Homélie, Dimanche 7 mai 2023, à Niepokalanow
(Ac 6.1-7 ; Ps 32.1-2,4-5,18-19 ; 1 P 2.4-9 ; Jn 14.1-12)

Nous venons d’entendre de la bouche de Jésus cette parole singulière, extraordinaire : « Je suis LE Chemin, LA Vérité et LA Vie. » Aucun autre homme, dans toute l’histoire de l’humanité, n’a osé déclarer cela. Les prophètes et les sages de toutes les nations ont dit : « Je vous montre le chemin », « Je vous enseigne la vérité », mais aucun n’a jamais dit : « JE SUIS LE chemin », « JE SUIS LA Vérité », « JE SUIS LA vie » … Soit ce que dit là Jésus est vrai, soit ce qu’Il dit est faux. Si c’est faux, à qui le prétend, de le prouver, de prouver que Jésus est un menteur. Mais si c’est vrai, c’est fantastique : la Vérité S’est manifestée ! Nous pouvons donc la connaître ! Et telle est la soif de toute intelligence ! Aussi vrai que personne ne veut être trompé …

Et Dieu sait si aujourd’hui le Père du mensonge est à l’œuvre, en ce monde qui se glorifie d’être postchrétien – comme s’il pouvait y avoir autre chose APRÈS le Christ ! sinon le comble de l’abomination ! Ce monde – que Dieu supporte dans l’attente que soit complet le nombre des élus – est donc celui de l’ANTIChrist, prenant toujours plus d’assurance … à mesure que la Foi en la Vérité diminue. Il nous faut être bien conscients du temps où nous vivons pour ne pas imiter les Apôtres restés incrédules après avoir pourtant bénéficié de la Présence et de l’enseignement du Verbe incarné. Marcher sur la mer, rendre la vue à des aveugles de naissance, ressusciter les morts, remettre les péchés, révélaient à travers l’humanité de Jésus Sa nature divine. Et aujourd’hui, à commencer en ce temps pascal par le Saint Suaire de Turin, nous n’avons pas moins de signes et de miracles montrant que Jésus est LE chemin, qui conduit à Dieu en Le faisant sortir de l’inconnaissable. Il est La vérité en révélant la relation qui l’unit au Père. Il est la Vérité du Père. « Qui me voit, voit Mon Père. » Il est La vie, car voir Dieu, c’est vivre !

On se souvient de cette question de Pilate : « Qu’est-ce que la Vérité ? (Jn 18.38) », à laquelle Jésus n’a pas répondu, tant elle est bête, bête parce qu’on ne peut pas remonter plus avant que la vérité elle-même dans la suite des causes explicatives de la réalité. Que pourrait-il y avoir AVANT la vérité pour expliquer LA vérité ? Seul un fou peut demander au soleil s’il brille, ou à Dieu pourquoi il existe. Or, le Démon a réussi à faire croire aux hommes qu’ils seront libres en niant LA vérité. Comme s’il était possible d’inventer la vérité. Mais la vérité existe indépendamment de nous, en sorte que nous ne pouvons que l’aimer telle qu’elle est. Sans elle, il n’y a plus de fondement commun à la communication, à la confiance, à la vie en société. C’est le règne du mensonge dans tous les domaines, la construction de la Tour de Babel où chacun vit dans sa bulle. Ayant perdu la relation avec Dieu, et avec la Vérité, les hommes sont alors livrés aux démons qui les terrorisent et les manipulent par des peurs et des mensonges : pandémies, réchauffement climatique, crises économiques, politiques, etc. Leur espérance n’est plus en Dieu qui donne gratuitement la vie … et Sa vie ! la vie éternelle, au prix de Sa mort et de Sa résurrection, mais dans le transhumanisme, qui promet la victoire sur la mort, grâce à la technologie capable de tout maîtriser, et contrôler … Pour éviter l’ostracisme et la persécution que le Prince de ce monde fait subir à qui ne se soumet pas à la criminelle tromperie universelle, à l’adulation de la perversion, la plupart renoncent à leur jugement, à leur conscience, à leur liberté. N’ayant plus besoin que Dieu veille sur eux « pour les délivrer de la mort et les garder en vie aux jours de famine », ils ne peuvent qu’exécrer l’humilité de Dieu qu’ils prennent pour de la faiblesse, alors que Sa bonté les supporte dans l’espoir de les voir se convertir et échapper à l’Enfer … Jésus est si humble qu’Il ne Se réserve pas même la gloire de faire les plus grandes œuvres, pour nous en donner la gloire, si elle nous fait envie … En Se faisant moins méritant que nous, Il nous permet non seulement de ne point nous mépriser lorsque nous nous voyons si pauvres en bonnes œuvres, mais encore, à qui est tenté de rivaliser avec Lui, Il offre de Le dépasser en ce qui Le caractérise : Son humilité … en sorte que le concurrent est ramené … à la case Départ ! L’humilité est le chemin que le Christ a suivi et qu’Il nous enseigne pour aller à Dieu : « Celui qui s’élèvera sera abaissé, celui qui s’abaissera sera élevé (Mt 23.12) ». Il n’y a pas de vie spirituelle authentique sans humilité. « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de cœur. (Mt 11.30) » Le Démon peut parfois sembler faire le bien, mais ce n’est jamais que par orgueil, pour humilier Dieu, en se prétendant capable de faire le bien par lui-même, sans Dieu … Il refuse de n’être ni de ne pouvoir rien par lui-même. Il préfère détruire ce qui est et s’autodétruire, plutôt que de devoir quoi que ce soit à Dieu. Il sait que ce faisant il se livre au malheur absolu, mais il accepte ce prix pour avoir la gloire d’être, comme Dieu, à l’origine de quelque chose qui sans lui n’existerait pas … le Mal ! Ainsi s’imagine-t-il être lui-aussi Dieu, mais sans Dieu, et contre Dieu. Folie qu’il inocule aux hommes depuis le péché originel …

