N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset (ex. 62.14). Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible (ex. Jn 3.12), et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans” (ex. L 11).

— 1 Au temps de Jésus-Christ, Israël attendait, promis par les Saintes Écritures, le Messie (Gn 3.15 ; 49.10 ; Dt 18.15 ; 2 S 7.1, 8_17 ; Ps 20.7 ; Is 7.14 ; 49.6-7 ; Mi 4.14 ; 5.1-4 ; Os 2.20), par qui les promesses de Dieu s’accompliraient, et la Nouvelle et Éternelle Alliance serait offerte à tous les peuples (Is 55.3 ; 61.8 ; Jr 31.31-33 ; 32.40 ; Ba 2.35 ; Ez 11.19 ; 16.60 ; 34.25 ; 36.25-27 ; 37.26 ; Os 2.20). À la différence d’Israël qui dans la personne de ses chefs L’a rejeté, les chrétiens ont accueilli le Messie en Jésus de Nazareth. Ils n’attendaient donc personne lorsque Mahomet vint, sinon le Retour de Jésus glorieux … C’est pourquoi, en dépit de ce que les musulmans imaginent, la situation des chrétiens vis-à-vis des musulmans n’est pas analogue à celle des Juifs vis-à-vis des chrétiens. L’islam utilise le refus par le peuple juif du christianisme pour cacher la cohérence de la Révélation hébréo-chrétienne et tenter de justifier sa propre existence. La négation de l’accomplissement dans l’Église de la vocation d’Israël, peut-elle engendrer pour l’islam autre chose que difficultés relationnelles, jalousies, violences, troubles du comportement, sentiments de persécution ?

— 2 Pour Allah, il n’y a pas d’autre religion que l’islam (3.19), mais les chrétiens ont toujours affirmé qu’il n’y a pas d’autre religion que le christianisme … Dieu Se contredirait-Il, ou bien christianisme et islam sont-ils la même chose ? S’ils sont la même chose, quelle est la raison d’être de l’islam ? Seule une vision superficielle, anhistorique, idéologique, peut laisser croire que toutes les religions se valent. Le Christ est venu accomplir la promesse portée par les prophètes d’Israël de la venue du Messie, le Sauveur, ouvrant l’Alliance scellée entre Dieu et le peuple hébreu à l’ensemble de l’humanité (Mt 13.16-17). Il a expié par Sa mort nos péchés et par Sa résurrection nous a ouvert les portes de la vie éternelle. Qu’est-ce que l’islam pourrait apporter de plus ?

— 3 S’étant converti au christianisme, Mahomet Ahmed Higazi a demandé à l’Administration égyptienne que soit enregistré le changement de sa religion, laquelle doit figurer sur sa carte d’identité. La Haute Cour administrative d’Égypte a rejeté le 29 janvier 2008 sa demande au motif que : « les religions monothéistes ayant été envoyées par Dieu selon un ordre chronologique, le fait de revenir de la religion la plus récente à une plus ancienne n’a pas de sens. » Les musulmans veulent croire que parce que l’islam est historiquement survenu après le christianisme, il lui serait nécessairement supérieur. Or,

   a) Tout ce qui est chronologiquement postérieur n’est pas nécessairement supérieur ou meilleur. La preuve en est que la décadence, la déchéance, la perversion, la pourriture, viennent nécessairement après une période de perfection qu’elles corrompent.

   b) Se légitimant du fait de venir après le christianisme, l’islam renie cependant aussitôt ce progrès pour revenir sous la loi judaïque (Rm 3-13 ; Ga 4).

   c) En prétendant n’être rien d’autre que ce qu’aurait été le christianisme originel, l’islam nie leur différence essentielle, dont pourtant l’histoire rend compte.

   d) Écrasant l’histoire, l’islam empêche la personne humaine d’accéder à l’identité, à la conscience de soi, qui ne se trouve que progressivement, dans la relation à la mémoire, et au vrai Dieu, dont la Révélation se fait nécessairement elle-aussi dans et par l’histoire.

