N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset (ex. 62.14). Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible (ex. Jn 3.12), et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans” (ex. L 11).

— 1 Pour l’islam, croire que Dieu est Trinité (cf. 4.171 ; 5.72-75,116 ; 37.152 ; 112.3) est le seul péché qui ne peut être pardonné (4.48,116). Ne voulant pas croire que le dogme de la Trinité (Un seul Dieu en trois Personnes qui, tout en étant distinctes, sont chacune le même et unique Dieu qu’elles sont ensemble) a été divinement révélé, les musulmans avancent souvent qu’il aurait été imposé à la foi de l’Église par l’empereur Constantin au cours du concile de Nicée en 325. Du fait de ce dogme, la pure foi monothéiste aurait été pervertie par le polythéisme de l’Empire romain. Or, le mystère de la Sainte Trinité était déjà présent aussi bien dans l’Ancien1 que dans le Nouveau Testament, depuis le livre de la Genèse jusqu’à celui de l’Apocalypse (Gn 1.1-3 [dès les premiers mots Dieu Se manifeste et parle comme Parole et Esprit, tantôt à la première personne du singulier et tantôt à la première personne du pluriel] ; Gn 1.26,27 ; 3.5,22 ; 11.7 ; 18.1-15 [Abraham reçoit le Seigneur en accueillant trois hôtes à qui il s’adresse tantôt au singulier et tantôt au pluriel !] ; 19.1-24 ; Ps 2.7 ; Ps 32.6 ; Ps 110 ; Si 24 ; Pr 8 ; 30.4 ; Is 6 [Saint ! Saint ! Saint ! Le Seigneur !] ; Is 48.16 ; Lc 1.35 ; Mt. 3.16 ; 17.1-10 ; 28.18 ; Jn 14.23-26 ; 19.30 ; Ac 2.5 ; Rm 8.11 ; 11.36 ; 1 Co 12.4-6 ; 2 Co. 13.13 ; Ga 4.6 ; 1 Jn 5.7 ; Ap 1.4 [Il est, Il était et Il vient] ; 22.1). Si donc la révélation du mystère de la Sainte Trinité précède le concile de Nicée, comment celui-ci a-t-il pu l’inventer ?

— 2 Puisqu’Allah est inconnaissable (6.50,59,103 ; 7.188 ; 11.31 ; 20.110 ; 27.65 ; 72.26), comment les musulmans peuvent-ils dire ce qu’est Dieu, s’Il est Trinité ou pas ?

— 3 Nous lisons dans le Coran : « Les chrétiens disent : “Le Messie est Fils de Dieu !” […] Qu’Allah les extermine ! (9.30 ; 63.4) » Qui parle ici ? Qui dit : « Qu’Allah les extermine ! » ? Si Allah se parle à lui-même comme à un autre, alors, en se dédoublant, il n’est plus un, à moins de poser en lui le principe de la pluralité … Et puisqu’Allah n’arrive pas à supprimer les chrétiens ― en dépit des efforts déployés par les musulmans pour cela depuis 1400 ans ! ―, comment pourrait-il être le vrai Dieu, qui n’est ni menteur ni impuissant à réaliser ce qu’Il veut ? Étant divisé en désirant ce qu’il n’arrive pas à se donner, il ne peut subsister (Mt 12.25-26). Mais si Allah n’est pas le vrai Dieu, qui est-il ? Qui d’autre que le Démon se fait passer pour Dieu (Mt 4.8-9 ; 2 Co 11.14), et se caractérise par la haine des chrétiens (Mt 10.25 ; Jn 8.37-47 ; 15.20 ; 16.2) ? Mais qu’Allah se dédouble, et voilà posée la reconnaissance de la réflexivité en Dieu, de la relation de Dieu avec Lui-même, fondement nécessaire à la confession de la nature trinitaire du vrai Dieu, qui est Relation avec Lui-même, en Lui-même, et par Lui-même, Père, Fils et Esprit-Saint ! C’est ainsi que le mensonge ne pouvant exister sans la vérité, le Démon est obligé, jusque dans le Coran, de rendre gloire à l’unique et vrai Dieu, la Sainte Trinité (Voir H 14) ! Et de fait, si Dieu n’était pas Relation en Lui-même, comment pourrait-Il l’être hors de Lui-même, en créant et maintenant dans l’être des créatures, entretenant une relation, en Son Esprit, avec ceux qui croient en Sa parole, incarnée ? Dieu, ne pouvant trouver de modèle hors de lui-même, nous a nécessairement créés à Son image (Gn 1.27), et cette image est nécessairement divine. Elle est un autre Lui-même. « Jésus est l’image du Dieu invisible. (Col 1.15 ; Coran 19.34) » Il est la parole par laquelle Dieu Se dit éternellement à Lui-même, par laquelle Dieu Se connaît, et en Se connaissant, connaît toute chose. « Qui Me voit, voit le Père », dit Jésus (Jn 14.9 ; Coran 4.171 ; 19.34). Ainsi donc, paradoxalement, mais logiquement, cette phrase : « Qu’Allah extermine les chrétiens ! » devrait conduire les musulmans à quitter l’islam, puisque la raison d’être de l’islam est de nier la Relation en Dieu, de blasphémer donc la Sainte-Trinité (4.171 ; 5.73), de persécuter l’Église (2.193 ; 9.5,28-30,33,123), qui est le Corps du Christ (1 Co 12.12 ; Ep 5.30 ; Col 1.18), damnant ainsi les âmes qu’il rend ennemies du seul Sauveur (3.55) …

