“Le mouvement d’émancipation des esclaves n’aurait jamais pu trouver son origine dans l’Islam non seulement parce qu’Allah enseigne que les Musulmans sont des hommes supérieurs (Coran 3.139), mais parce qu’il interdit explicitement l’abolition de l’esclavage (Coran 16.71). L’islam légitime l’esclavage (Coran 4.3,24,25,36,92 ; 16.71,75,76 ; 30.28)

L’esclavage est encore pratiqué en nombre de pays musulmans[1] et de leurs ambassades en pays non-musulmans où il alimente notamment des harems à l’instar de celui de Mahomet. Mahomet lui-même s’est enrichi de cet abominable commerce (Coran 8.70 ; 16.71 ; 33.52) ; « Quand il fut en position de force, Mahomet tira l’essentiel de ses revenus de la traite d’esclaves, considérant comme butin les veuves et les orphelins qu’il capturait et qui furent vendus par dizaines ou par centaines à la fois. Il fut ainsi le plus grand esclavagiste d’Arabie, sinon du monde de son temps. »[2] Jusqu’à aujourd’hui, à la suite de Mahomet, « Modèle des Musulmans » (Coran 33.21), l’esclavage a toujours été pratiqué par les Musulmans. Le chef de Boko Aram qui a kidnappé en mai 2014 plus de deux cent jeunes filles au Nigéria, n’a-t-il pas annoncé qu’Allah lui avait demandé de les vendre ?

(Extrait de “Interroger l’Islam”, S 5, éditions DMM)
Des Chrétiennes irakiennes vendues par l’EI …

En Mauritanie, l’esclavage est une pratique courante. Ceux qui s’y opposent risquent la torture. Treize membres d’une ONG anti-esclavage que le gouvernement refuse de reconnaître ont été arrêtés en juillet 2016, dont leur porte-parole Hamady Lehbouss.
La moitié d’entre eux affirment avoir été torturés, mais cela n’intéresse pas la justice. En août, ils sont condamnés ! Les peines vont de 3 à 15 ans de prison.
Nouveau jugement en novembre : Hamady Lehbouss est libéré ainsi que huit autres. Mais trois militants anti-esclavages restent emprisonnés pour des peines de 6 mois et 3 ans dans des prisons inhumaines et insalubres.
Source

josephinebakhita

Voir l’histoire de sainte Josephina Bakhita…

 

[1 ] Que l’Arabie Saoudite ait interdit la « vente publique » des esclaves en 1962 ne dit rien de leur « vente privée », ni de celle des eunuques, dans tout le golfe Persique, aujourd’hui. (Cf. Enyo, Anatomie d’un désastre, Denoël, 2009, p. 140.)
[2] Moussa ‘Abdallah-Yaacoub, Moi, Mahomet, F. X. de Guibert, 2008, p. 404.
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L’esclavage en terre d’islam, de 622 au XXIe siècle…

Après la mort du prophète Mahomet et la soumission de la péninsule arabe, les musulmans conquièrent les rives méridionales et orientales de la Méditerranée. Multipliant les prises de guerre, ils prolongent dans ces régions l’esclavage à la mode antique. Ils inaugurent aussi une longue et douloureuse traite négrière qui va saigner l’Afrique noire jusqu’à la fin du XIXe siècle.

L’esclavage en terre d’islam est hélas une réalité qui dure comme le montre l’anthropologue Malek Chebel.

Islam et esclavage

Le Coran, texte sacré de l’islam, entérine l’existence de l’esclavage (voir la sourate XVI, Les abeilles) tout comme d’ailleurs les textes bibliques. Notons que le premier muezzin désigné par le Prophète pour l’appel à la prière est un esclave noir du nom de Bilal originaire d’Éthiopie.

La loi islamique ou charia, qui s’appuie sur le Coran et les dits du prophète (hadiths), considère qu’en pays d’islam, seuls sont esclaves les enfants d’esclaves et les prisonniers de guerre. Elle autorise d’autre part la réduction en esclavage de quiconque provient d’un pays non musulman (si un esclave vient à se convertir, il n’est pas affranchi pour autant).

Très tôt, du fait de la rapidité même de leurs conquêtes, les Arabes se heurtent à une pénurie d’esclaves. Ils ne peuvent asservir les populations des pays soumis à leur loi et se voient donc dans l’obligation d’importer en nombre croissant des esclaves des pays tiers, qu’ils soient ou non en voie d’islamisation.