A la veille de Sa mort, le Sauveur conforte la foi de ses disciples en affirmant Son égalité de nature avec Dieu : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en Moi. », et Il leur donne l’espérance qu’après les épreuves de cette vie, ils se retrouveront dans la Maison du Père éternel, où chacun sera logé en fonction de ses mérites acquis ici-bas. Si chacun jouira d’un degrés différent de béatitude, tous cependant éprouveront la même joie dans la vision béatifique de Dieu, qui, étant Un et Charité, « sera tout en tous (1 Co 15.28) ». Alors, ce qui sera à chacun sera à tous.

Mais de ce que chacun jouira du bien de tous ne dispense évidemment personne d’acquérir le sien, maintenant, en essayant de vivre aujourd’hui ce qui est déjà dans l’éternité … C’est ainsi que les Européens, et le monde civilisé, ont une dette incalculable à votre égard, Polonais, pour les saints et les héros que vous avez donnés à l’Église et à l’humanité, notamment Jean III Sobieski (1629-1696. Il épousa une Française, Marie-Casimire (Marysienka)). Avec Charles V de Lorraine, ils sauvèrent l’Europe de l’islam par leur victoire sur les Turcs aux portes de Vienne en 1683. Ils voulurent rassembler l’Europe chrétienne pour repousser l’Empire ottoman, qui, ayant conquis militairement une grande partie du sud-est de l’Europe, cherchait à submerger sa partie occidentale. Ils rejoignirent alors la sainte ligue catholique du Pape Innocent XI, qui leur décerna à tous deux le titre de « Sauveur de Vienne et de la civilisation occidentale », et institua la fête du Saint Nom de Marie en mémoire de leur victoire. Or, si comme l’a enseigné avec force saint Jean-Paul II, les nations sont des réalités voulues par Dieu, qui dira que la Pologne, seule nation encore catholique en Europe, n’est pas appelée à honorer encore ce titre de : « Sauveur de la civilisation occidentale » ? Car les nostalgiques du califat ne peuvent renoncer à leur mission de soumettre le monde à la charia, et selon une prétendue prophétie de Mahomet, de prendre Rome comme ils ont pris Constantinople … Et en effet, l’islamisation de l’Europe avance à grands pas, notamment par l’immigration. Mais surtout par la trahison des élites, illustrée par quelques faits récents, dont l’arrêt de la vice-présidente grecque du Parlement européen écrouée l’an dernier pour corruption en faveur de Qatar, lequel sait utiliser son argent pour acheter des décisions économiques et politiques au Parlement européen ; la propotion par le Conseil de l’Europe de l’enseignement de l’histoire de “l’islam d’Europe” pour (je cite) « renforcer la participation politique des communautés musulmanes et satisfaire leurs exigences religieuses » ; la récente campagne de promotion par le Conseil de l’Europe du port du hijab, co-financée par l’Union européenne, pour – bien sûr ! – lutter contre le racisme et la discrimination envers les musulmans ; la condamnation du délit d’islamophobie pour faire taire toute critique de l’islam, au titre de la lutte contre le racisme – comme si l’islam était une race ! ; le financement en millions d’euros par l’Union européenne d’associations liées à l’islam dit radical (pour ne pas dire terroriste) … et nous pourrions allonger cette odieuse liste montrant la réalisation du projet d’islamisation de l’Europe élaboré par l’Organisation de la Coopération Islamique (O.C.I.), et soutenu aussi bien par les Frères musulmans que par les lâches, apostats et autres idiots utiles qui nous gouvernent.