— 4 Si les musulmans reconnaissaient qu’en égrenant sur leur chapelet les 99 noms d’Allah2 , ils n’entendent pas, pour affirmer la multiplicité des attributs de leur dieu, nier l’unité de l’Essence divine, ne leur serait-il pas alors facile d’admettre que les chrétiens puissent connaître trois Personnes distinctes et consubstantielles à l’Essence divine ?

— 5 Le dogme trinitaire, que les musulmans assimilent au polythéisme, confesse un seul Dieu, et non trois dieux comme ces triades « divines » : An, Enlil et Enkil pour les Sumériens ; Odin, Thor et Freya pour les Vikings ; Jupiter, Junon et Minerve, puis Jupiter, Mars et Quirinus pour les Romains ; Bel, Éa et Anou pour les Babyloniens ; Bouddha, Dharma et Sanga pour les bouddhistes ; Aglibôl, Baalshamin et Malakbêl à Palmyre ; le Ciel (Tien), la Terre (Ti), et l’Homme, fils du Ciel-yang et de la Terre-yin, pour le Tao ; sans oublier Cernunnos, le dieu gaulois aux trois têtes, et Trimūrti, manifestation trine des dieux hindous Brahmâ, Vishnou et Shiva, qui succède à la trinité védique formée d’Agni, Vâyu et Sûrya. En Egypte, chaque grande ville avait sa trinité : Héliopolis (Khépri, Rê, Atoum) ; Memphis (Ptah, Sekhmet, Néfertoum) ; Thèbes (Amon, Mout, Khonsou) ; Edfou (Horus, Hathor, Harsomtous), etc. Il y a plus de quatre mille ans, il fallait au prêtre védique trois mots : sage, vivant et vrai, pour nommer le Dieu suprême (Yaçna 50.30, in Émile Burnouf, Le Vase sacré, 1896). L’eau, le feu, le vent étaient les moyens d’aller vers le Dieu unique, le Vivant, que l’Avesta appelle Ahura Mazda, la divinité centrale de la religion mazdéenne. La Cabale hébraïque du livre Yétsira est basée sur la Trinité en reconnaissant en Dieu trois Splendeurs, ou Séphiroth (L’Infini, la Sagesse et la Prudence), qui se confondent dans la Splendeur suprême pour ne constituer avec elle qu’une Essence (Paul Drach, La Cabale des Hébreux, Via Romana, 2017, p.126). Au livre du Zohar, on lit : « Il y a deux auxquels s’unit un et ils sont trois ; et étant trois, ils ne sont qu’un (Idem, IIIe, col. 307) ». On y lit encore que le cerveau de l’Ancien des jours est formé de trois parties (Idra Rabba Kadisha, Zohar, III, 127b–145a). L’historien juif, Daniel Boyarin, notamment, a montré que l’idée de consubstantialité du Messie avec Dieu n’était pas une innovation chrétienne, mais était déjà présente dans la littérature pré-rabbinique et dans la Bible. « Les idées de la Trinité et de l’Incarnation, ou du moins les germes de ces idées, étaient déjà présentes parmi les croyants juifs longtemps avant que Jésus ne surgisse sur scène (op. cit. ; Voir G 39) ». Le monothéisme trinitaire rejoint la révélation de l’unicité de Dieu portée par le judaïsme, et l’intuition du polythéisme professant la pluralité et l’altérité en Dieu, conduisant chacun de ces systèmes religieux à la plénitude de la Vérité par eux imparfaitement entrevue. Dieu aurait-Il pu faire à l’humanité en quête d’unité métaphysique et religieuse un don plus parfait que le christianisme ?

