coran 3.64 ; 4.48,116,171 ; 5.73,116 ; 6.20-24,101 ; 9.31 ; 112.3…) est pire que le meurtre, et que la sanction du meurtre est la peine de mort, les chrétiens méritent donc plus que quiconque la mort (Coran 2.191 ; 9.30). C’est la raison pour laquelle Allah châtie les chrétiens (Coran 33.73) et que les musulmans doivent les tuer sans relâche (Coran 3.152). Voilà pourquoi le très médiatique anthropologue Malek Chebel n’avait pas honte d’écrire à propos de la Trinité : « Le Coran invite fermement à ne point y recourir, le trithéisme étant un associationnisme de fait. (Dictionnaire des symboles musulmans, Albin Michel, 2005, p.425) » Après deux mille ans pendant lesquels les chrétiens n’ont pas cessé de professer leur Credo commençant par : « Je crois en un seul Dieu (Mc 12.32) », et avec le niveau d’étude qui était le sien, comment cet auteur peut-il affirmer, sans mauvaise foi, que le christianisme est un trithéisme ? Ou comment être musulman sans condamner le christianisme, même à tort ?

Croire que le dogme de la Trinité se rajouterait à celui de l’Unicité divine est un rejet pur et simple de la Révélation que Dieu nous a faite de Lui-même. Car le dogme de la Trinité ne se rajoute pas à celui de l’unicité divine, mais en exprime l’essence ! En effet, la trinité des personnes, et chacune d’Elles en particulier, sont l’Essence divine elle-même. La foi en la Trinité n’altère pas la reconnaissance de l’unité divine, comme veulent le croire islam et judaïsme pour se justifier de la refuser, mais en manifeste l’inconcevable profondeur et richesse de Sa vie, qui est communion de personnes. « En Dieu, chaque personne est en chaque personne, et toutes en chacune, et chacune en toutes, et toutes en toutes, et toutes ne sont qu’un seul et même être. (Saint Augustin, De Trinitate) » Mystère de Dieu qui est Amour (1 Jn 4.8,16). Pourquoi l’unicité serait-elle solitude, et non pas plénitude ?
Comme je l’ai rappelé, savoir que Dieu existe est une vérité accessible à la raison naturelle, qui ne nécessite absolument aucune révélation surnaturelle, par contre, connaître qui est Dieu, et Le connaître comme Il Se connaît Lui-même, cela est autre chose, et n’est possible qu’à l’écoute de Sa parole. (« L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. (Lc 6.45) ») Si Dieu a parlé, c’est justement pour Se faire connaître. Mais chrétiens et musulmans ne se réfèrent pas à la même Parole de Dieu. Ils ne connaissent donc pas le même Dieu …

Néanmoins, pour se donner une légitimité, l’islam a réussi à faire croire à sa parenté avec le judaïsme et le christianisme en faisant croire qu’ils appartiendraient à la même Révélation hébréo-chrétienne, auraient en commun d’être monothéistes, que croire en un seul Dieu serait l’essentiel, ce en quoi consisterait la vraie religion. Cette conception est très prisée par le dialogue inter-religieux, cherchant un lieu commun permettant à toutes les religions de se reconnaître et de communiquer, le plus dénominateur commun étant le plus universel s’avère aussi finalement être l’élément le plus fondamental, celui qui transcendant toutes les confessions de foi donne accès à la substance même de la religion. Cette façon de voir est portée par le mouvement aujourd’hui très puissant qui informe toute la post-modernité, significativement appelé « Nouvel Âge » (New Age). Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous recommande la lecture du document « Jésus Christ, le Porteur d’eau vive », publié par Conseil Pontifical pour la Culture en 2003, qui présente ce mouvement en comparaison avec la foi chrétienne. C’est vraiment très instructif et passionnant. Le Nouvel Age, qui prétend apporter la paix à l’humanité par la réunification de toutes les religions en une seule, la religion primordiale, consonne très bien avec l’islam qui se prétend l’unique et vraie religion donnée à l’aube de l’humanité (Coran 30.30) … L’un et l’autre, à la différence du Christianisme, nient l’histoire. C’est ainsi qu’Islam et Nouvel Age voient la vérité chrétienne enfouie dans le Coran, tandis que l’islam serait la dernière mise à jour du christianisme. Ce mythe n’a cessé de montrer son nez au long de l’histoire. On le voit par exemple apparaître avec le cardinal Nicolas de Cues (1401-1464), qui promouvait lui-aussi en son temps l’unification des religions en une seule, et pour cela proposait « d’entrer dans les ténèbres que sont l’admission des contraires » par l’adoption du « principe de la coïncidence des opposés » … ou comment dire tout et son contraire en même temps ! Selon cette chimère, derrière la variété des rites, des pratiques, et même des doctrines, toutes les religions s’enracinent dans la seule et vraie religion, qui ne s’identifie évidemment pas avec le catholicisme. Que dire de la Déclaration sur la fraternité humaine selon laquelle Dieu voudrait la pluralité des religions, signée à Abou Dhabi par le Pape François en février 2019 ? Mais si Dieu veut la pluralité des religions, pourquoi évangéliser ? Pourquoi vouloir faire de toutes les nations des disciples par le baptême, si Dieu veut qu’ils ne soient pas catholiques ?

Plus récemment, en Irak, François déclarait : « juifs, chrétiens et musulmans, avec nos frères et sœurs d’autres religions, nous honorons notre père Abraham ». Or, Jésus a affirmé être la seule vraie descendance d’Abraham (Jn 8.56), en sorte que seuls ceux qui sont unis au Christ sont avec Lui la seule descendance d’Abraham. Je vous rappelle ce passage d’Évangile —jamais cité, bien sûr ! où Jésus dit cela : « Je dis ce que j’ai vu chez mon Père ; et vous, vous faites ce que vous avez entendu auprès de votre père. Les Juifs lui répondirent : Notre père, c’est Abraham. Jésus leur dit : Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. Or vous cherchez à Me tuer, Moi qui vous ai dit la vérité que J’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants illégitimes ; nous avons un seul Père, Dieu. Jésus leur dit : Si Dieu était votre Père, vous M’aimeriez, car c’est de Dieu que Je viens (…) Pourquoi ne comprenez-vous pas Mon langage ? C’est que vous (…) avez pour père le diable … (Jn 8.38-45 ; Lc 3.8) » Jésus dit clairement que ceux qui ne veulent pas croire en Sa divinité ne sont ni fils de Dieu ni fils d’Abraham … Non, chrétiens, « juifs, musulmans, et nos frères et sœurs d’autres religions » n’ont pas de parenté commune en Abraham. Alors que le musulman revendique la filiation charnelle d’Abraham, par Ismaël, pourtant figure du péché puisqu’issu du seul commerce charnel, et qui plus en dehors du mariage, filiation charnelle revendiquée aussi par le judaïsme (Ga 4.21-31 ; Jn 1.13 ; 8.39), le chrétien, lui, revendique la filiation spirituelle d’Abraham, issue de sa foi et figurée par la conception miraculeuse d’Isaac. Il y a donc entre musulmans, juifs et chrétiens, l’opposition irréductible qui existe entre le péché et la grâce, opposition figurée par les conceptions différentes d’Ismaël et d’Isaac (Ep 4.22-24 ; Ga 5.17 ; Col 3.9-10). Laisser entendre que nous partagerions avec les juifs et les musulmans un même monothéisme, une même filiation en Abraham, revient à rejeter la foi chrétienne pour épouser la foi musulmane.