Comme les chrétiens du haut Moyen Âge, ils s’abstiennent de réduire en esclavage leurs coreligionnaires mais cette règle souffre de nombreuses transgressions et l’on ne rechigne pas à asservir des musulmans, notamment noirs, au prétexte que leur conversion est récente (*).

Une économie fondée sur l’esclavage

L’esclavage devient rapidement l’un des piliers de l’économie de l’empire abbasside de Bagdad du fait de très nombreuses prises de guerre et de l’avènement d’une très riche bourgeoisie urbaine. Pour s’en convaincre, il n’est que de lire Les Mille et Une Nuits, un recueil de contes arabes censés se dérouler sous le règne du calife Haroun al-Rachid, contemporain de Charlemagne.

Les harems du calife et des notables de Bagdad se remplissent de Circassiennes. Il s’agit de femmes originaires du Caucase et réputées pour leur beauté ; ces belles esclaves ont continué jusqu’au XXe siècle d’alimenter les harems orientaux en concurrence avec les beautés noires originaires d’Éthiopie. Pour les tâches domestiques et les travaux des ateliers et des champs, les sujets du calife recourent à d’innombrables esclaves en provenance des pays slaves, de l’Europe méditerranéenne et surtout d’Afrique noire. Ces esclaves sont maltraités et souvent mutilés et castrés.

D’autres esclaves et eunuques sont employés comme soldats et chefs de guerre par les différentes dynasties musulmanes, du Maroc aux Indes. Ces esclaves-là accèdent parfois à des fonctions élevées et parfois au pouvoir suprême. Ainsi en est-il des fameux Mamelouks d’Égypte, que Bonaparte devra combattre en 1798.

Eunuques et castrats

Inventée et développée à grande échelle par la Chine impériale, exportée dans les pays musulmans et jusqu’en Italie (les castrats), l’exploitation des eunuques (hommes castrés) est l’une des formes d’esclavage les plus inhumaines qui soient.

Elle poursuit deux objectifs principaux : empêcher que les esclaves étrangers ne fassent souche ; éviter les relations sexuelles entre les femmes des harems et leurs serviteurs. Les castrats sont aussi recherchés par les mélomanes pour leur voix très aiguë.

La castration consiste en l’ablation des parties génitales, soit totale, soit limitée aux testicules (pour empêcher la reproduction). Elle est le plus souvent pratiquée à la pré-adolescence et se solde par une mortalité effroyable.

Les esclaves mâles originaires d’Afrique noire sont généralement castrés en Égypte par des moines coptes pour le compte des trafiquants musulmans. À l’époque carolingienne, les captifs slaves destinés aux marchés orientaux sont quant à eux castrés à Verdun, principal marché d’étape de ce trafic.

Esclaves blancs en terre d’islam

Dans les premiers temps de l’islam, les notables de Bagdad s’approvisionnent en esclaves blancs auprès des tribus guerrières du Caucase mais aussi auprès des marchands vénitiens qui leur vendent des prisonniers en provenance des pays slaves, encore païens.

À la fin du Moyen Âge, comme le vivier slave s’épuise du fait de la christianisation de l’Europe orientale, les musulmans se tournent vers les pirates qui écument la Méditerranée. Ces derniers effectuent des razzias sur les villages côtiers des rivages européens, y compris même dans l’océan Atlantique jusqu’aux limites du cercle polaire. En 1627, des barbaresques algérois lancent un raid sur l’Islande et en ramènent 400 captifs. Le souvenir des combats livrés par les habitants à ces pirates perdure dans… la tête de prisonnier maure qui sert d’emblème à la Corse.

On évalue à plus d’un million le nombre d’habitants enlevés en Europe occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècle, au temps de François 1er, Louis XIV et Louis XV. Ces esclaves, surtout des hommes, sont exploités de la pire des façons dans les orangeraies, les carrières de pierres, les galères ou encore les chantiers d’Afrique du nord (*). Des organisations chrétiennes déploient beaucoup d’énergie dans le rachat de ces malheureux, tel Miguel de Cervantès ou plus tard Saint Vincent de Paul.