   e) Comment les musulmans peuvent-ils penser assurer leur salut du fait que Mahomet est survenu après Jésus, alors que Jésus nous a mis en garde contre la venue de faux prophètes et autres antichrists (Mt 24.4,11,24 ; 1 Co 15.1 ; 2 Co 11.4 ; Ga 1.9, 4.28-31 ; 2 P 2.1-3 ; 1 Jn 2.22-27 ; 4.2-3 ; 2 Jn 7-11 ; Jude 18-19 ; Ap 16.13 ; 19.20 ; voir I 18), et que la Bible qui en rend témoignage date de bien avant la venue de l’islam, en sorte qu’elle ne peut être soupçonnée d’avoir été falsifiée dans le but de dénigrer l’islam ?

   f) Pendant six siècles le christianisme a très bien vécu sans l’islam… preuve qu’il n’a pas besoin de l’islam pour exister. Par contre l’islam ne peut pas exister sans le christianisme, puisque sa raison d’être est précisément de délivrer le monde de la foi chrétienne (2.193). N’est-ce pas que le mensonge ne peut jamais venir qu’après la vérité ?

   g) L’islam se donne la mission de conduire l’humanité à son âge d’or, qu’aurait été la geste de Mahomet au VIIe siècle … Or, Mahomet a-t-il apporté le bonheur en Arabie ? Comment les musulmans peuvent-ils penser faire mieux que lui ?

   h) Si l’islam doit régner sur le monde, pourquoi les musulmans doivent-ils être peu nombreux à la fin de celui-ci (56.13-14) ?

   i) Les prophètes ont eu pour mission d’annoncer la venue du Sauveur (Mt 13.16-17). Après Sa venue, quel serait le sens de la venue d’un nouveau prophète ?

   j) Si Mahomet est un prophète comme ceux qui l’ont précédé (2.136 ; 3.144), on ne voit pas pourquoi la liste des prophètes devrait s’arrêter avec lui…

   k) Mais en le prétendant, l’islam s’approprie le rôle du Christ, et dévoile ainsi sa nature d’Antichrist. Suffit-il de se mettre à la remorque du dernier prophète autoproclamé pour faire la volonté de Dieu ? Pourquoi ne pas alors plutôt suivre Mirza Husayn Ali, qui fonda la religion bahaïe en 1863, ou Mirza Ghulan Ahmed, qui fonda l’ahmadisme en 1889, ou bien quelqu’un d’autre plus récent qui ne manquera pas lui aussi d’assurer être envoyé par Dieu ?

— 4 L’islam serait l’unique vraie religion parce que celle-là même d’Adam (3.33 ; 19.58). Or, le christianisme, qui s’est présenté comme l’unique vraie religion, n’a jamais prétendu être la religion d’Adam. À l’instar de tous les hérétiques, l’islam prétend ressusciter les origines, seules pures, pour condamner aujourd’hui à n’exister qu’à condition d’être identique à hier. Mais comment Adam, Noé, Lot, Abraham, Ismaël, Moïse, Jonas … auraient-ils pu avoir été musulmans (6.89), puisqu’avant le IXe siècle n’existaient ni arabe, ni Mahomet, ni Coran ?

— 5 La mythologie musulmane va jusqu’à faire croire aux musulmans qu’ils auraient choisi l’islam avant même leur création (30.30) ! Tous les hommes auraient alors ratifié leur adhésion à l’islam par un pacte éternel (7.172). Tout homme naît donc musulman et les non-musulmans sont des parjures, à éliminer.1 Comment les hommes ont-ils pu s’engager avant même d’exister ?

— 6 Le Coran ruine lui-même la croyance islamique selon laquelle l’islam serait le rétablissement de la religion originelle (2.91,97,101 ; 3.33 ; 6.83-90 ; 30.30) puisqu’après avoir affirmé qu’au commencement Dieu créa un seul homme et une seule femme (4.1 ; 39.6), il institue la polygamie (4.3 ; 33.49-52,59). Puisque le Coran ne rétablit pas le régime matrimonial originel (ce qu’a fait Jésus : Mt 19.1+), comment l’islam pourrait-il être le rétablissement de la religion originelle ?