L’amalgame entre le Dieu chrétien et Allah se retrouve évidemment au niveau de leurs révélations : « Dites: ‹Nous croyons en Allah [Quel Allah ?] et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus (…) nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis›. (…) ‹Nous suivons la religion d’Allah! Et qui est meilleur qu’Allah en Sa religion? C’est Lui que nous adorons›. (…) Ou bien direz-vous qu’Abraham, Ismaël, Isaac et Jacob et les tribus étaient Juifs ou Chrétiens ? Êtes-vous plus savants qu’Allah?›[culpabilisation, manipulation] (2.136-140) » C’est ainsi qu’après s’être converti au christianisme, Mahomet Ahmed Higazi ayant demandé à l’Administration égyptienne que soit enregistré son changement de religion —laquelle doit figurer sur sa carte d’identité —, la Haute Cour administrative d’Égypte a rejeté (le 29 janvier 2008) sa demande au motif (tenez-vous bien) que : « les religions monothéistes ayant été envoyées par Dieu selon un ordre chronologique, le fait de revenir de la religion la plus récente à une plus ancienne n’a pas de sens. »

L’idée est donc que l’islam supplante le christianisme, comme celui-ci l’aurait fait du judaïsme (Coran 2.89,91,101 ; 3.3,65,81 ; 4.47 ; 5.48 ; 42.13). Or, au temps de Jésus de Nazareth, Israël attendait, promis par les Saintes Écritures, le Messie (Gn 3.15 ; 49.10 ; Dt 18.15 ; 2 S 7.1, 8_17 ; Ps 20.7 ; Is 7.14 ; 49.6-7 ; Mi 4.14 ; 5.1-4 ; Os 2.20), par qui les promesses de Dieu s’accompliraient, et la Nouvelle et Éternelle Alliance serait scellée dans Son Sang au bénéfice de tous les peuples (Is 55.3 ; 61.8 ; Jr 31.31-33 ; 32.40 ; Ba 2.35 ; Ez 11.19 ; 16.60 ; 34.25 ; 36.25-27 ; 37.26 ; Os 2.20). A la différence d’Israël qui, dans la personne de ses chefs L’a rejeté, les chrétiens ont accueilli le Messie en Jésus de Nazareth. Ils n’attendaient donc personne lorsque vint Mahomet, sinon le Retour de Jésus glorieux … C’est pourquoi, en dépit de ce que les musulmans imaginent, la situation des chrétiens vis-à-vis des musulmans n’est pas analogue à celle des Juifs vis-à-vis des chrétiens.
Les musulmans ont beau s’appuyer sur le fait que l’islam est historiquement survenu après le christianisme pour penser qu’il lui serait nécessairement supérieur, qu’ils ne peuvent éviter ces contradictions qui discréditent leur propos, à savoir :

a) Tout ce qui est chronologiquement postérieur n’est pas nécessairement supérieur ou meilleur. La preuve en est que la décadence, la déchéance, la perversion, la pourriture, viennent nécessairement après une période de perfection qu’elles corrompent.
b) Se légitimant du fait de venir après le christianisme, l’islam renie cependant aussitôt ce progrès pour revenir sous la loi judaïque (Rm 3-13 ; Ga 4).
c) Pendant six siècles le christianisme a très bien vécu sans l’islam… preuve qu’il n’a pas besoin de l’islam pour exister. Par contre l’islam ne peut pas exister sans le christianisme, puisque sa raison d’être est précisément de délivrer le monde de la foi chrétienne (Coran 2.193). Le mensonge ne peut jamais venir qu’après la vérité.
d) Les prophètes ont eu pour mission d’annoncer la venue du Sauveur (Mt 13.16-17). Après Sa venue, quel serait le sens de la venue d’un nouveau prophète ?
e) Si Mahomet est un prophète comme un autre (Coran 2.136 ; 3.144), on ne voit pas pourquoi la liste des prophètes devrait s’arrêter avec lui…
f) Mais en le prétendant, l’islam s’approprie le rôle du Christ, et dévoile ainsi sa nature d’Antichrist. Suffit-il de se mettre à la remorque du dernier prophète autoproclamé pour faire la volonté de Dieu ? Pourquoi ne pas plutôt suivre Mirza Husayn Ali, qui fonda la religion bahaïe en 1863, ou Mirza Ghulan Ahmed, qui fonda l’ahmadisme en 1889, ou bien quelqu’un d’autre plus récent encore qui ne manquera pas lui aussi d’assurer être envoyé par Dieu ?

Seule une vision superficielle, anhistorique, idéologique, peut faire croire que toutes les religions se valent. Le Christ est venu accomplir la promesse portée par les prophètes d’Israël de la venue du Messie, le Sauveur, ouvrant l’Alliance scellée entre Dieu et Abraham, puis avec le peuple hébreu, à l’ensemble de l’humanité (Mt 13.16-17), expiant par Sa mort nos péchés et par Sa résurrection nous ouvrant les portes de la vie éternelle. Qu’est-ce que l’islam pourrait apporter de plus ? Si « l’économie chrétienne, du fait qu’elle est l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera jamais [en sorte qu’] il n’y a plus à attendre de nouvelle révélation officielle avant l’apparition en Gloire de Notre Seigneur Jésus-Christ (Concile Vatican II, Dei Verbum, n°4) », un chrétien peut-il affirmer que « Dieu […] sanctifie par la voie de l’islam (Christian de Chergé, L’Invincible espérance, Paris, Bayard/Centurion, 1997, p.187) » ?

