Dans l’Antiquité, à Babylone, et dans tout le Moyen-Orient, le dieu principal était le dieu de la lune, représenté par un taureau, symbole de force et de fécondité, et plus simplement parfois par ses seules puissantes cornes en forme de croissant de lune . C’est ainsi que l’on peut voir encore au Musée d’Alep (Syrie), le dieu Sîn, protecteur d’Ur, symbolisé par des hampes surmontées d’un croissant lunaire, ce dieu Sîn qui est aussi invoqué au début de la sourate 36… Pourquoi l’islam utilise-t-il le calendrier lunaire, dont la durée des cycles rappelle celle des cycles menstruels féminins ? Pourquoi le ramadan se déroule-t-il le neuvième mois, marquant le terme d’une grossesse ? Pourquoi commence-t-il au premier croissant visible après la nouvelle lune ?

Pourquoi au cours de ce mois les musulmans adultes jeûnent-ils et s’abstiennent-ils de relations sexuelles, tant qu’il fait jour, sinon pour faire ces choses en présence de la lune, tout comme le faisaient ses antiques adorateurs ? Est-ce que la fin du ramadan ne fêtait pas à l’origine l’anniversaire de la naissance de la divinité lunaire ?

Sous ses différents noms, le dieu de la lune fut très tôt adoré en Mésopotamie comme le Père des dieux, l’équivalent de Zeus pour les Grecs, ou de Jupiter pour les Romains. Les Arabes païens adoraient eux aussi ce dieu de la lune (Coran 41.37) appelé Hou Baal (le Seigneur). Hou Baal avait trois filles : Al-Lât, la déesse du soleil (représentée par une pierre blanche dans son sanctuaire de la vallée de Wadjdi, près de Ta’if) ; Al-Manat, la déesse du destin et de la mort, (représentée par une pierre noire, à Koudaïd, près de la Mecque) ; et Al-Uzza, l’étoile Vénus, déesse de la beauté (Jr 7.18), toutes trois invoquées (cf. So 1.5) par Mahomet, un temps distrait, dans les fameux versets sataniques (Coran 53.19-20). La Bible, qui garde mémoire d’un culte rendu à la lune, avide de sang humain (2 R 23.5 ; 1 Ch 23.31 ; Jr 8.2), stigmatisait ce super-dieu représenté par un taureau (2 Ch 11.15 ; 13.8 ; 2 R 10.29 ; 12.28), appelé Baal (Ex 14.2 ; Nb 25.3 ; Dt 4.3 ; Jg 2.13 ; 1 Ro 16.31 ; Ps 106/105.19-20 ; Jr 2.8 ; 7.9 ; 19.5 ; Os 2.10, 8.5-6 ; So 1.4), comme étant le faux dieu par excellence (Ex 32 2 ; 2 Ch 17.3, 24.7 ; 33.3 ; 34.4 ; Jr 11.13 ; Os 11.7 ; So 1.4). Les judéo-nazaréens, ancêtres des musulmans, qui voulaient être chrétiens sans cesser de pratiquer le judaïsme — ces faux frères comme les appelait saint Paul (Ga 2.4 ; 2 Co 11.13-15,26 ; Ph 3.2) ―, au début du VIIe siècle, vinrent chercher du renfort auprès des tribus arabes pour reprendre Jérusalem. Par souci de cohésion et de légitimité pour leur entreprise, ils firent passer Hou-Baal, le plus puissant de leurs dieux, au rang de seul Dieu, celui des Patriarches hébreux. L’adoration du dieu suprême (hénothéisme) se transforma ainsi en monothéisme, adoration du Dieu un et universel (Coran 21.58). Et de même que les Romains disaient : Ô Deus ! (Ô Dieu !) pour s’adresser à Jupiter, de même chaque tribu arabe s’adressait à son dieu (Mi 4.5) en le nommant Le Dieu, Al-lâh, ce qui par contraction a donné Allah. Le Coran garde mémoire de cet événement : A-t-il fait, des divinités, une divinité unique ? En vérité, c’est là certes, une chose admirable (Coran 38.5) ! D’où la traditionnelle invocation révélant le caractère foncièrement polémique de l’islam, opposant Allah à des concurrents : Allahou akbar ! (Coran 20.73). “Allah est [le] plus grand !” Plus grand que qui ? Que les autres dieux !

C’est ainsi qu’aujourd’hui Hou-Baal continue à couler des jours heureux, toujours représenté sur les drapeaux musulmans ou le toit des mosquées… accompagné souvent de sa fille et déesse Al-Uzzah, La forte, symbolisée par une étoile, la planète Vénus (cf. 2 Ch 33.3), de préférence à ses sœurs Al-Lât et Al-Manât. Contrairement donc à ce que veut nous faire croire l’islam, Allah n’est pas le Dieu biblique, même s’il est vrai qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais il est le produit de la rencontre entre l’idolâtrie de Hou-Baal, le dieu lunaire, le plus grand des dieux du panthéon arabe, et l’affirmation de l’unicité divine typique du judaïsme. L’islam est-il autre chose qu’une idolâtrie du Dieu juif ?