— 6 Savoir que Dieu existe n’est pas si difficile ; nous l’avons montré (voir B 1) : Il est l’être qui existe par Lui-même. Sans cesser de considérer que Dieu est l’être absolument immuable, mais parce qu’Il ne dépend que de Lui-même pour exister, nous pouvons dire, par analogie avec l’être créé qui est en devenir, que Dieu S’engendre éternellement Lui-même, qu’Il est donc son propre Père, en un sens absolu, c’est-à-dire qu’Il est Père de Lui-même et en Lui-même. S’il n’est donc pas contraire à la raison d’admettre que Dieu soit Père (Ml 1.6), en un sens absolu (Mt 23.9), il faut alors nécessairement admettre que Dieu soit aussi Fils, car il n’y a pas de père sans fils !3 Et en effet, si Dieu est cet Être qui S’engendre éternellement Lui-même, on peut bien distinguer en Lui l’Être qui engendre et Celui qui est engendré … c’est Le même, mais il y a en Lui comme la place pour les deux termes du mouvement par lequel Il advient éternellement à Lui-même. On peut donc accepter de distinguer en Dieu l’Engendrant et l’Engendré, le Père et le Fils, ensemble un seul et même Dieu. La production par mon intelligence d’une pensée avec laquelle elle ne s’identifie pas ne remet pas en cause son unicité, au contraire, elle la prouve ! Notre intellect ne cesse pas d’être un avec son acte de penser et l’espèce en laquelle il se pense. À fortiori, on peut accepter de penser que la procession des personnes en Dieu ne nie pas l’unicité de la nature divine. Dieu a un Fils comme l’intelligence qui se pense engendre une pensée qui la réfléchit (Sg 7.22-30). Dieu pourrait-Il être dépourvu de conscience alors qu’Il nous en a donné une ? Si Dieu ne Se connaissait pas Lui-même, Il ne connaîtrait rien, et ne serait donc pas Dieu. Dieu Se pense Lui-même. La Pensée par laquelle Dieu Se connaît, Le dit si bien, qu’Elle est un même être avec Lui, de même nature que Lui, et est appelée Fils, parce que le Fils révèle le Père (Jn 12.45 ; 14.9) comme la pensée révèle l’intelligence. Dans la connaissance que Dieu a de Lui-même, le sujet connaissant et l’objet connu s’identifient, et en Se connaissant Lui-même, Dieu connaît aussi toute chose. Son Être est pure transparence à Lui-même, Il est lumière (1 Jn 1.5 ; Jn 8.12) en qui tout est connu. La pensée que Dieu a de Lui-même est elle-même Dieu. Le Fils est la Pensée par laquelle Dieu Se connaît comme Père de Lui-même. Dieu Se connaît donc en Se disant par un Verbe éternel qui, tout en Se distinguant de Lui, ne fait cependant qu’Un avec Lui (Jn 10.30). « Comme la rosée naît de l’aurore, Je T’ai engendré (Ps 109.3b) ». Aristote avait déjà trouvé que « dans ce qui est séparé de la matière, le pensant et le pensé sont identiques (De l’âme, Livre III, 430a3-4, in saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, II, 82) ». C’est parce que Jésus est le Verbe de Dieu qui, en Dieu, dit Dieu, qu’il Lui revenait, parmi les Personnes divines, de nous révéler le Mystère de Dieu (Mt 11.27 ; Jn 7.29 ; 8.19).4 Puisqu’Allah refuse la génération du Fils de Dieu (39.4), comment le Coran peut-il confesser que Jésus est la Parole de Dieu (3.39,45 ; 4.171 ; 6.73) ?

— 7 Aimer, c’est vouloir que l’aimé soit lui-même autonome, libre, et capable de don, ce qui s’applique à une personne. Or, l’amour n’est possible qu’entre des personnes dont la distinction ouvre l’espace à la possibilité de l’échange, de la vie, de l’amour. L’amour de soi véritable n’existe qu’au sein d’un être qui soit une pluralité de personnes, une famille. Rien n’est plus uni que des personnes qui s’aiment. La distinction des personnes n’est donc pas un obstacle à l’unité, comme veut le croire l’islam, mais elle est au contraire la condition de l’unité la plus absolue qui soit, une unité qui est féconde, source de vie et de joie. De plus, si la Parole éternelle de Dieu était quelque chose et non pas quelqu’un, Dieu ne connaîtrait pas la relation la plus parfaite qui soit : l’union absolue de l’amour … l’unité véritable qui ne peut exister qu’entre des personnes … Aucun rapport de personne à chose ne pourra jamais approcher de la beauté d’une relation de personne à personne. Faudrait-il donc croire que les créatures humaines soient capables, en s’aimant, d’une vie plus belle que celle de Dieu ?

— 8 Si Dieu était seulement Père et Fils, leur relation, leur amour, leur serait extérieur, et ne serait donc pas Dieu. Or, l’amour ne peut être extérieur à Dieu, car non seulement Dieu aime, mais ll est l’amour. Entre le Père et le Fils5 , il n’y a pas rien, il y a l’Amour par Lequel le Père engendre le Fils et par Lequel le Fils dit le Père. Le Saint-Esprit est la relation qui unit l’Engendrant et l’Engendré. Il est l’Engendrement, « la Personne Amour », qui permet au Père et au Fils de Se distinguer et d’être unis. Seul l’amour unit. Dieu est un, parce qu’Il est Amour. Comment Dieu pourrait-Il ne pas S’aimer Lui-même ?6

— 9 Dieu existant par Lui-même, rien en Lui n’est à l’état de potentialité : Il est Acte pur. Or tout acte est constitué de deux termes et de leur relation ; par exemple : celui qui donne, celui qui reçoit et le don qui les unit. En tant qu’Il est Acte pur d’exister, comment Dieu ne serait-Il pas nécessairement trinitaire ?

