– Origine et caractéristiques de la basilique sainte Sophie?

Il y a d’abord eu sur le côté ouest du Bosphore une église bâtie à la demande de l’empereur Constantin en 325. C’était alors la plus grande église de la ville, communément appelée « la Grande Église ». Au début du Ve siècle, lorsque l’empereur Flavius Arcadius ratifia la déposition et l’exil de l’archevêque de Constantinople saint Jean Chrysostome (à la suite d’un bras de fer avec le patriarche Théophile d’Alexandrie que Jean avait été chargé de juger), l’édifice fut alors incendié lors d’une émeute en 404, puis reconstruit en 415 par l’empereur Théodose II, mais subit le même sort funeste en 532 lors d’une nouvelle sédition. Le 23 février 532, à peine quelques jours après sa nouvelle destruction, l’empereur Justinien entreprit de la reconstruire, mais plus grande et majestueuse. Il fit venir des matériaux de tout l’Empire : des colonnes du temple d’Artémis à Éphèse, du porphyre d’Égypte, du marbre vert de Thessalie, des pierres noires de la région du Bosphore, d’autres de couleur jaune en provenance de Syrie. Le roi mérovingien, Childebert Ier († 558), expédia du marbre noir de l’Ariège. Plus de 10 000 ouvriers y travaillèrent.

Ses caractéristiques sont un dôme considérable couvrant un espace entièrement dégagé. Elle n’a plus le plan basilical classique, mais un plan très sophistiqué inspiré du Panthéon de Rome et de l’art chrétien primitif d’Occident. Ce style issu d’une diversité de conceptions et de plans est nommé « byzantin ». La construction ne prit que 5 années et 10 mois, et l’empereur put inaugurer la nouvelle église le 27 décembre 537. Les décors intérieurs, particulièrement les mosaïques, ne furent achevés que sous le règne de l’empereur Justin II (565-578). Mais des tremblements de terre, en août 553,557 et 558 finirent par provoquer la destruction totale du dôme central, qui s’écroula sur l’ambon, l’autel et le ciborium, les détruisant entièrement. L’empereur ordonna une restauration immédiate, mais on utilisa cette fois des matériaux aussi légers que possible, et on donna à l’édifice ses mesures actuelles : le dôme fut même rehaussé pour atteindre 56 m. Cette reconstruction donna à l’église sa forme définitive, qui remonte donc au milieu du VIe siècle. Elle fut dédiée au Christ « Sagesse divine », « Hagía Sophía » ; Elle est à la mesure de la gloire de Byzance … siège du patriarche et lieu des principales cérémonies impériales, et lieu d’asile pour les malfaiteurs.

En 726, l’empereur Léon l’Isaurien inaugura l’iconoclasme, ordonnant à son armée que Sainte-Sophie soit vidée de toute représentation peinte ou sculptée… Après un bref répit sous l’impératrice Irène, le mouvement reprit de l’ampleur : l’empereur Théophile (829-842), très influencé par les conceptions de l’art islamique, interdit les images sculptées. En 740, un nouveau séisme fit beaucoup de dégâts, puis un incendie en 859, et un nouveau séisme en 869 provoqua l’écroulement de la moitié de la coupole. L’empereur Basile Ier fit les réparations nécessaires. En 989, une nouvelle secousse détruisit encore la coupole. L’empereur Basile II entreprit les réparations qui durèrent 6 ans.

En 1204, durant la quatrième croisade, la basilique fut pillée par les croisés, et durant l’occupation latine de Constantinople (1204–1261), elle devint le siège du patriarche latin. Baudouin VI de Hainaut y fut couronné empereur le 16 mai 1204. L’édifice subit deux séismes en 1231 et 1237. Les Byzantins reprirent la ville en 1261. En 1317, l’empereur Andronic II Paléologue fit construire quatre nouveaux arcs-boutants à l’est et au nord. Après de nouveaux dégâts causés dans le dôme par un nouveau séisme en octobre 1344, d’autres parties du bâtiment s’écroulèrent le 19 mai 1346. L’église ne put rouvrir ses portes qu’en 1354.

La basilique Sainte Sophie connut au moins trois incendies et seize tremblements de terre.  Elle a été inscrite au Patrimoine mondiale de l’UNESCO en 1985.

