Une attaque contre un bus de fidèles à proximité d’un monastère copte a fait sept morts et quatorze blessés, ce 2 novembre 2018. Elle a été revendiquée par l’Etat islamique quelques heures plus tard.
Selon l’archevêque d’al-Minya, Anba Makarious : «Les terroristes ont ouvert le feu sur un bus du gouvernorat de Sohag, qui revenait… du monastère [Saint-Samuel]».

Safwat Shehata est quadragénaire Copte orthodoxe. Comme son patronyme le montre, il est parent avec les six Shehata qui ont été assassinés par les islamistes près du monastère Saint-Samuel-le-Confesseur le 2 novembre dernier (voir ici, ici et là). Ce sont tous des cousins. Il a rapporté à un journaliste de Mada Masr, ce que d’autres cousins rescapés de la tuerie, lui ont raconté. « Des assaillants masqués ont intercepté le minibus. Ils ont pointé leurs armes vers les passagers et ont déclaré avoir un messages pour les femmes à bord du véhicule : “Nous allons tuer les hommes et les enfants et vous laisser en vie pour que vous passiez le restant de votre vie dans la misère” ».

Source : Mada Masr (Égypte), 6 novembre

Les victimes de l’attaque sont:

– Nady Youssef Shehata, 54 ans
– Rida Youssef Shehata, 51 ans
– Kamal Youssef Shehata, 20 ans
– Poussy Melad Youssef Shehata, 41 ans
– Asaad Farouk Labeeb, 36 ans
– Bishoy Rida Youssef Shehata, 15 ans
– Marya Kamal Youssef Shehata, 12 ans

La plupart des victimes semblent avoir été exécutées d’une balle dans la tête. Le bilan pourrait s’aggraver du fait de l’état grave dans lesquelles se trouvent certains des 14 blessés.

Les faits se sont déroulés presque au même endroit où des djihadistes de l’Etat islamique avaient tué 28 coptes le 26 mai 2017 dans une attaque similaire contre un bus de chrétiens.
Les coptes constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient et l’une des plus anciennes. Ils représentent 10% des quelques 96 millions d’habitants et sont présents dans tout le pays. Ils sont régulièrement pris pour cibles par les djihadistes.

Devant l’hôpital, Michel, 23 ans, se demande si l’objectif de l’attaque est de créer un sentiment de haine parmi les coptes à l’égard des musulmans. « Que veulent ces terroristes ? Que nous haïssions les musulmans ? », dit à l’AFP ce jeune homme qui a perdu un voisin dans l’attaque.

« Dois-je porter une arme pour aller prier ou plutôt rester chez moi pour ne pas être tué en me rendant à l’église ? », poursuit-il déplorant la mort de « trois frères, âgés de 45, 41 et 15 ans » dans l’attentat.

En décembre 2016, un attentat suicide, revendiqué par l’EI, contre une église du Caire, contiguë à la cathédrale Saint-Marc, siège du pape de l’Eglise copte orthodoxe Tawadros II, avait fait 29 morts.

En mai 2017, dans le même secteur que l’attaque de vendredi, 28 pèlerins coptes, dont de nombreux enfants, avaient été tués à Minya par des hommes armés. Ils voyageaient à bord d’un bus et effectuaient eux aussi un pèlerinage au monastère de Saint-Samuel.

Le 29 décembre 2017 neuf personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées dans l’attaque contre l’église Saint-Mina à Helouane, dans la banlieue sud du Caire, la plus récente attaque meurtrière contre des chrétiens en Egypte. Le groupe terroriste djihadiste Etat islamique avait alors revendiqué l’attentat.

Horreur, tristesse et colère… N’oublions jamais que la même idéologie gangrène des zones entières en France …