Deux individus, parmi tant d’autres, en 2021, sur les réseaux sociaux, m’ont traité de pédophile. L’un a commenté un de mes tweets rejetant la théorie de l’évolution par ces mots : « Retourne toucher des gosses et tais-toi ! », et l’autre blâmait un autre de mes tweets critiquant la politique anti-covid par ces mots : « Vous me semblez plus calé en pédophilie qu’en virologie dans l’Eglise catholique. Chacun sa spécialité ! ». Avec l’appui de la valeureuse Alliance générale contre le racisme et le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF), j’ai porté plainte pour « injure publique en raison de l’appartenance à la religion catholique ». Eh bien, quel jugement pensez-vous que le juge vient de porter ?

Au sujet de la première plainte, il estima que le prêtre catholique que je suis n’a pas été stigmatisé « à raison de son appartenance à la religion catholique mais [que N] le vise ici en ce qu’il est prêtre, donc en considération de l’office qu’il exerce et ainsi en ce qu’il appartient au groupe des hommes d’Eglise dont certains ont vu leur comportement dénoncé pour avoir abusé de leur pouvoir sur les enfants qui leur étaient confiés afin de les éveiller à la foi catholique. » Et pour la seconde, que les propos incriminés ne visent pas le prêtre catholique que je suis « en raison de son appartenance à la religion catholique, mais en ce qu’il est prêtre et ainsi appartient au groupe d’hommes d’Eglise dont certains ont vu leur comportement dénoncé pour avoir abusé de leur pouvoir sur les enfants qui leur étaient confiés afin de les éveiller à la foi catholique » en sorte que j’ai été débouté de mes plaintes avec l’AGRIF, et condamné à payer les frais du procès …

En suite de ce jugement il apparaît qu’il est possible dans la République française de considérer un prêtre catholique indépendamment de la religion catholique qui lui donne pourtant son identité … et cependant de le traiter publiquement de pédophile, indépendamment de toute culpabilité personnelle, au seul motif qu’il est … prêtre catholique !
Bien entendu, nous avons avec l’AGRIF, fait appel de ces jugements.

Abbé Guy Pagès