Loué soit Jésus-Christ, Sa paix soit avec vous ! 

Dans la création de Dieu, il y a des degrés de perfection. Ainsi, Il a créé les pierres. “Bon, être une pierre c’est pas terrible mais enfin c’est mieux que rien, ça existe.” Et puis, Il a créé les plantes. “Ah, les plantes ça existe comme les pierres mais en plus ça a la vie. Une pierre, ça n’a pas la vie.” Et puis, Il a créé les animaux. Les animaux comme les pierres et les plantes ça existe. Et comme les plantes, ça a la vie. Et en plus, ça a la connaissance sensible. Ça voit, ça touche, ça sent, ça goûte. Ça peut s’enrichir du monde extérieur, dans l’ordre des sens, de la matière,
de la connaissance sensible. Et puis, au-dessus il y a les hommes. Ça existe, ça a la vie, ça a la connaissance sensible comme les animaux mais en plus ça a l’intelligence. À l’image de Dieu qui est Esprit, l’homme a un esprit doué de trois facultés à l’image du Dieu trinité, que sont : l’intelligence pour connaître la vérité, la volonté pour la choisir et la mémoire pour la garder. Et donc, l’homme peut connaître la vérité.
Vous ne verrez jamais un chien ou une vache s’asseoir comme ça et puis se dire : “Bon, pourquoi j’existe ?” Pourquoi le monde existe ? Pourquoi le monde est comme ça et pas autrement ? Pourquoi dois-je souffrir ? Pourquoi la mort ? Est-ce que je pense vrai ou est-ce que je pense faux ? Est-ce que je fais bien ou est-ce que je fais mal ? Toutes ces questions, qui sont d’ordre métaphysique, seul les hommes se les posent.

Et c’est ce qui fait qu’ils sont des hommes. Car ils connaissent l’essence même des choses alors que les animaux ne connaissent que leurs descriptions mais non pas leurs définitions. Les hommes, par leurs esprits, appartiennent au monde invisible aussi vrai que par leurs corps ils appartiennent au monde visible et matériel. Et dans cette univers, spirituel, invisible auquel ils appartiennent par leur esprit, leur intelligence, leur volonté, leur mémoire. Il y a là encore d’autres êtres eux aussi qu’on appelle les anges. Et de même, qu’il y a une gradation de perfection dans la création visible. De même y a t-il une hiérarchie de perfection dans le monde invisible entre ces êtres spirituels que sont les anges. Il y a ainsi les anges, les archanges, les puissances, les principautés, les trônes, les vertus, les chérubins, les séraphins.

Et puis le plus haut de tous: la créature, au-dessus de laquelle il n’y avait aucune créature plus belle plus puissante, plus forte que lui, on l’appelait Lucifer. Celui qui porte la lumière. Pourquoi lui il est Dieu et pas moi ? Lucifer était tellement beau, tellement intelligent, et comme toute créature spirituelle et comme l’homme aussi donc, appelé à aimer, à dire oui à Dieu ou non, à travers cette épreuve de la liberté représentée par “l’arbre de la connaissance du bien et du mal”, Lucifer a choisi de dire ‘non’ ; en pensant qu’il pouvait très bien, parce qu’il était assez fort pour cela, assez intelligent, se passer de Dieu. Il pouvait très bien se passer de Dieu. De même que Dieu ne dépend de personne, “Pourquoi Lui et Lui seul serait Dieu et pas moi ? Eh bien, moi aussi je vais ne dépendre de personne. Et donc, je vais ne pas dépendre de Dieu.” Et ainsi Lucifer, en tournant son dos à Dieu, qui est la Lumière, a inventé les ténèbres. En tournant son dos à Dieu qui est l’amour, il a inventé la haine. En tournant son dos à Dieu qui est la vie, il a inventé la mort. En tournant son dos à Dieu qui est la vérité, il a inventé le mensonge etc. etc.

Autrement dit, toutes ces choses négatives, dont nous faisons l’expérience dans notre vie, en fait ça n’existe pas ! C’est le manque, l’absence de ce qui est. Un peu comme la cécité, le fait de ne pas voir, ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est la vue et la cécité c’est l’absence de vue. Et donc, le démon, Lucifer s’est transformé de bon qu’il avait été créé. Par sa propre volonté, par sa propre liberté … en un ange mauvais. Et il a entraîné à sa suite … tous ceux qui comme lui, emporté par son élan et sa prédication, sa malice, se sont eux-aussi détournés de Dieu. L’origine du mal, elle est dans cette ange, le plus beau de tous à l’origine, la plus belle de toutes les créatures, qui a refusé d’être une créature pour vouloir se faire Dieu.