En Europe orientale et dans les Balkans, pendant la même période, les Ottomans prélèvent environ trois millions d’esclaves.

Jusqu’au début du XIXe siècle, les princes de la côte nord-africaine tirent eux-mêmes de grands profits de la piraterie en imposant de lourds tributs aux armateurs occidentaux en échange de la garantie que leurs navires ne seraient pas attaqués par les pirates. En 1805, le président américain Thomas Jefferson lance une expédition navale contre le dey de Tripoli, en Libye, pour l’obliger à renoncer à ce rackett. Le dey d’Alger le poursuivra quant à lui jusqu’à la conquête française en 1830.

Esclaves noirs en terre d’islam

Si la traite des esclaves blancs a rapidement buté sur la résistance des Européens, il n’en a pas été de même du trafic d’esclaves noirs en provenance du continent africain.

La traite arabe commence en 652, vingt ans après la mort de Mahomet, lorsque le général arabe Abdallah ben Sayd impose aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an. La convention, très formelle, se traduit par un traité (bakht) entre l’émir et le roi de Nubie Khalidurat.

La traite ne va cesser dès lors de s’amplifier. Les spécialistes évaluent de douze à dix-huit millions d’individus le nombre d’Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millénaire, du VIIe au XXe siècle. C’est à peu près autant que la traite européenne à travers l’océan Atlantique, du XVIe siècle au XIXe siècle.

Le trafic suit d’abord les routes transsahariennes. Des caravanes vendent, à Tombouctou par exemple, des chevaux, du sel et des produits manufacturés. Elles en repartent l’année suivante avec de l’or, de l’ivoire, de l’ébène et… des esclaves pour gagner le Maroc, l’Algérie, l’Égypte et, au-delà, le Moyen-Orient. Au XIXe siècle se développe aussi la traite maritime entre le port de Zanzibar (aujourd’hui en Tanzanie) et les côtes de la mer Rouge et du Golfe persique.

Le sort de ces esclaves, razziés par les chefs noirs à la solde des marchands arabes, est dramatique. Après l’éprouvant voyage à travers le désert, les hommes et les garçons sont systématiquement castrés avant leur mise sur le marché, au prix d’une mortalité effrayante, ce qui fait dire à l’anthropologue et économiste Tidiane N’Diyae : «Le douloureux chapitre de la déportation des Africains en terre d’Islam est comparable à un génocide. Cette déportation ne s’est pas seulement limitée à la privation de liberté et au travail forcé. Elle fut aussi – et dans une large mesure- une véritable entreprise programmée de ce que l’on pourrait qualifier d'”extinction ethnique par castration”» (*).

Les contes des Mille et Une Nuits, écrits au temps du calife Haroun al-Rachid (et de Charlemagne), témoignent des mauvais traitements infligés aux esclaves noirs et du mépris à leur égard (bien qu’ils fussent musulmans comme leurs maîtres).

Ce mépris a perduré au fil des siècles. Ainsi peut-on lire sous la plume de l’historien arabe Ibn Khaldoun (1332-1406) : «Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude ; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux brutes. D’autres hommes ont pu consentir à entrer dans un état de servitude, mais cela a été avec l’espoir d’atteindre aux honneurs, aux richesses et à la puissance» (Les Prolégomènes, IV). Ces propos précèdent de deux siècles la traite atlantique des Occidentaux.

Esclavage et décadence

Les contingents très importants de main-d’oeuvre servile ont contribué à la stagnation économique et sociale du monde musulman. Ils ont causé aussi de nombreux troubles. C’est ainsi qu’à la fin du IXe siècle, la terrible révolte des Zendj (ou Zenj, d’un mot arabe qui désigne les esclaves noirs), dans les marais du sud de l’Irak, a entraîné l’empire de Bagdad sur la voie de la ruine et de la décadence.

«Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d’esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d’esclaves», écrit en résumé l’économiste Paul Bairoch (*). Cet auteur, ainsi que Tidiane N’Diaye, rappelle qu’il ne reste plus guère de trace des esclaves noirs en terre d’islam en raison de la généralisation de la castration, des mauvais traitements et d’une très forte mortalité, alors que leurs descendants sont au nombre d’environ 70 millions sur le continent américain.