— 10 En Dieu, chaque personne est l’essence divine elle-même. La distinction des notions de nature et de personne est essentielle pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité (une nature et trois personnes) et en celui de Jésus-Christ (une personne et deux natures). De même qu’il n’y a pas de nature humaine sans personne humaine, ni de personne humaine sans nature humaine, le concept de nature divine n’est pas nié par celui de personne divine, dans la mesure où ce qui chez nous n’est pas, à savoir l’identité entre nature et personne, puisse être chez Dieu. Si déjà pour nous, les concepts de nature et de personne sont absolument indissociables, pourquoi nier qu’elles puissent non seulement l’être aussi en Dieu, mais s’identifier, tout en restant distinctes ? Dès lors, que l’islam légitime son existence par le refus du dogme de la Sainte Trinité, peut-il raisonnablement se justifier ?

— 11 Puisque déjà les musulmans croient qu’Allah parle aux hommes, comment pourraient-ils ne pas reconnaître que Dieu Se révèle ainsi Lui-même ? Et si Dieu Se révèle, c’est donc qu’Il est Relation. Or Dieu n’est pas moins Dieu lorsqu’Il Se révèle que lorsqu’Il ne Se révèle pas. Si Dieu est relation, alors on peut comprendre qu’Il soit l’Être qui Se donne (le Père), Celui qui Se reçoit (le Fils) et Celui qui, donné et reçu, est le Don en personne (le Saint-Esprit). Pourquoi Dieu Se révèle-t-Il en nous adressant la Parole, sinon pour que nous entrions dans le jeu des relations trinitaires : Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de Son Fils, qui crie : Abba ! Père ! (Ga 4.6) ; Que tous soient un ! Comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi, qu’eux aussi soient en Nous (Jn 17.21). Que ce soit dans l’Ancien Testament (Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob (Ex 3.15)) —, ou dans le Nouveau (Baptisez-les au Nom [singulier] du Père et du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28.19)), le Nom de Dieu ne nous dit-il pas que Dieu est Relation ?

— 12 Voilà esquissé en quelques mots pourquoi le mystère de la trinité des personnes en Dieu n’est pas absurde. Mais reconnaître que pour n’être pas absurde ce mystère est encore réel, excède les possibilités de la raison, et c’est ici qu’apparaît la nécessité de la foi. La foi donne à l’intelligence créée d’accueillir des vérités qui sont hors d’atteinte de ses capacités naturelles. Au-delà, mais non pas en contradiction avec les exigences de rationalité inhérentes à son fonctionnement. Si les chrétiens disaient qu’ils croient en un Dieu et en trois dieux ce serait effectivement contradictoire et donc irrecevable, mais ils ne disent pas cela. La foi chrétienne affirme un seul Dieu en trois Personnes dont chacune est l’unique Dieu tout en étant distincte des autres. Elle n’affirme pas non plus qu’il y aurait en Dieu une nature et trois natures, ou une personne et trois personnes. Ce qui serait aussi, en soi, contradictoire. Non, nous confessons une seule nature et trois personnes. C’est incompréhensible mais ce n’est pas contradictoire, et c’est pourquoi nous pouvons accepter cette révélation du Mystère divin. Est-ce finalement si étonnant que Dieu ne révèle pas aux prétendus sages et savants Ses mystères (Mt 11.25) ?

— 13 Si Dieu ne nous aimait pas, nous aurait-Il créés ? En donnant sa vie pour nous, pécheurs, sur une Croix, pouvait-Il mieux nous montrer à quel point Il nous aime ? Or, Son Cœur transpercé ayant laissé couler du sang et de l’eau nous dit que même après Sa mort, Il continue à nous aimer, nous laver de nos fautes, et nous donner la vie, Sa vie ! Peut-il y avoir plus heureuse révélation ? Comment cette révélation pourrait-elle ne pas bouleverser nos vies et les transformer en réponses d’amour à Son amour ! Dieu ne nous a pas créés pour autre chose que pour ceci : Le connaître et L’aimer, comme Il Se connaît et S’aime Lui-même, de sorte que partageant Sa vie intérieure de connaissance et d’amour, nous nous réjouissions éternellement avec Lui et en Lui, de Lui et comme Lui ! Quelle plus belle destinée pourrait-on désirer ?

— 14 Voici un exposé parfait de la foi de l’Église au sujet de la Trinité :

La sainte Église romaine, établie par la parole de notre Seigneur et Sauveur, croit fermement, professe et enseigne un seul vrai Dieu, tout-puissant, immuable et éternel, Père, Fils et 

