N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset. Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible, et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans”.

— 1 La notion de personne, définie comme « substance individuée de nature raisonnable (Boèce, 524) », est un don que le christianisme a fait à l’humanité pour lui dire le mystère de la Sainte Trinité. Ayant pris la nature humaine, le Verbe de Dieu révèle la dignité de tout homme, créé à Son image et appelé dès lors à partager la nature divine elle-même (2 P 1.4), à vivre en relation, dans l’amour. Le destin de chaque homme, doué de liberté, ne s’identifie plus à celui du groupe auquel il appartient. Mais l’islam, qui rejette la foi chrétienne, rejette aussi, comme tous les systèmes holistiques, la notion de personne (Voir À 1). En effet, la négation de toute relation avec Allah, au nom du refus de l’associationnisme, rend impossible la formation de la « personne » comme être de relation, alors que le chrétien s’accomplit de par son « association » au Christ dans le jeu des relations de la Sainte Trinité. De même, le mot de « raison » n’apparaît jamais dans le Coran. En islam, l’homme n’est qu’un individu, membre de l’Oumma, non pas invité à développer une relation personnelle avec Allah, mais à se fondre dans l’Oumma. Comment l’islam ne se reconnaîtrait-il pas en Ismaël, que la Bible décrit comme « un onagre d’homme, sa main contre tous et la main de tous contre lui (Gn 16.12) » ?

— 2 Alors que les droits de l’homme sont inhérents à la nature humaine et ne dépendent pas de la foi chrétienne (Antigone, cinq siècles avant Jésus-Christ, les proclamait déjà), en islam, au contraire, la personne n’est sujette de pleins droits que si elle est musulmane, car « l’islam est la nature de l’homme (30.30) ». Ainsi l’article 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme dans l’islam, promulguée en 1990 au Caire par l’Organisation de la Coopération Islamique, stipule : « L’islam est la religion naturelle de l’être humain ». Ce qui implique qu’être musulman ne relève pas d’un acte de liberté et n’est donc pas véritablement humain, mais encore qu’appartenir ou se convertir à une autre religion est contre nature et doit donc être éliminé. L’islam ne connaît pas la Loi naturelle, participation de la raison humaine à l’éternelle Loi divine, connaissance qui donne de coopérer de façon consciente, libre et responsable, aux desseins merveilleux de la Providence. La seule loi que connaît l’islam est la charia, qui remplace la connaissance du bien et du mal par celle du licite et de l’illicite (halal/haram). Ainsi, cette même Déclaration précise : « Tous les droits et toutes les libertés dont parle ce document sont subordonnés aux dispositions de la charia. (Art. 24) » En conséquence et en contradiction avec l’article 17 de la Déclaration des Droits de l’homme de 1948, elle proclame l’impossibilité de se convertir à une autre religion que l’islam. « La charia islamique est l’unique source de référence pour expliquer ou éclairer chacun des articles de la présente Déclaration (Art. 25) », dont la formule : « à moins que la charia n’en dispose autrement » ponctue la fin de la plupart des articles. Lorsque les nations occidentales acceptent sur leurs territoires des dérogations, des dispositions particulières, des aménagements ou même que des tribunaux siègent au nom de la charia, font-elles preuve de tolérance et d’humanisme comme elles veulent s’en convaincre, ou bien consacrent-elles la négation des principes universels des droits de l’homme qu’elles prétendent défendre et promouvoir ?

— 3 Puisque Allah a créé des musulmans et des mécréants (74.31), des hommes pour son paradis et d’autres pour son enfer (7.179,186), des hommes libres et des esclaves (16.71 ; 30.28), la différence de traitement et l’injustice entre les hommes ont leur fondement, et leur justification, dans la volonté d’Allah (16.71). Comment dès lors l’islam ne s’identifierait-il pas à la sacralisation de l’injustice ?

— 4 Comme l’islam ne reconnaît pas la vie surnaturelle donnée aux hommes dans la puissance de l’Esprit-Saint par l’union au Verbe incarné, les musulmans ne peuvent compter que sur leurs propres forces pour être vertueux, et par-là ne peuvent que tomber dans le péché d’orgueil. Et comme ils refusent également le dogme du péché originel, comment la désillusion apportée par la réalité à leur ambition de perfection toute humaine, pourrait-elle ne pas les plonger dans l’humiliation, le découragement et le désespoir ?

