Le Conseil d’État a donné raison à l’ex-ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, en validant sa circulaire du 29 septembre 2021 « pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire ». En substance, les personnels scolaires doivent accéder aux demandes de changement de prénom ou de sexe formulées par les élèves se présentant comme “transgenres”, dès le primaire, si la demande est faite avec l’accord des deux parents, que l’état civil ait été modifié préalablement ou pas. Le nouveau prénom sera alors automatiquement utilisé par tous les professeurs, ainsi que sur la carte de bibliothèque et de cantine, de même que dans l’espace numérique de travail, etc. Cette circulaire demande aux personnels de trouver des solutions en accompagnant les élèves trans pour les WC, douches, vestiaires, dortoirs et autres équipements « genrés » selon l’identité de genre souhaitée par l’élève…

On a crié à la différence, voire à l’opposition entre l’anti-woke Blanquer et le woke Ndiaye. On a pourtant, avec cette circulaire, qui se soumet sans aucun recul à la théorie du genre dans sa plus parfaite expression, une illustration du fait que Jean-Michel Blanquer faisait à bas bruit ce que Pap Ndiaye veut désormais faire ouvertement. Cette fameuse théorie du genre qui, selon Najat Vallaud-Belkacem, on s’en souvient, n’existait pas ! La vraie question est alors de savoir pourquoi le ministre actuel tient tant à rendre visible son entreprise de destruction des repères anthropologiques de la jeunesse.

Le circulaire Blanquer du 29 septembre 2021 fait peser des responsabilités disproportionnées sur les épaules des personnels éducatifs, en les chargeant de trouver sur le terrain, des solutions sur-mesure aux besoins des élèves se déclarant transgenres, et d’accompagner personnellement leur mise en œuvre, pour prévenir toute moquerie, souffrance ou tout harcèlement. Ce n’est pas une mince affaire. Il est notamment précisé que les élèves transgenres doivent pouvoir venir dans les habits correspondant à leur sensibilité sans être ennuyés par quiconque. Si la circulaire prétend ne rien faire sans l’accord et la collaboration des deux parents, on sait que se présenteront nécessairement des cas, où un parent ne sera pas d’accord sur les aménagements pratiques à opérer pour répondre aux exigences de leur enfant. Comment les enseignants pourront-ils alors gérer ces demandes, qui ne manqueront pas d’engendrer force débats au sein-même des établissements ?

Alors que le Défenseur des droits a affirmé de manière répétée que « Mégenrer une personne trans constitue un harcèlement moral », à en croire la très militante association Chrysalide, les parents pourraient bien se voir assez rapidement accuser de maltraitance ou de transphobie s’ils ne veulent pas faire droit aux exigences de leur enfant, exigences dont il convient de souligner que les enfants pourraient eux-mêmes les regretter, plus tard…

Qui plus est avant même la puberté ? Qu’il protège chaque enfant du harcèlement et des moqueries est une nécessité que personne ne remet en cause, mais il véhicule un discours qui, à force de lutter contre la transphobie, finit par encourager les transitions de genre. Sans doute le ministère croit-il s’inscrire dans la tradition d’émancipation républicaine face aux stéréotypes véhiculés par la famille… L’école de Jules Ferry avait pour but d’enraciner la République et de décatholiciser les représentations mentales des enfants. L’Education nationale du XXIe siècle pense sans doute très sérieusement faire acte d’actualisation de cette tradition émancipatrice en libérant les enfants de l’ « assignation à résidence » que représente le « genre », et en voulant valoriser dans le discours du maître leur droit à réinterroger leur sexualité et leur genre, et à poser des choix indépendamment du sexe biologique reçu à la naissance.