Saint-Esprit, un dans son essence, trine dans ses personnes : le Père inengendré, le Fils engendré du Père, le Saint-Esprit procédant du Père et du Fils. Le Père n’est ni le Fils ni le Saint-Esprit ; le Fils n’est ni le Père ni le Saint-Esprit ; le Saint-Esprit n’est ni le Père ni le Fils. Mais le Père n’est que le Père ; le Fils que le Fils ; le Saint-Esprit que le Saint Esprit. Seul le Père a engendré le Fils de sa substance ; seul le Fils est engendré du Père ; seul le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Ces trois Personnes sont un seul Dieu et non trois dieux.
Les trois ont une substance, une essence, une nature, une divinité, une immensité, une éternité et tout est un [en eux], là où l’opposition constituée par les relations le permet. À cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit ; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit ; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils. Aucun ne précède l’autre en éternité, ne dépasse l’autre en grandeur, ne surpasse l’autre en puissance. De toute éternité et sans commencement, le Fils a son origine du Père ; de toute éternité et sans commencement, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.
Tout ce qu’est ou a le Père, il ne l’a pas d’un autre, il est principe sans principe. Tout ce qu’est ou a le Fils, il l’a du Père, il est principe du principe. Tout ce qu’est ou a le Saint-Esprit, il l’a à la fois du Père et du Fils. Mais le Père et le Fils ne sont pas deux principes du Saint-Esprit, mais un principe. De même que le Père et le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas trois principes, mais un principe des créatures (Bulle Cantate Domino d’Eugène IV, Décret pour les Jacobites, 1442).

Comment ne pas être rempli de gratitude envers Dieu pour S’être ainsi révélé à nous ?

— 15 L’islam a beau rejeter la Trinité pour prétendre affirmer le tawhid, l’unicité divine (14.52 ; 23.32), vérité qui remplit déjà la Bible (Mc 12.29 ; 1 Co 8.4 ; 1 Tm 1.17…), d’où vient que le Coran ne peut s’empêcher de glorifier la Sainte Trinité : « Nous avons donné à Jésus, fils de Marie, des preuves évidentes, fortifié par l’Esprit de sainteté (2.253) » ; « Ô Jésus, rappelle-toi […] quand Je Te fortifiais du Saint-Esprit (5.110) » ?

— 16 « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est de cristal, son combustible vient d’un arbre béni, un olivier (…). (24.35) » Pour se décrire, Allah a besoin d’une trinité composée d’une lampe de cristal, d’huile et d’un olivier. Puisqu’Allah — qui se prétend lumière — ne peut être tel sans lampe, sans huile, et sans olivier, comment est-il un, et autosuffisant ? Pourquoi l’islam s’acharne-t-il à nier la trinité des personnes en Dieu, puisqu’Allah lui-même ne peut s’empêcher de se décrire comme trinité ? Et comment l’islam peut-il déclarer idolâtre l’utilisation des images, puisqu’Allah en utilise pour se représenter ?

— 17 À qui d’autre qu’à la Sainte Trinité fait référence la triple répétition de la chahada vétérotestamentaire : “Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu, est le Dieu un (Dt 6.4 ; Mc 12.29)” ? Pourquoi presque chaque sourate commence-t-elle par trois lettres mystérieuses (voir L 9) et continue-t-elle par cette formule trinitaire : “Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux” ? Et pourquoi les musulmans invoquent-ils Allah en disant : Allah-houma (Allah-Eux) ?

