Voici un entretien de l’abbé Pagès et de Cyril pour la chaîne YouTube “Catho Laïc”.

Selon un sondage paru sur Fémina (13.05.22), 60 % des Français ne veulent pas se marier, parce qu’ils ne croient plus à l’institution du mariage, ou doutent de pouvoir rencontrer l’âme sœur. Le nombre de mariages catholiques étaient environ 120 000 dans les années 1990, ils sont aujourd’hui 50 000. Effondrement du taux de natalité et des valeurs traditionnelles.

Rappelons ici les révélations capitales de Sœur Lucie, la voyante de Fatima, dans une lettre adressée au cardinal Caffara : Dieu contre Satan : l’ultime champ de bataille, le choc final, sera celui de la famille et de la vie. Telle est la prophétie de Sœur Lucie dos Santos, la voyante de Fatima, dont le procès en béatification est en cours.

Dans une interview accordée au mensuel La voce di Padre Pio en mars 2015, le cardinal Caffara raconte qu’il écrivit à Sœur Lucie pour lui demander des prières. À l’époque, Jean Paul II lui avait confié la charge de fonder l’Institut pontifical d’études sur le mariage et la famille, au sein duquel il est aujourd’hui professeur émérite. “Au début des travaux, explique Mgr Caffarra, j’ai écrit à Sœur Lucie par l’entremise de son évêque, car je n’étais pas autorisé à lui écrire directement. Inexplicablement, car je ne m’attendais pas à recevoir une réponse (je ne lui avais demandé que des prières pour le projet), je reçus quelques jours plus tard une longue lettre signée de sa main, lettre aujourd’hui versée aux archives de l’Institut.”

Dans cette lettre, Sœur Lucie écrit :La bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan portera sur le mariage et la famille. “N’ayez pas peur, ajoutait-elle, car tous ceux qui travailleront pour le caractère sacré du mariage et de la famille, seront toujours combattus et haïs de toutes les manières, parce que c’est le point décisif.” En conclusion, elle ajoutait : “Cependant, Notre Dame lui a déjà écrasé la tête“.

La religieuse de Fatima affirme donc que Notre Dame a déjà écrasé la tête de Satan. Et le cardinal Caffara de conclure : “Elle avertissait aussi, en parlant avec Jean Paul II, que c’était le point central, parce qu’on touchait là la colonne qui soutient toute la Création, la vérité sur la relation entre l’homme et la femme, et entre les générations. Quand on touche à la colonne centrale, tout l’édifice s’écroule, et c’est cela que nous voyons, en ce moment, et nous le savons“.

La famille ne se comprend que comme image et ressemblance de la Sainte Trinité.
La vocation au mariage est la vocation à aimer, le chemin ordinaire que Dieu a donné à l’homme et à la femme d’apprendre à aimer, et ainsi à se rendre digne de vivre avec Dieu, qui est Amour. Ne pas idolâtrer le conjoint. L’époux parfait n’existe pas. Le manque, l’insatisfaction, la solitude que n’arrive pas à combler toute relation humaine, est la place que Dieu Se réserve … Si Dieu n’est pas le but du mariage et de la vie conjugale et familiale, alors, la vie est bâtie sur du sable : A la première difficulté ou tentation, tout est mis par terre.
Dans l’idéal social de la grande tradition judéo-chrétienne, c’est la famille qui est le relais indispensable entre l’amour de Dieu et l’amour des hommes. Elle constitue la cellule de base de la société.

A connaître le site de rencontre de célibataires désireux de fonder une famille chrétienne, Théotokos.

Quelques obstacles que rencontrent ceux et celles qui souhaitent accomplir leur vocation au mariage :

