(Liturgie de la Parole : Ap 11 19…12 10 ; Ps 44 ; 1 Co 15 20-27 ; Lc 1 39-56)

« Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste [1]. » C’est en ces termes que le pape Pie XII a défini en 1950 la foi catholique relative à l’Assomption de la Vierge Marie.

Marie est élevée avec son corps et son âme à la Gloire du Ciel, où l’attendent son Fils et Dieu, et toutes les âmes des justes des temps précédant l’Incarnation du Rédempteur, pour lesquels Jésus est aussi mort et ressuscité. Mais, à leur différence et à celle de tous les autres sauvés jusqu’au dernier jour, et à la seule ressemblance de son Fils et Dieu, Marie entre dans la Gloire céleste, but ultime de notre destinée, non seulement avec son âme, mais aussi avec son corps. Pourquoi en est-il ainsi ? Que cela signifie-t-il pour nous ? Et quelle lumière cette fête du 15 août projette-t-elle sur notre pays ?

I. Marie entre dans la Gloire céleste, but ultime de notre destinée,
pour trois raisons :

a) La première raison pour laquelle Marie est élevée au Ciel avec son corps et son âme est que la mort étant la conséquence du péché, Marie n’ayant jamais péché, elle ne pouvait pas non plus connaître la mort et la corruption du tombeau… Marie ayant été voulue dans le plan providentiel de Dieu pour être la Mère du Rédempteur qu’Il Se réservait d’envoyer, pour réparer la faute possible de l’humanité, elle a donc été voulue « dès avant la création du monde (Ep1 4) », avant même l’apparition du premier péché, et en conséquence a été créée sans le péché originel, d’où son nom d’« Immaculée Conception ». 28947851Dès lors, étant sans le moindre péché, elle ne pouvait pas non plus en connaître le châtiment. Et non seulement Marie a reçu ce privilège que seuls Adam et Ève avaient reçu, mais en se gardant tout au long de sa vie pure de toute faute, si petite soit-elle, elle a encore mérité de porter le nom d’Immaculée Conception, et donc d’échapper à la mort qui est la conséquence ultime et définitive du péché.

Mais dira-t-on peut-être : si son Fils, qui est Dieu, a connu la mort, elle, qui n’est qu’une créature, ne devait-elle pas mourir ? Eh bien, en fait, pas plus l’un que l’autre ne pouvaient mourir, puisque la mort est la conséquence ultime et définitive du péché, et que Marie et Jésus étaient sans péché… Elle a anticipé la condition de ceux qui, lors du Retour du Christ, ne mourront pas, mais entreront directement dans la Gloire de Dieu (1 Co 15.51-52). Pour que Jésus meure, il a fallu qu’on Le tue ! On ne connaîtra jamais toute l’horreur de ce que fut la Passion du Christ… Marie n’est pas morte physiquement, mais en son cœur au pied de la Croix … Si donc Jésus est mort, et mort crucifié, c’est parce qu’Il a voulu accomplir la Volonté de Dieu qui était notre rédemption (notre salut), par l’expiation de nos péchés, que la mort soit tuée dans la Résurrection du Christ, en sorte qu’elle devienne même ; passage vers la vie éternelle ! La mort, en Jésus, n’est plus la mort, mais la naissance à la vie éternelle, en sorte que la “mort” de Marie, s’il faut appeler son départ de cette terre ainsi, n’a été rien d’autre que sa naissance à la vie éternelle. Notre mort, en Jésus, est devenue notre façon de participer à la mort du Christ, et ainsi notre libération de la vie misérable que nous menons en ce monde actuel et mauvais. Évidemment, pour les hommes qui restent de ce côté-ci et qui ne voient pas ce qui suit la mort, toutes les morts se ressemblent. Mais la foi, qui est la « preuve des réalités que l’on ne voit pas (He 11 1) », nous donne de voir au-delà des apparences… et de comprendre que ni la mort de Jésus, ni celle de Marie, ne peuvent ressembler à nos morts !

b) L’Assomption de Marie glorifie son Immaculée Conception, mais aussi sa maternité divine. Comment Jésus aurait-Il pu abandonner à la corruption du tombeau le corps de Sa Mère, sans lequel Il n’aurait pas le Sien avec lequel Il jouit désormais et pour toujours de la Béatitude céleste ? De plus, puisque Marie s’était engagée de tout son amour à coopérer à l’Œuvre de son Fils, et qu’elle le fit sans aucune défaillance et jusqu’au bout, il était juste qu’elle soit associée sans restriction au triomphe de Celui dont elle avait partagé glorieusement tous les combats.

c) Enfin, la troisième raison, tient à ce que Marie ayant reçu la grâce de voir consacrée sa virginité par la maternité divine, son corps se trouvait, à ce titre, élevé au-delà de l’ordre terrestre.