Notons le parallèle avec les États arabes du Golfe Persique qui recourent massivement à des travailleurs étrangers tout en empêchant ceux-ci de faire souche sur place.

Alban Dignat

Publié ou mis à jour le : 2011-03-10 11:27:14 http://www.herodote.net/622_au_XXe_siecle-synthese-12.php

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Prix Carmignac du photojournalisme, le Mexicain, également prix Pulitzer, met tout simplement en lumière une réalité sordide de la Libye d’aujourd’hui : un trafic d’êtres humains.

Les photos sont à la limite du supportable. Et dépasse l’inhumain. Regards hagards, visages apeurés et bras tendus par l’ouverture étroite d’une porte fermée pour quémander de l’air, de l’eau, de l’aide dans les centres de détention pour migrants en Libye. Et puis, ces corps désarticulés rejetés par la mer, face contre sable. Ces morts qui n’étonnent plus, semble-t-il, essaimés au milieu des varechs et des sacs de plastique. Un reportage qui dit l’abominable crise humanitaire et humaine que vivent les migrants, réfugiés, demandeurs d’asile victimes de passeurs, trafics dans une Libye où les milices et la guerre civile règnent. Entretien.

Le Point Afrique : Dans quelles conditions avez-vous réalisé cette enquête et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Narciso Contreras : La Libye connaît une situation extrêmement critique. Différentes factions se combattent pour le contrôle du pays, avec également en toile de fond la confrontation entre le gouvernement de Tripoli et celui de Tobrouk. Sous leurs « parapluies », opèrent différentes milices. Ce travail a donc été réalisé dans ce contexte politique très instable. Le trafic des êtres humains n’est qu’une partie de cette crise politique. Dans un premier temps, il nous a fallu affronter des difficultés inhérentes au simple contexte politique instable, la priorité étant de prendre des mesures de sécurité. Ensuite, nous avons dû affronter d’autres problèmes liés à la corruption et la lourde bureaucratie. Le pays est totalement fermé, la Libye est comme une solide pierre, très difficile à pénétrer. Nous ne pouvions donc pas inscrire ce travail dans un temps trop long. Nous avons dû faire avec ces différents obstacles. Mais nous avons réussi à obtenir différents documents établissant ce trafic humain. Pas seulement des passeurs clandestins, pas seulement une crise des migrants mais réellement un trafic d’êtres humains.

Une fois que les migrants africains sont en Libye, que deviennent-ils ?

Il est important de poser une distinction. Nous entendons généralement parler de la Libye comme d’un point de passage des migrants vers l’Europe. Ils sont confrontés aux différentes milices qui combattent dans le pays et sont victimes de passeurs vers l’Europe. Mais là, nous nous sommes intéressés à une autre partie de ces migrants, ceux qui font l’objet d’un trafic. Ces migrants sont soit pris en charge par des passeurs vers l’Europe, soit font l’objet d’un véritable trafic. Nous comprenons la situation comme une crise totalement hors de contrôle où les migrants souffrent en raison de manque de ressources ou d’infrastructures. Mais cette vision change quand nous découvrons ce trafic d’êtres humains. Dans un second temps, quand on parle de passage clandestin il faut qu’on garde à l’esprit qu’à la base c’est un accord entre deux parties. Nous comprenons généralement la situation comme des passeurs qui font passer des migrants africains vers l’Europe. Là les migrants donnent leur accord, payent généralement. Mais nous ignorons la partie qui concerne le trafic de migrants. Les documents découverts à travers notre enquête ont démontré ce trafic où le migrant n’a pas son mot à dire, on les force à « passer ». Ils sont vendus et privés de leur liberté. Nous avons donc enquêté sur le trafic d’êtres humains et non sur les passeurs. Nous faisons bien la différence entre les migrants qui de leur plein grès veulent passer en Europe et ceux que l’on force.

Vous avez dit que la Libye est devenue un marché d’êtres humains. Qui trouve intérêt à ce trafic ?

