Mon profil:

  • Ingénieur. 33 ans. Baptisé bébé, mais famille athée. Aucune éducation religieuse durant mon enfance. Scolarité à l’école publique.
  • Conversion au catholicisme entre 2009 et 2012. Confirmation en 2012.

Mes idées sur l’Eglise catholique avant ma conversion:

  • Comme la plupart des jeunes de ma génération, mon «opinion» négative sur l’Eglise catholique s’est forgée par le biais de l’école et les médias: coupable de tous les crimes de l’Histoire (Croisades, Cathares, génocide des Indiens d’Amérique, Saint-Barthélemy, Inquisition, frein aux découvertes scientifiques,…), intolérance vis-à-vis de ceux qui pensent différemment, combat d’arrière-garde sur tous les sujets sociétaux (avortement, contraception,…), etc…
  • L’Eglise catholique m’apparaissait comme une organisation vieillissante (Abbé Pierre, Jean-Paul II, Sœur Emmanuelle,…), ringarde (Père Guy Gilbert), hypocrite (affaires de pédophilie), appartenant à un passé révolu et maudit. Je communiais avec «l’esprit Canal+» très en vogue à l’époque, où il était de bon ton de se moquer ouvertement de l’Eglise.
  • Jeune adulte, j’approfondissais ma détestation de l’Eglise en lisant des auteurs anarchistes (Bakounine, Louise Michel, Che Guevara,…), qui me convainquaient de la supériorité de l’athéisme. Sans religions, plus de guerres, plus d’obscurantisme! J’étais prêt à demander, comme d’autres, le reniement de mon baptême à la paroisse de ma ville natale. Je n’ai finalement jamais franchi le pas…
  • Même si j’ai toujours respecté et aimé les basiliques et les cathédrales de France, je n’étais pas contre l’idée d’en finir une bonne fois pour toutes avec ces reliques du passé: leur destruction ne m’aurait pas gêné outre mesure, en échange de l’espoir d’un monde meilleur.

Les étapes de ma conversion:

  • L’éloignement géographique (1999): mes études et mes stages se déroulant loin de ma famille, j’ai pu prendre du recul, faire mes propres expériences et en tirer mes propres conclusions, dont certaines à rebours de mes idées d’origine.
  • 11 septembre 2001: choc terrible. Soutien inconditionnel aux Etats-Unis et au «monde libre» dans leur «croisade» contre les agresseurs musulmans.
  • Mon entrée dans la vie active (2003): face à la réalité du monde économique, mes repères et mes idéaux anarchistes s’effondrent bien vite. Une profonde remise en cause personnelle débute: si la révolution communiste n’était pas réaliste, où donc était la vérité (si toutefois elle existait)? La lecture du «Livre noir du communisme» et de «La Face cachée du Che» (Jacobo Machover) achève de m’éloigner de l’idéologie communiste.
  • Mon mariage civil (2004): sans le désirer foncièrement, j’ai eu la chance de me marier jeune, ce qui m’a fixé un cadre solide dont j’avais inconsciemment besoin. Ma femme était à l’époque catholique non pratiquante. Son habitude d’allumer régulièrement des bougies à l’Eglise me faisait sourire mais me touchait intérieurement.
  • Émeutes de banlieue (2005): ces événements m’ont énormément marqué (j’ai encore le souvenir d’un grand sentiment d’inquiétude, des hélicoptères qui survolaient la ville durant la nuit, d’une agression physique gratuite, de l’impuissance et de la lâcheté du gouvernement,…). Ma vision angélique de l’immigration s’écroule.
  • Découverte de l’idéologie libérale(2005-2008) : après avoir conclu que le communisme faisait fausse route, j’eus la curiosité de voir si les penseurs gravitant autour de la «droite» (UMP) n’étaient pas en fait les détenteurs de la vérité. J’ai lu ainsi énormément de philosophes libéraux: Frédéric Bastiat, Milton Friedman, Ayn Rand, Pascal Salin, Jacques Marseille, Michel Godet, Guy Sorman,… Mon rêve était alors de réussir matériellement, et donc de m’enfuir de cet enfer socialiste qu’était devenu la France. Ma femme et moi envisagions de nous expatrier au Canada ou aux Etats-Unis. Mais après plusieurs voyages de reconnaissance en Amérique du Nord, nous revenons déçus: superficialité des gens rencontrés, culte de l’argent, villes glauques et sans âme,… Nous abandonnons finalement l’idée et décidons de rester en France. Le libéralisme, tant économique que sociétal, ne m’apparaît plus du tout désirable.
  • Visionnage de La Passion du Christ, de Mel Gibson (2005): premier véritable contact avec Jésus-Christ. La violence de sa mise à mort me bouleverse et une forme de respect vis-à-vis de sa personne et de son message naît en moi. Mes préjugés sur la religion catholique commencent à se fissurer.
  • Voyage en Thaïlande (2006): au cours de notre voyage de noces, visite au temple bouddhiste de Bangkok. Porté par le silence, la majesté du lieu et les clochettes tintant doucement au vent, je ressens une grande paix intérieure et commence à envisager la possibilité de l’existence d’une intelligence créatrice supérieure à l’Homme. Rentré en France, je m’intéresse au Bouddhisme, au Taoïsme et à la Voie du Samouraï, mais leur vacuité et leur incompatibilité avec un esprit rationnel français me découragent rapidement.
  • Découverte des théories du complot (2008): sur les conseils d’un collègue, je regarde sur Internet le documentaire «Loose Change» qui remet en cause, de façon très convaincante, la version officielle du 11 septembre. S’il s’agit bien d’un «inside job», alors cela dédouane l’islam et les musulmans, qui sont en réalité des victimes de l’impérialisme américano-sioniste. Mon rapport à l’islam change du tout au tout.
  • Attiré par l’islam (2008-2009): les valeurs combattantes, solidaires et viriles jusqu’au fanatisme de l’islam me séduisent. La lutte de certains musulmans contre la puissance militaire occidentale et son idéologie matérialiste ne me choque plus; elle me semble même justifiée. Un nouvel horizon s’offre à moi. Je commence à lire le Coran, mais je suis surpris par sa complexité – le livre me tombe régulièrement des mains. Je découvre des passages très ambiguës qui me font rapidement douter de la possibilité qu’il s’agisse de la véritable religion. Je lis en parallèle des forums musulmans ainsi que des auteurs athées anti-islam (Anne-Marie Delcambre, Guy Millière, Ibn Warraq, Ayaan Hirsi Ali) qui confirment mes impressions.
  • Attiré par le judaïsme (2009-2010): peu après, je découvre sur Internet les vidéos d’un rabbin, le Rav Dynovisz, qui, en direct de Jérusalem, publie sur son site des cours de Torah. Je me passionne pour sa connaissance des textes sacrés, pour sa capacité de prophétie et pour son analyse des grands événements du monde au travers du prisme de la Tradition juive. Je le regarde assidûment pendant 1 an, avant de buter sur une de ses explications: selon lui, quand Caïn tue Abel dans la Genèse, il accomplit un acte juste, il représente le Bien et Abel le Mal. Dans une autre vidéo, il traite Dieu de «plus grand raté de l’Univers», car il n’a pas réussi à créer une espèce humaine fidèle à Sa Parole! Cela me trouble tellement que je finis par me demander ce qu’en pense l’Eglise catholique, cette grande religion que je ne connais finalement pas.
  • Vers le catholicisme (2010-2011): je peux dire avec du recul que je dois ma conversion au catholicisme à 5 personnes, que Dieu a mis sur mon chemin. J’ai connu les deux premières en cherchant des auteurs critiques vis-à-vis de l’islam: Maurice G. Dantec et M. l’abbé Pagès. Les trois autres (Jean Sévillia, Philippe Muray et Joseph de Maistre) ont achevé de me convaincre.

