Le thème « Jésus et Marie dans le Coran » est un sujet privilégié des rencontres islamo-chrétiennes. C’est ainsi que la revue en ligne Aletia annonçait la tenue à Paris le 5 mai dernier d’une telle rencontre par cet intitulé « Chrétiens et musulmans appelés à prier ensemble avec Marie ». Eh bien c’est une abomination de dire cela ! Chrétiens et musulmans ne peuvent pas prier ensemble, puisqu’ils n’ont pas la même foi, pas même « un peu » comme l’a affirmé sur OummaTV M. Gérard Testard, le coordinateur de l’association organisatrice de cet événement. Son désir de trouver quelque chose de commun entre les fois chrétienne et musulmane, l’a conduit à dire que Marie était aussi pour les musulmans l’Immaculée Conception. Ce qui n’a aucun sens, puisqu’il n’y a pas de péché originel en islam… Et bien qu’il n’y ait pas de péché originel, Allah a quand même eu besoin de purifier Marie (Coran 3.42), c’est dire à quel point Marie ne peut pas être l’Immaculé conception en islam ! Ou bien encore, dit-il, l’islam croirait à la conception virginale de Jésus, mais le Coran, comme je vais le montrer, ne dit pas non plus cela. Marie n’est pas « un peu différente dans le Coran et dans l’Évangile », mais complètement différente, puisqu’elle est pour les chrétiens la Mère de Dieu, que tous ses privilèges et grâces découlent de cette vocation, et que l’islam n’existe précisément que pour nier l’Incarnation de Dieu et donc la Mère de Dieu elle-même ! De telles rencontres, certainement guidées par de bonnes intentions ― mais l’Enfer est pavé de bonnes intentions ―, entendent « donner droit aux diversités religieuses pour qu’elles puissent se rencontrer et développer un socle commun », dit M. Testard. Or, un tel projet pour qui « les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables » a déjà été condamné par l’Église (Cf. Pie XI, encyclique Mortalium animos). Aussi, lorsque le coordinateur de l’association « Chrétiens et musulmans ensemble avec Marie » préfère affirmer que la vérité est partagée par toutes les religions plutôt que confesser que la religion catholique est la seule vraie religion, il tombe sous le jugement exprimé par le Pape Pie XI, pour qui : « les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion, ils la répudient. »… C’est pourquoi, avertit le Pape : « se solidariser avec les partisans et les propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. ». A bon entendeur, salut ! Et puisque cette entreprise de perversion est aujourd’hui accueillie jusque dans le chœur de nos églises, vous voyez, chers amis, l’importance de nos forums destinés à former de bons soldats du Christ Jésus (2 Tm 2.3) face à l’islam qui n’est fort que de l’apostasie des chrétiens…

