N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset (ex. 62.14). Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible (ex. Jn 3.12), et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans” (ex. L 11).

— 1 Il importe à l’islam de trouver dans la Bible l’annonce de sa venue, et ainsi de sa légitimité : « En ce temps-là, Jésus fils de Marie dit : ‘Ô fils d’Israël ! Je vous suis envoyé par Dieu pour vous confirmer la Torah et vous annoncer la venue d’un envoyé dont le nom est Ahmad’. Bien qu’il leur vînt avec les preuves, ils dirent : ‘C’est de la sorcellerie manifeste !’ (61.6) » En ce verset, Jésus est réduit au rang de prophète de Mahomet. Or, le texte originel du Coran ne contenant pas de voyelles (voir L 1,2), selon l’utilisation de celles-ci, le même verbe pouvait être au mode passif ou au mode actif, de sorte que ce verset peut être lu : « Ô fils d’Israël ! Je suis l’Envoyé de Dieu annoncé par la Torah ». Cette traduction est alors conforme au récit évangélique, et ce jusque dans la réaction indignée de l’auditoire (cf. Lc 4.16-30). Bref, entre le discours de Jésus et sa réaction, l’annonce d’Ahmad peut-elle être autre chose qu’une interpolation ? Et quel est l’intérêt d’envoyer Jésus annoncer la venue de Mahomet pour confesser l’unicité de Dieu (21.25) que déjà Jésus et tout Israël confessaient (Mc 12.29 ; Jn 5.44) ?

— 2 La croyance musulmane en l’annonce de la venue de Mahomet par Jésus est basée sur la confusion dans La vie du Prophète de Ibn Hichâm (mort en 834) du terme al-Munahhemana censé traduire le Paraclet de Jn 15.261 , de racine n-h-m, avec Ahmed, autre nom de Mahomet (61.6), de racine h-m-d. (Cf. Hamadi Redissi, L’Homme Nouveau, H.-S. n°34, p.32). Une autre tentative de justification de la venue de Mahomet affirme que Paraclet ne se prononçait pas autrefois Paraklétos, mais Biriklutos (c’est à dire Periklutos puisqu’il n’y a pas de consonne P en arabe), et que Périklutos était la traduction grecque du nom de Mahomet … Les musulmans ne feraient-ils pas bien de méditer ce verset du Coran : Malheur à ceux qui composent un livre pour le présenter comme venant d’Allah et en tirer un vil profit ! (2.79) ?

— 3 Les musulmans prétendent que Jésus annonça la venue de Mahomet lorsqu’Il prophétisa la venue du Paraclet (Jn 14.15-26 ; 16.13-15), lequel, disent-ils, ne pouvait être le Saint-Esprit, puisqu’Il était déjà là (Cf. Jn 14.17). À quoi il faut répondre que le Saint-Esprit est là depuis la création du monde (Gn 1.2) … comme le vent qui souffle, comme un étranger de passage invitant chacun à chercher Dieu (Jn 3.8), mais qu’Il est chez un chrétien comme en Son Temple (1 Co 3.16 ; 6.19 ; 2 Tm 1.14), avec qui Il forme un nouvel être (Ga 6.15 ; 1 Co 6.17). C’est tout autre chose ! Lorsque Jésus ressuscité enjoignit aux Apôtres « de ne pas s’éloigner de Jérusalem mais d’y attendre ce que le Père avait promis (Ac 1.4) », Mahomet est-il venu rejoindre les Apôtres ?

— 4 Jésus a annoncé aux Apôtres qu’ils allaient être baptisés « dans l’Esprit-Saint sous peu de jours (Ac 1.5) » et qu’ils partiraient alors « évangéliser le monde entier (Ac 1.8) ». Ce qu’ils firent. Lorsque Pierre prêchait en compagnie de l’Esprit-Saint (Ac 5.32), était-ce en compagnie de Mahomet ?