— 7 Si l’islam, venant après le christianisme, est un rappel (21.10), celui de la Révélation judéo-chrétienne, quel sens aurait eu ce rappel pour des polythéistes arabes auquel l’apologétique musulmane prétend que Mahomet s’adressait (56.46 ; Boukhari n°2888 ; Muslim n°1637) ? Pourquoi le Coran est-il rempli d’injonctions de distinguer entre les bons et les mauvais Juifs (2.70,105,111,113,120,135,137,140 ; 4.46,160 ; 5.41,64,69 ; 29.46-47…), sinon parce que l’islam était lui-même à son origine une secte du judaïsme, et non une prédication aux polythéistes de La Mecque, qui n’existait par encore (Voir Z 12,15) ?

— 8 Certes, il y a des personnages qui portent le même nom dans le Coran et dans la Bible, ce qui laisserait penser qu’il s’agit des mêmes personnages. Mais le nom de ces personnages est la seule chose qu’ils ont en commun ! En effet, si dans le Coran Abraham est le modèle parfait du bon musulman (2.135), parce qu’il s’est soumis en tout à Dieu (3.67) en accomplissant ses commandements (2.124), dans la Bible, Abraham est vénéré non pas parce qu’il a accompli les commandements qui ne furent donnés par Moïse que 400 ans plus tard, mais en raison de sa confiance en Dieu (Gn 17 ; He 11.17 ; Jc 2.23). De même, il y a méprise sur l’identité d’Hamann, ministre d’Assuérus roi des Perses (cf. le Livre d’Esther), que le Coran identifie à un ministre de Pharaon du temps de Moïse (40.38). La Mère de Jésus est confondue avec une autre Marie, qui vécut quatorze siècles plus tôt, la sœur de Moïse et d’Aaron (19.28). Jésus est dit être le Messie (4.171,172 ; 5.17,72,75 ; 9.31), mais, comme nous l’avons dit (Voir G 31), ce titre est vidé de sa signification. De fait, si un musulman croyait que Jésus est le Messie, c’est-à-dire le Sauveur universel attendu par les Juifs et reconnu par les chrétiens (Jn 6.33 ; Ac 5.31 ; 13.23-25 ; 1 Jn 2.2), ne demanderait-il pas le baptême ? De même qu’Issa n’est pas Jésus, le Fils de Dieu, mort et ressuscité, Allah n’est pas le Dieu des chrétiens. En sus des noms propres, les noms communs eux-mêmes ont des significations différentes. Ainsi, lorsque Mahomet appelle à la chasteté, cela signifie ne coucher qu’avec ses esclaves (70.29-30 ; 78.31-34), ou qu’avec des prostituées rémunérées (5.5), et la paix avec les non-musulmans n’est qu’une trêve. Bref, quel dialogue avec l’islam ?2

— 9 Formaté par le judaïsme rabbinique, l’islam s’imagine au temps de la conquête de Canaan… et prend les actes de légitime défense des peuples qu’il combat pour des actes d’agression ! Alors que Jésus enseigne l’amour des ennemis (Mt 5.44), l’islam justifie ses agressions au nom de la loi du talion (2.179,194) : « Combattez à mort les polythéistes sans exception, comme ils vous combattent sans exception, et sachez qu’Allah est avec les pieux. (9.36) ». Qu’apporte l’islam au monde ? Et que pourrait-il apporter après la venue du Christ ? Qui ne voit la différence entre Jésus et Mahomet, l’Évangile et le Coran ? Dans l’histoire réelle, qui attaque qui ? Pendant six siècles le christianisme vivait très bien sans l’islam, et montre par là qu’il n’a pas besoin de l’islam pour exister, par contre l’islam ne peut exister sans le christianisme, puisque sa raison d’être est de le calomnier pour justifier son usurpation (2.193 ; 3.151 ; 4.48 ; 5.56 ; 9.5,28-30,33,123 ; 98.6…). Évidemment, l’imposteur se fait passer pour l’original et sa victime pour coupable. Il faut avoir le courage de dire, pour la gloire de Dieu et le salut du monde : Qui peut venir APRÈS le Christ, sinon l’Antichrist ?