Je profite de l’occasion pour démonter la calomnie visant à faire croire que la 4e croisade a été motivée par des buts inavouables et serait finalement la cause de la chute de l’Empire byzantin. Or, les attaques turques précédèrent, et de loin, les événements de 1204, aussi vrai que la défaite byzantine décisive de Manzikert a eu lieu le 26 août 1071, ouvrant toute l’Anatolie à l’occupation des Turcs seldjoukides. En 1081, Nicée, ville importante située à 100 kilomètres de Constantinople, tombait. La situation était si critique pour l’Empire byzantin que l’empereur Alexis Ier demanda à plusieurs reprise l’aide du pape malgré le récent schisme de 1054 entre les Églises d’Orient et d’Occident. Dans son appel à la Croisade de 1095 à Clermont, Urbain II mit surtout en avant le devoir de porter secours aux chrétiens d’Orient.

En 1097, grâce à l’aide des Croisés, les Byzantins reprennent Nicée. La débâcle seldjoukide permet à Byzance de reprendre une partie des territoires anatoliens perdus. Selon l’historien des croisades, René Grousset : l’action des croisés fut déterminante pour arrêter l’invasion turque pendant 2 siècles. Ils ont sauvé non seulement Constantinople mais aussi l’Europe d’une invasion certaine.

La détérioration des relations entre les Croisés et les Byzantins vient de ce que ceux-ci voulaient récupérer leurs villes et territoires perdus, tandis que les Croisés désiraient éradiquer définitivement la menace islamique. Aussi, à cette fin, établirent-ils les Etats latins indépendants en Terre sainte. Eux qui avaient beaucoup sacrifié pour venir guerroyer au bout du monde ne voulaient pas voir leurs efforts réduits à rien par des Byzantins qui n’avaient plus les moyens militaires de leurs ambitions impériales.

Le massacre des Latins de Constantinople de 1182 : Le développement des cités marchandes italiennes participaient grandement à la protection et la prospérité de la ville, suscitant des rancœurs dans la population. L’empereur s’en servi pour affermir son pouvoir, en sorte que les Vénitiens furent spoliés et expulsés en 1171, et qu’en 1182, 70 à 80 000 Génois et Pisans furent massacrés, victimes de la vindicte populaire. Des milliers furent même vendus aux Turcs comme esclaves. Déjà perçu comme un allié peu sûr et faible, l’Empire byzantin dégradait encore son image en Occident. La troisième croisade menée par le puissant empereur germanique Frédéric Barberousse avait pour but de reprendre Jérusalem, tombée aux mains de Saladin. Il conclut un accord avec l’empereur Isaac II en 1188 lui permettant de passer en territoire byzantin, mais peu après le départ de l’armée germanique, Isaac II signe avec Saladin un traité d’alliance par lequel il s’engage à détruire l’armée des Croisés. II scandalise l’Occident qui voit dans l’empire byzantin le principal obstacle à la Croisade.

La dislocation de la Quatrième Croisade, qui à l’origine était destinée à conquérir l’Égypte, le pape Innocent III préférant s’en prendre au cœur de l’empire Ayyoubide. Mais les Croisés sont moins nombreux que prévu, et n’ont pas suffisamment d’argent pour payer le trajet aux Vénitiens. Aussi l’offre d’Alexis IV, le fils de l’empereur évincé, Alexis II, arrive à point nommé. Il leur propose un paiement, une aide militaire et logistique et même de réunir les églises d’Orient et d’Occident, s’ils l’aident à le mettre sur le trône byzantin. En 1203, les Vénitiens et les Croisés entrent dans Constantinople. Alexis IV prend le pouvoir, mais au moment du paiement, les coffres sont vides, et l’empereur se retourne contre les Croisés car la population lui reproche le support des étrangers, et porte au pouvoir Alexis V Doukas, ennemi déclaré des Latins. En 1204, les Occidentaux prennent à nouveau Constantinople et se livrent à deux jours de pillage pour s’assurer du paiement promis. Comme le projet d’un protectorat franc semble irréalisable au vu de l’aversion des Grecs pour celui-ci, l’Empire byzantin est démembré, et les Croisés et Vénitiens se le partagent. Un empire et des duchés latins sont fondés, censés servir de base pour de futures croisades. Ce fut tout l’inverse. Elle engloutit les forces vives nécessaires à ces entreprises. Le pape Innocent III condamna fermement le détournement de son projet.

Qu’est-ce qui explique l’effondrement byzantin ?