C’est une lourde responsabilité que prend l’Etat, qui peut avoir des conséquences explosives pour lui, comme la jurisprudence britannique le montre déjà. En effet, dans le procès Bell v. Tavistock, [2020] EWHC 3274, une jeune femme qui avait fait une transition lorsqu’elle était mineure a fait condamner la clinique qui lui avait fait prendre des bloqueurs de puberté à 14 ans, à 17 ans de la testostérone et à 20 ans, l’avait encouragée à subir une mastectomie. Des transformations qu’elle avait amèrement regrettées une fois adulte. Les “maltraitants” d’aujourd’hui ne sont pas nécessairement ceux qui, demain, seront reconnus comme tels par le juge.

D’un point de vue purement pratique enfin, alors que notre système scolaire est au bord de l’implosion, le charger de tels casse-tête paraît tout à fait inopportun. La tendance étant à la fluidité de l’identité de genre dans le temps, va-t-on vraiment gérer des dénominations et des genres différents au cours d’une même année, ou d’une année sur l’autre ? Comment être sûrs que ces évolutions n’engendreront pas des erreurs d’identification des jeunes lors des convocations aux examens, au sein des procédures administratives ou judiciaires diverses comme Parcoursup? La responsabilité de l’Etat pourrait même être engagée. Comment va-t-on décider dans quelle équipe de sport jouent les élèves transgenres, et sur quel barème “fille” ou “garçon” les noter ? Comment parviendra-t-on à mettre en œuvre la politique de protection des mineurs ou la promotion du droit des femmes, si l’on se laisse gagner par la confusion intellectuelle de l’intersectionnalité des luttes ?

C’est la raison elle-même, et avec elle un grand nombre d’acquis, que l’on pourrait voir compromis dans les années à venir. Sous prétexte de progressisme sociétal, c’est peut-être une dramatique régression logique qu’on plébiscite. Les enfants sont en construction durant leur minorité. Ils se posent par définition mille questions sur eux-mêmes. Et pendant que les Turcs assiégeaient Constantinople, les Byzantins discutaient du sexe des anges …

Tribune d’Anne Coffinier dans Famille chrétienne :

Illustration de la folie criminelle au pouvoir :

Deux témoignages de Chloe Cole, une jeune femme états-unienne de la Vallée Centrale de Californie. Le premier (la première partie de la vidéo) est plus récent que le second (la seconde partie de la vidéo).

Personne ne naît dans le mauvais corps. Nous sommes nos corps. Un homme ne peut pas devenir une femme. Une femme ne peut pas devenir un homme. Les charlatans — initialement, des hommes — qui se sont mis à prétendre le contraire il y a quelques décennies afin de légitimer leurs fétichismes sont parvenus à créer une sorte de nouvelle religion, la religion Trans, qui se fonde sur un tissu d’absurdités et de stéréotypes sexistes. Aujourd’hui, de plus en plus d’enfants qui, comme Chloe Cole, grandissent dans l’enfer moderne du patriarcat industriel, des réseaux sociaux, du capitalisme technologique, se font happer par cette religion Trans, lourdement promue par de toujours plus nombreux fanatiques sur internet — et, en amont, par les séries télé, les films, les médias de masse prétendument « progressistes », les gouvernements, etc. Et beaucoup sont ainsi encouragés à mutiler leurs corps sains au travers d’une « transition » médico-chirurgicale aux effets irréversibles. Et beaucoup — évidemment — le regrettent, comme Chloe Cole, qui témoigne ici en tant que « détransitionneuse ».

Si un jour la gauche se réveille et réalise qu’elle a décidé de soutenir bec et ongles une idéologie misogyne, homophobe et qui encourage des enfants (mais pas que) à se mutiler, la gueule de bois sera douloureuse.

Pour en lire plus sur Chloe Cole, un article sur sa détransition : https://www.partage-le.com/2022/09/02

Pour en savoir plus sur le transgenrisme : https://www.partage-le.com/2022/08/08

Ne pas manquer ce magnifique et combien éloquent reportage : QU’EST-CE QU’UNE FEMME ? OU LA FOLIE TRANSGENRE …

L’homosexualité, ses raisons