II. Que signifie pour nous l’Assomption de la Vierge Marie ?

Ce que Dieu a fait pour la Mère, comment ne le ferait-Il pas pour les enfants, ceux qui se consacrent, qui se donnent à elle, comme elle est venue à Fatima, de la part de son Fils, nous demander de le faire, en sorte que nous soyons tout à Elle ? La consécration au Cœur immaculé de Marie est le dernier refuge, a-t-elle dit, que Jésus nous donne… L’Assomption de la Vierge Marie non seulement ravive la conscience de notre destinée, mais fortifie notre confiance en Marie. Par elle nous avons reçu la vie, la vraie vie (Jn 14.6) à nous donnée par Jésus du haut de la Croix (Jn 19.27), et voici que maintenant elle partage avec Lui « tout pouvoir au Ciel et sur la terre (Mt 28.20) »… sans cesser d’être notre Mère !

L’Assomption de la Vierge Marie nous invite à sanctifier avec un amour renouvelé le « Temple de l’Esprit-Saint (1 Co 6 19) » qu’est notre propre corps, et ce dans une société où l’être humain, ne sachant plus ni d’où il vient ni où il va, ignore en conséquence quelle est sa propre dignité. Ne voit-on pas des êtres humains revendiquer pour les animaux le droit d’être traités à l’égal des hommes, le mariage homosexuel, l’avortement maintenant légalisé jusqu’au terme de la grossesse, l’expérimentation sur les embryons humains, la gestation par autrui, etc.  ? Lorsque le corps humain n’est plus le « Temple de l’Esprit-Saint », l’âme ne peut plus communier avec Dieu au dedans d’elle-même, dans l’unité inviolable de la personne qu’elle forme avec le corps. Privé de l’habitation divine, le corps humain n’est plus qu’un appendice vide de signification, dont chacun peut faire ce qu’il veut. Il devient alors un objet de plaisir, une marchandise, une force de travail à exploiter, un poids mort à éliminer, bref, une chose extérieure au moi humain qui perd du même coup son unité, et donc aussi sa valeur et son sens. C’est ainsi que l’on fabrique aujourd’hui des bébés sur catalogue… Pourtant, depuis que Dieu, qui est Esprit (Cf. Jn 4 24), S’est incarné, l’homme, s’est retrouvé lui-même, esprit incarné, corps animé d’un esprit immortel, réconcilié avec lui-même dans l’unité et l’originalité de son être composé d’esprit et de matière. Ce qui n’est pas connu de certaines religions pour qui le corps est une malédiction dont l’âme doit s’échapper au prix d’une série de réincarnations successives et purificatrices. Pour ces religions ne connaissant pas l’unité de l’âme et du corps, il n’y a pas non plus d’unicité de la personne, comme le montre la croyance en la réincarnation, théorie qui postule que l’âme de chacun peut être celle de Louis XI, de ma grand-mère, ou même d’animaux, de Marie sur la luneplantes… On peut encore citer l’islam, qui rejette si bien la dignité de la personne et du corps humain, qu’il se fait un devoir de haïr tout non-musulman (Coran 60.4), de légitimer l’esclavage (Coran 4.3,24,25,36,92 ; 16.71,75,76 ; 30.28), la polygamie, la pédocriminalité (Coran 65.4), l’humiliation ou le meurtre d’autrui (Coran 9.4,5,29) et en particulier celui des apostats (Coran 4.48 ; 8.12-17).

Mais revenons au « Temple de l’Esprit-Saint (1 Co 6 19) » qu’est notre corps. Est-il bien le lieu saint et le moyen sacré de notre communion avec Dieu, ou bien est-il l’instrument de nos péchés ? La Vierge Marie se plaignait à La Salette des modes vestimentaires qui allaient venir et offenser beaucoup Notre Seigneur, Lui qui est la Pureté en personne. Elle ne s’était pas trompée… Le vêtement, outre son intérêt protecteur, en cachant une partie de soi, exprime la conscience que nous avons de ne pouvoir être entièrement visibles par des yeux de chair, et cela en raison de notre nature spirituelle… Il est des modes qui ne témoignent pas du respect dû à notre corps, et donc à notre être tout entier, mais en l’exposent au regard de quiconque, méprisent sa vocation à l’intimité nuptiale (naturelle et surnaturelle), où la personne s’accomplit dans le don de soi, nécessairement unique et irrévocable.