Dans sa Lettre aux familles, saint Jean-Paul II a écrit : « Une nation vraiment souveraine et spirituellement forte est toujours composée de familles fortes, conscientes de leur vocation et de leur mission dans l’histoire. », et dans son Discours à l’UNESCO, à Paris : « La nation existe par la culture et pour la culture. Veillez par tous les moyens à votre disposition sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine. Protégez-là ! Ne permettez pas que cette souveraineté fondamentale devienne la proie de quelque intérêt politique ou économique ! » Votre pays a joué un rôle majeur dans la lutte contre le communisme, mais son combat contre la Bête cherchant à dévorer la Femme et l’Enfant-Dieu, l’Eglise et les chrétiens, n’est pas fini, car de ce monstre une autre de ses sept têtes, blessée à mort par la suppression du califat en 1924, reprend vie, et à cause de cela subjugue toute la terre (Ap 13.3) … Si la Pologne a repoussé à l’est de l’Europe cet antichrist caractérisé qu’est l’islam, le pays qui allait devenir la France le fit à l’ouest au début du VIIIe siècle. Ainsi les Européens purent-ils sauver leur foi et à sa lumière bâtir la civilisation qui rayonna dans le monde entier pour le rendre humain par l’amour de Dieu incarné. Il faut remarquer que ce pays qui allait devenir la France repoussa l’islam, parce que, et bien que resté seul catholique au milieu de pays devenus majoritairement hérétiques. C’est en effet une leçon de l’histoire qu’une Eglise malade, minée par l’hérésie, passe facilement à l’ennemi … et il suffit pour être hérétique de rejeter un seul dogme de la Foi ! C’est ce qu’ont montré les conquêtes fulgurantes de l’islam au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où il a détruit les Eglises minées par les hérésies de l’époque, tel l’arianisme, si proche de l’islam. Aujourd’hui, nous avons d’un côté le mouvement qui ose se faire appeler « Eveillé : Woke », avec sa « cancel culture », sa « culture de l’annulation », dont le but est de faire disparaître de l’espace public tout ce qui est jugé raciste, homophobe, patriarcal, blanc, occidental, c’est-à-dire finalement : chrétien, et de l’autre côté nous avons l’islam qui ose se présenter comme la religion de remplacement du christianisme, parce qu’il lui est historiquement postérieur, et alors même que ne reliant pas à Dieu — ce qui est même pour lui le pire des péchés (Coran 4.48) —, il n’est pas une religion. Mais encore, en plus de ces deux antichrists qui prennent en tenaille ce qui reste de chrétienté, nous avons affaire à un troisième ennemi, pire que les deux autres réunis, et qui est constitué de tous les apostats au sein de l’Église, que saint Paul appelait déjà « les faux frères (2 Co 11.13,26 ; Ga 2.4 ; Ph 3.2 ; 1 Tm 4.2) ». Aujourd’hui, ils participent à la construction de ce nouvel ordre mondial, en enseignant par exemple que la pluralité des religions est voulue par Dieu ; que donner le Pain du Ciel aux adultères publics n’est plus un sacrilège ; que bénir les unions homosexuelles n’est pas une abomination ; ni accueillir des transsexuels au séminaire une infamie ; etc. etc. Il y a quelques jours, une amie a vu son petit garçon de quatre ans et demi revenir de l’école en soutenant qu’il était une petite fille, parce que sa maîtresse lui avait assuré que c’était à lui de décider … La négation de la différence sexuelle, image de la relation du Père et du Fils, source de l’Esprit-Saint, la Personne-Amour, procède directement de la haine de Dieu, qui est Relation, Communion, Trinité.

Bref, la lutte eschatologique compte sur une Pologne vraiment souveraine et spirituellement forte. Dieu veut que la Pologne existe ! Qu’elle s’appuie donc sur Lui par la fidélité à ses commandements, et non sur une alliance avec les nations apostates ! Dieu nous a révélé sa pédagogie à travers l’histoire du petit peuple d’Israël : tant qu’il était fidèle à l’alliance avec Dieu, il ne craignait rien de ses menaçants voisins, mais lorsqu’il se détournait de Dieu pour mettre sa confiance en l’un contre l’autre, il était écrasé et condamné à l’exil. Et lorsqu’il rejeta le Messie, selon la prophétie de Jésus, il fut l’objet d’une grande colère, persécuté et dispersé jusqu’en … 1948, date qui marque la fin de l’ère où pouvait se rencontrer encore des païens, et où commence celle où l’on ne peut plus être que chrétien ou antichrétien (Lc 19.41-42 ; 21.22-24). Si l’un de vos voisins avait appris cette leçon, non seulement il se serait épargné les malheurs d’une guerre qu’il prétendait vouloir éviter, mais il n’aurait pas ouvert la voie à une nouvelle guerre mondiale ! Je souhaite donc que votre pays sache rester en dehors de cet affrontement planifié non pas tant par des êtres de chair et de sang que par les démons qui veulent éradiquer de la terre jusqu’au dernier vestige de la venue du Christ. Cultivez votre foi en Jésus, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Ap 19.16), Lui qui a « reçu tout pouvoir au Ciel et sur terre (Mt 28.18) », et vous serez victorieux, comme déjà vous l’avez été en comptant sur Lui. Tenez-vous à l’écart de ses ennemis, reconnaissables à leur corruption et perversion ; « on ne cueille pas de figues sur des épines ni du raisin sur des ronces (Mt 7.16) ». Compter sur Dieu, mettre en pratique ses commandements, et n’accepter aucune alliance ou politique antichrétienne, voilà la garantie du salut. Nous ne devons pas redouter d’être « pour les incrédules, une pierre d’achoppement et un rocher sur lequel ils trébuchent », à la suite de Notre Seigneur, qui a fait de nous « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que nous annoncions les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à Son admirable lumière ». Ainsi soit-il !