Il y a environ 3 millions de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile africains en Libye qui ne sont pas reconnus. Une fois qu’ils sont en Libye, tout devient flou, ils deviennent presque de l’argent liquide. Ils perdent tout droit, sont emprisonnés. Un véritable réseau très efficace s’est organisé entre certains pays africains et l’Europe. Cela ne concerne pas seulement la Libye, c’est plus large. Dans ce paysage libyen éclaté, différents groupes sont impliqués dans ce trafic, les passeurs, trafiquants ou milices libyens ne sont pas les seuls à tirer profit de cette situation, mais également des trafiquants européens et africains. Tous coopèrent et travaillent ensemble pour un business efficace. Tout passe par la Libye car c’est un pays clé dans les passages de migrants, c’est une plateforme migratoire, un hub. Un trafic sexuel se fait ainsi depuis le Nigeria, des femmes amenées comme prostituées dans les villes européennes. Ce n’est qu’une partie du spectre de ce trafic humain. J’ai ainsi des informations directes venant de dirigeants de milices des côtes libyennes selon lesquelles des trafiquants européens traquent les femmes migrantes sur les plages et les emmènent en Europe. Ils les embarquent sur des bateaux d’une capacité de 500 personnes. C’est vraiment une situation qui va au-delà de ce que nous entendons dans les médias qui présentent les choses comme une simple crise humanitaire mettant en jeu des migrants. Nous parlons de d’esclavage, j’insiste sur ce point encore une fois. Les acteurs principaux de ce trafic sont les milices qui ont essaimé après la guerre de 2011. Plus concrètement depuis 2014, lors de l’Opération Dignité (Libya Dawn), quand Tripoli est tombée entre les mains des Islamistes, ce marché a explosé.

Est-ce que ce trafic d’êtres humains est devenu un part d’une nouvelle économie de guerre ?

Parce qu’il n’y a plus aucune stabilité économique, politique du pays, aucun gouvernement unifié, aucune structure politique solide qui pourrait diriger le pays, de façon concrète le pays est écartelé de partout, ce qui prospère dès lors est le marché noir, parallèle. Et tout est objet de trafic. J’ai pu rassembler des informations sur des activités illégales telles que la contrebande de pétrole, gazoline, benzine, antiquités, armes etc…Le trafic d’êtres humains n’est qu’une partie de ce marché souterrain mais c’est l’un des principaux. Selon Human Right Watch en 2014 le marché des êtres humains était plus important que le trafic de pétrole par exemple.

Note-t-on une différence dans le traitement de cette situation entre les autorités de Tripoli et celles de Tobrouk ?

Je ne suis pas allé à Tobrouk pour enquêter sur cette partie du pays, je n’ai donc aucun élément qui me permettrait d’établir comment les autorités de l’Est gèrent ce problème. Ce que je peux dire est que les trois points principaux de ce trafic et de cette contrebande d’êtres humains sont les villes de Koufra, au sud-est du pays, près des frontières du Tchad et du Niger ; au sud-ouest, la ville de Ghat. Ces deux points d’entrée convergent vers la ville, située au centre du pays, Sabha. Les routes de trafic et contrebandes partent alors de Sabha vers Tripoli, mais aussi vers Syrte, l’un des principaux bastions de l’Etat islamique. Aucune ne vont vers l’Est. Les principaux ports de passeurs vers l’Europe sont Zouara, Mellitah, Sabratah, Grabouli. Mais de ce que je sais jusqu’à présent, il n’y a pas de ville portuaire impliquée dans ce trafic au nord-est du pays. Il se peut qu’il y en ait, mais je n’ai pas d’information précise. Mais des enquêtes devraient être menées tellement le sujet est immense, les informations que nous avons recueillis sont infimes.

Est-ce que Daech a aussi un rôle dans ce trafic d’êtres humains ?

Au travers de différentes sources d’informations, nous avons établi que différents groupes avaient pris part à ce trafic, groupes liés à l’Etat islamique à Syrte et aux milices de Sabratah. Tous sont impliqués et opèrent de façon différente. Nous avons rencontré une des milices a Sabratah qui ‘commande’ à l’avance un nombre de migrants précis qui seront emmenés de Sabha vers le Nord, à Syrte ou sont l’objet de contrebande à partir d’autres lieux. Des milices de Sabratah sont directement liées aussi à Daech à Syrte. Mais Daech n’est qu’un parmi les différentes entités opérant à ce trafic. Nous parlons des principales milices qui règnent dans le pays, celles qui opèrent sous le couvert des centres de détention officielles. Nous parlons donc d’un très haut niveau de corruption dans ce pays qui permet cette situation.