La confusion du semblable — sujet de mon intervention —, est à son comble lorsque elle est enseignée même en notre Église. Les musulmans savent alors s’en servir pour se conforter dans leur égarement et tenter de disqualifier les évangélistes catholiques … C’est ce que fit récemment Marwan Muhammad, l’ex-porte-parole du Collectif Contre l’islamophobie en France, qui m’a opposé les textes du concile Vatican II, tel celui-ci : « Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique [Non le même Dieu unique], miséricordieux, juge des hommes au dernier jour. (Concile Vatican II, Lumen Gentium, 16) » Je lui ai alors montré que :

a) Ce texte ne parle pas de l’islam, mais des musulmans — Nuance !
b) Que le dessein de salut enveloppe aussi les musulmans ne dit rien d’autre que Dieu voulant le salut de tous les hommes, veut aussi celui des musulmans. Ce qui implique nécessairement leur conversion au christianisme (Jn 3.5 ; Mc 16.16) ;
c) Une chose est de “professer avoir la foi d’Abraham”, et autre chose est de l’avoir !
d) Que Le Dieu unique qu’ils adorent avec nous n’étant pas ici défini par la révélation coranique, il faut comprendre qu’ils peuvent L’adorer indépendamment de la fausseté de leur religion, à l’instar des Athéniens à qui saint Paul dit : « Ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer (Ac 17.23) »

Si donc « l’Église regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes (Nostra Aetate, n°3) », elle ne le fait que dans l’imitation de Jésus reconnaissant le bien qu’il peut y avoir même chez des hérétiques (Lc 10.30-37), ce qui ne doit pas nous empêcher de leur dire avec Lui : « Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons. (Jn 4.22) »


Transcription de la vidéo :

Loué soit Jésus-Christ, maintenant et à jamais ! Loué soit Jésus-Christ, (et l’assemblée répond : maintenant et à jamais).

Très bien. Alors, le thème que je vais aborder, qu’il m’a été demandé donc de traiter, c’est : “Islam et Christianisme, la confusion du semblable”.

 

Et pour commencer, donc je voudrais rappeler cette parabole de l’ivraie dans le champ que Jésus nous a donnée, et dont Il a donné Lui-même l’interprétation. Donc, je vous la rappelle : voilà qu’un homme a semé du bon grain dans son champ, du blé, et puis, ses serviteurs viennent le voir en disant : “Mais comment se fait-il que maintenant il y a aussi de l’ivraie dans le champ ? Veux-tu que nous allions arracher l’ivraie ? » Et le maître dit : “Non, ne l’arrachez pas parce que vous risqueriez en même temps d’arracher le bon grain. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson, et à la moisson je dirai aux moissonneurs : “Commencez par arracher l’ivraie, faites-la brûler, et mettez le bon grain dans mon grenier.”

 

Jésus donne l’interprétation en disant donc que “le champ représente le monde, le bon grain qui a été semé, c’est l’évangile, la parole de Dieu, le blé qui a poussé, ce sont les fils du Royaume, l’ivraie qui a été semée, ce sont les fils du mauvais. Autrement dit, Jésus nous dit que, après la venue de l’Église dans le monde, viendra une autre génération qui a été semée, dit Jésus dans l’interprétation, par le diable, n’est-ce pas ; jusqu’à la fin du monde, on va devoir cohabiter, et Jésus nous appelle donc à supporter jusqu’à la fin du monde, sans faire preuve de violence à leur égard, parce que on peut en même temps malheureusement de ce fait, risquer d’éloigner du Christ, faire perdre la vie éternelle à certaines âmes.

 

Bref, donc cette parabole, pour moi, illustre parfaitement la situation aujourd’hui de la présence de l’islam dans le monde. Il a été semé par le diable, il y a une nouvelle génération – l’ivraie, j’ai oublié de le préciser, que l’ivraie c’est une plante qui ressemble au blé. C’est difficile de les distinguer ; c’est pour ça que je prends cette parabole pour illustrer le thème de ma conférence : “La confusion du semblable.” L’islam se présente comme étant le vrai christianisme.

 

Et on va voir comment c’est facile, pour les gens qui ne sont pas bien instruits, de se laisser prendre, parce que l’islam va dire : “Ah ben, nous croyons au même Dieu. Nous croyons aux mêmes Ecritures. Nous croyons en Abraham, nous croyons en Jésus ». Donc, les gens qui ne sont pas très bien formés, les chrétiens en particulier, peuvent très bien se dire : “Après tout, pourquoi ne pas accepter la dernière mise à jour.”

 

Et c’est vrai, combien de jeunes occidentaux, vaguement chrétiens, se convertissant à l’islam, avouent ne pas avoir eu de difficulté à le faire au regard de la faible foi chrétienne qu’ils avaient reçue : un seul Dieu, Allah est notre Seigneur et le vôtre (Coran 2.139) ; la révélation est la même : il y a un seul Dieu, donc il n’y a qu’une seule révélation ; donc, nous musulmans, eh bien, nous nous inscrivons dans la suite de cette révélation (Coran 29.46) : “Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et vers vous, tandis que notre Dieu est votre Dieu est le même, et c’est à lui que nous nous soumettons.”

 

Donc, c’est la récupération en bonne et due forme. Les personnages apparemment sont les mêmes : il y a Abraham, Marie mère de Jésus, Moïse etc. Et l’islam, venant après le christianisme, donc, semble être simplement, voilà, la dernière mise à jour qui fait que le christianisme est toujours présent dans l’islam. Donc, c’est un discours, cela, en disant : “Puisqu’il y a qu’un seul Dieu, alors nous avons le même ».

 

Eh bien non. Il faut bien voir ceci : c’est que Dieu est le même pour tous, ça c’est vrai, Dieu est le même pour tous, mais tous n’ont pas le même Dieu. C’est bien distinct. C’est pas parce que Dieu est le même pour tous que nous avons le même Dieu. Et pourquoi nous n’avons pas le même Dieu ? Parce que nous n’écoutons pas la même parole. Nous ne nous rattachons pas à la même révélation. Jésus dit dans l’évangile que “La bouche parle du trop plein du cœur ». Un homme bon dira de bonnes choses et un homme mauvais dira de mauvaises choses. Si Dieu a parlé, c’est pour

se faire connaître. Or, chrétiens et musulmans, n’écoutent pas la même parole. Nous, nous écoutons Jésus-Christ, qui est vivant, qui est La Parole de Dieu – et le Coran lui-même le dit, sourate 4, verset 171. Jésus est la Parole de Dieu. Nous écoutons Jésus vivant, eux écoutent le Coran. Donc, c’est pas la même parole, donc c’est pas la même personne que nous écoutons. C’est pas le même Dieu. Nous ne croyons pas nous que Dieu, le seul vrai Dieu, a envoyé Mahomet et a donné le Coran.

