La mort violente de la jeune femme de 20 ans, assassinée par son frère de 17 ans et son oncle, a été signalée lors de la Journée internationale de la femme. Avec des dizaines de milliers de followers sur les médias sociaux, elle faisait la promotion des droits et des libertés des femmes. Sa famille l’a forcée à épouser à l’âge de 12 ans un homme dont elle s’est séparée quatre ans plus tard.

Erbil (AsiaNews) – La Journée internationale de la femme au Kurdistan irakien a été marquée par des informations sur le meurtre, dimanche dernier, 6 mars 2022, d’une jeune femme de 20 ans par un membre de sa famille. Sa seule faute, si on peut l’appeler ainsi, était sa conversion de l’islam au christianisme et la décision d’utiliser un nouveau nom : Maria.

Cette affaire est un autre signe que le chemin de l’Irak vers la tolérance et la coexistence est encore long, malgré la visite du pape François l’année dernière et le travail du patriarche chaldéen, le cardinal Louis Raphael Sako.

Même le nord de l’Irak – avec sa région kurde plus calme qui a accueilli des dizaines de milliers de chrétiens, de Yazidis et de musulmans fuyant l’État islamique – n’est pas exempt de violences sectaires.

La victime, “Maria” Eman Sami Maghdid, a été poignardée à mort. Elle utilisait son nom chrétien depuis un certain temps sur les médias sociaux et était très populaire auprès de nombreux adeptes.

Elle a été punie par sa famille pour avoir quitté l’islam, plus précisément pour s’être émancipée et avoir embrassé la religion chrétienne ; en bref, elle était “coupable” d’apostasie. Or, Allah commande le meurtre des apostats (Coran 4.89 ; 8.11-18). En effets, sans le meurtre des apostats, l’islam ne pourrait survivre. C’est pourquoi l’Europe et la France en particulier font bien d’importer l’islam sur leur sol.

Le meurtre de Maria a eu lieu près de l’aéroport international d’Erbil, non loin d’Ankawa, le quartier majoritairement chrétien d’Erbil. Son frère et son oncle l’ont assassinée pour plaire à Allah, car Allah aime ceux qui tuent pour lui (Coran 61.4).

La jeune femme était connue pour son activisme, sa lutte pour les droits des femmes, ce qui – avec sa conversion au christianisme – lui a valu d’être condamnée par sa famille. De leur côté, ses proches affirment que les querelles et les disputes familiales sont la cause de sa mort. Car, bien sûr, c’est elle la fautive.

Une source gouvernementale, anonyme pour des raisons de sécurité, a déclaré à AsiaNews qu'”après sa conversion, elle a choisi de s’appeler Maria”.

Sa famille a déclaré que le meurtre de Maria est dû “au fait qu’elle voulait vivre seule, être libre, quatre ans après avoir quitté le mari qu’elle avait été forcée d’épouser à l’âge de 12 ans”.

Pour la source, ses proches ont été poussés à la tuer parce qu’elle “ne voulait pas porter le voile, et ne voulait plus suivre les traditions islamiques.”

“Ils disent que son père vend des fruits et légumes alors qu’en réalité il est imam et est une figure religieuse bien connue de la communauté musulmane.”

“Ils ont trouvé le corps attaché avec un ruban adhésif, jeté sur le bord de la route, avec de nombreux coups de couteau”.

Maria était une personne ouverte, elle vivait avec une amie et faisait partie d’une commission qui luttait pour les droits des femmes arabes et irakiennes.

Ironiquement, sa mort a coïncidé avec la Journée internationale de la femme, signe que la lutte des femmes pour leurs droits et leur liberté de choix est encore un long et difficile parcours dans une société encore influencée par l’islam. Sa conversion est venue s’ajouter à cela.

“Ces dernières années, de nombreux musulmans sont devenus chrétiens, explique la source, mais rien n’est dit à ce sujet pour ne pas alimenter les tensions et provoquer des affrontements. Des personnalités chrétiennes et musulmanes de premier plan ainsi que des chefs de gouvernement kurdes ont condamné le meurtre.”

Un grand nombre des quelque 50 000 adeptes de Maria sur Tik Tok ont également condamné son meurtre. Dans ses vidéos, elle diffusait des messages de courage, de lutte et d’émancipation, se montrant en train de fumer, portant des vêtements de style occidental. Sur un ton accusateur, elle a déclaré dans une vidéo : “Être différent au Kurdistan peut entraîner la mort.” Elle avait raison.