Il est vrai que dans le Coran celle qui passe pour être la Vierge Marie (Coran 21.91), Myriam, est désignée par son nom, et même préférée à toutes les femmes (Coran 3.42), mais ce privilège est bien vite relativisé par la remarque qu’elle n’est qu’une fille (Coran 3.36. Cf. 4.117 ; 21.22 ; 37.150 ; 52.39). La misogynie talmudique exprimée chaque matin par tout juif pieux remerciant Dieu de ne pas l’avoir créé femme, n’est pas loin. Il faut bien voir que venant APRÈS le christianisme, l’islam ne pouvait faire comme si Jésus et Marie n’avaient pas existé, tant ils étaient universellement connus et aimés, aussi, en bon Antichrist (1 Jn 2.22), l’islam s’est-il ingénié à les défigurer pour les rendre méconnaissables. C’est ainsi que la conception de Issa est décrite alors que Myriam a fui la compagnie des siens pour se rendre en un endroit isolé, à l’abri donc des regards indiscrets, comportement incompréhensible qui, aujourd’hui encore, dans les milieux musulmans, expose une femme aux agressions, au viol, à l’homicide, et en tout cas à la mauvaise réputation.[1] Voilà donc comment le Coran présente la Mère du Messie… Et c’est alors que lui apparaît l’esprit d’Allah sous la forme d’un homme parfait (Coran 19.17), qui s’empresse de confesser qu’il n’est pas Dieu, mais seulement son envoyé, pour lui donner un enfant (Coran 19.19). Autrement dit : Myriam apprend que la volonté d’Allah est qu’elle devienne enceinte, et ce de par son envoyé, qui, homme parfait, n’est certainement pas un eunuque. Aux avances de celui qu’elle voit comme un homme, puisqu’il se présente comme tel, la Marie coranique ne se défend pas d’être déjà accordée en mariage. Myriam se contente de lui répondre qu’aucun homme ne l’a jamais touchée et qu’elle n’est pas une prostituée (Coran 19.20). Propos aussi incongrus que peu décents. Que le Coran plus loin dise que Myriam était restée vierge… avant la conception du Messie (Coran 66.12), ne dit pas qu’elle l’est restée pendant et ensuite. Qu’Allah dise plus loin (Coran 21.91) qu’il a conçu Issa en insufflant en Marie un souffle de vie, ne dit rien de particulier, puisque c’est ce qu’il fait pour la conception de tout être vivant… Bref, n’est-il pas piquant de voir l’islam refuser l’Incarnation de Dieu, mais ne pouvoir s’empêcher d’en confesser la nécessité, en imaginant l’Esprit de Dieu apparaître sous la forme d’un homme ?


Comme il ne saurait en être autrement pour le Jésus haï du judaïsme, la conception de Issa se déroule dans une situation qui déshonore sa mère. En effet, l’idée d’une conception charnelle du Messie est corroborée non seulement par le fait que l’islam, comme le judaïsme, ne connaît d’amour que charnel, ― pour lui la virginité consacrée n’est pas un choix de vie possible (Coran 24.32), y compris donc pour la Mère du Messie ― mais encore parce qu’Il ne convient pas à Allah de se donner un fils (Coran 19.92,35 ; 2.116 ; 4.171 ; 10.68 ; 23.91 ; 39.4 ; 43.81). Si donc il ne convient pas à Allah de se donner un fils, c’est qu’Issa n’a pas été engendré par Allah, et si Issa n’a pas été engendré par Allah, c’est donc qu’il a été engendré par quelqu’un d’autre, et par qui, sinon par cet homme qu’a vu Myriam ? Pourquoi Allah a-t-il voulu que Myriam voit un homme et non l’Archange Gabriel ? Le Coran confirme encore l’idée de la conception charnelle du Messie lorsqu’il l’identifie à celle d’Adam (Coran 3.59), pour la création duquel Allah a eu besoin de sperme (Coran 16.4) ! Si l’histoire ne dit pas d’où venait le sperme dont Allah a eu besoin pour créer… le premier homme, celle-ci ne prouve-t-elle pas cependant que pour l’islam, aucune conception ne peut se faire sans… sperme ?

Pour échapper aux problèmes soulevés par le récit de la conception de Issa, l’exégèse musulmane présente un autre texte, celui des anges annonçant à Myriam sa grossesse (Coran 3.42-47), en sorte que l’esprit d’Allah chargé de donner un fils à Myriam ne serait ni Dieu ni homme, mais des anges. Cette explication pose néanmoins de nouveaux problèmes, car, si l’esprit d’Allah est plusieurs anges, qu’est-ce que l’esprit d’Allah, et qu’est-ce qu’un ange (Coran 70.4 ; 78.38 ; 97.4) ? Et quel rapport y a-t-il entre l’esprit d’Allah et le démon, qui est précisément « Légion (Mc 5.2-9) » ?  

