Plusieurs personnes refusent d’aller voir un prêtre pour lui demander le pardon de leur péchés. Elles préfèrent comme les musulmans ou les protestants demander directement pardon à Dieu. Et certes il faut tout de suite – si l’on pèche – demander pardon à Dieu dans son cœur. Mais pourquoi faut-il aussi aller demander le pardon de ses péchés à un prêtre ?

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« Pour détourner l’homme de ses œuvres et mettre fin à son orgueil (…). Dieu le corrige (…) par la souffrance (…). Alors, s’il se trouve près de lui un ange, un médiateur pris entre mille, qui rappelle à l’homme son devoir, le prenne en pitié, et prie : ‘Ô Dieu, Evite-lui de descendre dans la fosse, j’ai trouvé la rançon pour sa vie’, l’homme retrouve alors la vie, et supplie Dieu de lui rendre sa faveur (…) Puis, il annonce à autrui sa justification en disant : ‘J’avais péché et perverti le droit, mais Dieu ne m’a pas traité selon ma faute. Il a sauvé mon âme de la fosse et m’a donné lumière et joie’. (Jb 33.14-28) » Cet extrait du livre de Job nous montre l’ange gardien en son œuvre de salut. Il est dit ‘médiateur’, car il plaide auprès de Dieu offensé la cause de l’homme dont il a la charge. Il est pris entre mille, parce qu’il est personnellement créé pour cet office (Ep 2.10). Il rappelle l’homme à son devoir, car tel est le sien : garder son protégé sur le chemin de l’obéissance à Dieu, qui est vie éternelle. Alors qu’il est incapable d’éprouver un sentiment, il est dit prendre en pitié le pécheur car il fait sienne la miséricorde divine. Il présente à Dieu « la rançon pour la vie » du pécheur. Quelle est cette rançon ? C’est la résolution que l’ange a inspirée à son protégé : laver ses péchés dans le Sang de Jésus. Ainsi se met-il au service de Notre Seigneur qui est apparu « pour détruire les œuvres du diable (1 Jn 3.8). Alors l’homme retrouve la vie et la faveur divine, et le devoir de remercier Dieu, de Lui rendre gloire en proclamant Sa miséricorde : « Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri ! Sauve-moi et je serai sauvé, car Tu es ma louange ! (Jr 17.14) ».

Normalement, un chrétien ne pèche pas. C’est ce que dit saint Jean : « Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché parce que le Christ demeure en lui ; il ne peut pas pécher, étant né de Dieu (1 Jn 3.2-9) ». « Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec Jésus, pour que fût réduit à l’impuissance ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. (…) Sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes, et Sa vie est une vie à Dieu. Et vous, de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. (…) Le péché ne dominera pas sur vous : car vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la Grâce. (Rm 6.5-14) » C’est si vrai qu’au début de l’Eglise, et pendant des siècles, les chrétiens ne connaissaient pas d’autre moyen de recevoir le pardon de leurs péchés que le baptême, ainsi que nous le confessons encore dans le Credo de Nicée-Constantinople : « Je crois en un seul baptême pour le pardon des péchés ». Malheureusement, les chrétiens ne croient pas vraiment avoir reçu la vie du Christ, et en conséquence ils se laissent aller à pécher, en pensée, en parole, par action et par omission. Sachant cela, le Christ leur a ménagé un autre moyen de recevoir le pardon après leur baptême : le sacrement de pénitence, ou de réconciliation. C’est un don qu’Il fit aux Apôtres après Sa résurrection en leur disant : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jn 20.21-23) ». Don si merveilleux de la Miséricorde divine, ce sacrement anticipe le Jugement dernier pour « nous délivrer de la Colère de Dieu qui vient (1 Th 1.10) » ! Une fois absout, nos péchés sont comme s’ils n’avaient jamais existé ! Dieu ne S’en souviendra plus jamais ! Mais vous l’avez noté, le pardon n’est pas automatique. Le prêtre, qui tient la place du Christ, doit juger s’il peut, ou non, remettre les péchés. Car il y a des conditions pour recevoir l’absolution. Elles sont au nombre de cinq :

  1. Regretter ses péchés.
  2. Les avouer à un prêtre. Tous les péchés mortels, selon leur nombre, leur espèce, leurs conditions et intention, doivent être confessés. En cacher volontairement un seul équivaudrait à se damner, tant il est vrai que l’on ne se moque pas de Dieu.
  3. Faire la promesse de ne plus les recommencer, et pour cela choisir des moyens concrets de les éviter.
  4. Les réparer, pour autant que possible.
  5. Accomplir la pénitence donnée par le prêtre comme œuvre méritoire nous unissant volontairement à la Passion du Christ par laquelle nos péchés ont été détruits et réparés.