Allah institue l’esclavage

— 5 Le mouvement d’émancipation des esclaves n’aurait jamais pu trouver son origine en islam, non seulement parce qu’Allah enseigne que les musulmans sont des hommes supérieurs (3.139), mais encore parce qu’il légitime l’esclavage (4.24,92 ; 16.71,75,76 ; 30.28), allant jusqu’à en interdire explicitement l’abolition (16.71), aussi Mahomet s’est-il enrichi de cet abominable commerce (8.70 ; 33.52 ; Boukhari, 91, 368). « Jabir rapporta qu’un esclave vint prêter allégeance à l’Apôtre d’Allah, qui ne savait pas qu’il était esclave. Puis vint son maître qui demanda à le récupérer. Alors l’Apôtre d’Allah dit : Vends-le-moi. Et il l’acheta contre deux esclaves noirs. (Mouslim 1602,10,3901) » ; « Quand il fut en position de force, Mahomet tira l’essentiel de ses revenus de la traite d’esclaves, considérant comme butin les veuves et les orphelins qu’il capturait et qui furent vendus par dizaines ou par centaines à la fois. Il fut ainsi le plus grand esclavagiste d’Arabie, sinon du monde de son temps. (Moussa ‘Abdallah-Yaacoub, Moi, Mahomet, F. X. de Guibert, 2008, p.404) » À la suite de Mahomet, modèle des musulmans (33.21), l’esclavage est aujourd’hui pratiqué en plusieurs pays musulmans.1 Lorsque Boko Aram ou l’État islamique kidnappent des jeunes filles et les vendent, ils ne font qu’imiter Mahomet. Et puisqu’au musulman meurtrier involontaire d’un autre musulman, à défaut du versement du prix du sang à la famille de la victime, Allah commande d’affranchir un esclave croyant (4.92), comment les sociétés musulmanes pourront-elles jamais se passer d’esclaves ?

— 6 L’expression consacrée « ce que ta main droite possède » désigne l’esclave en le mettant au rang d’objet (33.50 ; 16.71). Aussi ne fallut-il pas longtemps après la mort de Mahomet au général Abdallah ben Sayd pour imposer à Khalidurat, roi chrétien de Nubie, la livraison de 360 esclaves par an, tandis que les musulmans blancs du Sahel vendaient les Bantous à l’Empire ottoman ou au Maroc. Le sort de ces esclaves est effrayant : s’ils ne trouvaient pas la mort lors de la traversée du désert, ils la trouvaient pour la plupart lors de leur castration. Ce qui fait dire à l’anthropologue et économiste franco-sénégalais Tidiane N’Diyae : « Le douloureux chapitre de la déportation des Africains en terre d’Islam est comparable à un génocide. Cette déportation ne s’est pas seulement limitée à la privation de liberté et au travail forcé. Elle fut aussi – et dans une large mesure- une véritable entreprise programmée d'”extinction ethnique par castration.” (Le génocide voilé, Gallimard, coll. Continents noirs, 2008, p.123) » De fait, si les descendants des esclaves noirs sont au nombre d’environ 70 millions sur le continent américain, il ne s’en trouve pas un seul en terre d’islam. L’historien Robert C. Davis fait remarquer que les esclaves de musulmans ne bénéficiaient d’aucune protection contre l’arbitraire ou la cruauté de leurs maîtres, à la différence des esclaves d’Occidentaux qui bénéficiaient de la protection du Code Noir (Robert C. Davies, Esclaves chrétiens et maîtres musulmans. L’esclavage blanc en Méditerranée, 1500-1800, Éd. Jacqueline Chambon, 2006). 2 Aujourd’hui, la condition des travailleurs immigrés dans les richissimes Émirats, ou celle des chrétiens au Pakistan, est celle d’esclaves. Pourquoi les émigrés chrétiens, des Philippines et d’ailleurs, plutôt que d’aller dans les pays musulmans se vendre pour trois fois rien, ne viendraient-ils pas travailler dans les pays occidentaux (si tant est que ceux-ci aient besoin de main d’œuvre étrangère), tandis que les immigrés musulmans d’Occident iraient travailler dans les pays musulmans, où ils n’auraient plus besoin de demander des « accommodements raisonnables » pour vivre enfin selon l’islam ?

— 7 La traite musulmane au Tchad dura jusqu’à l’arrivée des troupes françaises en 1911. L’Afrique sub-saharienne connut trois traites : la traite interafricaine (11 M de personnes), la traite arabo-musulmane (12-18 M) et la traite atlantique (17 M). Grâce aux registres des comptes du sultan de Zanzibar, nous savons qu’entre 1830 et 1873, 600.000 à 740 000 esclaves furent vendus sous son autorité, chiffres qui ne tiennent pas compte de la contrebande (Bernard Lugan, Mythes et manipulations de l’histoire africaine. Mensonges et repentance, Afrique réelle, 2013). « Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d’esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d’esclaves », écrit en résumé l’économiste Paul Bairoch (Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La Découverte, 1994, p.204). N’est-ce pas qu’Allah destine des esclaves à ses serviteurs (4.24 ; 33.50) ?

— 8 Le racisme islamique à l’égard des Noirs, même musulmans, se lit dans Les contes des Mille et Une Nuits, comme sous la plume de l’historien arabe Ibn Khaldoun (1332-1406) : « Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude ; cette disposition résulte d’une infériorité qui les rapproche des animaux. (Les Prolégomènes, IV) » Le racisme à l’égard des Noirs est justifié par la malédiction de Cham et par le jugement dernier : « Au jour de la résurrection il y aura des visages blancs et des visages noirs. Allah dira à ces derniers : […] Allez goûter le châtiment pour prix de votre incrédulité, tandis que ceux dont les visages seront blancs éprouveront la miséricorde d’Allah et en jouiront éternellement. (3.102-103) » Comment être noir et musulman ?