La Byzance du XIIIème siècle, recentrée sur le bassin égéen, aurait pu être le germe d’un État hellénique viable, à condition d’en accepter les limites politiques et culturelles. Mais l’idée romaine ne veut pas mourir, et c’est une politique impériale démesurée que Michel VIII (l’empereur byzantin qui reprend possession de Constantinople en 1261) impose à la nation grecque. […] Trop longtemps, Empire et orthodoxie ont coïncidé, en sorte que Constantinople n’arrive jamais à admettre que tous les chrétiens ne reconnaissent pas sa domination terrestre. Au moment des événements de 1204, chrétienté occidentale et orientale ne se comprenaient plus depuis bien longtemps. Attribuer une responsabilité morale aux Croisés et plus généralement à la chrétienté occidentale dans la chute de Constantinople en 1453 est injuste. Même après la crise majeure de 1204, les Occidentaux vinrent encore en aide à l’Empire byzantin quand l’empereur Manuel II leur demanda de repousser les Turcs au-delà du Bosphore, en 1396. La conscience européenne ne s’éteignit pas pour autant. Le royaume de France revint libérer les Grecs quatre siècles plus tard, lors de l’expédition de Morée (intervention terrestre de l’armée française dans le Péloponnèse entre 1828 et 1833 lors de la guerre d’indépendance grecque).

– Que devient-elle en 1453?

En 1453, immédiatement après la prise de Constantinople par les Ottomans, la basilique fut convertie en mosquée, conservant le même nom, Ayasofya, comme symbole de la conquête. Contrairement au sort d’une grande majorité d’édifices chrétiens, soumis aux pillages intensifs des troupes du sultan, Sainte-Sophie fut épargnée sur ordre du sultan Mehmed II, qui ordonna sa conversion en mosquée. Contrairement aux autres mosaïques et peintures murales des églises de la ville, la mosaïque de Marie dans l’abside de Sainte-Sophie ne fut pas recouverte de lait de chaux, mais pendant cent ans, couverte d’un voile. Puis elle eut le même traitement que les autres.

Le mihrab, est situé dans l’abside, à l’emplacement de l’autel. Au cours du règne de Sélim II (1566-1577), le bâtiment commença à montrer des signes de fatigue et dut être stabilisé par l’ajout de contreforts externes massifs.

Restauration de Sainte-Sophie entre 1847 et 1849 dirigée par deux architectes italo-suisses, les frères Gaspare et Giuseppe Fossati, consolidation de la coupole et des voûtes, le redressement des colonnes. Les mosaïques de la galerie furent nettoyées. Les Fossati ajoutèrent les huit panneaux circulaires de 7,5 mètres de diamètre aux noms d’Allah, Mahomet, Abu Bakr, Omar, Uthman et Ali, Hassan et Hussein. Les minarets furent modifiés de manière à égaliser leurs hauteurs respectives. La mosquée fut rouverte le 13 juillet 1849.

– Quel sort lui réserve la Turquie kémaliste?

À son arrivée au pouvoir, Mustafa Kemal Atatürk décide de poursuivre la restauration de Sainte-Sophie. Le 3 février 1932, une récitation du Coran en turc est organisée à Sainte-Sophie et diffusée à la radio, dans le contexte d’une réforme dont l’objectif est de « turquifier l’islam ». En 1934, Atatürk désaffecte le lieu du culte pour « l’offrir à l’humanité », il fait décrocher les grands panneaux circulaires portant le nom d’Allah, de Mahomet et des sultans : Sainte-Sophie devient un musée. Cette transformation symbolise la laïcisation du pays et la promotion de l’universalisme occidental.

 – Que signifie le geste de transformer cette ancienne basilique en mosquée?

Un lieu transformé en mosquée, même très brièvement, est consacré à Allah et devient de ce fait automatiquement terre d’islam (72.18). Aussi, en rétablissant le culte islamique dans Sainte Sophie, Erdogan se présente comme un musulman rétablissant les droits d’Allah, et donc un vrai musulman, d’autant plus sincère qu’il n’a pas peur d’offenser le monde mécréant, dont Ataturk ne pouvait être que la marionnette puisqu’il lui avait offert Sainte Sophie comme musée. Le service sincère d’Allah et le fait qu’Erdogan soit chef de la Turquie qu’il affirme sans ambages comme la continuation de l’Empire ottoman (04.02.2018), le désigne aux yeux des musulmans comme légitime chef du califat, aussi aboli par Ataturk. En promouvant le retour de l’Empire ottoman, Erdogan se présente comme le dirigeant du monde musulman. Je ne serais pas étonné qu’il annonce bientôt que la charia est désormais la loi du pays, car en tant que Frère musulman, tel est son projet.

Si en 1918 les Ottomans dont le pays était occupé par les puissances de l’Entente à l’issue de la Première Guerre mondiale, avaient projeté de dynamiter Sainte-Sophie, en 1953, pour le 500e anniversaire de la Conquête, les grands panneaux portant les noms d’Allah, de Mahomet et Cie, décrochés par Ataturk, ont été ré-accrochés.

