Pourquoi deux livres, l’Ancien et le Nouveau Testament, si pareillement tous deux sont Parole de Dieu ? Et comment comprendre que ce soit le même Dieu qui, dans l’AT, commande à son peuple de lapider les adultères (Dt 22.22-24), ou de haïr ses ennemis (Nb 31.1+ ; Dt 23.7 ; Jos 8.1+ ; Si 12.4-7), et  dans le NT, commande l’amour des pécheurs (Mt 5.43-48) ?

Tout simplement parce qu’avant de nous révéler Sa miséricorde, Dieu devait nous révéler ce qu’est notre péché, sa gravité, et au regard de Sa justice son juste châtiment. Comment en effet désirer et demander la Miséricorde si on ne sait pas que l’on est pécheur, et comment savoir que l’on est pécheur s’il n’y a pas de Loi ? La Loi nous a donc été donnée pour nous faire prendre conscience que nous sommes pécheurs, et espérer la Miséricorde. Ainsi, la raison d’être de ces deux livres est-elle pédagogique. Et Dieu sait s’il en faut de la pédagogie pour faire passer l’humanité de la vengeance illimitée à la loi du talion (Ex 21.24), et de celle-ci à la loi de l’amour parfait (Mt 5.43-47 ; Jn 15.12)….

« Par les Prophètes, Dieu a formé son peuple dans l’espérance du salut, de la purification de tous ses péchés (Is 1.18 ; Ez 36), d’une alliance nouvelle et éternelle destinée à tous les hommes (Is 49.5-6 ; 53.11) ». (CEC n°64). Ainsi l’AT annonce et prépare progressivement la venue du Christ, le Messie, le Sauveur du monde, et, par le NT, la Bonne Nouvelle est annoncée : « Le Christ, c’est Jésus de Nazareth ! » (Jn 1.41 ; Ac 2). Les chrétiens lisent la Bible juive pour comprendre l’événement Jésus-Christ et trouver les mots pour le dire (Jn 2.13-17, 19.23-24 ; Lc 24.25-27 ; Ac 2.16-17, 15.14-18 ; Rm 16.25-26 ; 1 Co 11.25, 15.3b-5 ; 2 Co 3.14-16). Si on peut dire que l’AT révèle la Justice du Père, et le NT la Miséricorde du Fils, c’est l’Esprit-Saint qui fait l’unité des deux Testaments en donnant de voir comment « Dans l’AT se prépare le N, et dans le Nouveau, se dévoile l’Ancien. » (CEC 129).

Sans la révélation du péché, que met en pleine lumière la croix du Christ, et de la Justice de Dieu, l’homme aurait continué à s’illusionner sur lui-même jusqu’à se prendre pour Dieu, comme l’enseignent les religions d’Extrême-Orient et aujourd’hui le Nouvel-Âge. Mais contrairement à ce que veulent le croire juifs et musulmans, notre relation à Dieu n’est pas basée sur des rapports d’innocence et de justice, mais de péché et de miséricorde, aussi vrai que Dieu ne nous doit rien, et que nous sommes incapables de Lui rendre ce que nous Lui devons, à commencer par la réparation de nos péchés. C’est pourquoi Jésus est venu inviter non pas les justes, mais les pécheurs, au repentir (Mt 9.13). Que Dieu nous manifeste maintenant Sa miséricorde en nous supportant et laissant le temps de nous convertir n’enlève rien à Sa justice, car, dit Jésus : « De la mesure dont vous mesurez pour les autres, on mesurera pour vous. » (Mt.7.2)

Tous ceux donc qui, comme les juifs et les musulmans, refusant d’entrer dans l’ordre nouveau de la Grâce, veulent rester sous le régime de la Loi, celui de l’AT, encourent la malédiction (Ga 3.10), et la Colère de Dieu demeure sur eux (Rm 4.15, 8.7-8 ; Ep 2.3, 5.6 ; Ga 3.6,10 ; 1 Co 16.22 ; 2 Th 1.10 ; 2 Th 2.10). Mais ceux qui acceptent d’être sauvés, et non pas de se sauver eux-mêmes par leurs soi-disant bonnes actions, sont capables, et eux seuls, de donner à autrui ce dont ils bénéficient eux-mêmes à tout instant : la miséricorde. Alors, et alors seulement, la vie sur terre peut-elle devenir digne de Dieu, vraiment humaine et bienheureuse. « Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! » (Mt 5.7, 18.23-35)…

Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils demanderaient et feraient miséricorde !