Mais voilà qu’Issa, pas plutôt né, parle déjà. Et pour dire quoi ? Pour enseigner à sa mère le mensonge ! En effet, afin de donner une justification acceptable de son absence, il l’invite à dire qu’elle s’était retirée au désert pour y jeûner en l’honneur d’Allah (Coran 19.26). Le Coran révèle ainsi à la fois son ignorance du mystère de Jésus, qui, s’Il avait fait des miracles dès Son enfance, aurait compromis Sa mission (Mc 1.34, 43-44 ; 5.43, 7.36 ; 1 Co 2.8), et la calomnie talmudique de la Vierge Marie, car si Myriam doit mentir pour expliquer son absence, c’est donc que celle-ci n’était pas honnête. Notons que la religion d’Allah est présentée ici comme ce qui sert à mentir, à cacher l’inavouable… Et qui croira enfin qu’une jeune fille tombée enceinte hors mariage revienne avec l’enfant chez les siens… où l’attend la lapidation (Jn 8.1-11) ! Même si Myriam s’était mise à compter sur l’éloquence miraculeuse et persuasive de son nouveau-né pour attester de l’origine divine de celui-ci, et sauver ainsi sa peau et celle de son enfant, elle n’aurait pas agi en cela avec prudence et sagesse, et n’aurait donc pas mérité son titre de Vierge sage. Mais voilà que ce qui devait arriver, arriva : sa famille, à la vue de l’enfant, la traite de prostituée : “Ô sœur d’Aaron ! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une prostituée ! (Coran 19.27)”. Autrement dit : “Toi, par comparaison, tu es mauvaise et tu es une prostituée !” Et non seulement cette louange des parents de Myriam donne voix à la calomnie talmudique traitant Myriam de prostituée, et Jésus de bâtard (Yebamoth 49b ; Shabbat 104b ; Sanhédrin 106a & b), mais elle justifie leur union incestueuse, car Amiram avait épousé sa tante Yokébed (Ex 6.20), union condamnée par le Coran mais que le judaïsme talmudique autorisait et autorise toujours[2]…

            Bref, voulant se substituer au christianisme, l’islam ne pouvait éviter de faire référence à la conception miraculeuse du Messie et à la sainteté de Sa mère, mais il n’a pas pu s’empêcher de laisser sourdre dans le Coran les blasphèmes dont regorgent les écrits talmudiques qui l’inspiraient. A la différence de l’Évangile où tout y est clair et saint parce que Marie y conçoit par la seule et pure opération du Saint-Esprit, sans le concours d’aucune apparition d’homme, et où son mariage avec Joseph la protège de la diffamation, donnant à son Enfant légitimité et prestige, le Coran ne parvient pas à cacher la haine talmudique dont il est pétri à l’endroit du Christ Jésus et de la Très Sainte Vierge Marie… Mais comment le Coran aurait-il pu ne pas contenir l’antagonisme originel entre La Femme et le Serpent (Gn 3.15) ?

En ce qui concerne Jésus, comme vous le savez, Il est désigné dans le Coran comme étant la Vérité (Coran 6.73 ; 16.40), la Parole de Dieu (Coran 3.45 ; 4.171 ; 19.34), le Miracle de Dieu (Coran 3.47)[3]. Il est né d’une vierge (21.91), Il est le Messie (4.171), Il était sans péché (Coran 19.19), Il faisait des miracles (Coran 2.87 ; 3.46,49 ; 5.110,112-115 ; 43.63 ; 61.6 ; 19.24-26,30), Il est monté au Ciel (Coran 3.45 ; 4.158), Il reviendra pour le Jugement (Coran 4.159). Toutes ces affirmations correspondent à la foi chrétienne. Le Coran dit même en 3.55 que le salut se joue sur la foi en Jésus, et non pas sur la foi en Mahomet. Ce qui diffère d’avec notre Jésus est que le Jésus du Coran n’est pas mort, Allah s’étant contenté d’en donner l’illusion en Lui substituant quelqu’un d’autre (Coran 4.157). Rien que cela suffit pour se rendre compte qu’Allah n’est pas le vrai Dieu, parce que le vrai Dieu n’a pas besoin de mentir, et il ne conduit non plus personne en Enfer, ce que fait Allah en faisant croire aux chrétiens que Jésus est mort. Mais si Jésus n’est pas mort, alors nos péchés n’ont pas été expiés, et s’Il n’est donc pas ressuscité, alors les portes de la vie éternelle n’ont pas été ouvertes, et nous ne sommes donc pas sauvés. Comme le judaïsme rabbinique dont il est un clone, l’islam refuse le don de la Nouvelle et éternelle Alliance annoncée par les prophètes (Is 55.3 ; 61.8 ; Jr 31.31-33 ; 32.40 ; Ba 2.35 ; Ez 11.19 ; 16.60 ; 34.25 ; 36.25-27 ; 37.26 ; Os 2.20), et accomplie par le Messie Jésus (Mt 5.17).