L’Union européenne se dit très attentive à la situation migratoire en Libye. Que fait-elle face à cette situation inhumaine ?

L’Europe n’est pas muette. Il me semble qu’elle devrait implanter différents programmes d’aide pour contrer cette situation. Le problème est que la Libye n’est pas une destination facile pour les agences ou ONG internationales. Les gens ne peuvent travailler de façon ouverte sur place car les risques sont élevés. Il n’y a aucune structure politique sûre et claire. Ce qui est certain est qu’il n’y a personne pour gérer concrètement cette situation puisqu’il n’y a pas gouvernement unifié. Même les autorités locales sont démunies et ne peuvent s’adresser à personne. C’est un contexte idéal pour que ce genre de trafic prospère. L’Union européenne suit le dossier de très près il me semble. Human Rights Watch, l’UNSCR, d’autres ONG encore ont une idée du problème, mais je ne suis pas certain qu’ils voient sa réelle étendue et profondeur. Etant donné que ceux qui gèrent le pays sont aussi ceux qui gèrent ce trafic, il n’est pas facile de contrer cela. Nous ne parlons pas seulement d’intérêts politiques, mais d’armées privées, de milices qui dirigent les institutions politiques. J’ignore pourquoi l’Europe n’agit pas de façon plus ferme afin de faire cesser cette situation car il s’agit d’aller au-delà des questions diplomatiques et atteindre cette folie, le non-sens de cette situation. Mais c’est une question fondamentale à poser aux hommes politiques européens, au Parlement européen car ce n’est en rien une situation inconnue, il y a de nombreux rapports qui établissent cette crise depuis des années.

Que vous ont dit les migrants qui ont pu vous parler ?

C’était à fendre le cœur car une fois qu’ils sont piégés dans le réseau de trafic, ils espèrent simplement survivre. La première chose qu’ils disent est « aidez-moi à fuir ; je ne veux pas aller en Europe, je ne veux aller nulle part, je veux simplement retourner chez moi. C’est l’enfer, l’enfer ». C’est la situation la plus horrible inimaginable qui a lieu là-bas. Ceux qui parviennent à atteindre l’Europe sont les survivants de cette situation. Ce qu’ils ont subi est un fort traumatisme, avec des viols, violence physique.

Retrouve-t-on là le racisme qui existait déjà en Libye avant 2011 vis-à-vis des Africains noirs ?

C’est un point important à souligner. Nous avons aussi essayé d’avoir une approche anthropologique du sujet en essayant de comprendre le contexte historique de cette crise. L’esclavage, au 21eme siècle, est inimaginable pour la pensée occidentale. Mais pour les Libyens, avoir un serviteur est considéré comme normal. En remontant ce sujet à travers différents canaux, des personnages centraux de cette enquête m’ont permis de rencontrer leurs serviteurs, leurs esclaves. Pour eux, il est normal d’avoir des gens à leur service, travaillant sans être payés. C’est donc là un contexte social et historique qui doit être compris pour avoir une vision plus claire de la situation. Ce qui est dramatique est la façon dont s’opère ce trafic, mais comprendre l’état d’esprit de ceux qui font ce trafic est important pour avoir tous les éléments en tête. Cela permet de ne pas simplifier, de ne pas tomber dans un vain manichéisme entre les bons et les mauvais. Tout est plus complexe que cela. L’approche anthropologique permet de mieux cerner donc de mieux combattre le trafic humain tel qu’il se fait en Afrique. Dès que nous parlons de migration, nous ne l’envisageons que sous l’angle des préoccupations occidentales. Mais nous ignorons le problème du point de vue du Sud, de l’Afrique.

Est-ce que les migrants africains sont aussi victimes de la guerre en Libye ?

Les premières victimes sont les Libyens eux-mêmes, car ils souffrent encore des conséquences. Les migrants existaient avant la guerre. Mais la situation a atteint un point extrême en Afrique car les migrants affluent plus que jamais. C’est comme une nouvelle étape dans cette question migratoire. Selon les officiels, la Libye souffre de cette crise. Mais il est vrai que les migrants sont la première cible dans cette crise.

Comment votre travail peut-il aider ?