— 10 L’islam ne peut pas se réclamer d’une même origine avec la religion hébraïque et le christianisme puisque lui manque notamment la notion biblique centrale d’Alliance, alliance par laquelle Dieu Se révèle comme Sauveur. Allah n’est pas sauveur. Suite aux échecs de l’alliance mosaïque, les prophètes avaient annoncé le don d’une nouvelle et éternelle Alliance (Is 55.3 ; 61.8 ; Jr 31.31-33 ; 32.40 ; Ba 2.35 ; Ez 16.60 ; 34.25 ; 37.26 ; Os 2.20 ; Jn 4.38). Puisque l’alliance, scellée dans la Mort et la Résurrection de Jésus (Rm 3.25 ; Ep 1.7 ; 2.13) donne la vie éternelle (Mc 10.30 ; Lc 18.30 ; Jn 3.15, 36 ; 6.40 ; 10.28 ; 17.3 ; 2 Tm 2.10 ; He 5.9 ; 9.12 ; 13.20 ; 1 P 5.10 ; 1 Jn 1.2 ; 2.25 ; 5.11,13), de quelle nécessité serait l’islam ?

— 11 Comment l’Alliance entre Dieu et l’humanité dont l’Église est le sacrement pourrait-elle être rendue plus parfaite, puisque les natures, divine et humaine, sont unies sans confusion dans l’unité vivante de l’unique et divine Personne de Jésus de Nazareth, et que l’offrande, en notre nom à tous, du Sacrifice de Sa sainte humanité, nous sanctifie une fois pour toutes (He 9.26 ; 10.10 ; 1 P 3.18 ; Jude 3) ?

— 12 Alors que l’islam prétend être le même message que d’autres l’ayant précédé (6.92 ; 10.37 ; 12.111 ; 35.31 ; 42.13 ; 46.12,30), l’Évangile ne s’identifie à aucun de ceux que présente le Coran, mais à la personne de Jésus de Nazareth (Ac 17.3 ; 5.42 ; 11.20). Pourrait-il y avoir deux Jésus ?

— 13 Le christianisme est la première religion universelle (Ac 10.34-36), en sorte que l’Occident, où il s’est développé, s’est dilaté pour s’offrir à tous au nom de l’Universel dont il porte la révélation (Mt 28.19 ; Tt 2.11). Catholique signifie universel. Alors que l’Empire du milieu tourne sur lui-même, indifférent au reste du monde, que le bouddhisme ne se répand que par accident, l’islam, venant après le christianisme et pour le remplacer, est un fléau universel, un malheur qui ne peut être qu’apocalyptique. Peut-il y avoir deux vraies religions universelles ?

— 14 Jésus assoit sa prétention à être le Sauveur par le témoignage du dernier des prophètes (Jn 5.33-35), celui des Écritures hébraïques (Mc 12.35-37 ; Jn 5.39,46), ses propres œuvres (Jn 5.36), et le pouvoir de Sa divinité (Jn 8.24,28,58), tandis que l’islam ne trouve rien d’autre pour asseoir sa prétention à être l’unique religion (2.193 ; 3.19,85 ; 5.3 ; 48.28 ; 61.9), que l’accusation faite aux Juifs et aux chrétiens d’avoir corrompu leurs Écritures. Il prétend rétablir la religion originelle en reprenant nombre de préceptes de la religion mosaïque : les tabous alimentaires (Lv 7.27 ; 11.1 ; 19.26 ; 20.25), la polygamie (Lv 20.11), la loi du talion (Ex 21.23-24 ; Dt 19.28), la lapidation (Dt 22.22-24), etc., oubliant que ces préceptes ― n’appartiennent pas aux dix commandements (Ex 34.28) ―, ne sont pas universels, n’ont été donnés qu’au peuple juif, pour un temps donné (Dt 18.18), et ont été rendus caducs par le Sacrifice de Jésus … Qui a demandé aux musulmans de se prendre pour des Juifs ?