Parce que le judaïsme rabbinique ne veut pas de Jésus sauveur, le Talmud a enlevé la dernière lettre du nom de Jésus, qui se dit en hébreu Yeshoua’ et signifie « Dieu sauve », pour que le Nom béni au-dessus de tout nom perde sa référence au salut et devienne Yeshou, une insulte assimilant Jésus à Ésaü, qui en hébreu se dit ‘Ishaou. Ésaü est la figure par excellence de l’imbécile capable de vendre son droit d’aînesse pour un plat de lentilles (Gn 25.29-34), ce qui lui mérite la Colère divine : J’ai aimé Jacob et haï Ésaü (Ml 1.2-3). C’est pourquoi les chrétiens sont nommés dans le Talmud : fils d’Ésaü (Zohar III, 282). Ainsi s’explique que le nom arabe de Jésus, Yasou’, n’apparaisse pas dans le Coran, mais soit remplacé par Issa, un nom inconnu de la littérature arabe des huit premiers siècles (cf. P. Louis Sheikho, Le christianisme et la littérature chrétienne en Arabie avant l’Islam, Beyrouth, 1923). Ésaü, en arabe, se dit ‘Isso. Isso/Issa est un mot formé de trois lettres : Y SH U, qui constituent les initiales de trois mots hébreux formant la formule de malédiction : Yimmah shmo weezikhro, qui signifie : Que son nom et sa mémoire soient effacés !…

Si le Coran n’a pu effacer la messianité de Jésus si bien attachée à Son Nom par les chrétiens qu’il est impossible de dire « Jésus-Christ » sans la professer, les auteurs du Coran se sont cependant ingéniés à effacer la signification du mot « Messie » (au point qu’aujourd’hui plus aucun musulman ne sait ce que signifie ce mot), en supprimant les conditions de la messianité. C’est ainsi que le Coran ne rappelle jamais l’ascendance davidique de Jésus (Mt 1.20-23 ; Lc 2.4), pourtant si souvent exprimée dans l’Évangile par l’expression Fils de David (Mt 1.1 ; 9.27 ; 12.23 ; 15.22 ; 20.30 ; 21.9 ; Ap 22.16), ni ne mentionne-t-il saint Joseph, par qui Jésus est entré légalement dans la lignée de David, de laquelle devait naître le Messie (2 Sm 7.12-16 ; 2 Sm 23.5 ; Is 11.1), et qu’il transforme Bethléem, le lieu de naissance du roi David et du Messie (Mi 5.1 ; Mt 2.1-6), en un palmier isolé du désert (19.23)…Le Coran détruit une autre condition de la messianité de Issa en nommant sa mère, sœur d’Aaron (19.28), en sorte qu’elle appartient, comme Amram le père d’Aaron (1 Ch 23.12 ; Sourate 3), à la tribu de Lévi (1 Ch 6.3), et donc Issa n’appartient pas à la tribu de Juda, de laquelle devait naître le Messie (Gn 49.8-10 ; Dt 33.7 ; Jg 1.2 ; 20.18 ; 1 Sm 17.12 ; 2 Sm 7.12-16 ; 1 Ch 5.2 ; Ps 89.3-5 ; Os 5.14)… En faisant de la Mère de Jésus la sœur d’Aaron, qui vécut plus de 1400 ans avant la naissance de Jésus, le Coran montre qu’il falsifie l’histoire, et donc l’Histoire Sainte par laquelle le vrai Dieu S’est révélé, pour la remplacer par un mythe.

