N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate et le suivant, celui du verset. Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible, et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans”.

— 1 Les musulmans peuvent, à juste titre, souligner le contre-témoignage que donne la division des chrétiens au message de réconciliation du Dieu un (2.253 ; 3.105 ; 5.14 ; 45.17 ; 98.4). La division des chrétiens est en effet le plus grand scandale qui soit, puisque de leur unité ne dépend rien moins que le salut du monde (Jn 17.21) ! Le but de l’Église est de « rassembler les enfants de Dieu dispersés (Jn 11.52 ; 17.21-23 ; Ac 2.42-27 ; 4.32-34 ; 10.29 ; Ep 2.15 ; Col 3.11) », d’unir les hommes à Dieu et ainsi entre eux, anticipation de la vie du Ciel. « Il n’y a qu’un seul corps et qu’un seul Esprit, et vous avez été appelés par votre vocation à une même espérance. Il n’y a qu’un Seigneur, qu’une foi, qu’un baptême, qu’un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous […] et en tous. (Ep 4.4) » ; « Vous tous baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. (Ga 3.27-28) » Mais, parmi toutes les prétendues Églises, laquelle est celle de Jésus (Ac 20.29-30), laquelle peut réaliser l’unité de chaque chrétien avec tous ceux qui vivent en même temps que lui, qui ont vécu avant lui, et qui vivront après lui ? Seule l’Église catholique le peut, parce que seule elle a un seul chef (Jn 10.16), et que la succession des papes nous relie à travers l’histoire jusqu’à la fondation de l’Église, et ainsi à tous les chrétiens (Mt 16.18-19 ; Mc 16.7 ; Lc 22.32 ; Jn 21.15-17 ; Ga 1.18 ; 2.2).1 Jésus n’est pas venu sauver seulement les contemporains de Pierre, aussi envisage-t-Il nécessairement ses successeurs lorsqu’Il dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre Je bâtirai [au futur] Mon Église (Mt 16.18) ». En annonçant qu’Il continuera à bâtir Son Église sur Pierre, Il déclare cette pierre inamovible, faisant d’elle le signe de la véritable Église, dont la Tradition a toujours confessé que « Là où est Pierre, là est l’Église. (Saint Ambroise, Évêque de Milan, 374-397) » Quelle autre Église est capable d’apporter la preuve historique de sa fondation par Jésus Lui-même ?

— 2 Pour nier que l’Église catholique soit l’unique Église du Christ, certains avancent que la pierre sur laquelle Jésus l’a bâtie est non pas la personne de l’apôtre Pierre, mais sa confession de foi. Or, Jésus ne dit pas : « sur cette confession de foi Je bâtis mon Église », mais « sur cette pierre », laquelle désigne l’apôtre Simon venant de recevoir le nom de Pierre, nom jamais encore utilisé en Israël. Recevoir un nouveau nom signifie recevoir une nouvelle mission (Gn 17.5,15 ; 32.29 ; 2 R 23.34 ; 24.17 ; Is 1.26 ; 60.14 ; 62.4,12). « L’unique Église du Christ, (…) est celle que notre Sauveur, après Sa résurrection, remit à Pierre (CEC n°816) », à Pierre, non à sa confession de foi. L’Église n’est pas une idée, mais elle est incarnée. D’autres font valoir qu’en raison des souillures accumulées au long de l’histoire, il faudrait revenir à l’Église primitive, dont ils seraient eux, évidemment, les dignes représentants. Mais en quoi l’action des renégats (Ac 20.29-30) devrait remettre en cause la pérennité de l’Église ? Jésus n’a-t-Il pas promis que les puissances de l’Enfer ne prévaudront jamais contre Son Église (Mt 16.18) ?

— 3 Il est infiniment triste que des chrétiens aient quitté l’Église (Ac 20.29 ; 2 P 2.1-3,17-22 ; Jude 11), car elle est le Corps du Christ (Col 1.18 ; 1 Co 12.27+), qui seul a connu ce destin de mourir et de ressusciter, hors de qui donc nul ne peut être sauvé (Ac 4.12). Mais si défigurée que soit l’Église à la suite de son Époux trahi et crucifié, elle continue d’offrir à toutes les âmes de bonne volonté, le pardon de leurs péchés et la vie éternelle. Jésus enverrait-Il l’Église prêcher le salut au monde entier (Mt 28.19) sans lui donner le moyen de l’obtenir, qui est précisément son unité (Jn 17.21) ?

— 4 Hérétiques et schismatiques refusent d’entrer dans la communion de l’Église catholique, soit en revendiquant pour eux ses prérogatives exclusives, soit en faisant valoir le droit d’être différents, dans un univers qu’ils ne veulent alors composé que d’opinions et de sectes. Or, non seulement l’Église catholique est historiquement la première religion universelle (du grec καθ’ολον : selon le tout, universel) — et donc la seule vraie, aussi vrai qu’étant universelle (Mt 28.19) sa perfection n’a pas de limites (Dignitatis humanae, n°1) —, mais c’est en elle que Dieu, un ET trine, magnifie le respect des différences naturelles par la mission qu’Il lui donne d’unir les hommes (Jn 10.16) « de toute tribu, langue, peuple et nation (Ap 5.9 ; Col 3.15) ». Dès lors, faire valoir son droit à la différence contre l’Église catholique, qu’est-ce d’autre sinon perdre, et ce droit, et soi-même ?