— 15 Les saintes Écritures hébraïques annoncent la venue d’un « royaume qui ne sera jamais détruit et dont la domination ne sera point abandonnée à un autre peuple (Dn 2.44) ». Ce royaume annoncé n’était donc pas le royaume d’Israël d’alors puisqu’il a été détruit, et si ce royaume ne doit pas passer à un autre peuple, comment celui que le Christ a fondé (Mt 4.17 ; 16.19 ; 24.35 ; Lc 17.21) pourrait-il être repris par l’islam ?

— 16 Dieu ne Se contredit pas ni ne renie l’Alliance qu’Il a conclue avec le peuple juif lorsque Jésus l’ouvre à toute l’humanité (Mc 14.9 ; Mt 28.19 ; Lc 24.46-49 ; Ac 2.39 ; 22.21) : si le Dieu d’Israël est le vrai Dieu, alors, Il l’est aussi nécessairement de tous les hommes. Qui sont les chrétiens, sinon, venus de toutes les nations, races, peuples et langues, les heureux bénéficiaires de la nouvelle et éternelle Alliance annoncée à Israël (Gn 6.18 ; Jr 31.31 ; 32.40 ; Bar 2.35 ; Ez 16.60 ; 36.25-27 ; Za 13.9 ; Lc 22.20 ; Mt 26.28 ; Ac 15.14-18 ; Rm 3.29 ; He 9.15), et par lui encore aujourd’hui refusée (Mc 2.18-22 ; Ac 7.52) ?

— 17 Si le Christ a accompli et non pas aboli la religion mosaïque (Mt 5.17), pourquoi les Juifs ne L’ont-ils donc pas accueilli ? Parce qu’enorgueillis des prérogatives du peuple élu (Lc 4.16-30), pourtant chargé de porter au monde la connaissance de l’unique et vrai Dieu et de son projet de salut pour tous les peuples (2 Ch 6.32-33 ; Jonas), ils ont refusé que les païens partageassent avec eux l’héritage d’Abraham, en lequel « il n’y a plus ni juif ni païen (Ga 3.28 ; Rm 3.29-30) ». Ils ont refusé « ce Mystère [qui] n’avait pas été communiqué aux hommes des temps passés […] : les païens sont admis au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l’Évangile (Ep 3.2-6) ». Eux, souhaitaient un Messie qui apportât, non la délivrance de Satan et la Rédemption universelle, mais l’expulsion des Romains hors de Palestine, et assurât aux Juifs une domination temporelle (Lc 24.21 ; Ac 1.6), qu’ils désirent toujours. En voulant s’approprier, comme leur Dieu propre et exclusif, l’unique Dieu qui s’était révélé à eux, les Israélites L’ont réduit à n’être qu’un dieu tribal (Rt 1.16), national (2 R 5.17-18 ; 2 R 17.25-27,29-30 ; 19.12), comme tous les autres dieux (1 R 20.23+). Étant le vrai Dieu, le Créateur de tous les hommes, Jésus ne pouvait pas S’intéresser au salut des seuls Juifs (Ps 89.6 ; 87.5 ; 95 ; Is 2.2-5 ; 19.21-25 ; 25.6 ; 42.4-6 ; 49.6 ; 60.3 ; 65.18-24 ; 66.19 ; Jr 4.2 ; 16.19-21 ; 23.23-24 ; Ha 2.14 ; Za 2.15 ; Ml 1.5,11 ; Mt 15.28 ; Mc 15.19 ; Jn 12.20 ; 1 Jn 2.2 ; Ap 5.9) — ce qui piqua leur orgueil nationaliste (Ba 4.3 ; Lc 4.16-30) et fut une cause importante de leur haine envers ce Messie (Lc 4.25-29) doux et humble de cœur (Mt 11.29). Jésus n’est pas venu établir un royaume terrestre, particulier, voué un jour ou l’autre à disparaître, mais le Royaume même de Dieu, un Royaume spirituel et éternel. Au prix de Son Sang, Il nous a lavés de tous nos péchés, conféré une dignité divinement immaculée, et rendus participants de Sa nature divine (2 P 1.4). Dès lors que le pardon de l’Humanité a été acquis par le Sang de la nouvelle et éternelle Alliance (Lc 22.20 ; Jr 31.31 ; Is 53.3 ; Ez 36.27), quel autre salut serait à attendre (Ac 10.43) ?3