— 18 Si c’est bien le Dieu Trinitaire qui est le vrai Dieu et donc le Créateur du monde, alors, aussi vrai que le potier laisse ses empreintes sur le pot de terre qu’il façonne, et que chacun de nous imprime sa marque dans son agir, il doit certainement être possible de retrouver les traces du Dieu Trinitaire dans la Création. Certes, les matérialistes veulent toujours croire que tout n’est que matière, mais la physique quantique a montré que les particules de matière, aussi minuscules qu’invisibles, n’ont ni lieu ni déterminisme, en sorte qu’au sein de la matière, tout n’est qu’interférences, à l’image de Dieu qui est Relation … « Dieu a créé l’homme pour l’immortalité et l’a fait à l’image de Sa propre nature (Sg 2.23) », aussi l’a-t-Il créé homme et femme, pour qu’ensemble, par l’amour, ils ne fassent qu’un, et que un fasse trois. Par leur amour, qui prend le visage de leur enfant, l’homme et la femme sont unis tout en restant distincts. Ni le père, ni la mère, ni l’enfant n’existent sans les deux autres. Il n’y a pas de pensée sans apprentissage de la parole, ni donc d’homme sans communauté, image du Dieu un qui n’existe qu’en relation (Gn 1.27). L’homme n’existe qu’en famille, à l’instar de Dieu qui est Famille, Trinité. L’homme évolue au sein de relations filiale, fraternelle et paternelle. N’est-ce pas alors le même qui est à la fois fils, frère/époux , père ? Et pourtant, fils, frère/époux7 et père ne sont pas synonymes. Notre visage est formé de deux profils semblables et d’une face qui les unit, un seul visage en trois dimensions, comme le Père et le Fils se font face, unis par le même Esprit. De même que la face n’est pas la simple addition des deux profils mais possède sa propre réalité, de même l’Esprit-Saint est une personne divine à part entière, procédant des deux autres avec lesquelles Il forme un seul et même Dieu. L’être humain est formé d’un corps, d’une âme et d’un esprit (1 Th 5.23). Le corps est composé de la tête, du tronc et des membres ; les membres inférieurs sont composés de la cuisse, de la jambe et du pied ; les membres supérieurs de l’avant-bras, du bras et de la main. La main, organe par excellence de l’agir, exprime encore plus précisément la nature trinitaire : le pouce, différent des autres doigts, leur fait face comme le Père seul est source de la divinité ; la nature divine du Fils est représentée par le doigt le plus long, le médius, et Sa nature humaine par le doigt le plus petit, l’auriculaire, tandis que les deux spirations de l’Esprit Saint sont figurées par l’index et l’annulaire idéalement de même hauteur, reliant le Père et le Fils et les deux natures du Fils. Chaque doigt a bien sûr trois phalanges. Dieu a créé trois sortes d’intelligence : intuitive, analytique et synthétique, pour trois sortes d’êtres : animal, humain et angélique. L’âme humaine se divise en puissances végétative, sensitive et intellectuelle, tandis que l’esprit a trois facultés : l’intelligence, la mémoire et la volonté, lui permettant de connaître le vrai, le beau et le bien, chacun de ces transcendantaux étant réglé par la mesure, l’espèce et l’ordre. L’intelligence se déploie dans la syndérèse (perception immédiate des principes premiers), la science et la sagesse. Penser, aimer et faire structurent l’activité de l’homme, dont l’intelligence distingue le fait, l’idée, et le mot, le mot se rapportant à l’idée de façon univoque, équivoque ou analogue ; pour penser en trois temps : l’appréhension, le jugement et le raisonnement. Le raisonnement comprend la thèse, l’antithèse et la synthèse ; et utilise le syllogisme composé de la prémisse majeure, de la prémisse mineure et de la conclusion. La grammaire distingue le mot, la phrase et le paragraphe. La phrase est formée du sujet, du verbe et du complément. La structure de la connaissance est : sujet, média, objet. La loi naturelle s’exprime en trois tendances fondamentales : se perpétuer, connaître la vérité et vivre en société. La moralité d’une action se juge d’après son intention, son objet et sa conjoncture. Nous inspirons (nous sommes aimés) et nous expirons (nous aimons), c’est ainsi que nous respirons, à l’image du mouvement de l’Esprit-Saint unissant le Père et le Fils (c’est d’ailleurs le même mot en hébreu qui signifie vent et esprit, esprit/respirer). Le flux et le reflux de la marée, l’été et l’hiver, la diastole et la systole de notre cœur, l’inspiration et l’expiration de notre souffle … glorifient la Relation qui unit le Père et le Fils, un seul Dieu en toutes choses par Son essence, Sa présence et Sa puissance. L’univers est « réglé avec nombre, poids et mesure (Sg 11.20) », constitué de ces trois éléments intrinsèquement liés : l’espace, le temps et la matière. La structure du temps est trine : passé, présent et futur. Les interactions fondamentales de la matière sont gravitationnelles, électromagnétiques et nucléaires. L’espace à trois dimensions (devant/derrière, haut/bas, droite/gauche) dont la perception est liée aux trois plans perpendiculaires formés entre eux par les trois canaux semi-circulaires de l’oreille interne, tandis que la vision est actualisée dans l’œil par trois images du même objet, dites images de Purkinje. Chacun de nos deux yeux voit parfaitement, et cependant ils ne voient ensemble qu’une seule et même image… deux yeux et une vision stéréoscopique qui procède des deux. Tout acte ou changement implique pour un même sujet sa permanence entre un terme initial et un terme final. Tout mouvement implique dynamisme, direction et pesanteur. Les espèces du changement accidentel de toute substance sont le lieu, la quantité et la qualité. Les trois ordres de la Création sont la matière, la vie et l’esprit. Les états de la matière sont au nombre de trois : gazeux, liquide et solide. Trois éléments sont nécessaires à la vie : l’eau, l’air et la terre. La chaleur n’est pas la lumière, ni la combustion, et cependant on ne peut les séparer, elles sont un même feu. Sur terre se trouvent les règnes minéral, végétal et animal. La cellule, élément de base de tout organisme, est composée de son noyau, du cytoplasme, et de la membrane qui l’entoure. Trois métaux existent sous forme naturelle, élémentaire et non-combinée : le cuivre, l’argent et l’or. Le carbone, qui est à la base de toute la chimie organique, se présente sous trois formes cristallisées : le graphite, le diamant, et la lonsdaléite. Les composants de l’atome sont : l’électron, le neutron, et le proton. La lumière de notre nécessite la phase (+), qui apporte l’électricité, et le neutre (-), qui la reprend. À partir des trois couleurs primaires (bleu, jaune et rouge) on obtient toutes les couleurs. Pas d’épure sans trois figurations : plan, profil et élévation. Le point en lequel fusionnent le centre, le rayon et la circonférence, dit le mystère de la Sainte Trinité, comme le cercle, symbole d’unité, de totalité et de perfection, s’obtient à partir de la connaissance de trois éléments : son centre, son diamètre, et le mystérieux chiffre pi (π). En musique, l’accord parfait est un accord de trois notes : une fondamentale, une tierce majeure et une quinte juste (c’est-à-dire une tierce mineure superposée à une tierce majeure, image de la double spiration de l’Esprit-Saint). La vie sociale est organisée en trois pouvoirs distincts : religieux, guerrier et économique. Le triangle équilatéral,8 dont chaque angle se distingue des deux autres par sa relation à eux, est un symbole bien connu de la Trinité, comme les deux plateaux et l’aiguille de la balance figurent la Justice. Le peuple hébreu a pour racine trois patriarches : Abraham, Isaac et Jacob (Gn 50.24 ; Ex 2.24 ; 3.6,15 ; 4.5). Dans le Saint des saints du Tabernacle, l’Arche d’Alliance, qui figurait la présence de Dieu, contenait trois objets : les tables de la Loi, un vase contenant de la manne, et le bâton fleuri d’Aaron (He 9.4), ce que faisaient dans le Saint la ménorah, l’autel des parfums, et la table des pains de proposition9. L’Église est formée de trois catégories de fidèles : les prêtres, les religieux et les laïcs, dont chacun, par le baptême, est prêtre, prophète et roi. Elle existe en trois conditions : sur terre, au Purgatoire et au Ciel, auquel on parvient par l’exercice des trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, suivant les phases purgative, illuminative et unitive de la vie spirituelle (Nb 19.6 ; 1 Co 13.13), dans la méditation de la Parole de Dieu dont le sens littéral s’interprète de façon symbolique, mystique et anagogique, tandis que la contemplation est nécessairement rectiligne, circulaire ou spirale. Sa doctrine repose sur l’accord de la Tradition, de l’Écriture et du Magistère. On pourrait découvrir ainsi à l’infini la structure trinitaire de toute la Création. Aristote avait déjà trouvé que : « Le nombre 3 est le nombre de toute réalité, puisqu’il a un commencement, un milieu et une fin (De Coelo, I 2, 268a 11) ». Pour terminer ce bref constat, remarquons encore comment, à l’instar des codons que sont les « mots » de trois lettres/nucléotides composant le code génétique, la racine des mots hébreux (sauf exception) est, elle-aussi, formée de trois lettres, en sorte que le Nom divin révélé à Moïse, יהוה (Ex 3.14), est lui-même composé de trois lettres différentes, dont la forme et la répartition représentent étonnamment, et les Personnes divines, et le jeu de leurs relations : le ה (hé, /h/), répété entre les deux autres lettres, figure l’inspiration et l’expiration de l’Esprit unissant le י (yod, /i/), simple point situé en haut, figurant l’Origine, comme le Père est aux Cieux, et le ו (waw, /v/), point s’étirant vers le bas, comme le Fils vient du Père et est descendu du Ciel.10

