Nécessité d’un petit examen de conscience !

Onze cas ont été étudiés dans un livre récent: l’Osservatore Romano en parle en première page, en ce juillet 2016. Le quotidien du Vatican s’empresse de tirer une conclusion: il semble que ce qui a attiré ces femmes c’était surtout la “chaleur et l’hospitalité de certaines familles musulmanes” en France. La “grande majorité” des Françaises en question venait de couples divorcés. D’où, une fois de plus, importance, nécessité de l’unité, de l’harmonie de la famille chrétienne, catholique, et de sa chaleur et de son hospitalité, si souvent prônées par les papes, surtout François. Certaines de ces jeunes femmes voulaient épouser des musulmans. Là, les autres motivations s’estompent, “le cœur ayant ses raisons que la raison ne connaît pas” (Pascal).

 Il paraît aussi, d’autre part, qu’elles avaient des questions sur l’au-delà; donc nous avons affaire à des personnes “agnostiques” ou “catholiques” de nom. Or, substantiellement, l’Islam n’a rien à offrir d’autre qui ne serait pas déjà révélé par le Christianisme, en fin de comptes : paradis ou enfer. Mais le paradis aphrodisiaque coranique pour les mâles ne devrait tout de même pas exercer autant d’attrait sur des femmes! Peut-être qu’on leur a dit, comme on le fait seulement en Occident, que les descriptions coraniques des “houris” ou “vierges” paradisiaques étaient simplement des “métaphores d’un bonheur spirituel”, interprétation que le texte et le contexte pourtant éliminent (Coran, surtout les chapitres 55 et 56).

Jusqu’ici, ces néo-musulmanes sont gentilles et tranquilles, semble-t-il. Ceci n’empêche pas la constatation que le tiers des femmes djihadistes françaises, en Syrie et en Irak, sont des “converties”, ce qui représentenle double de leurs compatriotes jeunes hommes passés à l’Islam. (Pour les Italiens, le 80 des djihadistes sont des jeunes hommes passés à l’Islam, contre 20 pour cent de fils d’immigrés, selon le ministre Pinotti, septembre 2015). Cette réalité du djihad militant et militaire de femmes et d’hommes qui “pour suivre la voie d’Allah tuent et se font tuer” (fidèles au Coran 9.111), devrait nous faire réfléchir. Passer à l’Islam, c’est souvent passer à la violence, au terrorisme. Depuis les années 70, beaucoup de “convertis” ont eu recours à la violence. Plus tard, beaucoup ont quitté l’Europe pour combattre en faveur de l’Islam, en Asie ou en Afrique. On offense ces personnes “prêtes à s’immoler” en disant que cette violence et ce terrorisme ne représentent  pas l’Islam. C’est aussi une offense à la biographie de Mahomet et de ses Compagnons, ainsi qu’à la vérité du Coran 8.60 où il faut “terroriser les ennemis d’Allah”.

 Par ailleurs, pour des “chrétiens” ou des “chrétiennes”, devenir “musulmans” constitue, pour la plupart des croyances et des pratiques, un retour clair à l’Ancien Testament, mais en arabe ou en turc… Il suffit de penser au retour à la circoncision, aux ablutions, aux règles diététiques, à l’immolation halal si proche du kacher juif ; à la lapidation (que les Juifs ne pratiquent plus), à la guerre sainte, la polygamie, la répudiation, la théocratie… 

UNE LEÇON DES PÈRES ORIENTAUX DE L’ÉGLISE ET DES CHRÉTIENS D’ORIENT

En bons catholiques, comme au début de la Messe, redisons notre “mea culpa”, “c’est ma faute !” Depuis une cinquantaine d’années, notre catéchèse, notre prédication, notre littérature catholiques ont été superficielles, en général, à propos de l’Islam. En fait, rien ou presque sur l’Islam : qu’est-il ? Sources, origines ? Que faut-il en penser, en tant que chrétiens ? Pire, il y a eu des “congrès interreligieux” avec beaucoup de confusion et d’inexactitudes, par exemple l’affirmation que le Coran était “une” parole de Dieu  tandis que la Bible était la Parole écrite de Dieu… seulement une question d’article défini et indéfini ! Vous voulez que les fidèles “pigent” la différence ? Ou plutôt l’intention était-elle précisément de les laisser dans l’incertitude, l’inexactitude et la confusion ? Dans ce même sens allait une autre affirmation- de la part de penseurs “catholiques”, affirmation insoutenable et illogique : Mahomet aurait été “un prophète authentique de l’Ancien Testament” (sic). Mais alors, comment expliquer qu’il arrive sept siècles après le Nouveau ? Et quelle utilité ? C’était la question caustique et “brusque” de l’empereur Michel II Paléologue à un  savant persan au 14 ème siècle.