— 9 Certains n’ont pas honte d’excuser l’esclavage musulman au motif que la chrétienté aurait connu la même chose avec le commerce triangulaire. Mais ce dernier fut le fait non de l’Église, qui s’y opposa (Voir S 12), mais des soi-disant Lumières3 , athées, qui se posaient précisément en ennemies jurées de l’Église. D’autre part, cet épisode de deux cents ans en terre encore chrétienne trouva dans la foi catholique les anticorps qui lui firent rejeter cette abomination (Jn 8.31-32,36 ; 2 Co 3.17 ; Ga 5.1). Après que Napoléon eut rétabli l’esclavage dans les colonies en 1802, le pape Pie VII écrivit à Louis XVIII que l’Église interdit « d’oser soutenir comme permis le commerce des Noirs (20.09.1814) », et en 1815, au Congrès de Vienne, il soutint la proposition anglaise d’abolition de l’esclavage. Le 3 décembre 1839, le pape Grégoire XVI, par la Constitution In supremo apostolus fastigio, s’efforça « de détourner totalement les fidèles du trafic inhumain des Nègres ou d’autres hommes quels qu’ils soient ». Finalement, l’esclavage ne sera aboli sous la IIe République française qu’en 1848. Pourquoi la loi de Mme Taubira du 21 mai 2001, instituant en France le devoir de mémoire de l’esclavage, ne mentionne-t-elle que la traite transatlantique, et ne dit-elle mot de l’esclavage islamique (4.3,24,25,36,92 ; 16.71,75,76 ; 30.28), qui ne fut aboli, là où il le fut, que par pression des puissances coloniales (voir Z 32,46+) ?

— 10 Entre 1500 et 1700, environ trois millions de Russes et d’Ukrainiens furent vendus sur les marchés turcs. Les galères turques avaient systématiquement pour rameurs des chrétiens, destinés de plus à faire hésiter les commandants des vaisseaux chrétiens devant les bombarder… La tête de Maure du drapeau corse garde mémoire du péril barbaresque, qui entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe occidentale fit un million d’esclaves, tandis qu’en Europe orientale et dans les Balkans les Ottomans en faisaient environ trois millions. Saint Vincent de Paul ou Cervantès connurent cet affreux sort. La piraterie nord-africaine régna en Méditerranée jusqu’à la conquête française en 1830, qui trouva à Alger un homme sur cinq esclave… Le groupe chrétien le plus important en Afrique du Nord était celui des esclaves, qui se comptaient par millions. Les incessantes et infernales razzias musulmanes constituèrent durant plus d’un millénaire la Grande Affliction méditerranéenne pour les populations catholiques et orthodoxes des deux sexes et de tous âges, vouées à une mort lente par les travaux forcés, la malnutrition et les mauvais traitements. « L’esclavage blanc pratiqué par ceux que l’on nommait alors les Barbaresques a bel et bien existé sur une grande échelle et constitué une véritable traite. (Robert C. Davies, op. cit. p.65) » Les importations massives d’esclaves palliaient la ruine des pays conquis, aux richesses pillées et dilapidées par le djihad, où les populations laborieuses étaient conduites à la misère par la dhimma. « L’esclavage est une constante des sociétés musulmanes en tant que moyen de production ordinaire et institution reconnue, comme il l’était dans les sociétés d’avant l’ère chrétienne, dont l’islam a repris le modèle pour ensuite l’imposer à des sociétés qui, sous diverses formes et après plusieurs siècles d’évangélisation, avaient opéré une rupture idéologique avec cette universelle sociologie archaïque d’avant le christianisme. (Ibid.) » Qui sait encore que nombre de guerres musulmanes contre les chrétiens étaient destinées à les réduire en esclavage ?4

— 11 Comme la charia interdit la réduction en esclavage de musulmans, pour se doter d’un redoutable corps d’infanterie, l’Empire ottoman institua sur les populations vaincues la terrible loi du Devchirmé (du turc : récolte, ramassage) : prélèvement quinquennal de garçons sélectionnés et arrachés à leurs familles chrétiennes pour être islamisés et cyniquement formés à combattre, y compris leurs parents et anciens concitoyens. Si le quota officiel était d’un enfant sur cinq par famille (jusqu’à 10 000 par an dans les Balkans), les agents recruteurs ne se privaient pas toujours de prendre davantage d’enfants pour les revendre à leur profit. Entièrement consacrés à la vie militaire, soumis à une discipline de fer, apostats sans racine, n’ayant pas le droit de se marier, ils avaient le statut d’esclaves et point d’autre choix que celui de rester attachés à la Sublime Porte. Ils constituèrent le terrible corps d’armée des Janissaires, utilisé jusqu’au XIXe siècle, qui permit à l’Empire ottoman de s’étendre jusqu’à Vienne. La conversion à l’islam de nombreuses familles du Proche-Orient, des Balkans, d’Égypte ou d’Anatolie, a-t-elle vraiment quelque chose d’étonnant ?

