L’apologétique islamique fonctionne auprès des musulmans comme une grande mystification, préférant les laisser dans un état d’ignorance vis-à-vis de leur religion que de prendre le risque de voir poser des questions interdites.
Cette mystification fonctionne de moins en moins à l’heure d’Internet, au point que les maîtres en « science islamique » sont dépassés par cette révolution du savoir.
C’est ainsi que l’un d’eux a du admettre que la tradition musulmane ne parvenait pas à convaincre celui qui cherche vraiment la vérité. Passé le niveau de l’ignorance, il en arrivera progressivement au stade d’un malaise de plus en plus embarrassant devant l’impossibilité de l’apologétique à répondre aux questions dérangeantes.

Cette vidéo est extraite d’un entretien entre cheikh Yasir Qadhi et Mohamed Hijab, deux apologètes musulmans, qui a été diffusée il y a peu sur Internet. On y voit notamment le cheikh, spécialiste de l’histoire du Coran selon l’islam, avouer qu’elle comporte de nombreuses « zones d’ombres » (« holes in the narrative« , selon son propos). Confronté en effet à des recherches, des découvertes, des témoignages anciens de plus en plus nombreux (dont par exemple la confrontation à une trentaine de Corans arabes différents), il peine à maintenir la crédibilité du récit traditionnel de la « révélation » du Coran, de sa compilation définitive par Othman (troisième calife selon la tradition musulmane, mort en 656) et de sa parfaite préservation depuis lors. Pire, ces éléments nouveaux poussent les étudiants en « science islamique » à étudier ce récit traditionnel, et à poser eux-mêmes les questions dérangeantes, auxquelles le cheikh est obligé d’admettre qu’il ne peut pas répondre réellement, à moins de mentir. Il dévoile alors sans le vouloir l’immense système de tromperie qui enferme les musulmans, y compris les « savants de l’islam » pour ne pas mettre en danger la crédibilité de l’islam.

Cet entretien de Cheikh Yasir Qadhi a fait l’effet d’une bombe, aussi cherche-t-il depuis à le faire disparaître à tout prix d’Internet, mais il est repris, décortiqué, analysé, montré par divers youtubeurs et critiques de l’islam. 

Qiraat et ahruf se traduisent par lectures et lettres. Les premiers manuscrits ont été rédigés avec quinze lettres seulement (sans signes diacritiques ni voyelles), d’où la possibilité pour un mot d’avoir plusieurs sens. Les polémiques engendrées par ces problèmes ont existé dès l’apparition du Coran. Comment mieux dire que le pseudo-prophète n’a jamais rien expliqué du Coran, ni essayé d’en faire un livre, et que l’histoire de Mahomet est un mythe mal construit ? Le Coran a été composé par les Califes abbassides et leurs scribes plus de cent cinquante ans après la mort supposée du dit prophète ayant apporté la Parole même de Dieu …

Traduction du texte de la vidéo :

Yasser Qadi, est un musulman pratiquant et spécialiste mondial sur le texte du Coran.
Tout étudiant qui étudie le Coran sait que les sujets les plus difficiles sont : Ahruf et Qiraat ; le concept d’Ahruf et sa réalité ; le rapport des Ahruf et leur préservation, etc. Combien y en a-t-il : 1, 3,  7 ?
Et le rapport Qiraat et Ahruf  est un sujet qui fait dire à tout étudiant débutant : “Mais qu’est-ce que c’est que tout ce bazar ?!”
Quand vous avancez plus dans l’étude, vous apprenez à mémoriser ce que vos enseignants vous disent et à le régurgiter, sans tout, sinon rien, comprendre.
Quand vous approfondissez, c’est alors que les choses deviennent très, très gênantes.
Quand vous approfondissez, c’est alors que les choses deviennent très, très gênantes.
Et cela n’a rien d’original. C’était aussi le cas à l’époque des Sahaba (Compagnons du “Prophète”).
Ce n’est pas une blague, mes frères et sœurs !
Ces sujets posaient déjà problème à celui que Mohammed recommanda pour la récitation du Coran Ubay (Ibn K’ab)
Ubay est l’Autorité de référence en ce qui concerne le Coran. Ubay est le maître. Il l’est vraiment.
Et même Ubay a dit …… “Mais qu’est-ce que c’est que tout ce bazar ?!”
C’est la première fois que je dis ces choses.
Dans mes cours, je parle de “la crise” que j’ai vécue à Yale. La raison de “ma crise” a été la question des Ahruf,
des Qiraat, de la préservation, etc. Ce sont des sujets très, très, difficiles.
Et nos professeurs les plus avancés ne savent pas vraiment répondre …
Aussi ces sujets ne devraient être débattus qu’entre personnes qui savent ce que sont les Qiraat, et qui comprennent les questions soulevées.
– (Mohammed Hijab, apologiste musulman) Donc, “ta crise” concernait le rapport entre les Ahruf et les Qiraat ?
– Non, ce n’était pas ça, mais cela l’a provoquée. Ma crise est venue de l’impossibilité de répondre aux questions relatives
à la compréhension historique, du rapport entre Ahruf et Qiraat, questions posées des universitaires, extérieurs à l’islam.
Dans le milieu musulman, nous avons du respect pour le Coran.
Nous commençons un peu à étudier, et puis nous nous arrêtons. C’est ainsi.
Mais les universitaires occidentaux n’ont pas de ligne rouge. Pour eux l’empereur est nu. Ils disent : “Mais ça n’a pas de sens !”, “Ce n’est pas vrai”, etc.
Ils soulèvent des questions, que je ne vais pas rapporter ici, mais qui sont exactes, car elles sont dans nos propres livres.
Ils n’inventent rien. Ils parlent des Riwayat et de choses que je ne dirai pas ici. Et de ceci et de cela …
Et il devient alors très clair pour vous et pour tout spécialiste du Coran que le récit traditionnel sur le Coran est plein de vides.
Le récit traditionnel sur le Coran est plein de trous. Le récit traditionnel ne répond pas à leurs questions très pertinentes.
Le récit traditionnel ne répond pas à des questions très pertinentes.
Dans les universités occidentales, toutes ces questions sont très connues, car leurs connaissances ont fait des bonds de géants depuis 100 ans.
Nos problèmes leurs sont très bien connus. Et globalement, l’Oumma orientale ne sait pas ce qui se passe dans ces universités.
Et l’Oumma ne répond pas à ces questions de la manière satisfaisante.

Vidéo d’origine ici : https://www.youtube.com/watch?v=8Dc1H… vers 1h22m