Le mythe destiné à rendre Jésus méconnaissable ne gomme pas seulement le lien de Issa avec les personnages de l’Ancien Testament, mais aussi avec ses contemporains. Ainsi le Joseph du Coran n’est pas le père adoptif de Jésus, mais le fils du Patriarche Jacob, qui devient lui-même Jacques, le cousin de Jésus (Coran 19.6)… Pour le Coran, Jésus, Sa Mère, ses Apôtres, Son Église, Ses sacrements, n’ont pratiquement jamais existé. Les contemporains de Jésus sont noyés dans l’Ancien Testament de sorte que sept siècles après Jésus-Christ, il n’y a toujours que Moïse. Grâce à ces fictions littéraires, à ces anachronismes ahurissants, l’originalité et la centralité de la mission de Jésus de Nazareth sont complètement effacées de l’Histoire. Pour le Coran, le Jésus-Christ historique n’existe pas. Entre l’Ancien Testament et l’islam, il n’y a pas de Nouveau Testament, il n’y a que de l’Ancien Testament, ou plutôt du judaïsme talmudique. Et de même que le Coran rompt la relation de Issa avec le roi David, descendant de la tribu de Juda (2 Sm 7.12-16 ; 2 Sm 23.5), de même fait-il avec toutes les grandes figures de l’Ancien Testament, de peur qu’elles ne révèlent Jésus-Christ. Ainsi, Issa n’est pas le nouvel Adam, père d’une humanité nouvelle. Son sacrifice nié (Coran 4.157) n’est pas annoncé par celui d’Abel, ni préfiguré par celui d’Isaac (Gn 22.1-19), en qui Abraham a entrevu le Fils de Dieu mort et ressuscité (Jn 8.56). Issa n’est pas le nouveau Législateur annoncé par Moïse (Dt 18.15,18), devant faire sortir le nouveau peuple de Dieu de l’esclavage du péché figuré par celui de l’Égypte (Jr 31.31-34). Issa n’est pas le Serviteur souffrant annoncé par Isaïe (Is 50.6-7 ; 52.13-15 ; 53.1-12 ; Dn 9.26), ni le Crucifié entrevu par Zacharie et le psalmiste (Za 12.10 ; 13.1 ; Ps 22). Issa n’est pas le vrai Jonas venu prêcher la conversion aux païens et resté trois jours et trois nuits dans les affres de la mort avant de ressurgir bien vivant. Issa n’est pas l’Époux (Mt.9.15 ; 25.1+ ; Lc 5.34 ; Jn 3.29) chanté par Isaïe et Salomon (Is 54.5 ; 61.10 ; 62.5 ; Ct 5.16). Issa n’est pas le Pain vivant descendu du Ciel (Jn 6.51) annoncé par le don de la manne (Ex.16). Il n’est pas l’Agneau de Dieu dont le Sang sauve des arrêts de la Justice divine (Ex 12.13 ; Jn 1.29). Il n’est pas figuré par le serpent d’airain placé au sommet d’un mât et dont la contemplation guérissait la mortelle morsure du péché (Nb 21.9). Saint Jean-Baptiste n’est pas le Précurseur du Sauveur (Jn 1.19-34), mais seulement d’un prophète (Coran 3.39)… En rappelant largement l’Alliance mosaïque avec les fils d’Israël (Coran 2.44,83,93,122 ; 4.154 ; 7.134,137 ; 17.104 ; 26.59 ;45.16), tout en ne contenant aucun Écrit des Prophètes, le Coran, à l’instar du judaïsme rabbinique, rejette la Nouvelle et Éternelle Alliance (Jr 31.31 ; Is 53.3 ; Ez 36.27 ; Za 8.1).