— 12 C’est la Révélation chrétienne qui a engendré cette formidable remise en cause de l’esclavage, pratique aussi généralisée et antique qu’abominable, par ces mots : « Il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d’incirconcision, de Barbare, de Scythe, d’esclave ou d’homme libre ; il n’y a que le Christ, qui est tout et en tous. (Ga 3.27-28) » L’Esprit du Christ a peu à peu arraché l’humanité aux affres de l’esclavage en lui apprenant à reconnaître les esclaves comme des frères (Mt 12.50, 23.8 ; 1 Co 7.22 ; Ep 6.5-9 ; Ph 2.7 ; Col 3.11 ; 1 Tm 1.10 ; 6.2 ; Phm ; Ap 18.13). Le christianisme ne prêche point d’autre révolution que celle de l’Amour, qui a pour principe non d’imposer le Bien par violence, légale ou non, mais de le faire jaillir librement du cœur de chacun, ainsi que l’exprime si bien l’Épître de saint Paul à Philémon. C’est ainsi que les premiers chrétiens libéraient en masse leurs esclaves. En 325, le concile de Nicée demande l’abolition de l’esclavage. En 873, le Pape Jean VIII, par la bulle Unum est, condamne l’esclavage comme étant un grand péché, et commande la libération des esclaves « pour l’amour du Christ » et « le salut de votre âme ». Sous saint Henri II (973-1024), empereur du Saint-Empire germanique, disparait le dernier marché d’esclaves de l’Europe chrétienne, seule civilisation à avoir fait disparaître l’esclavage. Après la prise de Constantinople par les Turcs, le pape Nicolas V, par la bulle Romanus Pontifex (8.01.1454), encourage le roi du Portugal, Alphonse V, à combattre et réduire en « servitude perpétuelle » les « sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient », ce que d’aucuns interprètent comme un encouragement à la pratique de l’esclavage, alors que le Pape souhaite voir ces peuples ennemis maintenus en respect par l’autorité royale. Le pape s’y réjouit des conversions survenues alors que certains Portugais avaient déjà acheté et exploité des Noirs : « Beaucoup d’entre eux se sont convertis à la foi catholique et l’on espère qu’avec l’aide divine, si les choses continuent sur cette voie, que ces différents peuples se convertiront à la foi ou à tout le moins que beaucoup de ces âmes seront gagnées au Christ. » Quoi de plus légitime pour un Pape ? Dans le contexte de la riposte à l’agression turque, cette bulle, fulminée à la demande des Portugais et conservée à Lisbonne, légitimation circonstancielle mais non générale de l’esclavage, n’a jamais été publiée. En 1462, le pape Pie II, par la lettre Rubicensem, qualifie l’esclavage des noirs de « grand crime ». En 1500, l’incomparable reine Isabelle la Catholique fit libérer les Indiens que Christophe Colomb avait cru devoir lui envoyer, et demanda à ce que tous les Indiens soient traités avec la plus grande bienveillance, « amorosamente », « comme hommes libres, ainsi qu’ils le sont, et non comme esclaves ». En 1504, elle écrit que « l’intention principale de la colonisation est d’amener ses peuples à notre sainte foi catholique ». L’Église n’a cessé de dénoncer l’esclavage comme inspiré par Satan (Ap 18.13), ce que rappelle le pape Paul III dans sa bulle Sublimis Deus de 1537 au moment de la conquête de l’Amérique, puis dans sa Bulle Veritas ipsa du 2 juin 1537, par laquelle il proclama l’abolition complète de l’esclavage : tous les esclaves avaient alors le droit de s’affranchir, et enfreindre ces injonctions était passible d’excommunication. Voici un extrait de cette bulle : « La Vérité Elle-même, qui ne peut ni tromper ni Se tromper, a dit clairement lorsqu’Elle destinait les prédicateurs de la foi au ministère de la Parole : Allez enseigner toutes les nations. Elle a dit toutes, sans exception, puisque tous les hommes sont capables de recevoir l’enseignement de la Foi. Ce que voyant, le jaloux adversaire du genre humain, toujours hostile aux œuvres humaines afin de les détruire, a découvert une nouvelle manière d’empêcher que la Parole de Dieu soit annoncée, pour leur salut, aux nations. Il a poussé certains de ses suppôts, avides de satisfaire leur cupidité, à déclarer publiquement que les habitants des Indes occidentales et méridionales, et d’autres peuples encore qui sont parvenus à notre connaissance ces temps-ci, devaient être utilisés pour notre service, comme des bêtes brutes, sous prétexte qu’ils ne connaissent pas la foi catholique. Ils les réduisent en esclavage en leur imposant des corvées telles qu’ils oseraient à peine en infliger à leurs propres animaux domestiques. Or Nous, qui, malgré notre indignité, tenons la place du Seigneur sur terre, et qui désirons, de toutes nos forces, amener à Son bercail les brebis de Son troupeau qui nous sont confiées et qui sont encore hors de Son bercail, considérant que ces Indiens, en tant que véritables êtres humains, ne sont pas seulement aptes à la foi chrétienne, mais encore, d’après ce que Nous avons appris, accourent avec hâte vers cette foi, et désirant leur apporter tous les secours nécessaires, Nous décidons et déclarons, par les présentes lettres, en vertu de Notre Autorité apostolique, que les dits Indiens et tous les autres peuples qui parviendraient dans l’avenir à la connaissance des chrétiens, même s’ils vivent hors de la foi ou sont originaires d’autres contrées, peuvent librement et licitement user, posséder et jouir de la liberté et de la propriété de leurs biens, et ne doivent pas être réduits en esclavage. Toute mesure prise en contradiction avec ces principes est abrogée et invalidée. De plus, Nous déclarons et décidons que les Indiens et les autres peuples qui viendraient à être découverts dans le monde doivent être invités à ladite foi du Christ par la prédication de la Parole de Dieu et par l’exemple d’une vie vertueuse. Toutes choses passées, ou futures, contraires à ces dispositions sont à considérer comme nulles et non avenues. » A-t-on jamais lu pareil texte sous la plume d’un calife ?.

