Critique par Hilaire de Crémiers de “La Preuve du Coran ou la fin de l’islam” :

Ce petit livre est parfait. Il est plein comme un œuf. Pas une phrase inutile. Ce n’est qu’un argumentaire. Il résume des années d’étude et mille raisons qui pourraient chacune être détaillée à l’infini. Il s’agit du Coran. Il n’en reste rien. Absolument rien.

L’abbé Guy Pagès qui a tout lu et tout étudié sur le sujet, comme Marie-Thérèse Urvoy, n’y va pas par quatre chemins. Il fait appel à l’esprit critique : les contradictions internes, la science historico-critique, l’analyse linguistique, l’étude sémiologique, la simple critique du texte en lui-même, enfin le bon sens, tout converge, sourates après sourates, pour réduire ce texte à une élaboration humaine, sans auteur véritable, contradictoire, mise au service de pouvoirs successifs qui utilisèrent la religion comme moyen de puissance et de gouvernement. Ce travail est libérateur. À l’heure où on veut enfermer le monde musulman sur lui-même et alors que les autorités religieuses, politiques et sociales qui prétendent le régenter, savent pertinemment que le Coran ne saurait résister à la moindre critique scientifique. Question de survie ! À quoi sert le prétendu œcuménisme ? Où est le respect de la liberté humaine ? L’obscurantisme est à l’origine d’un tel texte : il ne faut pas s’étonner des conséquences. Les hommes et les femmes qui sont « soumis » à un tel diktat méritent d’être délivrés. Toute la question est de savoir le faire. C’est le vrai travail de demain. Source

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 Critique par Anne Laurent :

« Le Coran lui-même proclame qu’il est moubîn, c’est-à-dire clair, mais si on le regarde de près on remarque qu’une phrase sur cinq, ou à peu près, n’a tout simplement pas de sens », écrit le savant allemand Gerd-Rüdiger Puin, auteur d’une étude sur des manuscrits coraniques du VIIIème siècle découverts à Sanaa (Yémen) en 1972.

Pour un Livre réputé « inimitable » et confessé comme « incréé » par les musulmans cela a de quoi surprendre.

Mais Puin a raison : la lecture du Coran présente une incroyable difficulté tant il contient d’invraisemblances, d’incohérences et de contradictions, sans oublier les emprunts à des croyances païennes, à des hérésies chrétiennes, au judaïsme et à des langues non arabes.

Conscient du problème, animé d’une intention apologétique et motivé par une démarche missionnaire, l’abbé Pagès s’est lancé dans un examen détaillé du texte, articulant sa démonstration autour de 125 points.

Une évidence saute aux yeux : l’islam ne s’accorde ni avec l’histoire ni avec la raison.

L’auteur a eu la bonne idée de réfuter les versets « tolérants » mis en avant par les musulmans soucieux de lever le scepticisme de leurs interlocuteurs.

La conclusion s’impose alors : le Coran ne peut émaner de Dieu.

[ Article paru dans L’Homme nouveau, n° 1741 – 28 août 2021 et republié par ” La faute a rousseau ” le lundi 6 septembre 2021 )

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Le Coran est pour les musulmans le miracle qui prouve l’origine divine de l’islam, un texte tel que : «Si les hommes et les Anges s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, même s’ils s’aidaient mutuellement.» (17.88).

Et pour donner aux musulmans la preuve de l’origine divine du Coran, Allah met au défi les non-musulmans de produire un texte semblable: «Diront-ils : ‘C’est Mahomet qui a forgé cela.’ ? Dis-leur : ‘Apportez donc dix sourates forgées par vous et semblables à ceci !’ (…) ‘S’ils ne vous répondent pas, alors sachez qu’en vérité le Coran est descendu du ciel avec la Science de Dieu.» (11.13-14). Allah est si sûr de pouvoir donner aux musulmans la preuve de l’origine divine du Coran dans le fait qu’il serait inimitable, qu’il lance à maintes reprises le défi de présenter un texte semblable, ainsi en 2.23 ; 10.38 ; 52.34. Il faut bien comprendre que toute la légitimité de l’islam repose donc sur cette preuve de l’origine divine
du Coran, qui est, pour les musulmans, la Parole de Dieu faite livre, à l’instar du Christ, qui est la Parole de Dieu faite Homme…

Or, si nous réfléchissons un instant à cette preuve présentée par Allah, nous devons constater qu’elle n’en est pas une. Pourquoi ? Pour trois raisons.

La première raison est qu’un texte littéraire est nécessairement inimitable en soi du fait qu’il est toujours l’œuvre d’un auteur singulier… ayant une sensibilité, une culture, et des dons naturels propres. Deux génies ne se ressemblent pas, et toute imitation de leur œuvre ne peut être qu’un plagiat. C’est pourquoi on ne saurait établir une hiérarchie entre eux sans faire appel à l’arbitraire de la subjectivité.

De ceci découle la deuxième raison, qui est qu’Allah se garde bien de donner les critères permettant de juger si une œuvre est semblable ou non au Coran… Cela ne servirait donc à rien de présenter une œuvre susceptible de rivaliser avec la qualité littéraire ou spirituelle du Coran puisqu’il n’y aurait pas les moyens de juger de sa ressemblance présumée. En effet, s’il n’y a pas de critères, autrement dit de règle, le jugement ne peut être prononcé.

La troisième raison est que si les règles du jugement ne sont pas données, le juge n’est pas non plus désigné… Sachant que ce juge ne saurait être un musulman, puisque l’on ne peut être à la fois juge et partie, quel juge les musulmans sont-ils prêts à accepter pour déterminer si le défi lancé par Allah aura été ou non relevé ?

Si donc Allah lance un défi sans donner les moyens de le relever, qu’est-ce à dire, sinon que l’islam repose sur un bluff, derrière lequel les musulmans se rassurent donc à bon compte, une apparence de vérité, bonne seulement à perdre ceux qui se laissent impressionner ?

Finalement, en lançant un défi qui n’a ni sens, ni règle, ni juge, pour être validé, que reste-il de la fameuse preuve et de toute la légitimité de l’islam bâtie dessus ?