 

Donc, pour l’islam tout se réduit en fait à affirmer que il y a un seul Dieu. « C’est ça la révélation coranique, le tout de l’islam, c’est de dire que “Il y a un seul Dieu.” Et pas autre chose. Et nous chrétiens, nous sommes condamnés parce que nous croyons à la Trinité ; quelqu’un comme Malek Chebel, par exemple, qui était universitaire français, qui est décédé il n’y a pas très longtemps, était capable d’écrire que croire à la Trinité, c’était être trithéiste. Comment un homme qui a vécu en France, qui était si cultivé, peut-il continuer à entretenir ce mensonge ? jamais les chrétiens n’ont dit qu’ils croyaient en trois Dieux ; et pourtant, l’islam veut se convaincre de ça pour se donner raison, lui, d’affirmer qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Ce qui est une évidence…

 

C’est très facile de montrer qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Vous savez comment on fait ? Parce c’est important d’avoir des petits raisonnements comme ça tout prêts dans la tête : non seulement pour fortifier notre propre foi, voir que nous ne croyons pas n’importe quoi, mais aussi être capables de déjouer les pièges de l’apologétique musulmane.

 

Savoir que Dieu existe : saint Paul dit dans l’épître aux Romains chapitre 1, que c’est une évidence, et que les hommes sont inexcusables de ne pas avoir reconnu l’existence de Dieu à partir de la création, parce que la création, elle n’est ni Dieu ni rien, donc, rien ne pouvant venir de rien, elle a forcément été créée. On ne peut pas imaginer que le monde soit Dieu parce que Dieu par essence, par définition, Il est parfait. Ce monde n’est pas parfait, si beau qu’il soit : il y a de la souffrance, il y a la mort, il y a des injustices, il y a tout ce qu’on voudra ; donc, ce monde n’est pas Dieu – aujourd’hui, nous savons en plus, grâce à la possibilité de mesurer ce qu’on appelle l’entropie, c’est-à-dire la déperdition de l’énergie, nous sommes capables de remonter à l’origine de l’univers, il y a 15 milliards d’années, avec le big bang : même l’univers n’a pas toujours existé ; donc, il ne peut pas s’être créé tout seul, n’est-ce pas. Rien ne peut sortir de rien. Donc, Dieu existe nécessairement.

 

Quant à savoir qu’Il est Un, c’est pas compliqué : si Dieu Il est parfait, Il a tout, rien ne lui manque. Or, s’il y avait deux Dieux, pour qu’on puisse les distinguer, il faudrait qu’il y en ait un qui n’ait pas ce que l’autre aurait, pour qu’on puisse dire Lui c’est Lui parce qu’Il a ça que l’autre n’a pas, n’est-ce pas… Donc, aucun n’aurait tout. Donc, aucun ne serait Dieu. Donc Dieu est unique.

 

Donc, savoir que Dieu existe et qu’Il est unique, c’est pas l’objet d’une révélation. La raison naturelle, le philosophe Aristote a très bien pu comprendre ça en réfléchissant. Donc, l’islam va se focaliser sur l’affirmation qu’il y a un seul Dieu, parce que là il est sûr d’être dans la vérité. Il ne peut pas se tromper. Et donc, tous les musulmans, comme c’est une évidence naturelle disent : “Ben oui, c’est vrai. Ben oui c’est vrai. Il y a un seul Dieu, c’est une évidence. Si je crois ça, je ne peux pas me tromper.”

 

Mais affirmer ça pour l’islam, c’est la façon de rejeter la foi chrétienne. Nous aussi chrétiens, nous disons qu’il n’y a qu’un seul Dieu – c’est une évidence, on ne va pas dire le contraire. Mais en même temps, ce Dieu Il s’est révélé. Et c’est ça que l’islam refuse, la révélation de Dieu qui nous a révélé ce qu’Il est en Lui-même.

 

Tant que quelqu’un ne parle pas, on ne peut pas savoir qui il est. On peut savoir des choses sur lui. Par exemple, moi je vois cette dame devant moi, eh bien je peux dire : tiens, c’est une dame qui a des cheveux longs, elle a à peu près tel âge, elle a des pantalons bleus, etc. De même, je peux savoir que Dieu existe parce que la création me le dit, qu’Il est Puissant, qu’Il est Intelligent, qu’Il est Bon, voilà. Mais savoir comment Lui-même se connaît, tant qu’Il ne le dit pas, je ne peux pas le savoir. Il faut que Lui-même le dise pour que je le sache.

 

Donc, l’islam rejette donc cette révélation de Dieu, qui nous a donc appris qu’Il était Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, c’est-à-dire communion d’amour. Et c’est ça que l’islam rejette au point que, pour lui, le plus grand péché, le seul péché qui ne sera jamais pardonné, qui ne peut pas être pardonné, c’est de croire à la Trinité (Coran 4.48).

 

Autrement dit, un musulman, il est vacciné contre la foi chrétienne, parce qu’il sait que tous les chrétiens vont en enfer : ils sont coupables du seul péché qui ne peut pas être pardonné, qui est de croire à la Trinité ; donc, c’est un antichrist par essence : il vient pour rejeter la foi chrétienne,

pour détruire l’Église (Coran 2.193) et prendre sa place.

 

Nous, nous avons cette phrase magnifique dans saint Jacques qui dit : “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien, les démons le croient aussi et ils tremblent” (Jacques 2.19). Vous voyez… En fait, il répondait là, aux juifs qui ne voulaient pas se convertir au christianisme, et dont l’islam n’est rien d’autre que le prolongement étendu à l’universalité du monde.

 

Saint Jean, dans la 1ère épitre chapitre 2, verset 22, a donné déjà, six siècles avant la venue de l’islam, la définition de l’islam. Il dit, il pose la question, il dit : “Qui est le menteur ? Qui est l’antichrist ? C’est celui qui nie le Père et le Fils » (1 Jean 2.22). Et c’est parfaitement la définition de l’islam. Six siècles avant la venue de l’islam, saint Jean a désigné l’islam comme étant l’antichrist : c’est celui qui nie le Père et le Fils. Pour l’islam, il n’y a pas d’autre gloire, de raison d’être que de nier que Dieu ait un Fils (sourate 112) : “Il n’a pas été engendré, et il n’engendre pas ». Comment pourrait-il avoir un fils ? Il n’a pas de compagne, dit le Coran.