— 13 Saint Jean de Matha fonda en 1198 l’ordre religieux des Trinitaires, et saint Pierre Nolasque en 1218 celui des Mercédaires. Ces ordres religieux étaient voués au rachat des esclaves chrétiens victimes de razzias. À cette intention, chaque religieux faisait vœu, si nécessaire, de se vendre lui-même… À lui seul, l’ordre des Trinitaires, de 1198 à 1787, a racheté aux Turcs et aux Barbaresques 900 000 esclaves européens, soit environ 1530 par an (Magniez, Répliques du bon sens, Delacroix, 1905, p.5). L’ordre des Mercédaires posséda ― tout de même ! ―, en ses débuts, une branche militaire, dont les chevaliers s’illustrèrent dans la reconquête des Baléares en 1229, et de Valence en 1238. Le 3 juillet 1315, Louis X le Hutin, roi de France, publie un édit établissant que « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche ». Quelle autre civilisation que la civilisation chrétienne a porté de tels fruits d’abnégation ?
Les musulmans doivent humilier les non-musulmans

— 14 « La simple application des statuts des non-croyants en islam s’est toujours réalisée en des opérations de grande violence. Dans le Livre des statuts des dhimmis d’Ibn Qayyim al-Jawziyya, l’incendie des églises chrétiennes, des biens et des effets personnels des dhimmis est considéré comme purificateur de la souillure qui leur est inhérente. […] Allah permet de crucifier les pères de famille dhimmis sur les portes de leurs maisons pour l’exemple, et de violer collectivement leurs femmes et leurs filles, ‘‘êtres dépourvus de dignité humaine’’, car elles sont butin licite depuis les temps médinois. (M.-T. Urvoy, Catholica, n°139, p.68) » Allah a établi l’inégalité de nature non seulement entre le musulman et son esclave, mais encore entre l’homme et la femme, et a fortiori entre le musulman et le non-musulman, et en fait entre l’Arabe et le non-Arabe, aussi la société islamique a-t-elle été organisée sur la base de cette discrimination plaçant les musulmans arabes au sommet de la hiérarchie sociale et politique, puis venaient les Berbères islamisés, puis les convertis non arabes, puis les dhimmis, juste avant les esclaves. « Une esclave croyante vaut mieux qu’une femme libre idolâtre, quand bien même celle-ci vous plairait-elle davantage. Ne donnez pas vos filles aux idolâtres s’ils ne se convertissent. Un esclave croyant vaut mieux qu’un incrédule libre, quand bien même celui-ci vous plairait-il davantage. (2.220) » ; « Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice ou une associatrice. La fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur. (24.3) »5 Le meurtre d’un musulman ne saurait avoir la gravité de celui d’un non-musulman (4.93), ni celui d’une femme ou d’un esclave celui d’un homme. Le prix du sang à acquitter en dédommagement en tiendra naturellement compte (4.92). En Arabie saoudite le “prix du sang” est de 300 000 rials si la victime est un musulman, de 150 000 rials si la victime est une musulmane, et il tombe à 3333 rials si la victime est une femme d’une autre religion … « Ô vous qui avez cru ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, serviteur pour serviteur, femelle pour femelle. (2.178) » ; « Abou Jouhaifa a demandé à Ali : Qu’y a-t-il d’écrit sur ce papier [le Coran] ? Il répondit : Les règles du prix du sang, de la libération des prisonniers et le jugement selon lequel aucun musulman ne devra être tué pour avoir tué un infidèle. (Boukhari, 52.283) » Ainsi, si un non-musulman tue un musulman, la peine de mort est requise, mais jamais si un musulman tue un non-musulman. Aujourd’hui, en Iran par exemple, dans l’évaluation des dédommagements suite à un accident de la route, la vie d’un chrétien vaut la moitié de celle d’un musulman, et celle d’un bahaï n’a aucune valeur (la raison en est que sa religion a été révélée après la venue de Mahomet). Pour la législation shaféite, réputée la plus modérée, « le juif et le chrétien valent le tiers d’un musulman, le zoroastrien et même l’idolâtre — lorsqu’il a obtenu un sauf-conduit — en valent un quinzième ». Le dhimmi n’a pas le droit de présenter de témoins ni de défense au tribunal contre un musulman, dont la parole est seule acceptée. S’il n’y a pas de témoin musulman, un musulman peut donc violenter un non-musulman en toute impunité … Le dhimmi n’a pas droit à la légitime défense. S’il vient à lever le poing, il encourt alors, au mieux, l’amputation. Comment ne pas comprendre qu’en Égypte 15 000 coptes se convertissent chaque année à l’islam ? Mais sont-ils des convertis ceux qui se soumettent à l’islam, ou bien des vaincus ?

