Is 25.6-10a ; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6 ; Ph 4, 12-14.19-20 ; Mt 22.1-14

Avez-vous remarqué comment tous les textes de la messe de ce dimanche viennent à point pour clore notre retraite ? En effet, dans la première lecture, Isaïe annonce l’Eucharistie, ce repas divin qui « fera disparaître la mort pour toujours », donné sur la montagne du Calvaire. Le psalmiste voit déjà la table que le Seigneur dresse pour lui face à tous ses ennemis, avec une coupe débordante de grâces et de bénédictions, en sorte qu’il ne craint pas de traverser les ravins de la mort : la Croix du Seigneur étant son guide et sa consolation ! Et saint Paul est si comblé par le don de Dieu que plus rien ne peut lui manquer ! Vraiment, Dieu tient ses promesses, et rassasie déjà des biens du Ciel qui reçoit Jésus, « le Pain vivant descendu du Ciel pour qu’on Le mange et ne meure pas. (Jn 6.51) » Enfin, l’Évangile évoque le banquet dressé par l’Eglise, offert à tous, moyennant toutefois le renouvellement spirituel symbolisé par le revêtement de l’habit de fête qu’est le Christ, comme le chante, après saint Paul (Ga 3.27), le tropaire de la Pentecôte, et comme semblent l’oublier aujourd’hui tant de pasteurs de l’Eglise imbus d’égalitarisme pour qui « Tous ! Tous !  Tous ! », quelques pécheurs qu’ils soient, doivent recevoir l’Eucharistie, et ce alors même que Notre Seigneur révèle que peu de personnes en sont dignes … Qu’un seul soit exclu alors que peu sont élus semble contradictoire, mais il faut comprendre, avec Origène, que cet homme exclu représente “tous ceux qui, après avoir embrassé la foi, persévèrent dans la vie mauvaise qu’ils menaient avant leur baptême, ce en quoi ils sont tous de la même espèce.”

L’allégorie relate d’abord la vie d’Israël, infidèle jusqu’à la persécution à mort des missionnaires de l’Evangile, puis la vie de l’Eglise, dégagée du particularisme juif pour s’ouvrir à l’universalité de l’humanité. Nous voyons que le Seigneur intervient Lui-même ici-bas dans la vie de son Eglise pour juger de la dignité de ses membres et en exclure tous ceux qui ne revêtent pas le Christ, annonce du Jugement dernier où seront sévèrement châtiés ses ennemis. Cela ne correspond certes pas à l’affirmation du pape François disant que « Dieu nous sauvera tous. (15.09.2021) » …

Si Dieu a voulu créer le peuple hébreu pour donner à Son fils incarné une société exempte de culte rendu au Démon afin qu’Il puisse saintement S’y incarner et S’y développer, l’existence du peuple juif est donc fonction de la venue du Messie, le Sauveur du monde (Jn 4.22 ; Ga 3.16+), en sorte que son rejet, préfiguré par celui des Prophètes et définissant le judaïsme contemporain, ne peut qu’avoir des conséquences dramatiques tant pour Israël que pour le monde entier. L’actualité nous le montre. Jésus a annoncé la destruction du Temple de Jérusalem et la dispersion des Juifs en châtiment de leur incrédulité, de leur refus de L’accueillir, Lui, le Fils de Dieu (Lc 13.34 ; 19.41-44 ; 21.20-24 ; Jn 5.23,42-47 ; 8.24,42-47), et cela « jusqu’à ce que soit accompli le temps des païens. (Lc 21.24 ; 1 Th 2.14+) » qui s’est achevé avec la création de l’État d’Israël en 1948. Le retour des Juifs en Israël a signifié que Dieu, après une longue pénitence, leur avait alors pardonné leur blasphème contre Son Fils (Mt 12.32). Mais il n’en reste pas moins que si Israël ne tire pas les leçons de son histoire et s’entête à refuser le témoignage que l’Esprit-Saint rend aujourd’hui à Jésus-Christ, notamment par tous les bienfaits apportés par l’Église au monde entier, alors son péché ne pourra plus être pardonné (Mt 12.32), et ses châtiments passés auront été l’annonce et la pâle figure de ceux qu’il méritera. « Le péché contre l’Esprit-Saint ne reçoit en effet pas plus de pardon en ce monde que dans l’autre (Mt 12.31-32 ; Jn 8.21-24) »