III. Pourquoi fête-t-on l’Assomption de la Vierge Marie le 15 août ? 

Si la fête de l’Assomption a été fixée au 15 août par l’empereur Maurice Ier en 602, c’est Louis XIII, en 1638, qui choisit cette fête pour en faire notre fête nationale. Je rappelle que Louis XIII était devenu roi à huit ans, d’une France à la situation économique, politique et religieuse, calamiteuse. Conscient de ses faiblesses, personnelles et politiques, il avait surtout un grand amour pour la Mère de Dieu, et avait compris le secret de la vraie dévotion à la Vierge Marie. Aussi lui consacra-t-il sa personne et son royaume par une loi constitutionnelle, irréversible, qui faisait obligation à toutes les paroisses de France de renouveler à l’avenir ce don par une procession en l’honneur de la Vierge Marie. Et comme Louis XIII l’avait espéré, et comme il était certain, Marie ne se laissa pas vaincre en générosité : Louis XIII laissa à sa mort une France forte, et en paix, tandis que lui-même, de petit roi qu’il fut, était devenu l’un des plus grands monarques…Enguerrand_Quarton,_La_vierge_de_miséricorde_de_la_famille_Cadard_(1452)

Si certains pensent que nous tombons dans la mariolâtrie ou un mysticisme révolu, qu’ils veuillent bien considérer que, par exemple, et parmi tant d’autres manifestations salvatrices de la Vierge Marie, les apparitions en 1917 à Fatima, ont annoncé et offert les moyens de nous épargner le malheur incommensurable du communisme, qui a damné un nombre incalculable d’âmes, répandu des malheurs personnels et sociaux sans commune mesure avec ceux qu’il prétendait combattre, fait plus de 100 millions de morts, dont 60 millions de croyants parce que croyants.  Pour nous épargner l’épouvantable fléau du communisme, Marie est donc venue demander au Pape et aux évêques unis à lui, la consécration de la Russie à son Cœur immaculé, avertissant que si l’on n’accomplissait pas ses demandes, la Russie répandrait ses erreurs dans le monde entier, provoquant guerres et persécutions contre l’Église, « Les bons seront martyrisés, le pape aura beaucoup à souffrir, et plusieurs nations seront anéanties. » L’athéisme militant, autre nom de la haine de l’Eglise, n’est certes pas mort avec la chute du Mur de Berlin, même si Marie a remporté  une grande victoire, comme elle l’avait annoncé, sans que soit versée une seule goutte de sang… Nous pourrions citer encore tant d’autres hauts faits de la Vierge secourable ! Est-il possible encore possible de dire que la dévotion mariale est ridicule ? Et dire que nous aurions pu éviter tous ces malheurs si nous avions accompli ce que notre Mère avait eu la bonté de venir nous demander, à savoir : la consécration de la Russie à son Cœur immaculé par le Pape et les évêques réunis, la consécration personnelle à son Cœur immaculé, la communion réparatrice des premiers samedis, et la récitation quotidienne du chapelet. Si la consécration à la Vierge Marie a le pouvoir de changer le cours de l’histoire, qui dira que cette dévotion est futile et méprisable ? A qui embrassera cette dévotion, la Vierge a promis le salut… Nous ne saurions avoir Dieu pour Père si nous n’avons pas Marie pour Mère.

Louis XIII savait bien que l’on ne se consacre pas à une créature, fut-elle la Mère de Dieu, mais à Dieu seul. Pour autant, comment mieux le faire que par les mains de celle qu’Il a choisie pour Se donner à nous ? Comment aller à Lui sans prendre le chemin qu’Il a choisi pour venir jusqu’à nous ? Louis XIII donc, prit soin de consacrer la France, non à la Vierge, mais, je cite, « à la grandeur de Dieu par Son Fils rabaissé jusqu’à nous, et à ce Fils par Sa Mère élevée jusqu’à Lui ».

Comme le Fils de Dieu S’est livré totalement à cette femme pour qu’elle fasse de Lui un homme, Louis XIII s’est totalement livré à Marie, lui offrant non seulement sa personne, mais aussi son royaume, en sorte que nous avons tous été offerts à Marie, puisqu’une nation est une communauté d’hommes unis à travers l’histoire, par une même culture, une même langue, une même religion et une même vocation. La « nation », du latin natus, exprime l’idée de « naissance », de filiation, de descendance, et s’oppose donc dans son principe à la société multicuturelle que les puissants de ce monde nous impose, laquelle, pour être multiculturelle ne peut qu’être multiconflictuelle. Une nation est engendrée par la conscience d’un « nous commun » au-delà du cadre familial. Nous sommes les maillons d’une solidarité impossible à nier. Jean-Paul II enseignait que l’« on ne peut comprendre l’homme en dehors de cette communauté qu’est la nation. […] Elle est une communauté particulière, peut-être la plus intimement liée à la famille, la plus importante pour l’histoire spirituelle de l’homme [2] », en sorte, qu’ « Il a plu à Dieu qu’il y ait des nations. […] ». Et du Ciel où il est allé rejoindre celle à qui il s’était consacré, saint Jean-Paul II nous exhorte ainsi : « Que la génération qui entre dans le troisième millénaire cultive le sens de son identité nationale, que restent vifs le respect de la richesse de la tradition culturelle dans laquelle chacun est né et celui de ses valeurs éternelles ! [3]. »

