Allah n’a pas de fils, il n’a pas engendré

Négation de la Sainte Trinité

 Interroger l’islam – Extraits choisis

 DIEU A-T-IL ENGENDRE ?

 Loué soit Jésus-Christ ! Sa grâce soit avec vous !

 Je vais traiter la question : « Dieu a-t-il engendré ? » à partir de quatre lieux différents : l’histoire des religions, la théologie catholique, la nature, et le Coran. Remarquons tout d’abord que dans les versets par lesquels le Coran refuse l’engendrement de Dieu ou par Dieu (112 ; 37.151-154 et 43.18), le terme « engendrer » est entendu comme si les chrétiens croyaient que Dieu est de nature humaine. Or, ce n’est pas le cas. Les chrétiens comprennent très bien que Dieu étant éternel, Dieu n’a pas été créé ni n’a eu un commencement.

 Il faut donc commencer par rappeler la définition du mot « engendrer », car la division islamo-chrétienne est appuyée sur la confusion du sens des mots « engendrer » et « créer », confusion qui conduit les musulmans à croire que l’expression « Jésus est le Fils de Dieu, Dieu né de Dieu » signifierait pour les chrétiens que Dieu a été créé. Or, il n’en est rien ! Lorsque nous disons qu’un homme engendre son fils, nous disons qu’il lui communique sa nature humaine, et c’est pourquoi nous ne disons pas qu’il engendre une table, mais qu’il la fabrique. Ainsi, lorsque Dieu communique Sa nature divine, on dit qu’Il engendre, et lorsqu’Il ne la communique pas à ce à quoi Il donne d’être, on dit qu’Il crée. Engendrer signifie donc : communiquer sa propre nature, et non pas créer.

Rappelons encore la distinction des notions de nature et de personne. Cette distinction conduit à reconnaître que si nous tous, ici, partageons la même nature humaine, nous ne sommes pas pour autant la même personne. C’est pourquoi il n’est pas contradictoire d’affirmer en Dieu à la fois l’unicité de la nature divine et la trinité des personnes divines, comme il n’est pas contradictoire d’affirmer dans l’humanité à la fois l’unicité de la nature et la diversité des personnes.

Nombre de religions, et l’islam en particulier, croient que Dieu a parlé. Or si Dieu parle, soit sa parole est engendrée par Lui, et alors Elle a reçu la nature divine ; soit elle n’est pas engendrée par Dieu, et alors elle n’est pas divine, mais d’autant plus démoniaque qu’elle se prétend divine. Il n’y a pas d’autre solution. Pour vous musulmans, la Parole de Dieu ne peut pas avoir été créée, puisque le Coran affirme que tout a été fait par la Parole de Dieu (6.73 ; 16.40), ce qui revient à dire que la Parole de Dieu n’a pas été créée, sans quoi elle aurait été créée par autre chose qu’Elle-même, et il serait donc faux de dire que tout a été créé par elle. Si donc la Parole de Dieu n’a pas été créée, c’est qu’Elle est éternelle, et puisque Dieu seul est éternel, la Parole de Dieu est donc Dieu. Et c’est pourquoi nous disons qu’Elle a été engendrée.

En théologie catholique, la génération en Dieu n’est pas comprise comme une génération humaine, mais comme celle de la pensée à partir de l’intelligence, car Dieu est Esprit et non pas matière. Si Dieu est parfait, Il connaît toutes choses, et a fortiori Lui-même. Dieu Se connaît par la Pensée qu’Il a de Lui-même, par la parole par laquelle Il Se dit à Lui-même, comme le Père Se connaît Père grâce à Son Fils. Sans fils il n’y a pas de père, comme il n’y a pas de père sans fils. En Dieu, qui est unique, le sujet connaissant et l’objet connu s’identifient totalement, et cette identification, qui se distingue du sujet connaissant et de l’objet connu, de par sa relation à eux, est la connaissance elle-même. C’est pourquoi « Dieu est Lumière » (1 Jn 1.5 ; Jn 8.12), éclair d’intelligence en qui tout est connu. On peut encore montrer que l’unicité de la nature divine ne s’oppose pas à la pluralité de l’être, en partant du fait que Dieu ne dépend de personne pour exister, mais existe par Lui-même. Si donc Dieu est cet être qui S’engendre éternellement Lui-même, on peut distinguer en Lui, l’Être qui engendre et Celui qui est engendré… c’est Le Même, qui Se distingue en Lui-même ! Il y a l’Engendrant et l’Engendré, le Père et le Fils, et l’Engendrement, ou Amour, par Lequel le Père engendre le Fils et par Lequel le Fils rend gloire en retour au Père. Ou encore, puisqu’en Dieu rien n’est imparfait, Il est Acte pur. Or tout acte est constitué de deux termes et de leur relation, par exemple : l’acte de donner implique l’existence de celui qui donne, de celui qui reçoit, et du don qui les unit. En tant qu’Il est Acte pur d’exister, Dieu est donc nécessairement trinitaire.