En 2013, le vice-premier ministre et porte-parole du gouvernement, Bülent Arinç, regrettait que l’on puisse interdire à un fidèle de prier et obliger un lieu de culte à « servir à autre chose qu’à sa fonction initiale ». Il ne lui importe évidemment pas que pour nous la prière musulmane en une église est un sacrilège. A cette époque, déjà deux autres églises byzantines, également nommées Sainte-Sophie, l’une à Trabzon (Nord-Est), l’autre à Iznik (Ouest), ont été reconverties en mosquées.
Après la transformation de la basilique en mosquée le 24 juillet dernier, ce fut, quelques jours plus tard, au tour de l’église Saint Sauveur de Chorba à Istamboul d’être transformée elle aussi en mosquée. Même le Canard enchaîné s’est inquiété de la détérioration des œuvres d’art chrétiennes de cette église que cette nouvelle affectation laisse présager…

// Cathédrale de Cordoue.

– Quelles suites Erdogan va-t-il donner à cette initiative?

  • Cet événement s’inscrit dans une suite d’actions visant clairement à faire de la Turquie actuelle la résurrection de l’Empire ottoman.
  • Ce n’est pas pour rien que tous les 29 mai, le président Erdogan célèbre en grande pompe la prise de Constantinople par les Ottomans. Près d’un million de personnes ont assisté en 2018 à ce que les organisateurs ont annoncé comme étant « la plus grande scénographie du monde ». S’il s’agissait pour les Turcs de fêter le recouvrement d’une de leurs villes, la chose se comprendrait, mais il s’agit de fêter la conquête de la capitale d’un pays étranger… C’est dire l’esprit belliqueux que suppose et entretient une telle manifestation. Comment la glorification de cette criminelle invasion annoncerait-elle du beau temps pour l’Europe ?
  • De même, Erdogan s’emploie à fêter en grande pompe la bataille de Manzikert (26.08.1071), qui fut une défaite décisive pour l’armée byzantine et livra l’Anatolie aux Seldjoukides. Durant l’édition 2018, Erdogan y déclara : « Si nous oublions l’esprit de Manzikert, nous oublierons notre passé et n’aurons pas d’avenir.» Le millénaire de la bataille de Manzikert est souvent évoqué par le président Erdoğan comme un objectif clé. En 2012, alors Premier ministre, il déclarait : «En 2071, la Turquie, si Allah le veut, atteindra à nouveau le niveau qu’elle a atteint dans le passé sous les Ottomans et les Seldjoukides. »
  • Faisant référence à l’Empire ottoman, Erdogan a affirmé : «Ceux qui pensent que nous avons oublié les terres d’où nous nous sommes retirés en pleurant il y a cent ans, se trompent. Répétons chaque fois que l’occasion se présente que la Syrie, l’Irak et autres lieux, sur la carte géographique de nos cœurs, ne sont pas différents de notre patrie. Nous luttons pour que jamais ne flotte un drapeau étranger en aucun lieu où est récité un adhan [l’appel islamique à la prière dans les mosquées]. Ce que nous avons fait jusqu’à présent n’est rien au regard des attaques encore plus importantes que nous sommes en train de planifier pour les prochains jours.» L’objectif d’Erdogan est de placer la Turquie à la tête d’un territoire englobant cinq républiques turcophones : l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan ayant en commun outre l’islam, mais aussi une identité ethnico-linguistique turcophone. A partir des années 90 les Turcs ont commencé à présenter à « 200 millions de compatriotes » la nécessité de constituer « une communauté d’Etats, de l’Adriatique à la grande muraille de Chine », selon la formule du président de l’époque Halil Turgut Özal (1927-1993), qui aimait parler de l’arrivée d’un “siècle turc”.
  • Un objectif déclaré d’Erdogan est la reconquête des îles grecques de la mer Egée. Le leader turc a affirmé qu’en 1923 la Turquie « a vendu » les îles grecques qui « nous appartenaient » et où « se trouvent encore nos mosquées, nos sanctuaires ». Il a indiqué l’échéance de 2023. Ce sera alors le centenaire du traité de Lausanne qui a établi les frontières de la République turque qu’il demande aujourd’hui de rediscuter. Ce ne sont pas uniquement des mots. En 1974, la Turquie a occupé manu militari une partie de l’île de Chypre et aujourd’hui, sous le prétexte de la “guerre contre le terrorisme”, a conquis un large pan de territoire syrien le long de la frontière entre les deux pays.