 

Allah est seul. Donc, toute la tactique de l’islam, c’est d’affirmer l’unicité de la nature divine, pour pouvoir sur cette vérité prendre appui, et nier ce qui lui semble être une contradiction de celle-ci, et qui est l’affirmation de la Trinité en Dieu. Je vous lis par exemple ce verset (Coran 4.171) : “Ô gens du livre (c’est-à-dire chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus fils de Marie n’est qu’un messager d’Allah. Croyez donc en Allah et ne dites pas « Trois ». Cessez. Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. »

 

Vous voyez, c’est ça le but de l’islam, c’est nier la foi chrétienne. Alors, à cause de ça, nous les chrétiens, donc je vous ai dit, on va tous en enfer. Nous ne sommes qu’« impureté” (Coran 9.28),

“les plus viles des bêtes” (Coran 8.55), et être chrétien, donc, c’est pire que le meurtre. Autrement dit, nous sommes, nous méritons d’être tués, parce que nous sommes coupables de meurtre, même pire que le meurtre ! (Coran 2.191).

 

“Qu’Allah extermine les chrétiens” (Coran 9.30). Vous vous rendez compte : voilà, voilà, voilà, voilà ce qu’est l’islam : un anti-christianisme. Il n’y a pas de bon musulman qui ne haïsse les chrétiens et qui ne veuille la disparition du christianisme. « C’est pourquoi Allah châtie les chrétiens » (sourate 33, verset 7, et que les musulmans doivent les tuer sans relâche, sourate 3 verset 152.

 

Croire donc à la Trinité, contrairement à ce que veulent le faire croire juifs et musulmans, ce n’est pas … alors, souvent dans le dialogue islamo-chrétien, on présente ça : nous serions trois monothéismes, n’est-ce pas, sous-entendu, nous avons en commun quelque chose, le monothéisme. Et donc nous, chrétiens, simplement, on aurait la fantaisie de rajouter, au dogme de l’unicité divine, celui de la Trinité, qui viendrait se rajouter au monothéisme.

 

Non, dire que Dieu est un ou qu’Il est trois, c’est la même chose : on ne peut pas séparer l’affirmation de l’unicité de la nature divine de celle de la trinité de ses personnes, parce que, en fait, la Trinité exprime l’essence même de Dieu. La trinité des personnes et chacune d’entre elle, est le seul vrai Dieu, que toutes les trois sont ensemble. Il n’y a pas un même monothéisme avec les musulmans, et avec les juifs. Pour nous, dire que Dieu est un, c’est dire pareillement qu’Il est trois, trine. Parce que le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu, ça ne fait pas trois Dieux mais un seul Dieu.

 

Et le Père n’est pas le Fils, le Fils n’est pas le Père, et le Saint-Esprit n’est ni le Père, ni le Fils, et ni le Père ni le Fils ne sont le Saint-Esprit. C’est incompréhensible mais ce n’est pas contradictoire, ce n’est pas absurde, ce qui serait le cas si on disait qu’il y avait une nature et trois natures, ou une personne et trois personnes : ce serait contradictoire. Mais on ne dit pas ça ; on dit: “Il y a une nature et trois personnes.” Nous avons tous la même nature humaine ici ; on n’est pas la même personne ; donc, on peut distinguer nature et personne.

 

Et c’est le propre de Dieu justement, qu’Il est un parce que Il est amour : l’amour fait que ceux qui s’aiment ne font qu’un :“Le Père est en Moi, et Moi Je suis dans le Père », dit Jésus. Il parle bien du Père et de Lui, donc c’est distinct, ça fait deux et pourtant ils ne font qu’un. « Le Père et moi nous sommes un : le Père est en Moi, et Moi Je suis dans le Père ». C’est le propre de l’amour. Dieu n’est pas, comme l’imaginent les juifs et les musulmans, un astre, voilà, qui se balade dans on ne sait pas où, qui n’est que Lui, parce que s’Il était comme ça, Il ne pourrait même pas exister, Il ne pourrait même pas créer le monde, parce qu’il… – On va voir ça plus tard, un peu plus tard.

 

Alors, je parlais donc à l’instant de cette conception monothéiste que nous partagerions tous les trois, chrétiens, musulmans et juifs. Cette conception est très prisée dans le dialogue interreligieux, parce que lui il cherche, le dialogue interreligieux, un point commun, voilà, une base commune qui va permettre la reconnaissance mutuelle des religions, de savoir s’apprécier en tant que religion et de pouvoir en même temps dialoguer, n’est-ce pas. Alors, dire que Dieu est, ça va être ça en fait qui va servir de dénominateur commun. Toutes les religions peuvent s’entendre plus ou moins sur cette reconnaissance. Et ça, c’est tout à fait conforme à l’islam, parce que l’islam n’a pas autre chose, pense-t-il, à affirmer, que Dieu est et qu’Il est un. Donc, se ranger sous sur cette base-là, pour l’islam c’est être musulman. Et nous, c’est nous nier en tant que chrétiens, parce que, encore une fois, on ne peut pas affirmer que Dieu est, sans affirmer qu’Il est communion d’amour, qu’Il est famille, trinité.

 

Aujourd’hui, c’est très difficile dans le dialogue interreligieux de faire essayer de comprendre ça, nos différences. On cherche, en fait, ce qui serait commun et ce qui transcende toutes les confessions de foi, pour arriver à la substance même de la religion, indépendamment des confessions de foi. C’est gravissime parce que ça veut dire qu’on va revenir dans ce que l’on appelle la ‘gnose’ – une connaissance de Dieu qui fait fi de la révélation de Dieu : on n’a plus besoin que Dieu nous parle pour le connaître ; on va se référer à quelque chose de commun à toutes les traditions religieuses qu’on appelle la tradition primordiale, et qui n’est, en fait, rien d’autre qu’une gnose, c’est-à-dire une pseudo connaissance de Dieu, à partir d’éléments de la nature qui vont être essentialisés et absolutisés.

 

C’est ce que fait le New Age, ce qu’on appelle le Nouvel Âge. C’est un mouvement très puissant aujourd’hui qui informe toute la post-modernité – et je vous invite, si vous ne l’avez pas déjà fait, à lire un document magnifique, qui a été publié par le Conseil Pontifical pour la culture en 2003, qui s’appelle “Jésus-Christ, le porteur d’eau vive.” Si vous ne l’avez pas lu, franchement, lisez ça, parce que, vraiment, vous allez voir, c’est un exposé très, très, très précis de ce qu’est le Nouvel Âge en comparaison avec le christianisme. Et c’est très utile pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, pour voir comment ce Nouvel Âge qui, comme son nom l’indique, annonce une nouvelle étape dans l’histoire de l’humanité, avec une nouvelle religion créée à partir de toutes les religions réunies… Il faut être capable de la reconnaître, n’est-ce pas.

