N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate et le suivant, celui du verset. Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible, et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans”.

— 1 Contrairement à ce qu’imaginent les iconoclastes1 , lorsque Dieu a donné ce commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant Ma face. Tu ne te feras pas d’image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le Ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras pas (Ex 20.3-4) », Il n’a absolument pas interdit l’usage d’images, puisqu’Il le recommande (cf. Ex 25.18-20 ; Nb 7.89, 21.7-9 ; 1 R 6.18,23,29,32 ; 7.29,36,40 ; 10.20 ; 2 R 25.17 ; 1 Ch 28.18 ; 2 Ch 3.5,7,10,14,16,17 ; 4.4 ; 5.16 ; 9.18-19), mais a interdit le culte des idoles (idole et image ne sont pas synonymes). Ce commandement a été donné alors que l’humanité, privée de la connaissance de Dieu depuis le péché originel, adorait aussi bien des créatures grandioses que des objets censés représenter la Divinité. Or, rien ne peut adéquatement représenter Dieu. Mais vint le temps où, accomplissant Sa promesse (Gn 3.15 ; 12.2 ; Ps 17/18.9/10 ; Jr 31.31-34), Dieu descendit du Ciel (Gn 11.5 ; Ex 33.18 ; Is 63.19), et Se rendit visible, Lui, l’Invisible… que certains avaient cependant déjà vu (Ex 24.11 ; Nb 12.8 ; 14.14 ; Dt 31.15 ; Ez 1.26 ; Jn 8.56…) ! Il le fit en la personne de Jésus, « l’Image du Dieu invisible (Col 1.15 ; Jn 5.19 ; 12.45 ; 14.9 ; 2 Co 4.4) ». Dès lors, pourquoi ne pas représenter le Verbe de Dieu par une image de Jésus, et par l’image du Fils, celle du Père, et par une colombe, ou du feu, l’Esprit-Saint, comme Lui-même l’a déjà fait (Jn 1.32 ; Ac 2.3) ?

— 2 L’homme est ainsi fait qu’il est un composé d’esprit et de matière. À cause de cela, aucune connaissance ne nous vient à l’intelligence sans passer par nos sens. C’est pourquoi, afin de Se faire connaître à nous, Dieu S’est rendu visible, tangible, audible : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie — car la Vie a été manifestée et nous L’avons vue, et nous Lui rendons témoignage et nous vous annonçons la Vie éternelle, qui était dans le sein du Père et qui nous a été manifestée — ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit complète. (1 Jn 1.1-3) » Grâce au mystère de l’Incarnation, la foi chrétienne a pu donner à l’art son fondement et sa justification véritables, les plus élevés qui soient : révéler que Dieu est Beauté ! La beauté est, en un certain sens, l’expression visible du bien. La vocation de l’art est de « saisir les trésors du Ciel de l’Esprit, de les revêtir de mots, de couleurs, de formes et de les rendre accessibles (Paul VI, Homélie à la Messe des artistes, 7 mai 1964) ». La mission de l’artiste est de susciter l’émerveillement, de réveiller le souvenir du Paradis perdu, et pour l’artiste chrétien, de conduire aussi l’âme à percevoir quelque chose de la Béatitude qui nous est offerte en Jésus, Dieu fait chair. Une belle image témoigne de la Beauté, laquelle est Dieu. Aussi, contrairement à ce que pensent les musulmans et tous les iconoclastes, l’art figuratif n’a pas plus à voir avec l’idolâtrie que l’écriture avec la magie. Leur polémique contre l’usage d’images dans la vie de foi révèle-t-elle autre chose que leur rejet de Dieu incarné ?