— 15 « Combattez ceux qui ne croient pas en Allah ni au dernier jour, qui ne regardent pas comme défendu ce qu’Allah et son apôtre ont défendu, et ceux qui, parmi les hommes des Écritures, ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils payent le tribut de leurs propres mains et dans l’humiliation. (9.29) » Les hommes des Écritures qui ne professent pas la vraie religion sont les juifs et les chrétiens qui, refusant de se convertir à l’islam, peuvent néanmoins avoir la vie sauve à la condition d’endosser la condition infamante de la dhimma. La honte de celle-ci est cachée par un contrat qui, moyennant finance et humiliations, assurerait protection aux dhimmis. Mais protection contre quoi, contre qui ? Contre la haine des musulmans eux-mêmes, qui ne sauraient souffrir l’existence de ceux qui ne sont qu’impureté (9.28), et non d’une impureté seulement morale, mais ontologique et physique qui les rend plus vils que les bêtes : « Il n’y a point auprès d’Allah d’animaux plus vils que ceux qui ne croient point et qui restent infidèles (8.57) » ; « Ils sont les pires des créatures (98.6) ». Contrairement à ce que certains osent le dire, l’octroi de la dhimma (Cf. 2 Ch 8.7-8) ne plaide pas du tout en faveur de la nature tolérante de l’islam, car non seulement elle n’est qu’une dérogation au devoir de tuer les mécréants (4.89), mais elle est un système de surexploitation économique et de dégradation humaine pire encore que l’esclavage. En effet, si l’esclave peut parfois s’engager à payer le prix de sa libération, le dhimmi ne peut pas changer son statut, à moins de se damner en devenant musulman. Et même si certains ont occupé des postes importants dans l’administration califale, c’était toujours au service de l’islam, et sans que jamais cela ne les rende égaux aux musulmans. Dans une condition d’injustices permanentes, réduits à un état de subordination, de vulnérabilité et de dégradation extrême, toute critique de leurs oppresseurs étant blasphématoire, les dhimmis vivaient sans droits et sans histoire. La dhimma s’explique par le fait que les conquérants musulmans ont rapidement perçu l’intérêt qu’ils avaient à ne pas tuer les vaincus mais à les exploiter pour financer la poursuite de leurs conquêtes. « La dhimma assura le succès de la politique d’arabisation et d’islamisation. (Bat Yé’or, Le dhimmi, Les Provinciales, 2018) » Le déclin du califat ne s’explique pas autrement que par l’épuisement total des populations soumises à la dhimma. Promettre le paradis en échange de la mort au djihad (9.111), ou le butin, avec un statut social supérieur à celui des vaincus, en cas de victoire, n’y a-t-il pas là de quoi susciter de ferventes vocations de musulmans ?

— 16 De même que le musulman est le soumis d’Allah, le dhimmi doit être le soumis du musulman. Dépossédé de sa propre terre, n’ayant pas le droit, sous peine de mort, d’évangéliser, le dhimmi n’est autorisé à survivre que pour être racketté par le paiement humiliant de taxes asphyxiantes dont le non-paiement est puni de mort, aux termes d’un contrat modifiable unilatéralement par la partie musulmane (9.29).6 Faudrait-il s’étonner que les Frères musulmans, arrivés un temps au pouvoir en Égypte, aient eu l’intention de rétablir pour les coptes la jizyia, impôt de capitation par lequel le dhimmi achète son droit de survivre, et le kharaj, impôt foncier par lequel il paie le droit de souiller la terre musulmane ? Un dieu qui a besoin de faire usage de violence pour obtenir une soumission d’hypocrites et de lâches peut-il être le vrai Dieu ? Qui ne voit la régression d’une telle attitude après l’exemple donné par le Christ, et le partage de Sa relation filiale avec Dieu qui rend tous les hommes frères ?

— 17 La dhimma et l’esclavage ont été abolis par la colonisation7 , mais la différence de traitement, les injustices et humiliations sont toujours d’actualité dans les pays musulmans pour les non-musulmans (cf. Magdi Sami Zaki, Histoire des coptes d’Égypte, Éd. de Paris, 2005, p.479-577). Par exemple, un non-musulman ne peut toujours pas hériter de son conjoint musulman (Boukhari 1588 ; 4283), et si un chrétien se convertit à l’islam, ses enfants sont considérés comme musulmans, même s’ils sont majeurs et veulent rester chrétiens. La réalité quotidienne montre l’incompatibilité de l’islam avec le respect des droits de l’homme. La Déclaration universelle des droits de l’homme dans l’islam (Voir S 2) stipule : Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la charia (art. 22). Et même si celle-ci a été retouchée en 2004 pour mentionner le droit à la liberté de pensée, de croyance et de religion (art. 30), ce droit ne concerne toujours pas la liberté de quitter l’islam… En quel pays musulman la liberté religieuse est-elle respectée ?

