Extrait de la retraite donnée par l’Abbé Guy Pagès à Niepokalanow du 1er au 6 mai 2023 sur le thème “Devenez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5.48)” La vidéo originale est là. 

Jésus disant : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.” s’adresse à tous Ses disciples. On ne peut pas dire qu’Il ait une piètre opinion de nous ! Il ne peut pas nous demander plus. La question est : “Comment réaliser ce commandement de Jésus ?” Je voudrais dire un petit mot sur l’importance aujourd’hui de ce thème : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait“, parce que, comme vous le savez certainement, la figure du Père est détruite dans la société. Vouloir accomplir ce commandement du Seigneur conditionne non seulement notre propre salut, mais aussi de celui de la société toute entière.

Je prend un exemple : Certainement que parmi vous, notamment si vous êtes une femme, vous avez dû avoir du mal à entendre cette parole répétée dans le Nouveau Testament : “Femmes, soyez soumises à vos maris. (Ep 5.22 ; Col 3.18 ; Tt 2.5 ; 1 P 3.1,5)Cette phrase est aujourd’hui inaudible, et cela parce que nous nions les différences, qui sont considérées comme des injustices. Par exemple en France, le président Macron dit que pour être un père, ce n’est pas nécessaire d’être un homme … Donc, comment comprendre ce verset : “Femmes, soyez soumises à vos maris” ?

Eh bien, pour comprendre cela, il faut remonter à la source, c’est-à-dire dire à Dieu, qui a créé les hommes et les femmes. (Il faut bien remarquer que ce commandement s’adresse aux femmes, à leur conscience, à la différence de celui d’Allah, qui commande aux musulmans de se faire obéir de leurs femmes, jusqu’à les frapper (Coran 4.34) ). Et c’est pourquoi, dans cette retraite, je vous parlerai aussi de la Sainte-Trinité, sans la connaissance de laquelle on ne peut rien comprendre à rien. Et donc, dans la Trinité, seul le Père est Père, seul le Fils est Fils, seul le Saint-Esprit est Saint-Esprit, et ils sont tous les trois ensemble un seul et même Dieu que chacun est personnellement. De même, dans l’humanité, créée à l’image de Dieu : seul l’homme est homme, seule la femme est femme, et l’enfant est un enfant, et tous les trois partagent la même dignité humaine. Dans la Trinité, ni le Père, ni le Fils, ni le Saint-Esprit sont plus ou moins Dieu l’un que les autres personnes. De même, la masculinité n’est ni supérieure ni inférieure à la féminité, mais une même humanité. Le Père et Moi nous sommes un. (Jn 10.30)” Mais le Père seul est Père et le Fils seul est Fils. Dans le récit de la création à l’image de Dieu (Gn 1.26) de l’homme et de la femme, nous voyons que la femme est tirée du côté de l’homme (Gn 2.21-23), comme en Dieu le Fils vient du Père, ce qui signifie que pour elle, en tant que femme, elle est l’image du Fils dans la Trinité, et que sa façon à elle d’être femme sera d’imiter la façon dont le Fils aime le Père. Et comment Jésus nous a-t-Il montré qu’Il aimait le Père ? En renonçant à Sa volonté pour faire la volonté du Père. À Gethsémani, Il prie par trois fois : “Père, non pas comme Je le veux mais comme Tu veux (Mt 26.39,42,44).  Ainsi, dans un couple, quand il y a un problème, par exemple celui de devoir choisir la nouvelle école à laquelle envoyer notre enfant lundi prochain alors que nous ne sommes pas d’accord sur le choix de l’établissement : toi tu penses qu’il faut l’envoyer à l’école sainte Marthe, et moi je pense qu’il faut l’envoyer à l’école sainte Claire, comment choisir ? Nous avons a priori autant de raison l’un que l’autre d’avoir la bonne solution. Mais puisque demain matin il faut donner une réponse, toi, parce que tu es l’homme, parce que tu es le chef de famille, le père, après m’avoir demandé mon avis, après avoir réfléchi, après avoir prié, la décision que tu prendras sera la mienne. (Cela suppose, évidemment, dans la Volonté de Dieu, que la femme ait librement choisi son mari, et n’ait pas choisi un imbécile.) Et c’est ainsi que l’épouse, en se sacrifiant, réalise l’unité de son couple et de sa famille. Et non seulement en étant capable de renoncer à son jugement pour prendre celui de son mari, elle lui donne le plus bel acte de confiance et donc d’amour qu’elle peut lui donner. Un homme ne peut pas être plus malheureux que lorsqu’il a l’évidence que sa femme n’a pas confiance en lui. Mais s’il voit que sa femme est capable de lui faire confiance, lui-même prend alors confiance en lui. Et non seulement l’épouse donne ainsi vie à son mari, mais aussi aux enfants, qui, en voyant leur maman obéir au père, vont eux-mêmes imiter leur maman en obéissant au père. (Il est encore évident que l’épouse n’a pas à faire la volonté de son mari si celui-ci veut pécher.) Ainsi, en imitant la façon dont le Christ nous a aimé, l’épouse accomplit sa vocation, réalise par son sacrifice l’unité de son couple et de sa famille. Donc : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5.48) suppose de connaître et aimer la personne du Père, Principe sans principe, pour que les hommes soient des hommes et que les femmes soient des femmes ! La révélation du mystère de la Trinité que Jésus nous a présentée en désignant le Père et en Se désignant comme le Fils nous permet de nous comprendre nous-mêmes. Si Dieu est une Communion de Personnes distinctes ne formant qu’un même Être, alors la différence apparaît comme condition du don, source de vie, et non de conflits. Dans la société où la vraie Foi disparaît, ne voit-on pas que les hommes et les femmes ne savent plus qui ils sont ? Donc, ce commandement de Jésus : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5.48) est vraiment un chemin de salut pour chacun et pour la société toute entière.