— 3 Bien sûr, que Dieu Se soit incarné dans le sein de la Vierge Marie (21.91), que l’Invisible se soit rendu visible, et que depuis lors Il demeure parmi nous au Saint Sacrement, ne signifie pas qu’Il puisse être vu avec des yeux de chair seulement, mais qu’Il peut l’être aussi et d’abord spirituellement (1 Jn 1.1-2). On voit d’ailleurs si peu que rien avec des yeux de chair, que Jésus est venu non seulement pour que les aveugles voient, mais aussi pour que ceux qui voient deviennent aveugles (Jn 9.39) … C’est ce qu’avaient compris à Gabaon le roi David rendant un culte à Dieu devant la Tente du Rendez-vous alors que l’Arche d’Alliance qu’elle devait abriter se trouvait à Jérusalem (2 Ch 1.2-6) ; ou Salomon s’agenouillant devant l’autel du Seigneur tout en levant les bras vers le Ciel (2 Ch 6.13, 20-21) ; ou sainte Bernadette priant à genoux la Vierge Marie devant une statue de saint Joseph… Que Dieu ne soit pas contre l’usage d’images dans notre relation avec Lui est si vrai que lorsqu’Il a précisément donné à Moïse le commandement de ne pas fabriquer d’idoles, Moïse Le voyait à travers Son Image (Nb 12.8 ; Col 1.15) ! Musulmans et autres iconoclastes imaginent les chrétiens prendre des images pour les êtres invisibles qu’elles représentent, comme si eux-mêmes devant la photo de l’être cher qu’ils voient ne la distinguaient pas de celui-ci, en sorte qu’en la regardant avec leurs yeux de chair, ils voient celui-là avec les yeux de leur cœur. Le propre de l’image figurative est d’élever le regard jusqu’à son modèle, aussi les chrétiens s’en servent-ils pour élever leur esprit jusqu’à Dieu en contemplant Jésus (« Qui Me voit, voit le Père. (Jn 14.9) »), ceux avec qui Il ne fait qu’un (Ps 98.9 ; Jn 17.21 ; Rm 1.20), et leurs images. Le refus de cette si évidente distinction de l’image et de son modèle, venant de l’exécration du Dieu incarné, ne porte-t-il pas en châtiment de rendre semblable à l’imbécile regardant le doigt qui lui montre la lune ?

— 4 Il n’y a ici-bas qu’une seule réalité visible que les chrétiens adorent : le Pain et le Vin devenus Jésus (Jn 6.35,48,51). De telles apparences sont loin de l’image de Démiurge tout-puissant et redoutable que les hommes se font spontanément de Dieu, et les musulmans d’Allah. En toute douceur et humilité (Gn 14.18 ; Mt 11.29 ; Mt 26.26-28), l’unique et vrai Dieu vient nous nourrir de Lui : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez Son sang, vous n’aurez pas la Vie en vous. Qui mange Ma chair et boit Mon sang a la Vie éternelle, et Je le ressusciterai au dernier jour. Car Ma chair est vraiment une nourriture et Mon sang vraiment une boisson. Qui mange Ma chair et boit Mon sang demeure en Moi et Moi en lui. De même que le Père est vivant et que Je vis par le Père, de même, celui qui Me mange vivra par Moi. (Jn 6.51-57) » Par la Communion, la Vie de Dieu devient la nôtre, et notre mort, notre péché même (2 Co 5.21), deviennent Siens ! Que pourrait-il y avoir de plus parfait ?

— 5 « Le Prophète a dit : ‘Les anges n’entrent pas dans une maison dans laquelle se trouve un chien ou une image.’ (Mouslim XXIV 5248 ; Vol. 4, Livre 54, n°539) » Toute la Création reflétant l’image du Créateur, témoignage de Sa puissance et de Sa bonté, où les anges musulmans peuvent-ils trouver refuge ?

— 6 L’interdiction de la représentation est liée chez les musulmans à la consubstantialité de l’image et de son modèle, à la substitution magique de l’un à l’autre. La représentation des créatures, et même les traductions du Coran2 , sont considérées comme des contestations du pouvoir d’Allah, qui seul donne forme à ce qui est. Contestation démultipliée par la prolifération de réalités rivales des siennes. Comment le refus d’accueillir l’Image du Père (Col 1.15) pourrait-il ne pas condamner toute création ?

— 7  L’islam laisse voir ses origines païennes (Voir À 23+) notamment dans la vénération de la pierre noire à La Mecque, symbole féminin de la déesse Shaybah, toujours recouverte de son voile noir, le kiswa. Le nom de la mosquée de La Mecque est Al Haram, dérivé de Harem, Les femmes. Aujourd’hui encore, les hommes qui gardent la Kaaba, contenant la fameuse pierre noire, sont appelés fils de l’Ancienne Femme, fils de Saba, en arabe : Beni Shaybah. Le culte des bétyles (de l’hébreu béthel, pierre sacrée) était répandu dans tout le Proche Orient depuis la plus haute antiquité (Cf. La Pierre noire d’Émèse, celle de Dusares à Petra, celle de l’Artémis de Sardes, celle de l’Astarté de Paphos, etc.). En Arabie, la Pierre rouge était la divinité de la ville de Ghaiman, et la Pierre blanche celle d’al-Abalat, au sud de La Mecque.

Pièce de monnaie d’Uranius Antoninus (248-254), avec le temple syrien d’Emèse, sa pierre noire et son symbole, le croissant de lune.