Une lecture un tant soit peu attentive montre que le Paraclet ne peut être Mahomet, pas plus d’ailleurs que n’importe quel autre homme, puisque Jésus dit au sujet du Parakletos à venir :

a) Il est l’Esprit de vérité (Jn 14.17). Or Mahomet n’est pas un Esprit (Lc 24.39).

b) Le monde ne le voit point et ne le connaît point (Ibid…). Or Mahomet est présenté comme un personnage qui a été vu et connu…

c) Le Parakletos demeurait auprès des Apôtres et en eux et ils Le connaissaient (Ibid…). Or, les Apôtres n’ont pas connu Mahomet, qui n’a pas non plus demeuré près d’eux et encore moins en eux !

d) Le Parakletos demeurera à jamais avec les disciples du Christ (cf. Jn 14.16). Or Mahomet est mort.

e) Le Parakletos est envoyé au Nom de Jésus (Jn 14.26). Or Mahomet ne dit pas être venu au Nom de Jésus.

f) Le Parakletos vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit (Jn 14.26).” Qu’est-ce que Mahomet aurait rappelé aux Apôtres de l’enseignement de Jésus, gardé depuis indéfectiblement par Son Église ?

g)Lorsque viendra le Paraclet, que Je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, Il Me rendra témoignage. (Jn 15.26)”

‒ Dans le Coran, Mahomet ne rend pas témoignage à Jésus, mais Jésus à Mahomet (61.6) …
‒ Les Apôtres ont reçu l’Esprit-Saint (Ac 2) et rendu témoignage au Christ bien avant que Mahomet ne naisse.
‒ Depuis la Pentecôte les chrétiens connaissent l’Esprit-Saint et ne peuvent Le confondre avec qui que ce soit d’autre.
‒ Jésus désigne le Paraclet comme venant du Père, or les musulmans ne reconnaissent pas le Père.
‒ Depuis la Pentecôte l’Esprit-Saint rend témoignage à Jésus dans le cœur des chrétiens, et c’est la raison pour laquelle, à la suite des Apôtres, ils rendent eux-mêmes témoignage à Jésus-Christ (Jn 15.26-27).

i)Si Je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous, mais si Je pars, Je vous L’enverrai (Jn 16.7).” Est-ce que les musulmans croient que Mahomet a été envoyé par Jésus ?

j) Le Paraclet montre que le péché est de ne pas croire en Jésus (Jn 16.9), mais les musulmans croient que le péché est de ne pas croire en Mahomet…

k)Le Paraclet vous introduira dans la Vérité tout entière (Jn 16.13 ; 1 Co 12.3)”, qui est Jésus (Jn 14.6). Or, le but de Mahomet est-il de faire connaître Jésus ? Et l’Eglise pendant six siècles avant sa venue, n’a t-elle pas été introduite dans la vérité tout entière ? 

l) Le Parakletos annoncera aux Apôtres les choses à venir (Jn 16.14). Qu’est-ce que Mahomet a annoncé aux Apôtres ?

m) Le Parakletos glorifiera Jésus (Jn 16.14). Or Mahomet se prétendant le Sceau des prophètes (33.40) rabaisse le Messie au rang de faire-valoir (61.6).

n) Le Paraclet dévoilera le bien de Jésus, qui est le bien même de Dieu (Jn 16.15). Or non seulement Mahomet est censé n’être qu’un récepteur de la révélation coranique, et non un acteur, mais il nie la nature divine du Fils.

o) Lorsqu’on vous emmènera en jugement, ne vous inquiétez point de ce que vous direz ; mais dites ce qui vous sera donné à cette heure-là : car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint (Mc 13.11). Est-ce Mahomet qui a encouragé les chrétiens à rendre témoignage à Jésus-Christ jusqu’au martyr ?

p) « Nous sommes témoins de ces choses, nous et l’Esprit-Saint que Dieu a donné à ceux qui Lui obéissent (Ac 5.32) » ? Est-ce que les chrétiens ont jamais obéi à Mahomet ?