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Sans la révélation du dogme du péché originel (Gn 3 ; Sg 1.13 ; Rm 5.19), Dieu est méconnu, affreusement caricaturé, le problème du mal reste entier, et l’homme est incompréhensible à lui-même. Il est indéniable qu’une cassure s’est produite entre le Dieu parfait et sa Création. L’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2.9), placé parmi les arbres du Paradis terrestre, représentait la différence existante entre Dieu et sa créature. Par l’interdiction de manger de son fruit, c’est comme si Dieu avait dit à Adam : Laisse-Moi être Dieu. Toi, sois qui tu es et ne te prends pas pour Moi. Ainsi nous pourrons continuer à rester en relation, et Je pourrai continuer à te donner la vie (cf. Jr 7.23-24). En transgressant ce commandement, en s’octroyant le droit de dire ce qui est bien et ce qui est mal, Adam a pris la place de Dieu, et a donc refusé que Dieu soit Dieu. Face à la même épreuve, considérant sa propre perfection qui faisait de lui la plus belle des créatures, Lucifer s’était déjà préféré à Dieu. Rejetant l’amour de Dieu pour s’adorer lui-même, il se mit à haïr Dieu, son Créateur, et à prêcher cette révolte aux autres créatures spirituelles. Dieu ayant donné aux anges et aux hommes la liberté de L’aimer1, il existait la possibilité (mais la possibilité seulement) du non-amour. Par leur désobéissance, Lucifer, puis Adam, ont fait passer cette possibilité de la puissance à l’acte, de la virtualité à la réalité. Pour Lucifer, pur esprit, ce passage s’est fait en un instant et définitivement sitôt sa création, pour l’homme, esprit incarné, ce passage se fait dans le temps ; c’est pourquoi, à la différence de l’ange, existe pour lui la possibilité du repentir. En tournant le dos à Dieu, qui est la Lumière, Lucifer a inventé les ténèbres ; en tournant le dos à Dieu, qui est l’Amour, Lucifer a inventé la haine ; en tournant le dos à Dieu, qui est la Vérité, Lucifer a inventé le mensonge (Jn 8.44), etc. Et ainsi Adam, succombant au mensonge de Lucifer l’invitant à briser la communion avec Dieu, qui est Vie et Source de toute vie (Gn 3.1-5), s’est-il donné la mort, à l’instar d’un ruisseau dont la source vient à tarir. En se coupant de Dieu qui est l’Amour, Adam s’est voué à la haine. En rejetant Dieu qui est la Vérité, il est tombé dans l’ignorance, l’erreur, le mensonge… Toutes ces choses négatives dont nous faisons l’expérience, en fait, n’existent pas ; elles ne sont que l’absence, le manque de ce qui est, la conséquence du refus de Dieu, sans Qui rien ne peut être. La maladie, par exemple, est le manque de santé. C’est la vue qui est quelque chose, tandis que la cécité en est le manque. Que sont les ténèbres ? Il suffit d’ouvrir les volets pour le savoir : c’est l’absence de lumière. Si donc le mensonge n’est possible que grâce à la vérité qu’il singe, la réciproque n’est pas vraie : la vérité n’a que faire du mensonge. Le diable ne peut que singer Dieu. En rejetant Dieu, sans qui rien ne peut être, l’homme a tout perdu et s’est perdu lui-même… Cette séparation d’avec Dieu qu’est le péché a non seulement coupé Adam de Dieu, d’Ève, et de toute la Création, mais aussi de lui-même : ses instincts jusqu’alors soumis à sa raison comme celle-ci l’était à la Volonté divine, se sont révoltés contre la raison qui s’est elle-même révoltée contre l’Ordre divin. Et la nature, jusque-là soumise à Adam, s’est mise à produire ronces et épines, catastrophes et cataclysmes. Quelle effroyable déception pour celui qui, à l’instar du Diable, s’était imaginé capable de se passer de Dieu ! Le mal était à jamais irréparable et le malheur sans fin, car l’homme ne pouvait se redonner la vie dont il n’était pas la source. Dieu seul pouvait réparer cette faute. C’est ce qu’Il promit en annonçant à Adam et Ève un Rédempteur (Gn 3.15). Aussi l’islam, qui nie le péché originel et la Rédemption, peut-il être autre chose que le péché impardonnable (Mc 3.29) ?

 

  1. Il n’y a pas d’amour sans liberté. C’est pourquoi il n’y a pas d’amour dans l’islam, la liberté étant considérée comme l’ennemie de l’obéissance. []