Il n’est pas étonnant que l’écrin de la pierre noire, situé à l’angle de la Kaaba du sanctuaire de La Mecque, ait une forme de vulve laissant sortir la tête d’un bébé : dans le rituel païen rendu à ces pierres, les femmes les enduisaient avec le sang de leurs menstrues, les frictionnaient avec leurs parties génitales, puis, nues, tournaient autour de ces pierres sacrées, dans l’espoir d’augmenter leur fertilité. Le mot Hajj (pèlerinage) est dérivé de Hack, qui veut dire friction en arabe. Ainsi que le faisaient déjà leurs ancêtres arabes païens aimant toucher la vulve de la déesse en gage de ses bénédictions, aujourd’hui les musulmans se font une joie de terminer leur pèlerinage à La Mecque en touchant et embrassant cet objet sacré. La longueur du cycle féminin égale à celui de la lune explique que celle-ci ait été adorée comme déesse de la fécondité et subsiste comme emblème de l’islam. De même, le rite consistant à lancer des cailloux contre une colonne de pierre représentant Satan, à Mina, près de La Mecque, lors du Hajj, vient des cultes de fertilité rendus aux phallus, que pratiquaient, eux aussi vêtus de blanc, les adorateurs de Shiva, ainsi représenté, ou avec des cornes (Voir A 22). Les musulmans accusent les chrétiens d’idolâtrie, mais ne rougissent pas de se prosterner chaque jour vers cette pierre noire, à l’instar de Mahomet (Mouslim, 7, 2895). Parce que le mensonge n’a pas de droits éternels à défendre, il accepte compromissions et contradictions. Ainsi de l’islam, qui contient aussi bien le culte païen de la Kaaba que les préceptes rabbiniques, et la proclamation de la messianité du Fils de Marie … Est-ce parce qu’il est vide de toute vraie révélation que l’islam apparaît comme une religion simple ? Tourner autour de la pierre noire, « cœur de l’islam », n’est-ce pas une belle image de l’islam, enfermé dans son autisme et sa schizophrénie ?

— 8 Puisqu’Allah emploie des images, y compris pour se décrire lui-même (24.35), comment les musulmans, qui utilisent l’image de la lune, symbole d’Hou Baal, ou celle de l’étoile, symbole de sa fille Vénus (voir A 24), peuvent-ils penser que représenter Dieu soit impossible, et qu’utiliser des images soit mauvais ?

— 9 Dans l’affaire des caricatures de Mahomet jugées blasphématoires par les musulmans, l’islam a révélé sa nature idolâtre. En effet, l’islam détourne le premier commandement interdisant de représenter Dieu, ce qui s’explique du fait qu’Il est invisible, pour l’appliquer à une créature, visible, Mahomet, qui peut donc être représenté. L’islam ne mérite-t-il pas sa propre condamnation à mort pour associationnisme ? (Voir C)

— 10 « La question de la vénération des icônes avait à voir avec la vérité même de l’Incarnation. […] Abolir la vénération de l’icône du Christ signifierait effacer son œuvre rédemptrice elle-même, du moment que, assumant la nature humaine, l’invisible Parole éternelle est apparue dans la chair et de cette manière a sanctifié tout le cosmos visible. Les icônes, sanctifiées par la bénédiction liturgique et par les prières des fidèles, nous unissent à la Personne du Christ, à ses saints et, par leur intermédiaire, au Père céleste et témoignent de l’entrée dans la réalité divine de notre cosmos visible et matériel. (Benoît XVI, Audience générale, 27.05.2009) » S’il fallait proscrire toutes les images, ne faudrait-il pas alors aussi éliminer le Christ (4.171 ; 5.17), l’Image de Dieu (2 Co 4.4), les chrétiens (9.28,30), qui en reproduisent l’image (Rm 8.29), et finalement tous les hommes, créés à l’image de Dieu (Gn 1.26-27 ; 1 Co 11.7 ; Jc 3.9) ?

— 11 Si les musulmans prenaient la peine de s’informer au sujet de la foi chrétienne, ne s’apercevraient-ils pas que les chrétiens ne les ont pas attendus pour vouloir rejeter l’idolâtrie : « Ce Paul, par ses raisons, a entraîné à sa suite une foule considérable, en affirmant qu’ils ne sont pas dieux, ceux qui sont sortis de la main des hommes (Ac 19.26) » ?


Cette icône de Saint Jean Damascène avec sa main coupée par l’ordre du Calife omeyyade pour le punir d’avoir peine des icônes, témoigne à elle seule de la tragédie des chrétiens sous le joug du nazislamisme.

  1. L’iconoclaste est celui qui s’oppose à la représentation des réalités divines, ne faisant pas la distinction entre image et modèle, signe, signifiant et signifié. []
  2. Il faut comprendre que les traductions peuvent en effet présenter de fortes différences, comme par exemple lorsque l’une traduit par Combattez-les ! (2.193), ce qu’une autre traduit par Convertissez-les ! []