Pour Erdogan « les musulmans sont l’avenir de l’Europe ». « La fortune et la richesse du monde se déplacent de l’Occident vers l’Orient. L’Europe traverse une période que l’on peut qualifier d’extraordinaire. Sa population diminue et vieillit. Elle a une population très âgée. Et c’est pourquoi des personnes viennent de l’étranger pour y trouver du travail. Mais l’Europe a ce problème que tous les nouveaux arrivants sont musulmans. (…) Nous en sommes arrivés au point que le nom le plus courant à Bruxelles est Mohammed. Et le second nom plus répandu est Melih, le troisième Aisha. ».

Erdogan sait que Bruxelles, capitale de l’Union Européenne, est la ville où l’Islam est déjà actuellement la première religion, où un citoyen sur trois est musulman, et le nom le plus fréquemment donné à l’Etat civil parmi les nouveaux résidents est Mohammed. Son arme, comme celle des Frères Musulmans, est la conquête démographique de l’Europe dans les prochaines décennies. En terme numérique, les Turcs représentent la deuxième communauté en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche, au Danemark et en Bulgarie, et Erdogan les incite à ne pas perdre leur identité, qualifiant l’assimilation de « crime contre l’humanité ».

  • Erdogan demande déjà aux Turcs qui y vivent de ne pas s’assimiler, mais d’y être les représentants de la Turquie à l’instar des Turcs qui les y ont précédés … (17.12.2019). S’adressant aux immigrés turcs à Paris en avril 2012, présentait ainsi son cheval de Troie : « Personne ne peut vous demander d’être assimilés. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité. […] La France vous a donné un droit à la double nationalité : pourquoi ne la demandez-vous pas ? Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque. »
  • Quelque temps auparavant, il avait déclaré : « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats. (06.12.1997) »
  • Le 25.07.2020, le président turc a souligné que les cibles de « ceux qui font beaucoup de bruit ces derniers temps » ne sont pas Sainte-Sophie ni la Méditerranée orientale mais « la présence même de la nation turque et des musulmans sur ces terres ». « Tout le monde commence à voir cette réalité », a-t-il ajouté.
  • « La terre appartient à Allah. Il la donne en héritage à ses serviteurs (7.128) »
  • Lors d’un récent déplacement dans une base militaire (08.2020), le ministre de l’Intérieur Turc, Suleyman Soylu, a annoncé que “la Turquie deviendra très prochainement le centre d’attraction le plus important du monde“. Qu’est-ce que cela révèle des ambitions de Recep Tayyip Erdogan ?
  • Erdogan transforme progressivement la Turquie en État islamiste qui soutient et appuie des groupes islamistes comme le Hamas et l’État islamique.

Face à l’arrogance d’Erdogan, l’Europe non seulement n’agit pas, mais se tait. Elle se tait sur la violation des droits de l’homme en Turquie, sur l’invasion du Kurdistan syrien, sur les exactions en méditerranée, sur les menaces contre les îles grecques. Et sur l’annonce de l’islamisation prochaine de notre continent, c’est non seulement l’Union Européenne, mais aussi l’Eglise qui garde le silence. Et c’est ce silence coupable qui fait la force d’Erdogan.

  • La devise des Frères musulmans est : « Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Djihad notre voie, la mort au service d’Allah notre plus cher espoir ».

Moustafa Kémal « Le messager d’Allah a dit : ‘J’ai reçu l’ordre de combattre les peuples jusqu’à ce qu’il se soumettent à Allah et à Mahomet son envoyé’ ! (Boukhari 1.2,25 ; 8.387) », mais aussi par Allah lui-même : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’autre religion que l’islam ! (2.193 ; 9.33) ». L’islam est une formidable machine politique mise au point par les sultans de Bagdad pour justifier la volonté de puissance.

Personnellement, il me semble y voir la réalisation de la prophétie de l’Apocalypse qui présente l’une des sept têtes de la Bête, blessé à mort, et c’est l’abolition du califat, mais qui reprend vie et séduit tous les habitants de la terre qui se mettent à adorer  cherchant à dévorer l’Eglise jusqu’au jour du Retour du Christ,

« Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais, jusqu’à ce que vous soyez musulmans ! (60.4) »

Voir aussi : Le Président Erdogan et l’Abbé Guy Pagès à l’OSCE le 20.09.2018.

L’appel d’Erdogan à la guerre de religions et à la haine envers l’Europe après l’attentat de Nouvelle Zélande

La vidéo d’où est extrait la vidéo ici présentée.