N’enseignant, ne prêchant presque rien sur l’Islam, ou proférant des demi-vérités voire des inexactitudes glissantes, et des ambigüités dangereuses, notre catéchèse et notre prédication se limitaient à parler des musulmans, comme l’a fait Vatican II dans “Nostra Aetate, 3 : coexistence, affection, charité, “dialogue”. Mais comment dialoguer quand on ne sait rien ou presque rien de la foi de l’autre, et parfois sur sa propre foi ? Nous avons évité, consciemment ou inconsciemment, de traiter théologiquement, moralement, juridiquement, pastoralement, scientifiquement, sociologiquement, les plus grands problèmes, par exemple celui du gouvernement, de la constitution, et celui, fort épineux, des mariages mixtes avec des musulmans, laissant nos jeunes et nos moins jeunes dans l’incertitude, le vague et l’arbitraire. Or, de l’affirmation répétée inlassablement “Aimons les musulmans” à “Épousons des musulmans”, il n’y avait qu’un pas ! Et trop de jeunes et de moins jeunes l’ont franchi, à leurs risques et périls. Si les candidates à de telles unions nous posaient la question, nous avions l’habitude de balbutier et de bégayer : “Oui… non… pourquoi pas, mais quand même..; ça dépend…” !

Les Pères de l’Église orientale, premiers contemporains de l’Islam, ont été bien plus profonds : en voici quelques-uns (sans ordre chronologique) Jean Damascène, Théodore Abou Qourrah, Nicète de Constantinople, Yihya bin Ady, Ibrahim de Tibériade, le patriarche Timothée, Al Assaaal etc. Ils ont analysé cette nouvelle religion ou “hérésie née en Arabie”, selon saint Jean Damascène. Ils en ont  étudié les dogmes (qui nient l’essentiel des dogmes chrétiens) et la morale, qui rejette toute l’éthique évangélique et relativise des commandements du Décalogue. En somme, les éléments d’accord ou les points “en commun” sont accidentels; les différences et les divergences sont essentielles et graves, à commencer par la nature même de Dieu. Les Pères et penseurs orientaux ont vite fait, en arabe, en grec, en syriaque, de préparer et de rédiger et prêcher des réponses logiques, bibliques et même coraniques, aux objections judéo-islamiques contre la Trinité, la divinité du Christ, l’Incarnation, la Rédemption par la crucifixion, la sublimité de la morale chrétienne surtout pour le mariage un et indissoluble. Ils ne se sont pas gênés, malgré la peur et les menaces, de relever le négatif de la polygamie, la guerre sainte, la répudiation, etc. Leurs dialogues avec des musulmans contemporains se caractérisaient par la franchise et la réciprocité (ce que nous ne trouvons pas facilement de nos jours).

Si l’on peut de nos jours laisser tomber, arbitrairement, la polémique, i.e. la critique de l’Islam (qui n’hésite pas à attaquer notre foi et à faire du prosélytisme, aussi par internet), par contre, l’on ne saurait ignorer le commandement de saint Pierre: le devoir – et le droit de défendre ‒ “oui défendre” notre espérance et notre foi chrétiennes (cf 1 P 3.15). Si les jeunes femmes en question avaient eu les réponses à leurs questions et aux objections judéo-islamiques, elles ne seraient jamais passées à l’Islam. Si elles avaient rencontré de belles familles chrétiennes, même conclusion !

PARADOXALEMENT: LA POSSIBILITÉ DE QUITTER LE CHRISTIANISME: POINT FORT NON FAIBLE, PARTIE DU “GÉNIE DU CHRISTIANISME”

Bien des personnes qui passent à l’Islam le vantent et insinuent que leur “conversion” relève de la faiblesse du Christianisme. Nous venons de relever des brèches dans notre catéchèse, notre prédication et nos familles ou communautés. Ici, nous ne parlons pas des problèmes et des complexes des personnes qui quittent l’Eglise. Donc il y a des faiblesses chez la chrétienté mais pas dans le Christianisme qui est Jésus et l’Évangile ! Au contraire, le Christianisme est tellement fort et solide qu’il n’est nullement secoué ou menacé si des gens le quittent ! Il est tellement souverain et véridique qu’il laisse les gens libres : « Si quelqu’un veut Me suivre… », « Si tu veux être parfait », risque que l’Islam même contemporain ne peut pas prendre.