Voyons maintenant si le Dieu trinitaire est le vrai Dieu. S’Il l’est, Il est nécessairement le Dieu créateur. De même que le potier laisse ses empreintes sur son pot, y a-t-il dans la Création les empreintes qui attestent que le Créateur est le Dieu Un et Trine ? Comme le Père et le Fils Se font face en leur Amour éternel, la matière dont sont constituées toutes les créatures est répartie de façon symétrique autour d’un axe invisible. Ainsi notre visage est constitué de deux profils et d’une face ; l’homme et la femme ne font qu’un, pour que un fasse trois dans leur amour qui prend le visage de leur enfant ; le même homme est à la fois fils, frère et père ; notre être est composé de l’esprit, l’âme et du corps, et notre corps de la tête, du tronc et des membres, et les membres articulés en trois parties, et notre esprit a trois facultés : l’intelligence, la mémoire et la volonté ; nous vivons dans le temps qui est composé du passé, du présent et du futur ; dans l’espace qui a trois dimensions ; l’’eau est glace, vapeur et liquide ; le feu consume, réchauffe et éclaire ; et trois couleurs primaires donnent toutes les couleurs… Etc. etc. Par sa structure trinitaire, la création réfléchit la gloire de son Créateur. D’ailleurs, seul le Dieu Un et Trine, parce qu’Il est à la fois le même ET différent, est capable de créer le monde, qui n’est ni Lui ni rien…

Le Coran lui-même confesse la nécessaire nature trinitaire de Dieu. Ainsi, en 9.30, nous lisons : « Les Chrétiens ont dit “Le Messie est Fils de Dieu!” […] Qu’Allah les anéantisse! » Qui dit : « Qu’Allah les anéantisse! » ? Si c’est Allah, le fait qu’il soit Un ne l’empêche donc pas de parler de Lui-même comme d’un autre… et ainsi le Coran reconnaît que Dieu est doué de réflexivité, de relation avec Lui-même. Mais reconnaître Dieu doué de relation avec Lui-même, c’est affirmer le fondement nécessaire à la confession de la nature trinitaire de Dieu. Si en effet Dieu est relation avec Lui-même, Il L’est en Lui-même et par Lui-même, autrement dit Il est Trinité. En 24.35 Allah est comparé à une lumière venant d’une lampe dont l’huile provient d’un arbre béni. Je passe sur l’interdiction de faire des images en Islam, pour remarquer que sans l’olivier et sans son huile, la lampe ne donne pas de lumière… Autrement dit : soit Allah n’est pas autosuffisant puisqu’il a besoin d’un olivier et de son huile pour être lumière, soit l’huile et l’olivier font partie de l’être d’Allah au même titre que la lampe. Il n’y a pas d’autre solution. Mais si l’huile, l’olivier et la lampe sont nécessaires pour dire qu’Allah est lumière, alors est reconnue que l’affirmation de l’unicité divine de s’oppose pas à celle de la Trinité…

Je termine donc en vous annonçant cette bonne nouvelle : les chrétiens croient au Dieu unique ! Et s’il est vrai qu’il n’y a qu’un seul Dieu, alors il n’est plus possible aux musulmans de ne plus vouloir être chrétiens au motif que les chrétiens ne seraient pas de vrais monothéistes. Il n’y va pas seulement de la Gloire du Dieu unique, qui nous veut tous un, comme Il est un (Jn 10.16 ; 11.52 ; 17.21), mais encore de la paix du monde, et du salut éternel offert à chacun par l’amour de la vérité… Celui qui désormais continuera à croire que les chrétiens ne sont pas monothéistes parce qu’ils croient au Dieu Trinité, qu’il sache qu’en refusant de croire ce que ses propres oreilles lui disent, il se condamne lui-même

À la différence du Dieu chrétien, Allah révèle seulement sa volonté, mais pas son être. Il est seulement son commandement. « Il n’engendre pas, iln’est pas engendré » (G 112.3) : le Dieu du Coran n’a pas de relation avec lui-même et donc pas de vie intérieure. N’ayant en lui ni identité, ni relations, ni personnes, sa pauvreté métaphysique ne lui permet pas d’action en lui-même : ni il ne se veut, ni il ne se connaît, ni il ne s’aime. Allah n’ayant pas d’actes réflexifs, car il n’est ni être ni langage, on peut dire qu’il n’est pas. Seule la volonté d’Allah existe, qui n’a pas pour objet Dieu, mais le monde. Entièrement relative au monde, la volonté d’Allah est le Prince de ce monde (Jn 14.30 ; Mt 4.8-10).