— 18 Alors que la Loi nous reconnaissait coupables de ne pas l’accomplir parfaitement (Ac 15.10 ; Ga 3.10-14), le Christ vient l’accomplir pour nous (Is 26.12 ; Mt 5.17 ; Jn 15.5,7), en sorte que vivant en communion avec Lui (Jn 17.19-23-26), nous l’accomplissions désormais en Lui, par Lui, et comme Lui (Jn 14.12). Qui a mieux accompli la Loi que Jésus de Nazareth ? L’humanité peut-elle se réaliser plus parfaitement qu’en Lui ? Pourquoi l’Église qui introduit en cette communion (Gn 17.16 ; Ps 47.1 ; 67.4 ; Ac 15.11 ; Rm 3.24 ; 5.2+), devrait-elle être remplacée ?

— 19 Jésus a précisément mis en garde ses disciples contre la venue de nouveaux messies : « Prenez garde que nul ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous Mon Nom [Cf. 61.6], disant : ‘C’est moi le Christ [le Sauveur, l’Envoyé de Dieu]’ ; et ils en séduiront un grand nombre. (Mc 13.6) » ; « Alors si quelqu’un vous dit : ‘Le Christ est ici’ ou ‘Il est là [Le Christ n’est pas mort ! ; Il n’est pas Dieu !]’, ne le croyez point. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes et ils feront de grands prodiges et des choses extraordinaires, jusqu’à séduire, s’il se pouvait, les élus mêmes. (Mt 24.24) » Les Apôtres n’ont pas dit autre chose : « Je m’étonne que si vite vous vous laissiez détourner de Celui qui vous a appelés par la grâce de Jésus-Christ, pour passer à un autre Évangile : non certes qu’il y en ait un autre ; il y a seulement des gens qui vous troublent et veulent changer l’Évangile du Christ. Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du Ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit maudit ! Nous venons de le dire et je le répète, si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! (Ga 1.6-9) » ; « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous demeurez fermes, par lequel aussi vous vous sauvez, si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; sinon, vous auriez cru en vain (1 Co 15.1-2) » ; « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir Jésus-Christ. (1 Co 3.11) » ; « Car plusieurs séducteurs ont paru dans le monde ; ils ne confessent pas Jésus-Christ venu dans la chair : c’est là le séducteur, l’Antichrist. (2 Jn 7) » ; « La foi a été transmise aux saints une fois pour toutes. (Jude 3 ; Ep 2.7 ; 2 P 2.1-3 ; 3.3) » Depuis ses origines, l’Église annonce le message sacré et incorruptible du salut éternel à toutes les nations (Mt 28.19-20 ; 24.14) : Jésus est LE Sauveur (Jn 14.6 ; Ac 4.12, 1 Tm 2.5), on ne voit pas ce qui devrait interrompre cette mission. Lorsque Jésus annonçait qu’après la prédication de l’Évangile engendrant des fils de Dieu, le Diable viendrait semer la zizanie et se donner une progéniture maudite (Mt 13.24-30,36-43 ; Jn 16.2 ; Coran 9.30), pouvait-Il ne pas penser à l’islam ?