L’ISLAM CONDAMNE LA CONVERSION À UNE AUTRE RELIGION (OU A L’ATHÉISME) : IL L’APPELLE “APOSTASIE” ET LA PUNIT DE MORT…

Le texte coranique n’est pas explicite, mais quand même. En 9.54, on lit : “Si quelqu’un (au masculin) revient en arrière de sa religion (i.e. apostasie, quitte l’islam), Allah enverra des hommes qu’Il aime et qui l’aiment, doux envers les croyants, inexorables envers les incroyants”, c’est-à-dire les “apostats”. Que signifie “inexorables, intraitables, sévères”: cela implique qu’ils combattront et élimineront, sans pitié ni douceur, les mécréants. Une Tradition-hadith, paraît-il faible mais toujours appliquée et redoutable, dit :” Celui qui change de religion tuez-le”. Partout, même en Occident, un musulman qui veut se convertir au Christianisme y pense à cinq fois, par peur d’être exécuté, même par les membres de sa famille.  Contrairement à celles et ceux qui passent à l’Islam, il ne peut plus paraître en public, se faire interviewer, se balader avec insouciance…

Même le monde musulman critique l’Inquisition dans l’église catholique ! Il y a des siècles qu’elle n’existe plus, autrement aucune de ces personnes ne serait passée à l’Islam. Mais les musulmans contemporains (ici il ne s’agit pas de l’Islam en soi) pratiquent l’Inquisition en tuant les apostats, aujourd’hui encore!

Il n’y a pas de liberté religieuse, en Islam, pour les musulmans et ceux et celles qui entrent en Islam. Pas de liberté de conscience. Il y a à peine liberté de culte pour les non musulmans, et encore pas en Arabie Saoudite. Or, sans liberté de conscience, une personne perd l’essentiel de son humanité: son libre arbitre. Elle est esclave, vaincue non convaincue. La violence et la coercition vont contre la nature de Dieu (Benoît XVI).

A propos du hadith-tradition “Celui qui change sa religion, tuez-le”, les exégètes musulmans anciens  notent que la formule se trouve au masculin non au féminin. Donc, en principe, une jeune fille ou une femme musulmane, si elle abandonne l’Islam, ne devrait pas être passible de peine de mort! A quoi doit-elle ce “privilège” (probablement l’unique), et encore un privilège théorique, non pratique, puisqu’en réalité on exécute aussi les femmes qui “apostasient”? Les savants nous l’expliquent: puisque, d’après des Traditions islamiques bien établies (“hadiths”), “la femme est déficiente en raison et en religion” (“naaqissat ‘aql wa-dîne”), elle est excusée si elle laisse l’Islam, n’ayant pas assez de jugeote pour l’apprécier. L’homme, mâle, lui, parfait en raison et en religion, reste inexcusable : averti trois fois, pendant trois jours, s’il ne revient pas de sa décision de quitter l’Islam, il faut l’exécuter. Ceux qui le tuent ne subissent aucune peine dans les pays islamiques puisqu’ils ont accompli un devoir sacré.

LE PASSAGE À L’ISLAM SIGNIFIE ENDOSSER UN NOUVEAU STATUT DE LA FEMME

Nous venons de dire “femme”. Mais, ces Françaises ont-elles eu, ont-elles jusqu’à maintenant la moindre idée de ce que le Coran et les Traditions “authentiques” disent de la femme ? Fort vraisemblablement, aucune.  Très probablement, conquises par l’affabilité de familles musulmanes amies, ces nouvelles arrivées n’ont effectué aucune recherche. Elles ont fait abstraction de tout ce que les sources islamiques, d’un côté, et les mass médias, de l’autre, offrent sur la situation et l’actualité des femmes d’après le Coran et la “chari’ah” (loi) islamique et dans le monde musulman contemporain.

LA CONSTITUTION FRANÇAISE PROTÈGE (ENCORE) DE LA LÉGISLATION ISLAMIQUE

Ce qui a contribué à donner à ces jeunes filles et femmes une très haute idée du mariage et de la famille “islamiques” a été paradoxalement… la Constitution française qui, jusqu’à maintenant, interdit la polygamie et ne reconnaît pas la répudiation faite par le mari. Donc, c’est bien malgré l’Islam que des maris musulmans, en France, ne peuvent pas être polygames ni ne peuvent répudier leur femme, au singulier ou au pluriel. Donc, le mérite de mariages monogames ne vient pas de l’Islam mais est malgré lui. Dans les pays musulmans, la polygamie et la possibilité, pour le mari de répudier sa ou ses femmes ou concubines constituent le plus grand souci et cauchemar des épouses musulmanes jusqu’à leur décès ou celui de leurs maris.