Je suis un photoreporter. Je rapporte des faits, compile des éléments afin d’expliquer une situation historique ou en cours. Cela permet de construire des ponts, afin de commencer à parler, à essayer de trouver des solutions. J’espère que cela générera une plateforme de dialogues. Il ne s’agit pas de croire que nous ferons plus que ce que nous pouvons réellement faire. Mais cela demeure important de l’avoir fait afin que les institutions s’en saisissent autant que possible. Il s’agit aussi de faire œuvre de mémoire, pour se rappeler de ce que nous faisons ou laissons faire. Etre un témoin est important mais ce n’est qu’une partie du processus. Ce qui importe est de permettre une compréhension de la situation.

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Dans le très riche émirat pétrolier du Koweït, le recours à une forme d’esclavage déguisé est la norme comme dans de nombreuses pétromonarchies islamiques du Golfe Persique.

Une vidéo a fait surface très récemment où l’on peut voir une arabe musulmane filmer une femme de ménage subsaharienne qui demande son aide alors qu’elle s’accroche à la fenêtre du septième étage d’un immeuble. La femme arabe se contente de dire « Cela te servira de leçon ».

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Des migrants vendus sur des «marchés aux esclaves» en Libye

Des migrants illégaux abandonné dans le désert par des trafiquants d'être humains à la frontière entre Le Soudan et la Libye, en may 2014.
L’organisation internationale pour les migrations (OIM) a recueilli des témoignages de migrants qui attestent de l’existence de «marchés aux esclaves» au sud de la Libye, dans des zones difficiles d’accès.
La Libye, en proie à une guerre civile et à une grave crise politique et institutionnelle, abriterait des pratiques dignes de l’antiquité. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une institution rattachée à l’ONU, un nombre croissant de migrants transitant par ce pays sont vendus sur ce qu’ils appellent des «marchés aux esclaves» avant d’être soumis au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle.
L’organisation se base sur les témoignages de nombreux migrants revenus de Libye. Contacté par Le Figaro, Giuseppe Loprete, chef de mission de l’OIM au Niger, a en effet relaté les dires d’un groupe de personnes qui ont «pour la première fois indiqué clairement l’existence de ce marché». «Beaucoup de migrants avaient auparavant raconté des histoires similaires, dramatiques, marquées par des violences, des abus et de l’exploitation. Eux-mêmes se définissaient comme des esclaves», a-t-il poursuivi. Mais ces témoignages n’étaient pas aussi concrets que ceux recueillis la semaine passée.
Concrètement, des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest, interrogés par l’OIM, disent avoir été achetés et revendus dans des garages et des parkings de la ville de Sabha, une localité du sud de la Libye par laquelle passent de nombreux candidats à l’exil. Ils sont vendus entre 200 et 300 dollars et retenus deux à trois mois, en moyenne, a déclaré pour sa part Othman Belbeisi, qui dirige la mission de l’OIM en Libye. «Les migrants sont vendus sur le marché comme s’ils étaient une matière première», a-t-il dit à la presse. «La traite d’êtres humains est de plus en plus fréquente chez les passeurs dont les réseaux sont de plus en plus puissants en Libye.»

Des migrants piégés par les trafiquants

Originaires surtout du Nigeria, du Sénégal et de Gambie, les migrants sont capturés alors qu’ils font route vers le nord de la Libye d’où ils comptent gagner l’Europe en traversant la Méditerranée. Tout au long de ce périple, ils sont la proie de groupes armés et de réseaux de passeurs qui tentent parfois de leur extorquer de l’argent. La plupart des migrants sont utilisés comme travailleurs journaliers dans les secteurs de la construction et de l’agriculture. Certains sont rémunérés mais d’autres sont contraints de travailler sans percevoir de salaire.

«En ce qui concerne les femmes, on nous a signalé beaucoup de mauvais traitements, de viols et des cas de prostitution forcée», a rapporté Othman Belbeisi. L’OIM explique s’être entretenue avec un migrant de nationalité sénégalaise qui dit avoir été retenu dans un logement de Sabha avec 100 autres migrants. Régulièrement battus, ils ont dû contacter leurs familles pour obtenir les fonds exigés par leurs ravisseurs pour les relâcher. Incapables de réunir les rançons, certains migrants auraient été tués ou affamés. Lorsque des migrants mouraient ou étaient libérés, ils étaient immédiatement remplacés par d’autres.
«Ce que l’on sait, c’est que les migrants qui tombent entre les mains des passeurs sont exposés à la malnutrition, aux abus sexuels, voire au meurtre», dit dans un communiqué Mohammed Abdiker, directeur de l’OIM aux Opérations et situations d’urgence. «On nous a parlé de charniers dans le désert». Joint par Le Figaro, Médecins sans frontières dit «ne pas avoir vu ces “marchés” sur le terrain» car ils se situent dans des zones difficiles d’accès, mais l’ONG assure que c’est «quelque chose dont on entend parler régulièrement».