Telle est la leçon de l’Ecclésiastique : « considère toutes les œuvres du Très-Haut : elles vont deux à deux, l’une en vis-à-vis de l’autre (Si 33.15 ; 42.24-25) ».11 Et, de fait, de toute créature la substance se répartit en deux parties identiques, de façon symétrique, autour d’un axe invisible, comme le Père et le Fils Se font face en leur Esprit. Comme le ciel et l’océan qui le réfléchit sont distingués et unis par la ligne d’horizon. « Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent (Ps 84.11) », et la Vie en jaillit ! Des indices ne sont certes pas des preuves, mais lorsqu’ils sont tous convergents, et aussi nombreux qu’il y a de créatures, la cause paraît entendue. Dieu n’ayant pu trouver qu’en Lui-même le modèle de ce qu’Il a créé (Sg 2.23), quelle autre signature que la structure trinitaire de la Création, de l’uni-divers, faudrait-il pour identifier son Créateur et la Sainte Trinité ?12

— 19 Comme nous l’avons vu (voir D 3-4), seul le Dieu Trinité est capable de rendre compte de l’existence du monde et du monde tel qu’il est, c’est-à-dire incluant de la différence. Parce qu’Il est en Lui-même liberté, mouvement, fécondité, vie, et cela en raison de la différence constitutive de la pluralité de ses Personnes, le Dieu Trinité a en Lui-même de quoi produire quelque chose qui soit différent de Lui. Non seulement le monde est différent de Dieu, mais le monde contient en lui-même de la différence. Le principe de la différence témoigne que Dieu est à la fois le même ET différent. Voilà un mystère vraiment digne de Dieu ! Sans le Mystère de la Sainte Trinité, serait-il possible de comprendre le TOUT ?

— 20 Pour ne pas errer au sujet de la foi en la Trinité, il est nécessaire de garder en mémoire les cinq affirmations suivantes.13 

Il y a en Dieu :

1) Une nature.
2) Deux processions : Celle du Fils à partir du Père (appelée engendrement) et celle de l’Esprit-Saint à partir du Père et du Fils, étant ensemble son unique et même Principe (spiration14 ).
3) Trois Personnes : Le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.
4) Quatre relations : Celle du Père vers le Fils ; celle du Fils vers le Père ; celle du Père et du Fils vers le Saint-Esprit ; et celle du Saint-Esprit vers son unique et même Principe : le Père et le Fils.
5) Cinq notions : Que sont les quatre notions que l’on vient d’énoncer : celles de nature, de procession, de personne et de relation, auxquelles on ajoute celle d’innascibilité pour dire que si le Fils a son origine dans le Père, et l’Esprit-Saint la sienne dans le Père et le Fils, le Père, et Lui seul, n’a pas d’origine.