Parce que les musulmans veulent justifier leur incrédulité en l’engendrement du Fils de Dieu en osant dire que nous abaisserions Dieu à l’acte d’une génération charnelle (Coran 39.4), reproche qu’il faut plutôt attribuer au Coran comme nous venons de le voir, il faut leur expliquer que lorsque l’esprit formule une pensée, il y a bien génération de la pensée, et que de même, lorsque Dieu, qui est Esprit, Se pense, Il engendre une Pensée, la Pensée de Lui-même, qui est un autre Lui-même, Dieu comme Lui, le Fils de Dieu (Jn 1.1). Les chrétiens professent chaque dimanche : Il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière. La personne du Fils de Dieu ne commence pas à exister lorsqu’Il S’incarne : Avant qu’Abraham existât, Je suis, dit-Il (Jn 8.58), dit-Il. En S’incarnant grâce à la foi et à l’amour de la Vierge Marie, Il reçoit d’Elle la nature humaine, non la nature divine, qu’Il ne pouvait pas ne pas avoir. Il naît temporellement d’une mère, sans père, comme Il naît éternellement d’un Père, sans Mère.

Pour terminer, voici quelques questions que vous devez toujours avoir, avec mes tracts, dans votre carquois (Cf. mon livre « Interroger l’islam, mille et une questions à poser aux musulmans ») :

Si la mission de Jésus n’avait été que de confirmer (Coran 61.6) et de pratiquer la Torah (Coran 19.31-32 ; 42.13 ; 43.59), pourquoi Jésus a-t-Il tant déplu aux Juifs, eux-mêmes si attachés à la pratique de la Torah, qu’ils ont voulu Le tuer pour l’avoir enfreinte (Coran 4.155-158) ?

Si Jésus n’a été envoyé qu’aux Juifs (Coran 43.59), comment Sa mission pourrait-elle avoir été d’annoncer la venue d’un prophète arabe (Coran 61.6) ? Et comment Mahomet aurait-il été envoyé au monde entier puisqu’Allah dit qu’il est un prophète arabe, chargé de donner un Coran en arabe, aux Arabes (Coran 41.44. cf. 13.7 ; 6.92 ; 10.47 ; 32.3 ; 41.3-4,44 ; 62.2) ?

Si Jésus n’avait été envoyé qu’aux Juifs (Coran 43.59 ; 61.6), pourquoi Allah dirait-il que Jésus a été envoyé pour tous les hommes (Coran 19.21), et même, avec Sa mère, pour tous les univers (Coran 21.91) ?

Si Jésus n’est qu’un prophète comme un autre (Coran 4.171 ; 5.75), pourquoi sa Mère est-elle préférée à toutes les femmes (Coran 3.42) ? Est-ce sans raison, ou bien parce qu’elle est la Mère du meilleur des hommes, Dieu fait homme ?

Comment expliquer qu’à l’instar de tous les autres prophètes de l’islam, le Jésus islamique n’ait laissé aucune trace dans l’histoire ?

Comment Issa pourrait-il être un prophète comme un autre (Coran 5.75) s’il est le Messie (Coran 4.171) ?

Qui peut venir après le Christ, sinon l’Antichrist ?

Abbé Guy Pagès

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[1] Cf. “J’étais une jeune fille pure, je ne passais pas le seuil de la maison paternelle. (cf. IV Maccabées, 18.7)” ; A l’époque, une Juive pouvait être répudiée parce qu’elle avait marché dans la rue tête nue, ou trop vite, ou avait parlé avec des passants, ou trop fort (Talmud, Fiançailles, 7.7) ; “La vie publique est pour les hommes. Il est plus convenable pour les femmes de rester à la maison et de vivre retirées (Philon, Les Lois, 3.169)”. / “Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Coran 33.33 ; 24.31)”.
[2] Shmuel Goitein, dans son ouvrage en hébreu L’Islam de Mahomet : une nouvelle religion sous l’ombre du judaïsme, confirme cette pratique en rapportant comment l’expression Bât ahôty (fille de ma sœur) en est venue à signifier : Mon épouse.
[3] Les traductions musulmanes en français du Coran ne manquent pas de traduire ici par un prophète, une parole, une vérité…