— 20 Sans le christianisme, l’islam n’existerait pas. Il n’est que refus de la foi chrétienne : « Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas ‘Trois’. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous ! Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant (4.171 ; 5.73 ; 9.28,30) ». Sa profession de foi, la chahada, est l’expression de ce refus : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité si ce n’est Allah [autrement dit : Non la Sainte Trinité, à laquelle je préfère l’inconnu Allah ! (7.188 ; 27.65 ; 72.26)] et Mahomet est l’envoyé d’Allah [autrement dit : Non à Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur des hommes, à qui je préfère Mahomet, parfait criminel !] ». La chahada primitive de la coupole du Dôme du Rocher, sise sur l’esplanade du Temple de Jérusalem, est explicite : « Il n’y a aucune divinité à part Allah ! Loué soit Allah qui n’a engendré aucun fils ! » L’islam, venant après le christianisme, ne peut que tenter d’imposer sa légitimité par la mystification (58.55 ; 109.1-6).4 Le seul regard positif qu’il porte est sur lui-même. Comme Satan, il n’existe qu’en s’opposant. Sans kâfir, sans infidèle, il n’y a pas de musulman. Un musulman se rassure d’être musulman parce qu’au moins il n’est chrétien. Être antichrétien est un gage de légitimité islamique. C’est pourquoi le conflit avec l’Occident est vital pour l’islam. Les régimes musulmans se légitiment aux yeux de leurs populations en permettant la lutte contre les chrétiens. En Afghanistan, au Pakistan, aux Moluques, au Nigéria, en Arabie saoudite, au Soudan, et ailleurs, se convertir au christianisme est sanctionné légalement par la peine de mort. La pression sur les Églises du Proche et du Moyen-Orient est telle que les chrétiens fuient leurs terres pour sauver leur vie. En Syrie, du tiers de la population qu’ils étaient à la fin du XIXe siècle, ils sont aujourd’hui moins de 5%. En 1932, ils formaient au Liban plus de 55% de la population, leur proportion y est à présent inférieure à 30%. En 1948, en Cisjordanie & Gaza, la proportion de chrétiens était de 23%, en 2010 ils ne sont plus que 1,6%. À ces dates, ils étaient 25% en Égypte et au Soudan, et maintenant 10 et 17%. Avant le génocide de 1913-1923, les chrétiens de l’Empire ottoman représentaient le tiers de sa population (4,5M), devenue aujourd’hui musulmane à 99,6% ! En Iran, leur nombre a diminué de 66%. En Irak, en une génération, les chrétiens ont diminué de 90% … L’œuvre propre de l’Antichrist est de détruire l’œuvre du Christ (2.193 ; 9.33). Or Allah est « le Maître du jour du jugement (1.4) », en sorte que si ce jour doit advenir par une victoire militaire ou politique des musulmans, ceux-ci doivent combattre jusqu’à la victoire finale. Mais alors, qui est soumis : les musulmans à la volonté d’Allah, ou Allah à la volonté des musulmans ? À moins qu’ils ne fassent qu’un ?

— 21 Si les chrétiens ne seront point affligés (5.69), comment Allah peut-il souhaiter les exterminer (9.30) ?

— 22 On entend souvent dire que judaïsme, christianisme et islam seraient trois religions issues de la foi d’Abraham. Or, s’il est facile de comprendre que par ce discours l’islam cherche à s’octroyer la divine légitimité de la tradition hébréo-chrétienne, on ne voit pas que ramenant l’humanité sous le régime de la barbarie, il puisse prétendre rivaliser avec la perfection humaine apportée par le Christ. De deux choses l’une : soit la perfection des mœurs du christianisme (chasteté, amour des ennemis, indissolubilité du mariage, mépris de l’argent, etc.) témoigne de l’origine divine de celui-ci (cf. Mt 5), et alors l’islam est une malédiction, soit les mœurs du christianisme ne témoignent pas d’une origine divine, et ce sont alors la razzia, l’esclavage, le racket, la polygamie, la pédophilie, le meurtre des apostats, la violence, qui le sont … Y a-t-il une autre hypothèse possible ?