— 18 Ceux qui veulent voir dans le soufisme un islam tolérant (voir L 70+ ; U 31+), feraient bien de méditer les propos suivants de Ibn ‘Arabi, le grand maître du soufisme, qui se plaignait à son ami Kaykâ‘us I, prince de Konya en Anatolie (1211-1220), de ce que l’oppression des chrétiens soumis à son autorité se relâchait … Pour remédier à ce scandale, il lui rappela les Capitulations (ou le Pacte) d’Omar, édictées en 7178 : « Les chrétiens ne bâtiront pas de nouvelle église, ni de couvents ni de cellules ni d’ermitages dans leurs villes ou dans les territoires avoisinants. Ils ne les renouvelleront pas, mais les laisseront tomber en ruine ; ils n’empêcheront pas les musulmans d’utiliser leurs églises, de telle façon que les musulmans puissent y séjourner pendant trois nuits, nourris par les chrétiens. Les chrétiens ne donneront pas l’hospitalité à des espions et ne cacheront aucun genre de conspiration contre les musulmans ; ils n’enseigneront pas le Coran à leurs fils ; ils ne manifesteront pas leur associationnisme (shirk) ; ils n’empêcheront pas leurs proches d’embrasser l’islam. Ils montreront du respect aux musulmans, se levant de leurs sièges quand ceux-ci voudront s’y asseoir ; ils ne se feront semblables aux musulmans en rien de ce qui concerne le vêtement, le chapeau, le turban, les sandales et la coiffure ; ils ne prendront ni noms ni titres musulmans. Les chrétiens ne chevaucheront pas sur la selle, ne porteront pas d’épée à la ceinture ni ne posséderont d’autre genre d’armes ; ils n’utiliseront pas les lettres arabes dans leurs sceaux et ne vendront pas de boissons alcoolisées ; ils couperont leur chevelure sur le front et garderont partout leur façon de s’habiller, portant une ceinture autour de la taille. Les chrétiens n’exhiberont ni leurs croix ni leurs livres dans les rues parcourues par les musulmans ; ils n’enterreront pas leurs morts à côté des morts musulmans, ils ne feront sonner leurs cloches que très doucement, ils n’élèveront pas la voix en lisant dans leurs églises proches des musulmans. Les chrétiens ne feront pas de processions, ils n’élèveront pas la voix lors des funérailles ni n’allumeront de bougies. S’ils transgressent l’une quelconque de ces capitulations (shourout) qui leur sont imposées, les chrétiens n’auront plus de droit de protection (dhimma) et dans ce cas-là il sera licite aux musulmans de les traiter comme des gens rebelles et séditieux ». Sait-on que ces Capitulations demeurent une référence majeure pour les gouvernements des pays musulmans, et que beaucoup de mouvements islamistes contemporains en promeuvent l’application stricte ?

— 19 L’accusation de blasphème contre Mahomet, considérée comme un des plus graves crimes et passible de la peine de mort, est facile à porter contre un chrétien qui ne peut pas ne pas confesser que Mahomet est un faux prophète et un antichrist (voir I 2e) ; et parce qu’il importe de protéger l’idole, cette accusation demeure suspendue en permanence, telle l’épée de Damoclès, au-dessus de la tête de tout chrétien vivant en pays musulman9 . Beaucoup d’autres dispositions destinées à détruire la dignité des dhimmis, à leur inculquer la mésestime d’eux-mêmes, ont provoqué la chute de leur natalité et leur disparition progressive. La dénatalité, les massacres et les conversions forcées ont été de tout temps les moyens mis en œuvre pour opérer dans les pays envahis l’inversion démographique (cf. Bat Ye‘Or, Les chrétientés d’Orient entre djihad et dhimma, Cerf, 1991). C’est un phénomène général. Ainsi la Turquie, longtemps majoritairement chrétienne, a vu sa population chrétienne passer de 30 % en 1900 à 0,2 % aujourd’hui, le génocide des Arméniens, celui des chrétiens du Pont et celui des Assyro-Chaldéens étant passés par là, après bien d’autres restés dans l’ombre de l’Histoire. Si ceux qu’Allah maudit (5.73 ; Boukhari n°435 ; Mouslim n°531) ne doivent pas trouver de secours (4.52), comment les chrétiens (9.30) peuvent-ils échapper aux génocides organisés par les pieux musulmans ?

— 20 En 1773, le Supérieur de la Mission des lazaristes, à Tunis, interdisait aux catholiques de se livrer à des discussions religieuses avec les musulmans, tellement le risque était grand d’être accusé de blasphème et condamné à mort. Le n°220 du Code pénal marocain punit, aujourd’hui, le fait d’ébranler la foi d’un musulman de six mois à trois ans de prison et d’une amende de 500 dirhams. L’Algérie le sanctionne de cinq ans de prison et d’une amende de 500 000 à 1 000 000 dinars (depuis mars 2006). En Égypte, une femme et ses sept enfants ont été condamnés chacun début 2013 à quinze ans de prison pour s’être convertis au christianisme (15 ans !). En Arabie saoudite, il est interdit de posséder une Bible, un chapelet ou une image pieuse, et le simple fait de prier chrétiennement, même en famille, peut valoir la peine de mort aux immigrés philippins. Tout travailleur immigré ne pratiquant pas le ramadan est expulsé d’Arabie saoudite. En septembre 2013, le grand mufti d’Arabie saoudite a demandé à ce que soient extirpées du sol saoudien les fondations des antiques églises et monastères chrétiens que l’on y découvre régulièrement. Pourquoi le Centre International Roi Abdullah Bin Abdul Aziz pour le Dialogue Interreligieux et Interculturel (KAICIID) inauguré en 2012 à Vienne par le Roi d’Arabie saoudite, n’a-t-il pas vu le jour en Arabie saoudite ? Le Saint-Siège s’est-il vraiment illustré en participant à cette œuvre magistrale de takyia ?