 

Alors ce mythe, n’est-ce pas, d’une religion qui transcende toutes les confessions ; donc peu importe que vous soyez musulman, chrétien ou autre chose : il y a un seul Dieu ; voilà, c’est ce qui compte. Eh bien, ce mythe-là, de vouloir retrouver cette religion primitive qui ferait la paix entre toutes les religions … elle a toujours, comme un serpent de mer, montré sa tête au long de l’histoire ; et pour prendre un exemple, je citerai le Cardinal Nicolas de Cues qui a vécu au XVe siècle, et qui proposait, je cite, d’ «entrer dans les ténèbres que sont l’admission des contraires, par l’adoption, disait-il – je cite encore – du principe de la coïncidence des opposés.” Donc, il y a une vérité qui surplombe tout ; le principe de non contradiction lui-même est dépassé. Donc c’est vraiment les ténèbres, on peut dire ça, vraiment, voilà.

 

Et selon cette chimère, derrière la variété des rites, des pratiques et même des doctrines, toutes les religions s’enracinent dans la seule vraie religion qui ne s’identifie pas, vous l’avez compris, avec le catholicisme. Et je ne peux pas ne pas faire mémoire ici d’une phrase lancée comme d’autres [par notre pape], disant que Dieu n’est pas catholique. Si Dieu n’est pas catholique, pourquoi est-ce que moi je le serais ? Et [donc, notre pape aussi comme ça, je cite, voilà, à Abu Dhabi en 2019, il a signé] la déclaration sur la fraternité humaine, selon laquelle Dieu voudrait la pluralité des religions ; donc, si Dieu veut la pluralité des religions, je me demande bien pourquoi moi, je voudrais évangéliser qui que ce soit, en particulier les musulmans. Si Dieu veut qu’ils soient musulmans, pourquoi je vais vouloir les convertir ? Ça n’a pas de sens, je vais contre la volonté de Dieu, n’est-ce pas.

 

Je vous rappelle que mon thème, c’est “La confusion des semblables”. Alors, on peut dans le même ordre de choses, parce que la confusion aujourd’hui elle est partout, malheureusement, et moi je la vois aussi dans le fait que, en Irak, [François déclare], je cite : “Juifs, chrétiens et musulmans, avec nos frères et sœurs d’autres religions, nous honorons notre père Abraham.” Comme si Jésus n’avait pas au chapitre 8, au verset 44 de l’évangile de saint Jean, aux juifs qui ne voulaient pas reconnaître sa divinité : “Si Abraham était votre Père, vous M’aimeriez. Vous avez pour père le diable”. Les juifs ne se réfèrent pas à Abraham comme étant celui à qui Dieu a promis une alliance qui serait Jésus Lui-même. Jésus dit en Jean, 8.56, que “Abraham l’a vu, Lui, Jésus, et il a été dans la joie.” La vraie descendance, dit saint Paul, d’Abraham, c’est Jésus, et en Lui tous les chrétiens. Alors, dire que les juifs et les musulmans sont enfants d’Abraham – ils le prétendent ; mais dire en plus que nos frères et sœurs d’autres religions le sont aussi, alors qu’ils n’ont cure d’Abraham, pour moi, c’est incompréhensible.

 

“Je dis ce que j’ai vu chez Mon Père, dit Jésus, et vous vous faites ce que vous avez entendu auprès de votre père”, Jésus dit-Il aux juifs. Les juifs répondirent : “Notre père c’est Abraham.” Jésus leur dit : “Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. Or, vous cherchez à me tuer, Moi qui vous ai dit la Vérité que J’ai entendue de Dieu ; cela Abraham ne l’a pas fait. Vous faites les œuvres de votre père. Ils Lui dirent : “Nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous avons un seul père, Dieu. Jésus dit : “Si Dieu était votre père, vous M’aimeriez car c’est de Dieu que Je viens. Pourquoi ne comprenez-vous pas Mon langage ? C’est que vous avez pour père le diable.”

 

Donc, il ne suffit pas de dire qu’on a pour père Abraham ou qu’on croit en Dieu pour être vraiment enfants d’Abraham et croire au vrai Dieu. En effet, les musulmans se rattachent à Abraham par Ismaël, comme vous savez. Et Ismaël, c’est pas le fils légitime d’Abraham ; Abraham l’a eu avec son esclave, autrement dit en dehors du mariage. À l’époque, ça se faisait certes,

mais en même temps, parce qu’ils voyaient le temps passer, et la promesse faite d’une descendance avec Sarah, son épouse légitime, ne pas s’accomplir, ils se sont mis à douter. Et Sarah dit : Eh bien, écoute, va voir avec l’esclave, comme ça tu auras au moins ça. Donc, se rattacher à Ismaël, en fait c’est se rattacher à une descendance charnelle, qui est le symbole du péché par rapport à Isaac, qui lui sera la descendance spirituelle en vertu de la promesse, né miraculeusement de Sarah à 90 ans, et qui figure donc la conception miraculeuse de Jésus. Et nous sommes tous renés en Jésus de l’eau et de l’Esprit. Nous sommes tous des enfants d’Abraham par la foi, pas par la chair et le sang. Les juifs qui se rattachent à Abraham parce qu’ils sont de la descendance charnelle d’Isaac, n’héritent pas de la promesse faite à Abraham par la foi, puisqu’ils se rattachent à la chair. Nous, nous nous rattachons à Abraham parce que nous sommes les descendants spirituels d’Abraham.

 

Alors l’amalgame entre le Dieu chrétien et Allah, se retrouve au niveau des révélations, comme j’ai dit tout à l’heure (sourate 2, verset 136), je vous cite : “Dites : nous croyons en Allah ». Allah, c’est pas un nom propre. C’est le Dieu. Mais quel Dieu ? Et entre ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël, et Isaac et Jacob, et les tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, nous ne faisons aucune distinction entre eux. Sauf que Mahomet, on ne sait pas pourquoi c’est le dernier des prophètes, et il faut le mettre dans la chahada. On ne dit pas qu’ils acceptent le témoignage de Jésus. Je continue le verset : “Et qui est meilleur qu’Allah en sa religion ? C’est lui que nous adorons. Ou bien direz-vous qu’Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les tribus étaient juifs ou chrétiens ?”

 

Vous voyez ce que l’islam veut là c’est détruire en fait la révélation. Il n’y a ni juifs ni chrétiens,

il n’y a qu’une religion primordiale. D’ailleurs, tous les hommes, avant même leur création, ont promis à Allah qu’ils seraient musulmans (sourate 30 verset 30) : “L’islam c’est la vraie religion qui a été donnée dès le départ à l’humanité », en sorte que ceux qui ne sont pas musulmans aujourd’hui sont des parjures, des apostats (sourate 30 verset 30).