— 23 Les musulmans imaginent l’islam devant reproduire la relation du christianisme vis-à-vis du judaïsme, comme si le temps n’existait pas, comme s’il n’inscrivait pas dans l’existence chaque être de façon unique. À cause de la nature irréversible du temps, il est impossible de refaire ce qui a été fait. Cela n’est pas moins vrai dans l’ordre de la divine Providence qui conduit l’histoire humaine à son terme défini. Ce que Dieu a fait une fois pour toutes est fait une fois pour toutes (Jude 3 ; He 9.26 ; 10.10 ; 1P 3.18). La sagesse consiste à reconnaître ce qui nous précède et à nous inscrire en son prolongement. N’est-il pas fou celui qui scie la branche qui le porte ?

— 24 « L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la foi [l’islam se glorifie de rejeter la foi chrétienne] pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques [cf. les enseignements islamiques], séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience : ces gens-là interdisent le mariage [le vrai mariage, qu’invalident l’absence de liberté de choix de l’épouse, la polygamie, le mariage des fillettes, la répudiation, l’inégalité juridique, le devoir de battre sa femme, etc.] et l’usage d’aliments [cf. halal] que Dieu a créés pour être pris avec action de grâces par les croyants et ceux qui ont la connaissance de la vérité (1 Tm 4.1-4) ». L’islam ne correspond-il pas à cette description ?

— 25 L’Économie chrétienne, étant l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera jamais et aucune révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ (CEC 66). Si Jésus est Dieu (Lc 22.70 ; Jn 5.18 ; 8.24,51,58 ; 10.33,36 ; 11.25-26 ; 13.19 ; 14.6 ; 19.7 ; voir G), de qui d’autre désirer la venue ?

— 26 La Bible est scellée par ces mots de l’apôtre saint Jean : « Si quelqu’un y ajoute, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; si quelqu’un retranche des paroles de ce livre prophétique, Dieu lui retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre (Ap 22.18) ». Par ces mots, l’islam n’était-il pas condamné avant même d’apparaître ?

  1. Où l’on voit que Jean-Jacques Rousseau n’a rien inventé avec son Contrat social… []
  2. Comme le disait Mgr Pierre Claverie, assassiné en Algérie où il était évêque : « Nous disions : ‘Voyez, nous avons des bases communes.’ C’est FAUX, complètement FAUX. Chacun met autre chose derrière les mots. Nous étions en pleine équivoque. […] Je prends acte de cette différence avant d’esquisser une rencontre. (in François Jourdan, Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans, Paris, L’Œuvre, 2007, p.86) » []
  3. Alors que le Talmud considère explicitement le Messie comme un individu, les juifs, pour refuser de le reconnaître en Jésus, attribuent ce qui dans les Écritures est dit à Son sujet, à l’ensemble du peuple juif. Or, Israël existant avant la venue du Messie, ne peut être par lui attendu … Dieu distingue Israël et Lui-même dans l’annonce de Son incarnation : « Tu es mon serviteur Israël, toi en qui Je Me glorifierai (Is 49.1-6) ». Deux versets plus loin, le Messie est encore bien distingué d’Israël : « Le Seigneur a parlé, Lui qui M’a modelé dès le sein de Ma mère pour être Son serviteur, pour Lui ramener Jacob, et qu’Israël Lui soit réuni (…) » ; « C’est trop peu que Tu sois Mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les survivants d’Israël (…) ». Le Serviteur est nécessairement différent d’Israël puisqu’il doit le ramener à Dieu (Cf. 2 Sm 5.2 ; 1 Ch 11.2 ; Mi 5.2). En Is 53.8, Dieu décrit le Messie innocent, sans péché, souffrant pour expier les péchés de son peuple. Or, non seulement Israël n’est pas sans péché, mais il ne souffre pas pour expier les péchés d’un peuple qui lui appartiendrait. Impossible donc d’identifier Israël et le Messie. []
  4. Que soit dénoncé l’islam en raison de son opposition essentielle au christianisme ne peut être retourné contre le christianisme au motif que celui-ci rejette l’Islam, puisque non seulement le christianisme existait avant l’Islam, et ne s’est donc pas constitué en rejet de celui-ci, mais encore parce qu’il ne s’oppose à rien, à rien de ce qui est naturel ou vrai, ne faisant qu’ouvrir à l’humanité entière l’Alliance promise au peuple juif. []