On ne peut pas parler de la Sainte Trinité sans évoquer le Filioque, ce petit vocable latin qui signifie “Et du Fils” et qui a été introduit dans la profession de foi affirmée au Concile de Nicée Constantinople en 381 qui définissait que le Saint Esprit procède du Père, ne disant rien de la relation unissant le Fils et le Saint Esprit, en sorte que l’on pourrait croire que le Saint Esprit ne procédait que du Père, ce qui vrai, mais refuser de reconnaître que le Saint Esprit procède du Père ET du Fils aurait amené entre le Père et le Fils une autre différence que celle de leur relation mutuelle de paternité et de filiation.


Ainsi Jésus n’aurait pas pu dire comme Il le fait en St Jn:10.30 : “Le Père et Moi Nous sommes UN”, c’est à dire une même Eternité, une même substance, une même nature divine, une même essence divine : un même être. Cette affirmation de l’identité de nature du Père et du Fils et donc de l’Unité de la Trinité a trouvé son origine en Espagne, au 6ème siècle lorsque celle-ci fût envahie par les Wisigoths qui étaient ariens, c’est à dire qu’ils refusaient de reconnaître la divinité de Jésus et c’est pour affirmer cette dernière que les Chrétiens espagnols ont ajouté dans le Credo cet incise “Filioque”.
Le Saint Esprit procède du Père ET du Fils comme de son seul et unique principe.
Puis Charlemagne au 9ème siècle va répandre ce Credo modifié dans son empire, les papes à Rome vont tarder à l’adopter étant donné les difficultés qui existent déjà entre les Chrétiens d’Orient et d’Occident, mais au 11ème siècle vont l’adopter.
Les Orientaux vont prendre prétexte de cela pour justifier leur séparation d’avec Rome, mais l’on ne peut refuser le Filioque, sans rejeter tout le dogme trinitaire. Si le Saint Esprit ne procède pas du Fils comme du Père, alors il y aurait une autre différence entre le Père et le Fils et il n’y aurait pas l’unité parfaite et l’identité de leur nature.

Les problèmes entre les Orientaux et les Occidentaux viennent de la séparation de l’empire romain en deux parties avec les invasions barbares au 4ème et 5ème siècle. En sorte que seul l’empire romain d’Orient va subsister jusqu’à sa chute en 1453, envahi à son tour par les Turcs. Au 4ème, 5ème siècle, les Chrétiens qui appartenaient à la même église et au même empire vont se retrouver ennemis politiques, d’où les incompréhensions, difficultés de communication qui vont s’aggraver et conduire peu à peu au schisme religieux. Néanmoins, les Orientaux auraient pu et devraient se rappeler que Jésus n’a voulu qu’une seule Eglise. En St Jn 10 Il dit : “Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur”. Ce pasteur c’est le pape sur qui Jésus a bâti Son Eglise : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai Mon Eglise”, dit-Il à Pierre et depuis Pierre jusqu’au pape François, il y a toujours eu un pape dans l’Eglise qui agit au nom de Jésus. En sorte que s’opposer au pape parlant au nom de Jésus c’est s’opposer à Jésus Lui-même qui dît à Ses apôtres : “Qui vous écoute, m’écoute”.

Prions pour que les chrétiens d’Orient et d’Occident, à l’image du Père ET du Fils, puissent respirer du même souffle divin, être unis par cette inspiration, cette expiration et être ainsi dans le monde la respiration de Dieu.