Les Éthiopiennes victimes d’esclavage moderne au Moyen-Orient

L’esclavage moderne touche près de 46 millions de personnes dans le monde et les femmes migrantes en sont les premières victimes. Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes africaines en quête d’un travail au Moyen-Orient se retrouvent privées de leurs droits fondamentaux. Un fléau contre lequel tente de lutter le gouvernement éthiopien.

” Ils ne nous considèrent pas comme un être humain, pour eux, une servante est juste une servante, ils vous privent de vos droits”. Le témoignage de Genet, jeune éthiopienne qui a échappé à l’enfer de l’esclavage est glaçant. Il résonne pourtant avec une triste réalité, dénoncée par la fondation humanitaire Walk Free, chaque année, près de quatre cent mille éthiopiens, en majorité des femmes, sont exploités au Moyen-Orient par des employeurs sans scrupules.

Une vidéo qui a choqué les internautes
La scène qui se déroule à Beyrouth devant le consulat d’Ethiopie a été filmée par un passant en mars dernier. Le vidéo diffusée par la chaîne de télévision libanaise LBCI a été vue plus de 500 000 fois sur YouTube. On y voit un homme frapper une femme, la traîner par terre et la mettre de force dans une voiture. Hospitalisée dans un hôpital psychiatrique, après l’intervention de la police, elle s’est suicidée avec ses draps. Cette femme de 33 ans, mère de deux enfants était venue quelques mois plus tôt pour travailler chez des particuliers. Mise à la porte sans avoir été payée, elle a, semble-t-il, refusé que l’agence de recrutement la renvoie en Ethiopie et tenté de s’enfuir. Elle ne voulait pas rentrer sans argent dans son pays d’origine. Elle ne parlait ni l’arabe, ni l’anglais. Elle a préféré se donner la mort.

L’Ethiopie tente de protéger ses ressortissants

Depuis 2013, le gouvernement éthiopien interdit pourtant aux jeunes hommes et femmes de migrer vers le Liban. Un pays régulièrement pointé du doigt par les associations de lutte contre l’esclavage moderne, en raison des nombreuses informations recueillies sur des violences généralisées à l’égard des migrantes éthiopiennes. Malgré ce constat édifiant, le gouvernement éthiopien se heurte au poids des familles et des communautés qui encouragent les jeunes femmes à migrer. ” Il y a beaucoup de pression pour migrer. C’est d’ailleurs rarement une décision individuelle, mais avant tout une décision collective “, souligne le Dr Mehari, consultant international, expert en migration.

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annonce Au Bahreïn, la petite monarchie arabe du Golfe, un concours esclavagiste propose de « gagner une servante éthiopienne ».

Une agence de recrutement basé à Bahreïn, Al Hazeem ManPower, a lancé un concours pour pouvoir gagner une employée de maison éthiopienne à l’approche du mois de Ramadan. Seul critère du concours: être titulaire d’une autorisation permettant l’emploi d’une femme de ménage, autorisation délivrée par le ministère du Travail.

La publicité a été publiée en arabe sur Instagram où les personnes intéressées étaient invitées à partager le post pour avoir plus de chance de gagner.

Sur la page Instagram de l’agence, sont publiés plusieurs tableaux des profils des “candidates”, venant essentiellement d’Éthiopie, du Ghana et du Kenya. Les tableaux détaillent des caractéristiques très (trop?) précises comme la nationalité, la taille, le poids, et la religion. On peut aussi lire sur la page Facebook de l’agence bahreïnienne une annonce promettant des services domestiques à “bas prix”, ainsi qu’une assurance de 2 ans contre les “fugues”. Des spots publicitaires publiés sur la page proposent par ailleurs aux employeurs la possibilité de “retourner” la femme de ménage en cas de maladies ou de refus de travail.

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Ci-dessous, l’employeur d’une jeune femme de nationalité éthiopienne a préféré filmer sa chute – du septième étage d’un immeuble – plutôt que de lui venir en aide. La vidéo morbide a ensuite été postée sur les réseaux sociaux (attention, ces images peuvent heurter la sensibilité du public), rapporte le quotidien Al-Seyassah, et durant 12 secondes, on voit l’employée de maison s’agrippant de toutes ses forces au rebord d’une fenêtre avec une seule main tandis qu’au lieu de l’aider, la femme qui filme lui lance : « Tu es folle, remonte ! » « Retiens-moi, retiens-moi ! », sont les derniers mots de la domestique que l’on entend avant qu’elle tombe et s’écrase plus bas …  La Société koweïtienne pour les droits de l’Homme a appelé les autorités à enquêter sur l’affaire. La population des employés de maison, pour la plupart asiatiques, est estimée à plus de 600 000 au Koweït, un riche émirat pétrolier. Les deux-tiers de ses 3,5 millions d’habitants sont des étrangers. Les organisations de défense des droits de l’Homme appellent régulièrement le Koweït à améliorer les conditions de travail des domestiques, exposés à des nombreux abus. Les plus fréquents concernent la durée du travail qui avoisine souvent 15 heures par jour et des salaires non payés.

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C‘est la Révélation chrétienne qui a engendré cette formidable remise en cause de l’esclavage, pratique aussi généralisée et antique qu’abominable, par ces mots : « Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. […] Il n’y a plus ni esclave ni homme libre… (Ga 3.27-28) ». L’Église n’a cessé de dénoncer l’esclavage comme inspiré par Satan (Ap 18.13), ce que fit notamment le pape Paul III dans sa bulle Sublimis Deus de 1537 au moment de la conquête de l’Amérique, puis dans sa Bulle Veritas ipsa du 2 juin 1537 qui proclama l’abolition complète de l’esclavage : tous les esclaves avaient alors le droit de s’affranchir et enfreindre ces injonctions était passible d’excommunication. Le christianisme ne prêche point d’autre révolution que celle de l’Amour, qui a pour principe non d’imposer le « Bien » par violence, légale ou non, mais de le faire jaillir librement du cœur de chacun. N’est-ce pas l’Église qui a peu à peu arraché l’humanité aux affres de l’esclavage en apprenant à reconnaître dans les esclaves des frères (Mt 12.50, 23.8 ; 1 Co 7.22 ; Ep 6.8-9 ; Ph 2.7 ; Col 3.11 ; 1 Tm 1.10 ; 6.2 ; Phm ; Ap 18.13) ? (Extraits de “Interroger l’islam, 1501 questions à poser aux musulmans“).