Que pourrait-on ajouter ou retrancher à cette révélation ?

  1. Le mot Elohim, qui est d’une forme plurielle, désigne par plus de deux mille occurrences le Dieu d’Israël dans la Bible hébraïque. []
  2. Le chapelet musulman des 99 (3×33) noms de Dieu est la reprise du chapelet des moines orientaux composé de 33 grains en l’honneur des 33 ans de la vie de Jésus. []
  3. Ce disant, nous ne nous opposons pas à la formule du concile de Trente affirmant que « cette réalité n’engendre pas, n’est pas engendrée et ne procède pas, mais c’est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré et le Saint- Esprit qui procède, en sorte qu’il y a distinction dans les personnes et unité dans la nature (DS 804) », car le concile condamne ici l’affirmation de l’engendrement de Dieu par un autre que Lui-même, alors que nous parlons de l’engendrement de Dieu en Lui-même et par Lui-même. La reproduction des êtres unicellulaires par division de la cellule initiale donne une image de cet auto-engendrement …  []
  4. Dieu étant immatériel, son existence ne s’impose pas aux sens, pour autant elle s’impose à la raison (Rm 1.20). De même, la Révélation de Dieu ne s’impose pas à notre raison, parce qu’Il est l’Amour S’offrant à notre amour, et donc à notre liberté ; pour autant, la raison n’est pas justifiée de la refuser, car non seulement rien ne s’y oppose raisonnablement, mais tout y porte. C’est pourquoi aussi seront condamnés avec raison ceux qui auront méprisé l’Amour de Dieu (2 Th 2.10). []
  5. Sainte Julienne de Norwich (Le Livre des révélations, Cerf, 2007) appelle Jésus « la Mère ». []
  6. Les réputés orthodoxes nient la génération du Saint Esprit à partir du Père et du Fils (Filioque), ne la faisant dépendre que du Père. Or, l’identité des personnes se définissant de par leur origine, si l’Esprit ne procédait que du Père, Il ne Se distinguerait pas du Fils. De plus, si le Père était seul source de l’Esprit-Saint, il y aurait entre le Père et le Fils une autre différence que celle d’être père ou fils, et l’unicité de leur nature commune serait alors niée. C’est pour affirmer l’unicité de l’essence divine que la procession du Saint-Esprit à partir du Père ET du Fils a été ajoutée au Credo de Nicée, comme celui-ci avait déjà approfondi l’expression de celui des Apôtres.  []
  7. Le suppôt frère/époux représente les deux spirations de l’Esprit-Saint. []
  8. Que l’on ne me reproche pas le choix arbitraire d’une forme, car je ne parle pas ici d’autre chose que de la structure de l’être, non de la diversité des formes qu’il rend possible. []
  9. Benoit Gandillot, La Bible, la lettre et le nombre, Le Cerf, 2021, p.326), tandis que le prêtre et l’homme justifié étaient sanctifiés par trois onctions (Ex 12.7 ; Lv 14.14,17) []
  10. Remarquons encore comment ce ה (hé, /h/), de par sa fonction de maillon entre les deux autres lettres, et sa répétition à la fin du mot, offre la possibilité de continuer l’écriture du Nom divin en lui rattachant d’autres lettres, représentant d’autres personnes, vous et moi, unies par le même Esprit que le Père et le Fils, pour former avec Dieu et entre nous, un même nom, un même être … Tout est dans le Nom divin ! Cf. Jean-Marie Mathieu, Le Nom de gloire, Éd. Désiris, 1992 ; P. René Laurentin, La Trinité, Fayard, 1999. []
  11. D’aucuns objecteront qu’il existe une foule d’exemples où la réalité laisse voir une structure non pas trinitaire, mais binaire, ainsi du jour et de la nuit, du haut et du bas, etc. A ceux-là il faut faire remarquer qu’entre les deux termes de chacun de ces exemples se situe toujours un troisième terme qui les relie (le temps pour le premier, l’espace pour le second). []
  12. Comme disait Jean Scot Érigène (IXe siècle) : Deus forma omnium summa est, Dieu est la forme suprême de toutes choses. J’ajoute qu’il n’y a nul besoin d’imaginer une évolution des espèces pour expliquer leur ressemblance structurelle. Les évolutionnistes sont partis des ressemblances pour forger la théorie de l’évolutionnisme : les nageoires seraient devenues des pattes palmées, et les pattes palmées des pattes, et ainsi pour tout le reste. Or, non seulement l’évolutionnisme est une hypothèse qui n’a jamais été démontrée, et n’est donc pas scientifique, la différence des espèces s’y opposant… spécifiquement, mais il suffit pour expliquer les ressemblances entre les créatures de les rapporter toutes à leur commun Créateur pour voir se réfléchir en chacune Son unique image, Sa structure trinitaire…  []
  13. Cf. Jean Daujat, Doctrine et vie chrétienne, Éd. Téqui, 1996, p.157. []

  14. Manière propre dont le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Mot dérivé du latin spiratio (souffle). []