1. A l’heure de la globalisation d’internet, beaucoup de jeunes ont une mauvaise perception de leur capacités, une insatisfaction liée à leur apparence, et pensent ne pas gagner assez pour assumer les charges d’une famille, en sorte qu’ils s’enfonce dans l’activisme, et s’éloignent de la vie de famille.
2. Le mythe romantique fait croire que la passion amoureuse suffit à faire durer l’amour. La passion a besoin, pour durer, d’être cultivée et maîtrisée dans le cadre d’un engagement absolu entre les époux. « Celui qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis l’adultère avec elle. (Mt 5.28) » : Une culture qui vulgarise l’érotisme et la pornographie détruit la fidélité, laquelle seule permet à la passion de résister et de s’épanouir.
3. Ravages immenses de la pornographie. La sexualité humaine n’est ni un instinct animal ni un divertissement inoffensif. Toute activité sexuelles, même mentale, affecte profondément notre personnalité, notre aptitude à aimer. (+ de 25% de la presse, et + de 40 % de la vidéo !).
4. L’installation d’une mentalité vraiment et proprement contraceptive détruit le respect de la personne humaine et le sens du don de soi.
5. Les relations sexuelles prénuptiales détruisent l’estime de soi. En s’habituant à vivre la sexualité au simple niveau du plaisir, on se rend progressivement incapable de la vivre, même plus tard, comme langage et comme engagement. Elles constituent un facteur de risque prédominant dans les dépressions et les suicides d’adolescents. 36 % des adolescents qui tentent de se suicider viennent de vivre la rupture d’une liaison. Les adolescents vierges ont 6 fois moins de risques de se suicider, et 10 fois de se droguer. 73% des étudiants les plus performants sont vierges. Les enquêtes montrent que les couples ayant cohabité avant le mariage, divorcent plus facilement que les couples qui ont attendu avant de s’unir sexuellement. La chasteté permet d’être plus lucide et de comprendre s’il faut continuer une relation ou non.
6. La théorie du “gender” concourt aujourd’hui à déstabiliser la formation de la personnalité et des couples dans la durée.
7. L’autosuffisance financière conduit à prolonger la vie célibataire.
8. Intérêt croissant pour la réussite personnelle. Or, la vie familiale exige une philosophie exactement opposée : pour accéder au bonheur d’aimer, les époux doivent s’engager à placer le bien de leur famille au-dessus de leurs intérêts personnels. Or la législation française ne reconnaît que des individus. La notion de famille lui est pratiquement étrangère. Le groupement familial ne bénéfice pas de représentation juridique. Le mariage n’est plus protégé par rapport à d’autres formes de relation. On relègue la relation conjugale dans le domaine privé, en lui enlevant donc toute signification sociale. C’est une très grave faute dans la mesure où le mariage est un facteur primordial de socialisation. Depuis des décennies, l’Etat fait tout pour faciliter le divorce, et rien pour encourager le mariage. Or, qui divorce de son conjoint, divorce aussi peu ou prou de ses enfants.
9. Irresponsabilité à l’égard de la société : perte du lien avec la société. Traditionnellement, les noces ne célèbrent pas seulement la formation d’une nouvelle famille, mais l’union de deux lignées. Le mariage tisse des liens de sang qui constituent la fibre même d’un tissu social sain. Pourtant, le mariage est en soi le meilleur cadre juridique et légal donnant au couple unité et stabilité, dans l’engagement de l’homme et de la femme l’un envers l’autre mais aussi envers la société tout entière, qui leur reconnait des droits et des devoirs.
10. Renversement de l’ordre de l’amour : on veut aimer la terre entière, que les mass-média nous rend toute proche, mais on ne sait plus aimer notre prochain immédiat.
11. Pour beaucoup, le coût financier est avancé. Comment fonder un foyer quand on n’a pas de logement, que croissent les difficultés d’insertion et les files d’attente aux guichets des bailleurs sociaux ?
12. Les limites d’âge changent. Pour l’OMS, une personne entre 18 et 44 ans est jeune. Alors qu’autrefois se marier après 25 ans était considéré comme tardif.
13. La pression des stéréotypes diminue en sorte qu’être vieille fille n’est plus une malédiction, mais un choix de vie comme un autre.
14. Une même rengaine revient en boucle : « Puisque nous nous aimons, à quoi bon nous marier ? »
15. La peur d’être dans l’incapacité de réaliser certaines expériences de vie en s’engluant dans un couple un peu « traditionnel ».
16. Les échecs de certains mariages conduisent à vouloir éviter de les vivre soi-même. « Le mariage pour la vie entière, c’est très beau, mais au vu des chiffres du divorce, cela ne marche pas. Cet idéal est inconciliable avec les modes de vie contemporains. »
17. Certains se contentent de relations virtuelles, ou de cohabitations à distance.
18. Le mariage n’est plus obligatoire pour avoir un enfant. Un enfant peut être élevé par un seul de ses parents, et parfois mieux que par un couple qui se déchire, pense-t-on.
19. Dans une société relativiste, hédoniste, athée, matérialiste (méfiance à l’égard des institutions, perception faussée de la liberté, hédonisme…), la doctrine catholique du mariage est difficilement audible.
20. Il y a la concurrence d’autres formes d’union, comme l’union, le concubinage ou le PACS. Alors qu’il y a encore un demi-siècle, pour la majorité de la population, la sexualité ne pouvait s’exercer que dans le cadre légal des noces. Le terme de mariage à l’essai est une imposture : le mariage ne s’essaye pas plus que la naissance ou la mort. On n’essaye pas une personne, et on ne peut faire semblant de se donner. Différence concubinage / Mariage. Se donner pour la vie, dans la joie et les épreuves ? Plutôt se réserver la possibilité de rompre à tout moment pour trouver mieux ailleurs.
21. La famille est le vecteur des injustices sociales », titrait un journal socialiste. Détruisons dons la famille !
22. Des difficultés concrètes à transmettre les valeurs, comme bien des familles l’expérimentent (Ecole, Vincent Peillon)
23. De graves ambiguïtés dans le rapport d’autorité entre parents et enfants
24. Nous sommes déjà trop nombreux sur terre. Pourquoi vouloir fonder une famille ? Un enfant en moins, c’est tant de tonnes de CO2 en moins ! Un geste pour la planète !
25. Le recours toujours plus fréquent à la stérilisation. Dans certains pays, les familles manquent des moyens fondamentaux pour leur survie, tandis que dans les pays plus riches, le bien-être excessif voit l’enfant non une bénédiction, mais un péril dont il faut se défendre.
26. La plaie de l’avortement, qui détruit l’estime dû à l’être humain.
27. A la racine de ces phénomènes négatifs, il y a souvent une corruption du concept et de l’expérience de la liberté, celle-ci étant comprise non comme la capacité de réaliser la vérité du projet de Dieu sur le mariage et la famille, mais comme une force autonome d’affirmation de soi, assez souvent contre les autres, pour son bien-être égoïste.
28. Trop de gens, y compris des gens mariés, ignorent la beauté du mariage, qui leur apparaît comme un acte purement formel, administratif.
29. Une conception théorique et pratique erronée de l’indépendance des conjoints entre eux (« Femmes soyez soumises à vos maris ! »)
30. Perte de la foi, du sens de Dieu, du péché.
31. L’acceptation du mariage purement civil, en contradiction avec leur vocation de baptisés à « s’épouser dans le Seigneur seulement (1 Co 7.39) »;
32. La célébration du mariage-sacrement sans foi vivante.
33. Le refus de normes morales qui éclairent et soutiennent l’exercice humain et chrétien de la sexualité dans le mariage