Louis-Philippe, fils de la Révolution, a eu beau abolir en 1831 la consécration de la France et son renouvellement annuel et solennel, pourra-t-il nous empêcher de rester fidèles à notre consécration à la Vierge Marie, et de la renouveler aujourd’hui pour le bien de notre pays, qui n’est pas sans souffrir toujours plus de ce reniement officiel ? De qui d’autre, en effet, pourrions-nous aujourd’hui attendre du secours ?

Abbé Guy Pagès

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Je vous choisis, aujourd’hui ô Marie,
en présence de toute la cour céleste,
pour ma Mère et ma Reine.
Je vous livre et consacre,
en toute soumission et amour,
mon corps et mon âme,
mes biens intérieurs et extérieurs,
et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures,
vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi,
et de tout ce qui m’appartient,
sans exception,
selon votre bon plaisir,
à la plus grande Gloire de Dieu,
dans le temps et l’éternité.
Ainsi soit-il !

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  1. Pie XII, Bulle dogmatique Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950 (La Documentation catholique, n. 1082, 19 novembre 1950, col. 1486 ; cf.Denzinger, n. 3903).
  2. Jean-Paul II, Homélie à Varsovie, 2 juin 1979, n. 3b (La Documentation catholique, n. 1767, 1er juillet 1979, p. 608).
  3. Jean-Paul II, Discours lors de la réception des « Livres des morts d’Auschwitz », 10 juin 1996, n. 3 (La Documentation catholique, n. 2142, 21 juillet 1996, p. 651).
  4. Le vœu de Louis XIII.

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Sa Sainteté le Pape Pie XII a composé, à l’occasion de la définition solennelle du dogme de l’Assomption, cette prière qui fut récitée par lui en italien le 1er novembre 1950 en conclusion de son discours.

« Ô Vierge immaculée, Mère de Dieu et Mère des hommes :

Nous croyons avec toute la ferveur de notre foi en votre Assomption triomphale en âme et en corps, au Ciel où Vous êtes acclamée Reine par tous les choeurs des anges et par toutes les phalanges des saints ;
et nous, nous nous unissons à eux pour louer et bénir le Seigneur, qui Vous a exaltée au-dessus de toutes les autres créatures, et pour Vous offrir l’élan de notre dévotion et de notre amour.

Nous savons que votre regard, qui maternellement enveloppait l’humble et souffrante Humanité de Jésus sur la terre, se rassasie au Ciel en voyant la glorieuse Humanité de la Sagesse incréée, et que la joie de votre âme à contempler face à face l’adorable Trinité fait tressaillir votre coeur de béatifiante tendresse ;
et nous, pauvres pécheurs, nous dont le corps alourdit le vol de l’âme, nous Vous supplions de purifier nos sens, afin que nous apprenions, dès ici-bas, à goûter Dieu, Dieu seul, dans le charme des créatures ;

Nous avons confiance que vos regards miséricordieux s’abaissent sur nos misères et nos angoisses, sur nos luttes et nos faiblesses ; que vos lèvres sourient à nos joies et à nos victoires ; que Vous entendez la voix de Jésus Vous dire de chacun de nous, comme jadis à Son disciple bien-aimé : « Voilà votre fils » ;
et nous, qui Vous invoquons comme notre Mère, nous Vous prenons, comme Jean, pour guide, soutien et consolation de notre vie mortelle.
Nous avons la vivifiante certitude que vos yeux, qui ont versé des larmes sur la terre baignée du sang de Jésus, se tournent encore vers ce monde en proie aux guerres, aux persécutions, à l’oppression des justes et des faibles ;
et nous, dans les ténèbres de cette vallée de larmes, nous attendons de votre céleste lumière et de votre douce pitié le soulagement des peines de nos coeurs, des épreuves de l’Eglise et de notre patrie.

Nous croyons enfin que, dans la gloire où Vous régnez, parée du soleil et couronnée d’étoiles, Vous êtes, après Jésus, la joie et l’allégresse de tous les anges et de tous les saints ;
et nous, de cette terre où nous passons en pèlerins, réconfortés par la foi en la résurrection future, nous regardons vers Vous, notre vie, notre douceur, notre espérance ; attirez-nous par la suavité de votre voix, pour nous montrer un jour après notre exil, Jésus, le fruit béni de votre sein, ô clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie ! »

assumpt