“Comprendre pour croire et croire pour comprendre.” Comment la raison aide la Foi à se dire et la Foi aide la raison à connaître le Mystère de Dieu…

Il y a bien des chemins pour permettre à la raison de vérifier que l’affirmation de la trinité des personnes dans l’unité de la nature divine n’est pas contraire à ses exigences de logique. On peut par exemple partir de l’analyse que Aristote a faite de l’acte, selon laquelle tout acte est composé des deux termes de son avénement et de leur relation. Ainsi, si Dieu est cet être qui existe par Lui-même de toute éternité, qui ne dépend que de Lui-même pour exister, qui existe parce qu’Il veut exister, Il est donc l’Acte pur d’exister. C’est-à-dire qu’il n’y a rien en Lui qui puisse ne pas exister, rien qui soit de l’ordre de la potentialité, qui soit à l’état de possibilité. En Dieu, tout est être, tout Dieu est être : Il est l’Acte même d’être. C’est pourquoi Il dit à Moïse, lorsque celui-ci Lui demande Son nom : “Je suis qui Je suis. (Exode 3.14)

Tel est le nom de Dieu : “Je suis”, “Je suis l’Être”. Je suis la plénitude de l’acte d’existence. Et Jésus reprendra ce nom, lorsqu’Il dira aux juifs et à nous : “Si vous ne croyez pas que Je suis, vous mourrez dans vos péchés. (Jn 8.24)” C’est-à-dire : “Si vous ne croyez pas que Je suis Dieu, que Je donne Ma vie pour vous, vous n’aurez donc pas la vie éternelle.” Quoi de plus logique ? Mais il y a bien d’autres chemins pour que la raison puisse constater que cette affirmation du Mystère trinitaire ne s’oppose pas à l’affirmation de l’unicité divine.

Et puisqu’il en faut pour tous les goûts, je pourrais par exemple prendre l’exemple de la paramécie, qui est le plus petit animal vivant constitué d’une seule cellule, avec un noyau et le cytoplasme qui l’entoure,  un animal d’une cellule. Comment cet animal se reproduit-il ? Non pas par accouplement, puisqu’il est trop simple, mais il se divise lui-même en deux cellules identiques, comme le fait une goutte d’eau qui devient deux gouttes d’eau. Eh bien, une fois que cette paramécie en a produit deux, qui ira dire laquelle des deux était avant l’autre ? Ce n’est bien sûr qu’une image, avec toute l’infinie dissemblance de l’image pour son modèle, mais dont l’infime ressemblance peut aider à saisir celui-ci : le Père et le Fils sont une même éternité, une même substance, une même sagesse, la même et unique nature divine.