— 5 Après Sa résurrection, Jésus a invité ses disciples à attendre le Saint-Esprit (Lc 24.49), dont la promesse s’enracinait dans l’Ancien Testament (Is 32.15 ; 48.16 ; Ez 36.26-27 ; 39.29 ; Jl 3.1). Jésus envoya l’Esprit-Saint le jour de la Pentecôte (Ac 2), et chaque jour depuis (Ga 3.2 ; 1 Jn 3.24) l’Esprit-Saint vient dans et par les sacrements de l’Église (Ac 2.38). Or, les chrétiens n’ont jamais cru recevoir Mahomet en recevant le Paraclet (Rm 5.5). Saint Pierre promettait-il Mahomet lorsqu’il invitait à se repentir et faire pénitence pour recevoir le don du Saint-Esprit (Ac 2.38) ? Qui vaut-il mieux recevoir : l’Esprit de Dieu ou Mahomet ?

— 6 Le Verbe de Dieu a assumé la nature humaine pour la sauver, et l’Esprit-Saint donne de recevoir personnellement le salut accompli pour tous par Jésus. Révélant l’Amour du Christ, l’Esprit-Saint conduit à se reconnaître pécheur (1 Jn 1.10), condition sine qua non pour recevoir le salut dans le miracle de la nouvelle naissance qu’est le baptême.2 Seule la relation avec l’Esprit de Dieu transforme le croyant en un homme nouveau, spirituel (Ga 6.15), participant dès ici-bas à la vie divine. Il devient enfant de Dieu (Jn 1.12 ; 1 Jn 3.1), capable d’aimer Dieu et son prochain3 du même Amour dont Jésus nous a aimés et nous aime. « L’Amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. (Rm 5.5) » Or, quel rapport entre l’Esprit-Saint, qui se manifeste par l’amour du prochain jusqu’au don de soi, et la haine commandée par Allah (9.14 ; 5.33 ; 60.4) ? « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’ et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur : comment celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, pourrait-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? (1 Jn 4.20) »

— 7 En accueillant Jésus, les chrétiens ont accueilli Dieu Lui-même (Mt 10.40 ; voir G 18,28,29,32-39 ; K 7), en sorte qu’ils n’ont jamais ensuite attendu que Son retour en gloire (Mt 25.31-46 ; Jn 5.21-29). Avertis de la venue de faux prophètes (Mt 24.24 ; Lc 21.8 ; Jn 16.2 ; 2 Co 11.4-5 ; Ga 1.9 ; 1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3 ; voir I 2e), comment ne considéreraient-ils pas Mahomet comme l’un d’eux ? Le Premier et le Dernier (Ap 2.8 ; Is 44.6, 48.12) pourrait-Il Se retrouver avant-dernier ?

— 8 Tous les Prophètes, y compris Moïse (Dt 18.15), ont prédit la venue du Christ (Gn 49.10 ; Ps 84.10-14 ; Is 42.1,49 ; 50.4 ; 52.13 ; 53.12 ; 63.19 ; Ps 22 ; Jl 3.1-2 ; Ez 34.15-16 ; 36.26-27 ; Za 12.10 ; 13.1 ; Mt 13.16-17 ; Ac 3.18,21,24), qui S’est présenté et S’est conduit comme étant Dieu, Dieu incarné (Mt 5.22 ; 10.39 ; Lc 22.70 ; Jn 8.19 ; 14.6), « Principe et Fin » (Ap 1.8,17 ; 2.8 ; 21.6 ; 22.13 ; Mc 12.6 ; 1 Co 15.45) de la Loi (Mt 12.1-14 ; 5.17). Seul Jésus est mort pour le salut de tous. Seul Il a été proclamé ressuscité. Dès lors, à quelle nécessité répondrait la venue de Mahomet ?