Ceci dit, au vu et au su des autorités françaises, il existe dans l’Hexagone des milliers de mariages islamiques polygames et des mariages de mineures…

On a vite fait de répliquer : « Votre critique ne tient pas debout, car il y a trop de chrétiens polygames, en secret, avec deux familles parallèles (à la Mitterrand). Mieux vaut que cela soit autorisé ! »

MAIS, ce n’est pas (encore) le cas, en France, pas même pour les musulmans. Et puis, au point de vue du principe, non ! Il vaut mieux tenir  à la monogamie, comme cela était le cas “Au commencement”. La polygamie et la répudiation des femmes sont dues à “la dureté de cœur” des époux, nous dit le Christ. En général, quand on approuve un principe (par exemple celui de l’avortement ou de l’euthanasie), on ouvre grandes les portes, et les abus deviennent incontrôlables et innombrables. Quand on désapprouve quelque chose, il est toujours possible non seulement de le réprouver mais aussi de le limiter, voire de le faire cesser, comme a fait l’Evangile auprès des populations christianisées (Ces idées sont empruntées au penseur Jean-Jacques Walter). Un mal ou un moindre bien se perpétue s’il est codifié ou “divinement” approuvé.

LA FEMME “DÉFICIENTE EN RAISON ET EN RELIGION”

Nos nouvelles musulmanes acceptent-elles vraiment ce hadith, de bon gré, avec reconnaissance et admiration ? P. De Rom notait que le fait de l’accepter en démontrerait certainement la véracité ! Les hadiths peu reluisants sur la femme sont innombrables. On peut les trouver sur internet. Par respect, par charité et par discrétion, non par faiblesse, nous vous les épargnerons.

Certains textes coraniques ne sont pas moins négatifs ou problématiques: Coran 4, 34-35 sur le devoir ou le conseil de battre sa ou ses femmes; sur le mariage de mineures (Coran 65.4); sur le statut encore plus inférieur de prisonnières de guerre (Coran 33 et 4.3).

Là aussi, l’ignorance des jeunes filles et femmes en question s’avère complète. Et à supposer qu’elles connaissent tous ces textes coraniques et ces hadiths, et qu’elles restent tout de même attachées à l’Islam, que serait cet attachement sinon irrationnel (encore « déficience » ! Pardon !) parce que seulement émotionnel, venu du vide intellectuel et affectif ?

LA PEUR DU VIDE, LA “CONVICTION NÉGATIVE”

Ces braves personnes tiennent mordicus à cette nouvelle “religion” qu’elles ne connaissent probablement pas, probablement parce qu’elles ont peur du vide où se trouvait leur vie avant leur conversion (là encore, c’est notre faute !).

Beaucoup quittent le christianisme non pas par conviction positive donnée à leur nouvelle religion mais par “persuasion négative”. La stratégie dont elles sont victimes peut se résumer comme ainsi : “Puisque ton Église est diabolique, donc notre dénomination est la vérité !” Ou encore : ‘Puisque Jésus n’est pas Dieu (vieille position juive), donc Mahomet est un vrai prophète’. Du point de vue de la logique, le syllogisme est mauvais, le raisonnement n’est pas correct : il n’y a aucun lien entre la prémisse et la conclusion. On n’a pas raison simplement parce qu’un autre a tort ! Malheureusement, le stratagème marche souvent en raison du défaut d’apologétique chrétienne…

 Mais nous remercions la Providence parce que c’est souvent la grâce de Dieu et le bon sens qui sauvent nos fidèles, malgré notre myopie, notre négligence ou nos propos ambigus plus proches du « politiquement correct que de l’apostoliquement correct ».

CONCLUSION : « N’APPREND QU’À SES DÉPENS »? 

 Allons-nous, comme l’a fait l’Osservatore Romano, tirer les conclusions : apprendre à bien présenter et défendre notre foi, “dans la connaissance du vrai Dieu”, comme dit Jésus, “fonder et enraciner nos familles “dans l’amour” (comme nous le conseille saint Paul dans Ep 3.18) ? Ou bien allons-nous attendre de voir, dans nos familles, encore d’autres jeunes filles qui disparaissent, pour servir d’épouses ou d’esclaves aux djihadistes et mourir en Syrie ou en Irak ? Pouvons-nous apprendre de nos fautes et de celles des autres ? Irons-nous à la recherche de la “brebis perdue” ou, mieux, ferons-nous tout pour n’en perdre aucune ?

Abbé Pierre Madros

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