 

Je vous cite ceci : un Egyptien, qui s’était converti au christianisme, Mohammad Ahmad Higazi, ayant demandé à l’administration égyptienne que soit enregistré son changement de religion, laquelle doit figurer sur la carte d’identité, la haute cour administrative d’Égypte a rejeté sa demande au motif, je cite : “Les religions monothéistes ayant été envoyées par Dieu selon un ordre chronologique, le fait de revenir de la religion la plus récente à une plus ancienne n’a pas de sens ;

donc, nous, administration égyptienne, nous ne pouvons pas accepter que vous deveniez chrétien.”

Parce qu’il y a une logique progressiste : on passe du moins bon au meilleur ; et le dernier arrivé, forcément, c’est le meilleur.

 

On ne sait pas pourquoi ça s’arrête à l’islam d’ailleurs, parce que depuis il y en a eu d’autres : les mormons, les témoins de Jéhovah, il y en a tant d’autres. Pourquoi est-ce qu’ils s’arrêtent à Mahomet ? On sait pas, c’est comme ça.

 

Alors, l’idée que l’islam surplante le christianisme, comme celui-ci l’aurait fait du judaïsme, parce que ils nous disent ça, les musulmans. Ils disent : “Oui, vous refusez d’accueillir Mahomet, vous êtes comme les juifs qui n’ont pas accueilli Jésus.” Oui, sauf que Jésus c’est le Messie qu’attendaient les juifs, qu’ils n’ont pas reconnu ; mais nous chrétiens, nous L’avons reconnu ; mais nous, chrétiens, qui avons reconnu Jésus comme le Messie, on n’attend plus personne. On n’attend plus personne. Donc, la situation n’est pas comparable : les juifs attendent toujours le Messie ; nous, on n’attend personne. Donc, on ne peut pas comparer la relation entre judaïsme et christianisme à celle entre christianisme et islam. Il n’y a pas d’attente chez nous, on a tout reçu, une bonne fois pour toutes.

 

Alors, quand les musulmans s’appuient sur le fait que l’islam est historiquement survenu après le christianisme, pour penser qu’il lui serait nécessairement supérieur, ils ne peuvent éviter les contradictions suivantes qui discréditent leur propos, à savoir, que tout ce qui est chronologiquement postérieur n’est pas nécessairement supérieur, ni meilleur. La preuve en est, c’est que la déchéance, la décadence, la pourriture, la perversion, viennent toujours après des états de perfection qu’elles corrompent, n’est-ce pas ? Donc, dire que ça vient après, c’est pas nécessairement un gage de supériorité. Se légitimant du fait de venir après le christianisme, voilà que l’islam renie aussitôt ce progrès pour revenir sous la loi judaïque. Donc, quel intérêt ? quel intérêt ? Il n’y a pas de progrès en fait. On revient au judaïsme : de nouveau, il faut être circoncis, pas manger de cochon, lapider les femmes adultères – comme si Jésus n’était pas venu. Donc, qu’ils ne viennent pas nous dire qu’ils croient à une progression de la révélation.

 

Pendant six siècles, le christianisme a très bien vécu sans l’islam, preuve qu’il n’a pas besoin de l’islam pour exister. Par contre, l’islam ne peut pas exister sans le christianisme, puisque, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je vous l’ai montré, le propre de l’islam, c’est de nier la révélation chrétienne, qui est, d’après l’islam, une falsification de la révélation. Et l’islam vient, chevalier blanc, détruire ce mensonge que les chrétiens ont inventé pour rétablir la vérité sur la vraie religion. Donc, l’islam, lui, il ne peut pas exister sans le christianisme, comme le mensonge ne peut pas exister sans la vérité : le mensonge a besoin de la vérité pour se faire passer pour elle, sinon il n’existe pas. S’il ne peut pas passer pour la vérité, ça marche pas. Mais la vérité n’a pas besoin de mensonge, elle se suffit très bien toute seule.

 

Les prophètes ont eu pour mission d’annoncer la venue du Sauveur. Après sa venue, quel serait le sens de la venue d’un nouveau prophète, qui, à la différence des autres, n’annoncerait pas le Messie puisqu’Il est déjà venu. D’ailleurs, dans le Coran, sourate 6, verset 60, je crois, c’est Jésus qui annonce la venue de Mahomet. Son rôle à Jésus, n’est-ce pas, dans l’islam, c’est d’annoncer la venue de Mahomet. Qu’Il soit mort et ressuscité, ça n’a aucune importance, ça change rien à la vie du monde, n’est-ce pas. Ce qui est important pour lui, c’est d’annoncer la venue de Mahomet.

 

Qu’est-ce qu’il vient faire, Mahomet, qu’est-ce qu’il apporte au monde ? Qu’est-ce qu’il peut apporter de plus que ce qu’a fait Jésus ? Mais Jésus, il est venu comme dit saint Paul : “Il a détruit le mur de la haine entre les juifs et les non-juifs.” – Vous savez que pour les juifs, comme ils sont le peuple élu, le reste de l’humanité, c’est des chiens, au point que Jésus, dans l’évangile même, il reprend ce terme avec la possédée, la maman qui vient demander à Jésus de guérir sa petite fille qui était possédée. Et Jésus lui dit : “Laisse, il n’est pas bien de prendre le pain des petits enfants pour le donner aux petits chiens”. C’était une expression tout à fait anodine tellement elle était passée dans les mœurs : parce qu’elle était païenne, cette femme, donc Jésus parle comme ça. Et donc, Jésus, Il est venu détruire ce mur de la haine entre juifs et non-juifs, en disant aux juifs : “Si le Dieu des juifs est le vrai Dieu, le seul Dieu, donc il n’est pas le Dieu que des juifs mais de tous les hommes”. Et comme ça, il a détruit le mur de séparation entre les juifs et les non-juifs. Il y a plus de raison de haïr les non-juifs.

 

L’islam vient, six siècles après, et relève dans l’humanité ce mur de la haine en séparant les hommes entre musulmans et non-musulmans : “Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous soyez musulmans” (sourate 60 verset 4).

 

Enfin, en prétendant, l’islam, s’approprier le rôle du Christ, c’est-à-dire clore la révélation, il dévoile sa nature d’antichrist : il prend la place du Christ. Il vient achever la révélation. Comme si Mahomet pouvait nous sauver, lui qui, dit l’islam lui-même, est mort et attend d’être jugé, alors que l’islam, le Coran dit que Jésus est au Paradis et reviendra pour le jugement.