— 9 Les musulmans veulent trouver dans la réponse de saint Jean-Baptiste aux Pharisiens s’enquérant de savoir qui il était (Jn 1.22-25) une preuve de la venue prétendument annoncée de Mahomet. Du fait que saint Jean-Baptiste a nié être LE prophète (Dt 18.15) et que Jésus est dit être LE Messie (3.45), les musulmans en déduisent que LE prophète attendu (cf. Ml 3.23-24) était Mahomet. Or, que les Juifs aient demandé à Jean s’il était Elie, le Messie ou le Prophète, montre qu’ils ne savaient pas trop qui ils attendaient (cf. Lc 9.8 ; Jn 7.40-41), car l’identité entre le Prophète annoncé par Moïse (Dt 18.15) et le Messie annoncé par les Prophètes (Voir K 8) n’était pas encore apparue clairement à la conscience du peuple juif. Ce n’est que peu à peu qu’a émergé le visage du Messie dessiné dans les livres prophétiques (2 Sm 7.12-16 ; Ps 2.2,7 ; 45.8 ; Dn 9.25 ; Jr 33.14-18 ; Is 42 ; 49 ; 50.4 ; 52.13 ; Za 4.1-14 ; 6.13 ; Mc 8.31 ; Lc 17.25 ; 24.26). Certains reconnurent que Jésus était le Prophète annoncé (cf. Jn 6.14), d’autres qu’Il était le Messie (Jn 1.41 ; Lc 9.20 ; Jn 7.31, 11.27). Mais si saint Jean-Baptiste avait annoncé la venue de Mahomet, pourquoi ses disciples ont-ils cru en Jésus-Christ (Jn 3.26-30) ?

— 10 Les musulmans veulent encore voir annoncée la venue de Mahomet en Dt 18.18 : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi [Moïse], Je mettrai Mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que Je lui commanderai », arguant que les frères des Hébreux mentionnés seraient les descendants d’Ismaël. Or, nul besoin d’aller chercher des frères hors de la famille des Hébreux pour voir la prophétie réalisée : les Hébreux ont des descendants, dont faisait partie Jésus, qui a précisément revendiqué accomplir cette prophétie (Jn 5.46) … Les musulmans n’ont aucune légitimité à s’approprier cette prophétie (Gn 21.10) … De plus, les premiers chrétiens n’hésitaient pas à la citer pour en annoncer aux Israélites la réalisation en Jésus (Ac 3.22-26 ; 7.37), et ceux-ci n’ont jamais nié la pertinence de cette interprétation. De toute façon, la comparaison du prophète annoncé semblable à Moïse ne saurait valoir pour Mahomet, car le fait que tous deux aient été mariés (cf. Ex 2.21) et chefs militaires (cf. Nb 31 ; Dt 9.1-3 ; 10.11 ; 20.1-20), n’est en rien caractéristique d’un prophète. Par contre, Moïse et Jésus appartenaient tous deux au peuple juif de qui vient le salut (Jn 4.32), pas Mahomet ; Moïse et Jésus enfants ont été miraculeusement sauvés (Ex 2.2-10 ; Mt 2.13-16), pas Mahomet ; Moïse et Jésus ont jeûné pendant quarante jours au désert (Ex 34.28 ; Lc 4.2), pas Mahomet ; Moïse et Jésus parlaient face à face avec Dieu (Dt 34.10 ; Jn 10.30), pas Mahomet ; Moïse et Jésus ont été transfigurés (Ex 34.29-35 ; Mt 17.1-8), pas Mahomet ; Moïse et Jésus ont été publiquement accrédités par Dieu (Ex 19.9 ; Mt 3.17), pas Mahomet ; Moïse et Jésus ont fait des miracles (Ex 7-11 ; Mt 8.16), pas Mahomet ; Moïse et Jésus se sont offerts pour expier les péchés de leurs peuples (Ex 32.32 ; Mt 26.28), pas Mahomet ; les prophéties de Moïse et de Jésus se sont réalisées (Dt 18.15-18 ; 28.15-68 ; Lc 21.6-33), et Mahomet n’en a point fait ; Dieu a fait de Moïse un dieu pour ses frères (Ex 4.16) et Jésus a revendiqué être Dieu (Jn 8.24,28,58 ; 13.19), pas Mahomet ; les corps de Moïse et de Jésus ont disparu après leur mort (Dt 34.6 ; Lc 24.51), pas celui de Mahomet… La venue de Mahomet n’est-elle pas plutôt annoncée dans cet autre verset : « L’ancien [Moïse] et le dignitaire [Jésus], c’est la tête, le prophète qui enseigne le mensonge, c’est la queue [le dernier arrivé] (Is 9.15) » ?