— 21 Le statut de dhimmi conduisit les chefs religieux chrétiens, élus par leurs communautés, à ne recevoir leur autorité que du pouvoir musulman … moyennant finance. Les élites chrétiennes furent ainsi minées par la corruption et la servilité. Du XVe au XXe siècle, sur les 159 patriarches qui se sont succédés sur le siège de Constantinople, 105 furent déposés par les Ottomans, 27 abdiquèrent, 6 furent assassinés et 21 seulement moururent de mort naturelle … Le courageux archevêque latin de Bagdad, Mgr Sleiman10 , reconnaît que « ce statut d’infériorité vécu par les chrétiens sous domination islamique depuis quinze siècles, et la peur des persécutions dont ils sont périodiquement victimes, ont entraîné une sorte d’aliénation psychologique qui les pousse à la surenchère, voire à la délation et à d’autres comportements incompatibles avec l’enseignement de l’Évangile ». Ils en sont réduits à louer la charia qui les autorise à survivre en échange de leur avilissement (9.29) ! Y a-t-il pire tragédie que celle des dhimmis, rendus si aliénés qu’ils sont incapables de la dire ?

— 22 Voici ce que le pape Pie II disait de la dhimma dans sa Lettre (en 1461) à Mahomet II : « Ce qui est étonnant, ce qui est admirable, ce qu’il faut célébrer de toutes les façons, c’est de voir des milliers de gens qui portent le beau nom de chrétiens et qui vivent sous ton autorité supporter de lourds tributs, se laisser priver de leurs enfants, spolier de leurs épouses, écraser sous le poids de la servitude et de mille vexations, sans pourtant renoncer au christianisme. Car s’ils acceptaient ta loi, ils n’auraient plus à subir de violences de personne, les autorités les traiteraient avec douceur, ils acquerraient la liberté et pourraient aspirer aux honneurs et aux richesses. Mais ils préfèrent porter le joug de la servitude et vivre dans l’opprobre et la misère plutôt que de renier le Christ. Voilà ce qui est étonnant, voilà ce qui est l’œuvre de Dieu. Là est le vrai miracle et c’est notre religion qui l’accomplit, parce qu’elle est bonne et qu’elle assure à ses fidèles la vie éternelle, celle qu’aucun sage ne saurait oublier au profit de sa vie ici-bas. (Lettre du Pape Pie II à Mahomet II, éd. Payot & Rivages, 2002, p.151) » N’est-il pas grand temps de rappeler aux chrétiens qu’ils sont les enfants des Martyrs ? Quelle estime accordent-ils encore à leur héritage ? Que sont-ils prêts à souffrir pour le transmettre à leur tour ?

  1. Que l’Arabie saoudite ait interdit la vente publique d’esclaves en 1962 ne dit rien de leur vente privée, ni de celle des eunuques, dans tout le Golfe Persique, aujourd’hui encore (Cf. Enyo, Anatomie d’un désastre, Denoël, 2009, p.140). []
  2. Le Code noir reconnaissait la personnalité juridique aux esclaves, preuve qu’ils n’étaient pas considérés comme des biens. Ainsi pouvaient-ils témoigner, posséder un pécule, se plaindre en justice, se marier. Malheureusement, s’il fut conçu pour limiter les abus des propriétaires d’esclaves, il contribua aussi, par le fait même à faire perdurer une situation que l’Église avait réussi à éradiquer presque totalement en Europe. []
  3. C’est ainsi que Voltaire doit sa fortune à ce trafic, et que George Washington, franc-maçon notoire, ne possédait pas moins de 216 esclaves (in Bernard Antony, Vérités sur la Franc-maçonnerie, Éd. Godefroy de Bouillon, 2008, p.96). []
  4. Anne Yélen, Islam, le fait esclavagiste, RAF, 2005, p.29. Au début du XVIIe siècle, il y avait au total, entre le Maroc et la Libye, de 200 000 à 300 000 esclaves chrétiens dans les ports d’Afrique (Jean Meyer, Esclaves et Négriers, Découvertes Gallimard, 1999, p.19).  []
  5. Les fornicateurs peuvent-ils se marier s’ils doivent être exécutés (4.15 ; 24.2 ; Voir M 6 ; Q 40) ? []
  6. Jizyia vient de jazaa qui veut dire punition… Partout en terre d’islam, en application littérale de 9.29, le dhimmi était frappé sur la tête ou à la nuque lors de l’acquittement public de sa taxe. []
  7. Le 4 février 1794, la Convention vote l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises ; décret abrogé par le Premier Consul en 1802 et republié le 27 avril 1848 par le gouvernement de la République française. Le statut de dhimmi a été abrogé dans l’Empire ottoman en 1855 et en 1912 au Maroc. []
  8. Texte attribué à Omar ibn Al-Jattab (mort en 644), The Princeton Encyclopedia of Islamic Political Thought, Gerhard Böwering, 2013, p.342.  []
  9. Ibn al-Mundhin a dit : L’ensemble des savants est d’avis que celui qui insulte le Prophète doit être tué. (Tafsir al-Qurtubi, 9.12). []
  10. Mgr J.-B. Sleiman, Dans le piège irakien. Le cri du cœur de l’archevêque de Bagdad, Presse de la Renaissance, 2006. []