Chrétiens et musulmans, ont-ils vraiment le même Dieu comme le prétend le Coran (Coran 2.139 ; 29.46) ?

Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, alors nous avons tous le même. Après tout, nos différences ne peuvent être que secondaires à côté de l’essentiel qui est de reconnaître l’existence et l’unicité de Dieu (Cf. Coran 14.52). Tel est le discours que l’on retrouve même dans la bouche de certains chrétiens. Un tel propos est cependant typique de la croyance musulmane (Coran 29.46), qui réduit la Révélation chrétienne à la seule affirmation de l’existence et de l’unicité de Dieu. Ce qui n’est pas Foi, mais savoir, car l’existence de Dieu et son unicité sont des vérités accessibles à la raison humaine (Rm 1.18-20), tandis que connaître qui est Dieu ne l’est pas : Dieu seul en effet connaît Dieu (Mt 11.27). Et si Dieu a parlé, c’est justement pour Se faire connaître… par la foi en Sa Parole. Or l’islam enseigne que Dieu est inconnaissable (Coran 2.255 ; 6.50,103 ; 7.188 ; 11.31 ; 20.110 ; 27.65 ; 72.26), ce qui revient déjà à reconnaître que le Coran n’est pas la parole de Dieu… Si connaître Dieu implique de croire en Sa parole, chrétiens et musulmans n’écoutant pas la même Parole, n’ont donc pas non plus la même connaissance de Dieu, ni n’adorent en conséquence le même Dieu. La vertu de religion n’est pas celle de la Foi. L’expression de la religiosité naturelle n’est pas nécessairement motivée par la Foi, laquelle naît de la prédication et la prédication est celle de la Parole du Christ (Rm 10.17). Autrement dit, la Foi est chrétienne, ou elle n’est pas. La Foi n’est ni philosophie ni croyance, mais écoute, confiance et obéissance à la Parole de Dieu. Se contenter d’affirmer que Dieu existe et qu’Il est Un — ce qui est le tout de la théologie musulmane — ne suffit pas à dire la connaissance qu’un chrétien a de Dieu. Si la bouche parle de l’abondance du cœur (Lc 6.45) ― raison pour laquelle nul ne peut juger autrui sans d’abord l’avoir entendu (Jn 7.51) ―, l’unique et vrai Dieu, qui a parlé par le Messie, Sa parole incarnée (Coran 3.45 ; 4.171 ; 19.34), aurait-Il deux paroles, comme les pécheurs (Ps 12.3), ou bien une seule, comme les gens d’honneur (Mt 5.37) ?