— 11 Abraham a eu deux fils, Isaac et Ismaël. Isaac, objet d’une promesse divine (Gn 15.5 ; 17.4 ; 22.17 ; 26.4), est le fruit d’une conception miraculeuse : Abraham avait cent ans (Gn 21.5), et son épouse Sarah était stérile (Gn 11.30). Mais avant sa naissance, Abraham et Sarah doutèrent de celle-ci (Gn 12.2 ; 15.2-6), et Ismaël fut conçu en dehors de leur mariage, d’Abraham et de son esclave Agar (Gn 16.2). C’est ainsi que la conception d’Ismaël représente la descendance charnelle d’Abraham, issue du péché (Gn 16.2 ; Ga 4.21-31), étrangère à la vie de l’Esprit (Mt 11.16 ; 24.34 ; 2 P 2.12), et que la conception extraordinaire d’Isaac annonce la conception miraculeuse du Christ (Jn 8.56), la descendance spirituelle d’Abraham (Gn 12.3 ; Lc 19.9 ; Mt 28.19). Alors que le musulman revendique la filiation charnelle d’Abraham, par Ismaël, filiation charnelle revendiquée aussi par le judaïsme (Ga 4.21-31 ; Jn 1.13 ; 8.39), le chrétien, lui, revendique la filiation spirituelle d’Abraham, figurée par la conception miraculeuse d’Isaac, fruit de la promesse divine et de la foi d’Abraham. Il y a donc entre musulmans, juifs et chrétiens, l’opposition irréductible qui existe entre le péché et la grâce, opposition figurée par les conceptions différentes d’Ismaël et d’Isaac (Ep 4.22-24 ; Ga 5.17 ; Col 3.9-10). L’islam, tout comme l’Israël incrédule (Jn 8.39-47), ignorent que les vrais enfants d’Abraham ne naissent pas de la chair et du sang, mais parce qu’ils partagent la foi d’Abraham (Ga 3.7), de Dieu (Jn 1.12-13 ; 3.5), à l’instar du Christ, né d’une vierge. Pourquoi Dieu ne reconnaît-Il qu’un seul fils à Abraham : « Dieu [lui] dit : ‘Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac (Gn 22.2,12,16 ; Jos 24.3-4)’ », et ne reconnaît-Il pas Ismaël (Gn 15.4), sinon parce que c’est avec la descendance d’Isaac qu’Il a promis d’établir l’alliance perpétuelle, et non avec celle d’Ismaël (Gn 17.19,21 ; 21.12) ? Pour dépouiller la descendance d’Isaac de la promesse divine et se l’attribuer, l’islam ose enseigner que la promesse aurait été faite non à Isaac, mais à Ismaël. Mais en se revendiquant de la filiation d’Ismaël, l’islam ne se rend pas compte qu’il doit alors partager le sort d’Ismaël, qui est celui des vaincus (Jg 8.24 ; Ps 83.2,6), rayé de la descendance d’Abraham par Allah lui-même (6.84 ; 19.49) ! L’Écriture ne dit-elle pas : « Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave ne saurait hériter avec le fils de la femme libre (Ga 4.30) » ?