 

Donc, de qui vaut-il mieux être le disciple ? D’un homme qui était sans péché (sourate 19, verset 19), qui est aujourd’hui au Paradis, qui viendra pour le jugement, ou bien d’un homme qui est un pécheur, le Coran le dit, qui est mort et qui attend d’être jugé ? Est-ce qu’il suffit de se mettre à la remorque du dernier prophète auto-proclamé pour faire la volonté de Dieu ? Et seule une vision superficielle, anhistorique, idéologique, peut faire croire que toutes les religions se valent. Le Christ est venu accomplir la promesse portée par les prophètes d’Israël, dont Abraham est le premier témoin, le premier maillon, la promesse de la venue du Messie, le Sauveur, Dieu même, Dieu fait homme pour que nous les hommes, on puisse devenir Dieu. Qu’est-ce qu’on peut imaginer de plus que ça ? Quelle autre religion donne ça ?

 

Nous les hommes, on est appelé à devenir Dieu parce que Dieu s’est fait homme et s’est donné à nous ; et par l’amour justement, en nous unissant à Lui, en mangeant Sa chair et en buvant Son sang – “Si vous ne mangez pas Ma chair, Si vous ne buvez pas Mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous” – par l’amour, par la foi, Dieu s’est donné à moi, je le fais mien, je m’unis à Lui, pour ne faire plus qu’un avec Lui. Sa chair est ma chair comme ma chair est la sienne. Je deviens le corps du Christ.

 

Il faut bien prendre conscience que la Messe, elle se passe toujours, toujours, toutes les Messes se passent le Jeudi saint, avant que Jésus meure. Le Jeudi saint, Jésus n’était pas mort lorsqu’Il a donné Son corps et Son sang aux apôtres ; et nous, nous ne participons pas à un pain différent de celui qu’ont reçu les apôtres ; on participe au même pain, que l’on reçoit toujours avant que Jésus meure, pour nous unir à Sa mort, afin de pouvoir aussi ressusciter avec Lui. Pour aller au Paradis, il faut prendre le train avant qu’il parte, et il part au cénacle ; il faut s’unir à Jésus avant qu’Il meure pour mourir avec Lui, afin de pouvoir aussi ressusciter avec Lui ; et ça, personne, personne, personne ne peut le donner, que l’Église.

 

Alors, je cite cet extrait du Concile Vatican II : “Si l’économie chrétienne, du fait qu’elle est l’alliance nouvelle et définitive, ne passera jamais, en sorte qu’il n’y a plus à attendre de nouvelle révélation officielle, avant l’Apparition en Gloire de notre Seigneur Jésus-Christ”, comment un chrétien, comme par exemple le père Christian de Chergé, pouvait-il dire que Dieu sanctifie par la voie de l’islam ? La confusion du semblable. La confusion du semblable. Incroyable que nous ne soyons pas capables de maintenir, de garder la spécificité que nous avons, qui est unique, qui est incomparable.

 

La confusion du semblable est à son comble lorsqu’on la retrouve prêchée chez nous, parce qu’alors les musulmans s’en servent. Il n’y a pas longtemps, j’ai échangé un tweet comme ça avec Marwan Muhammad, qui était l’ex-porte-parole du collectif contre l’islamophobie, en France, qui a été dissout après le meurtre de Samuel Paty. Et donc, il m’a renvoyé un extrait du Concile Vatican II pour discréditer mes critiques de l’islam. Il me citait ceci : “Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, et en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique (Non, le même Dieu unique. Chacun est unique, ça dit rien, ça) miséricordieux, Juge des hommes au dernier jour.”

 

Donc, il m’a renvoyé ça. Vous voyez à quel point ce manque de clarté est terrible parce que, avec ça, ce Muhammad, et d’autres, se confortent dans leur foi musulmane en disant : Regardez, même les chrétiens légitiment et valident l’islam. Pourquoi on se convertirait au christianisme ? Alors, il faut bien remarquer que ce texte ne parle pas de l’islam, mais des musulmans. Nuance… Le texte ne valide pas l’islam, il parle des musulmans. Et c’est vrai que Dieu veut le salut des musulmans. Donc, il n’y a rien d’extraordinaire quelque part à dire que le dessein de salut enveloppe également les musulmans. Ça ne dit pas que Dieu valide l’islam pour autant.

 

Ensuite, quand le texte dit que (ça a été remanié le texte, c’était pas comme ça à l’origine – heureusement que ça a été remanié) donc, les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham adorent avec nous le Dieu unique. Il faut bien voir que professer avoir la foi d’Abraham c’est une chose, et avoir la foi d’Abraham c’est autre chose. Donc là quelque part, on prend en compte qu’ils disent (c’est pas pour autant qu’on le valide) on dit pas qu’ils ont la foi d’Abraham, on dit qu’ils disent avoir la foi d’Abraham. Mais tout ça, voyez, c’est quand même très clair. Que le Dieu unique qu’ils adorent avec nous n’étant pas ici défini par la révélation coranique, il faut comprendre qu’ils peuvent l’adorer indépendamment de la fausseté de leur religion ; et c’est vrai que dans l’islam, il y a des musulmans qui entendent dans leur conscience Dieu leur parler, et c’est comme ça qu’ils peuvent arriver à se convertir. C’est pour ça que Jésus nous demande de ne pas arracher l’ivraie avant le Jugement Dernier, et c’est pour ça que le Concile dit que les musulmans sont aussi pris, englobés dans le dessein de Salut.

 

Donc, il faut prendre ça en considération : ils adorent avec nous Dieu, qu’ils ne connaissent pas, et c’est pourquoi nous pouvons leur dire ce que disait saint Paul aux Athéniens : “Ce que vous adorez (vous adorez…), ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer.” Nous pouvons dire ça aux musulmans. Certainement parmi vous il y a des gens de bonne volonté qui ont reconnu que Dieu existe et qui naturellement, parce que nous sommes faits pour ça, veulent adorer Dieu, mais vous ne le connaissez pas, parce que vous ne vous rattachez pas à Sa parole qui est Jésus, que pourtant le Coran dit lui-même être Jésus, être la parole de Dieu.

 

Si donc, l’Église regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant, et subsistant, miséricordieux et Tout-Puissant, Créateur du Ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes (Nostra Aetate n° 3), elle ne le fait que dans l’imitation de Jésus, reconnaissant le bien qu’il peut y avoir même chez des hérétiques. Ce qui ne doit pas nous empêcher de leur dire avec lui, je cite

ce que Jésus disait à la Samaritaine : “Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous nous adorons ce que nous connaissons.” (Jn 4,22) Je vous remercie. C’est fini.

(applaudissements)