Maurice G. Dantec est un auteur de science-fiction provenant d’une famille athée, qui s’est construit seul par la philosophie et la théologie, un passionné de rock and roll, qui finit par se convertir au catholicisme dans une petite église québécoise. Son look et ses écrits mystiques m’ont donné un tout autre aperçu de la religion catholique, enfin débarrassée de sa ringardise apparente à mes yeux. Avec Dantec, on pouvait se revendiquer catholique et en être fier. Stupéfiant.

J’ai découvert M. l’abbé Pagès sur Internet. C’était la première fois de ma vie que j’écoutais un prêtre. Sans ce média, je n’aurais peut-être jamais franchi le pas, étant donné ma méfiance viscérale envers le corps ecclésial. Sa lente élocution, sa virilité, son charisme, sa puissance de raisonnement, ses sources systématiques au Coran (que je pouvais aller vérifier moi-même) lorsqu’il avançait ses arguments m’ont réellement impressionné. Et au-delà de la dénonciation des erreurs du Coran, M. l’abbé expliquait et défendait dans le même temps les dogmes catholiques, qui paraissaient faire sens en comparaison.

L’historien Jean Sévillia et l’écrivain Philippe Muray m’ont puissamment aidé à détruire tous mes préjugés historiques sur la Chrétienté, qui étaient pour moi autant de plafonds de verre infranchissables. Grâce à eux, j’ai enfin compris les enjeux des Croisades et de l’Inquisition, les bouleversements de la Révolution, les persécutions physiques ou psychologiques des catholiques depuis lors et le ridicule consommé de leurs adversaires.

Enfin, la lecture de Joseph de Maistre (découvert grâce à Dantec) me fit toucher du doigt l’incroyable profondeur de la religion catholique. Ses fulgurances prophétiques sur le sens du sacrifice, de la guerre, ou sur le rôle de la Révolution dans le plan de Dieu m’ont marqué à jamais.

  • Naissance de mon fils(2011): bouleversé par la naissance de mon fils, je décidais finalement de franchir le pas en allant à la messe et en demandant une préparation à la confirmation. Il me paraissait alors indispensable de fonder une famille unie autour des valeurs évangéliques, de garantir à mes enfants une éducation solide basée sur les traditions religieuses et patriotiques françaises, et de leur éviter mon parcours spirituel chaotique. En parallèle, ma femme est également revenue à une pratique régulière en découvrant le chant grégorien et la sainte messe selon le rite traditionnel. Nous nous sommes mariés religieusement en 2013.