— 12 Bien que l’Écriture présente l’Arabe comme l’embusqué près des chemins du désert (Jr 3.2), et compte les Ismaélites au nombre des ennemis de Dieu (Ps 83.6), les musulmans veulent trouver dans la promesse que Dieu fera d’Ismaël « une grande nation (Gn 21.18) », l’annonce de la naissance de la nation arabe, ou de l’islam (c’est comme on veut). Or, non seulement Ismaël, étant de père chaldéen (Gn 11.28,31) et de mère égyptienne (Gn 16.1), n’était donc pas arabe, mais il est l’ancêtre éponyme des Ismaélites, lesquels existaient bien avant sa naissance et loin de la péninsule arabique (Gn 37.25 ; Jg 8.24 ; Ps 83.6), en sorte qu’il n’y a jamais eu d’Arabes prétendant descendre d’Ismaël avant le VIIe siècle … Pourquoi les noms d’Abraham, d’Ismaël ou d’Agar n’ont-ils jamais été portés par les Arabes avant la venue de l’islam ? « II n’existe aucune trace de l’utilisation de ces noms bibliques avant l’islam dans l’onomastique. Par voie de conséquence, on peut en déduire que la société arabe n’avait, avant la prédication islamique, aucune conscience d’un rattachement quelconque à Abraham par Ismaël. (René Dagorn, La geste d’Ismaël d’après l’onomastique et la tradition arabes, Genève, Droz, 1981, p.44 & 49) » Le Coran n’établit pas l’ascendance des Arabes en Ismaël, mais les sira le feront quelque deux cents ans après la date présumée de la mort de Mahomet. Quand bien même les Arabes seraient-ils descendants d’Ismaël, que cette filiation devrait les embarrasser, car si le judaïsme se réclamant de la descendance charnelle d’Abraham s’en contente (oubliant au passage que ni la descendance de Moïse (Ex 2.22) ni l’ascendance de David (Rt 1+) ne sont juives)4 , l’islam ne peut que voir sa prétention à l’universalité contredite par l’identification à une race … Cette généalogie pointe une origine de l’islam non arabe, mais judaïque. La rivalité mimétique, et la confusion entre race et religion qui s’en suit, servent-elles réellement à justifier l’existence de l’islam ?

— 13 Pourquoi les Ismaélites n’ont-ils jamais eu de prophètes, sinon parce que c’est avec Isaac et sa descendance que Dieu a fait alliance, et non avec Ismaël et la sienne (Gn 17.7-8,19-21 ; 21.9 ; Lv 26.42) ? En effet, le salut vient des Juifs, rappelle Jésus (Jn 4.22). Comment dès lors l’islam peut-il prétendre succéder à Moïse, David, les Prophètes et Jésus (4.163 ; 61.6 ; 27.167-171), tous descendants de la lignée d’Isaac, et se trouver lui-même séparé de cette généalogie par sa descendance, revendiquée, d’Ismaël ?

— 14 Comment expliquer qu’Allah ait envoyé Jésus sachant qu’à cause de Lui des milliards de chrétiens allaient se damner en croyant en Sa mort et en Sa résurrection ? Et pourquoi Allah a-t-il attendu le septième siècle pour les délivrer de ce piège (4.157,48) ?

— 15 Si la venue de Mahomet avait été annoncée par Jésus (61.6), comment se fait-il que les Apôtres, les Pères de l’Église, ni aucun autre chrétien, n’en aient jamais parlé ?

  1. Lorsque viendra le Paraclet, que Je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, Il Me rendra témoignage (Jn 15.26).” []
  2. D’où le qualificatif de Consolateur attaché à l’Esprit-Saint par Jésus Lui-même (Jn 14.16,26 ; 15.26 ; 16.7). []
  3. Le mot arabe al-qarîb : le prochain, au sens universel donné par Jésus en Lc 10.29-37, est absent du Coran, qui ne connaît, comme le judaïsme rabbinique, que le terme al-jâr : le proche, c’est-à-dire le voisin. []
  4.   Et s’il est vrai que le judaïsme accueille des convertis, convertir les païens au judaïsme, à la différence du christianisme et de l’islam, n’a jamais fait partie de la mission du judaïsme, au contraire (Ex 23.32 ; Dt 7.3 ; 32.16 ; 1 R 11.2 ; Esd 10.1+ ; Ne 13.26-27) !  []