— 5 À la différence de Jésus qui institua la succession apostolique et la primauté du Pape (Mt 16.18 ; Lc 22.32 ; Jn 21.15-17), Mahomet n’a légué son autorité à personne. Depuis sa mort, Allah est devenu muet. Cette absence de magistère en Islam génère la cacophonie et le silence des tombes. Comment ne pas envier l’unité de l’Église catholique, qui lui permet de parler d’une seule voix, celle-là même de Dieu (Mt 16.18-19 ; Lc 10.16 ; Ac 15.24) ?

— 6 Comment les musulmans peuvent-ils reprocher aux chrétiens leurs divisions, alors qu’eux-mêmes sont divisés en sunnites, wahhabites, kharidjites, chiites, duodécimans, non duodécimans, ismaélites, zaydites, ibadites, bohoraïtes, druzes, alaouites, kaysanites, nizarites, mustaliens, alévites, shaykistes, usulites, akhbarites, qarmates, bohras, tayyibis, azraqites, sufrites, nekkarites, haruriyyas, murjites, mutazilites, coranites, asharites, hanafites, hanbalites, malikites, shaféites, deobandites, salafistes, pour ne citer que ces courants ?

— 7 Certes, nombre de chrétiens disent ne pas voir la nécessité de rejoindre l’Église catholique au motif que leur foi personnelle en l’efficacité de la Grâce divine suffirait à leur salut, et que Jésus aurait rejeté toute vie religieuse socialement organisée, nécessairement pharisaïque. À cela il faut répondre que si les Saintes Écritures sont précieuses pour rendre témoignage à la Vérité, elles ne peuvent être comprises en dehors de la communion de l’Église, à qui elles sont adressées, elle qui a reçu l’autorité pour les interpréter (Lc 4.10 ; Ac 8.31 ; 2 P 1.20-21). Ils nient ensuite que Jésus soit venu fonder une religion. À cela il faut répondre que les chrétiens sont les membres d’un même corps (1 Co 12.27 ; Ph 1.27-2.5), et qu’il ne saurait y avoir d’unité pour les membres d’un même corps sans une organisation de leur vie commune (Col 2.19 ; Ép. 4.15-16), sans donc une “tête” (Jn 10.16), un chef visible, en qui demeure le principe d’unité du corps entier. En S’incarnant, Dieu S’est rendu visible, et Son corps, l’Église, n’est pas moins incarnée et visible que Lui. L’Église n’est ni une anarchie, ni une assemblée de purs esprits (Mt 16.18-19 ; Ga 2.2), et cela grâce à son organisation hiérarchique, d’institution divine (Mt 16.18-19). Elle est un corps unique (Jn 10.16), organisé, vivant, se perpétuant à travers le temps (1 Co 12.12-27 ; Ep 4.16 ; Col 2.17,19). Celui qui cherche Dieu en vérité ne peut donc Le rencontrer que dans la communion de l’Église, née il y a deux mille ans (Jn 15.12 ; 13.35), l’Église catholique. « En elle [et en elle seulement] subsiste la plénitude du Corps du Christ uni à sa Tête, ce qui implique qu’elle reçoive de Lui ‘la plénitude des moyens de salut’ qu’Il a voulus : confession de foi droite et complète, vie sacramentelle intégrale, et ministère ordonné dans la succession apostolique. (CEC n°830) » Comment aimer Jésus sans aimer ceux qui Lui sont unis et forment avec Lui un même être (Jn 15.1-8 ; Col 1.18 ; Ep 1.20-23) ?

  1. Où étaient, par exemple, les luthériens avant 1520 lorsque le moine Martin Luther quitta l’Église catholique ? Où étaient anglicans et épiscopaliens avant 1534 lorsque le roi catholique d’Angleterre, Henry VIII, fonda sa propre église ? Où étaient les mennonites avant 1536 lorsque le prêtre catholique Menno Simons fonda leur communauté aux Pays-Bas ? Et les presbytériens fondés par le prêtre John Knox en Ecosse en 1560 ? Les congrégationalistes fondés par le théologien anglais Robert Brown en 1582 ? Les baptistes fondés par le prêtre anglican John Smyth à Amsterdam en 1607 ? Les quakers par l’anglican George Fox en 1652 ? Les amish par l’anabaptiste suisse Jacob Ammann en 1693 ? Les méthodistes par les anglicans John et Charles Wesley en 1744 ? Les mormons ou saints des derniers jours, par l’américain Joseph Smith en 1829 ? Les adventistes du septième jour par l’américaine Ellen White en 1860 ? Les membres de l’Armée du Salut fondée par William Booth à Londres en 1865 ? Les témoins de Jéhovah fondés par Charles Taze Russell en 1872 ? Les scientologues, fondés en 1952 par Lafayette Ronald Hubbard ? Ceux de l’Église du Nazaréen, du pentecôtisme évangélique, de la Holiness Church, de la Pilgrim Holiness Church, des Assemblées de Dieu, de la United Church of Christ, etc. etc. etc. ? []