La Libye, terreau fertile aux trafics en tout genre

Marwa Mohamed, chercheuse pour Amnesty International en Libye, contactée par Le Figaro, confirme l’existence de documents attestant de ce «trafic souterrain à ciel ouvert» qui existerait depuis «des années sans que personne ne s’en émeuve». «Il y a des endroits publics, où les acheteurs se rendent, mais cela se fait aussi par Internet ou par téléphone, précise-t-elle. De toute façon, ça se fait dans des zones où l’autorité du pouvoir central est inexistante.» Selon elle, les migrants sont la population la plus touchée, mais il y a aussi des détenus qu’ils conservent dans des centres de détention pour être vendus à leurs familles ou à des acheteurs libyens.
Source
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L’esclavage des Noirs, c’est l’Occident ! Il n’y a pas que les banlieues pour l’affirmer, les médias répercutent abondamment ce raccourci politiquement correct, les autorités françaises le ritualisent.

Mais voici que le travail de M. Tidiane N’Diaye, anthropologue sénégalais et spécialiste des civilisations africaines, est venu sérieusement remettre en cause ce dogme de la pensée unique. Ce chercheur musulman a publié il y a quelques années « Le génocide voilé* » une réflexion inédite toujours actuelle – à lire absolument – sur le volet volontairement occulté de l’esclavagisme arabo-musulman, de Mahomet à nos jours.

Si la traite négrière perpétrée par les Occidentaux durant deux siècles et demi a été une atteinte à la dignité humaine dénoncée à juste titre, il était utile que soit démontrée historiquement l’origine islamique de la traite. Et qu’on ne perde pas de vue le fait que la mise en esclavage des Noirs remonte à 10 siècles auparavant, dès l’arrivée des conquérants d’Allah en Afrique, qui ont aussitôt mis en place leurs filières de captures et leurs marchés aux esclaves.

Le commerce négrier mené par les Arabes a constitué une hémorragie humaine infiniment plus dévastatrice que les méfaits esclavagistes des seuls Occidentaux

Ainsi, dès 652, le chef de guerre Abdallah ben Saïd imposait aux Soudanais un accord de livraison permanente d’esclaves qui s’est amplifiée au cours des siècles.

De ce fait, M. N’Diaye estime dans son étude très documentée que l’ensemble du commerce négrier mené par les Arabes en Afrique (une vingtaine de millions de victimes), ceci avec la complicité active des souverains et roitelets locaux, a constitué une hémorragie humaine infiniment plus dévastatrice que les méfaits esclavagistes des seuls Occidentaux.

Il souligne entre autres le fait que les Arabo-musulmans ont systématiquement émasculé leurs esclaves pour ne laisser aucune mémoire possible de ce génocide lucratif s’étendant sur plus d’un millénaire. Alors que les descendants des noirs déportés par les Occidentaux – et donc beaucoup moins nombreux – à travers le commerce triangulaire durant deux siècles et demi en Amérique sont aujourd’hui 70 millions.

Cet ouvrage est une contribution essentielle à l’encontre du déni habituel de l’esclavage lié au jihad, et cette étude exhaustive signée d’un chercheur musulman critique offre le complément d’information indispensable pour battre en brèche la condamnation médiatique toujours focalisée sur la seule traite négrière occidentale.

Alors que la France organise des célébrations évoquant l’esclavage et incitant les jeunes de banlieues à la rancœur, il serait tout de même intéressant de se souvenir que ce sont les Occidentaux qui par leurs acquis judéo-chrétiens, leur présence civilisatrice et leur référence à l’humanisme ont mis fin au 19ème siècle à l’esclavage en Afrique.

Abbé Alain René Arbez, prêtre catholiqueDreuz.info.

De l’esclavage aujourd’hui en Arabie saoudite