Pour nous, prenons garde d’imiter les invités préférant vaquer à leurs légitimes occupations plutôt que se rendre aux noces du Fils du Roi. Combien sont capables de manquer la Messe dominicale, qui est obligatoire – hors le cas des soins que doit apporter la charité, par exemple aux malades. Notre Seigneur nous fait comprendre la folie de ces hommes dédaigneux du bonheur sans pareil qu’est la participation au banquet royal, symbole du bonheur partagé, et de ceux donc qui méprisent aujourd’hui une seule messe dominicale par laquelle nous accomplissons le troisième des Dix commandements : Tu sanctifieras le Jour du Seigneur. Comment mieux sanctifier le Dimanche qu’en s’unissant au Sacrifice du Christ, et passer ainsi avec Lui de ce monde actuel et mauvais au Jour sans fin de l’éternité bienheureuse en laquelle Il est entré par Sa résurrection ? Tout près d’ici la Vierge Marie, à la Salette, a pleuré, a pleuré parce que les hommes n’allaient pas à la Messe le Dimanche … Elle est descendue du Ciel pour nous montrer quelle folie c’est de mépriser l’Amour de son fils et Dieu, qui vient Se donner en nourriture pour que nous ne mourrions pas ! En vérité, si l’on nous disait : ou bien tu vas à la Messe et l’on te tue à la sortie, ou bien tu n’y vas pas et l’on te laisse en vie, eh bien, nous devrions y aller. Car, aller à la Messe, ce n’est rien d’autre qu’accomplir le plus grand acte d’amour qui soit, aussi vrai qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner notre vie pour qui nous aimons, et que personne plus que Dieu n’est digne de recevoir le don de notre vie. Qui, plus que Jésus mérite notre amour ? Lui qui rend précisément présent Son sacrifice réalisé il y a deux mille ans sur la Croix par amour pour nous, afin que nous puissions, deux mille ans plus tard, ici et maintenant, participer à ce grand événement ! Je connais quelqu’un qui, voyageant en train loin de chez lui, se rendant compte que la journée pluvieuse finissait et qu’il n’avait participé à la messe, incontinent, décida de descendre à la prochaine et inconnue station dans l’espoir de trouver une messe, dédaigneux de savoir quand il pourrait reprendre son voyage. Et alors que s’étant fait indiquer la direction de la plus proche église et qu’il s’y rendait, inquiet à l’idée de trouver l’église fermée ou la messe finie, entendit en son cœur : « Je t’attends. » … Et, de fait, quand il entra dans l’église, la Messe était sur le point de commencer …

La Messe est vraiment une histoire d’amour avec Dieu ! Dieu nous aime à en mourir, et attend que nous Lui rendions amour pour amour en nous offrant à Lui, Notre Père chéri « par Jésus, avec Jésus et en Jésus », emportés par l’élan d’amour qui porte le Père et le Fils l’un vers l’autre. Comment s’unir au Christ sans mourir d’amour ? N’est-ce pas là le voeux de qui aime ? On vient à la Messe pour mourir d’amour ! Aussi, quittant l’église, nous nous surprendrons à dire : « Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. (Ga 2.20) »

Ce n’est donc pas sans raison que le Catéchisme enseigne :

« Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Messe (…) L’Eucharistie du dimanche fonde et sanctionne toute la pratique chrétienne. C’est pourquoi les fidèles sont obligés [bienheureuse obligation !] de participer à l’Eucharistie les jours de précepte, à moins d’en être excusés pour une raison sérieuse ou dispensés par leur pasteur propre. Ceux qui délibérément manquent à cette obligation commettent un péché grave. (n°2181-82) »

Quel malheur pour les prêtres qui ont enseigné le contraire, sous prétexte d’honorer la liberté, et à cause de cela et de tant d’autres mensonges et hérésies, ont conduit le peuple de Dieu loin de son Seigneur, en sorte qu’aujourd’hui les églises sont vides, les séminaires sont vides, les monastères sont vides, les âmes sont vides, le pays se vide, et que tout cela se remplit d’abominations permettant à nouveau à l’Enfer de régner sur terre ! Marie a non seulement pleuré à la Salette, mais encore à Akita en 1973, et nul doute qu’elle pleure aujourd’hui plus que jamais tant la confusion est à son comble dans l’Eglise et à cause de cela dans le monde ! Elle a dit à Akita :

« Si les hommes ne se repentent pas et ne s’amendent pas, le Père infligera un châtiment terrible à toute l’humanité. Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, comme on n’en aura jamais vu auparavant. Un feu tombera du ciel et fera disparaître une grande partie de l’humanité, les bons comme les mauvais, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se trouveront si désolés qu’ils envieront les morts. Les seules armes qui vous resteront, seront le Rosaire et le Signe laissé par mon Fils. Chaque jour, récitez les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Évêques et les Prêtres. Le travail du diable s’infiltrera jusque dans l’Église en sorte que l’on verra des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, et des Evêques à d’autres Evêques. Les Prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. L’Église et les autels seront saccagés. L’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromissions et le démon pressera de nombreux Prêtres et des âmes consacrées à quitter le service du Seigneur. Le démon va faire rage en particulier contre les âmes consacrées à Dieu. La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse. »

Il faudrait beaucoup de temps pour dresser la liste de tous les péchés par lesquels les chrétiens se souillent et se damnent aujourd’hui, à commencer par leurs silences face aux péchés légalisés, remboursés, institutionnalisés ! Combien se confessent et reçoivent la communion en état de grâce ? Combien par exemple se moquent de savoir que la contraception est un péché grave ? D’après un récent sondage, la contraception est presque aussi présente dans la vie des catholiques que dans le reste de la population … et il va de même en ce domaine du port du stérilet et d’autres moyens abortifs … Bref, le cas de l’homme venu au banquet sans porter la robe immaculée du baptême, doit nous interroger sur la conformité de notre volonté à celle de Dieu … car si beaucoup sont appelés, peu sont élus.