Chacune de ces conditions est nécessaire pour réaliser la validité de l’absolution, donnée par le sacrement de pénitence, qui est « l’unique mode ordinaire par lequel un fidèle conscient d’un péché grave est réconcilié avec Dieu et avec l’Église. (Can. 960) ». L’absolution efface les péchés mortels et les peines éternelles, les péchés véniels, mais pas toujours, les peines temporelles, mais pas toujours, et revivifie les bonnes œuvres mortes par le péché mortel. Il faut savoir aussi qu’en attendant de recevoir l’absolution d’un péché mortel, la contrition parfaite, qui est la peine d’avoir offensé Dieu ne méritant absolument pas d’être offensé, réconcilie immédiatement avec Lui. Et bien que nous ne devions jamais pécher, l’Eglise nous fait un devoir, au moins une fois l’an, avant Pâques, de recevoir ce sacrement, tant il est vrai que nous ne pouvons vivre en ce monde sans commettre de péché véniel, ni nous priver de la joie de célébrer la miséricorde. Vous ne pouvez en effet donner à Jésus de plus grande joie que de lui demander le pardon de vos péchés… raison pour laquelle le démon veut nous en empêcher, et ainsi nous interdire l’entrée au Paradis, où il n’y a pas de péché.

Se confesser régulièrement (une fois par mois est un bon rythme) permet de rester vigilant dans l’œuvre de notre sanctification, et nous donne des grâces particulières, notamment celles d’éviter les rechutes. Rétablis en grâce avec Dieu, Il peut alors Se servir de nous pour agir en ce monde, faire de nous les témoins de Sa miséricorde !

Ainsi, il nous faut savoir remercier notre ange gardien des bonnes inspirations qu’il nous communique. Lui demander aussi qu’il nous inspire sans cesse la crainte d’offenser Dieu, la haine du péché.

Can. 959 – Dans  le sacrement de pénitence, les fidèles qui confessent leurs péchés à un ministre légitime, en ont la contrition et forment le propos de s’amender, obtiennent de Dieu, par l’absolution donnée par ce même ministre, le pardon des péchés qu’ils ont commis après le baptême, et ils sont en même temps réconciliés avec l’Église qu’en péchant ils ont blessée.

Can. 961 – § 1. L’absolution ne peut pas être donnée par mode général à plusieurs pénitents ensemble, sans confession individuelle préalable, sauf: 1  si un danger de mort menace et que le temps n’est pas suffisant pour que le ou les prêtres puissent entendre la confession de chacun des pénitents; 2  s’il y a une grave nécessité, c’est-à-dire si, compte tenu du nombre de pénitents, il n’y a pas assez de confesseurs disponibles pour entendre comme il le faut la confession de chacun dans un temps convenable, de sorte que les pénitents, sans qu’il y ait faute de leur part, seraient forcés d’être privés pendant longtemps de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion; mais la nécessité n’est pas considérée comme suffisante lorsque des confesseurs ne peuvent pas être disponibles pour le seul motif du grand afflux de pénitents, tel qu’il peut se produire pour une grande fête ou un grand pèlerinage.

 

  • 2. Il appartient à l’Évêque diocésain de juger si les conditions requises au § 1, n. 2 sont remplies; en tenant compte des critères établis d’un commun accord avec les autres membres de la conférence des Évêques, il peut déterminer les cas où se rencontre cette nécessité.

 

Can. 962 – § 1. Pour qu’un fidèle bénéficie validement d’une absolution sacramentelle donnée à plusieurs ensemble, il est requis non seulement qu’il y soit bien disposé, mais qu’il ait en même temps le propos de confesser individuellement, en temps voulu, les péchés graves qu’il ne peut pas confesser ainsi actuellement.

 

  • 2. Dans la mesure du possible, même à l’occasion de la réception d’une absolution générale, les fidèles seront instruits de ce qui est requis au § 1, et l’absolution générale sera précédée, même en cas de danger de mort si le temps est suffisant, d’une exhortation pour que chacun prenne soin de faire un acte de contrition.

 

Can. 963 – Restant sauve l’obligation dont il s’agit au ⇒ can. 989, un fidèle dont les péchés graves sont remis par une absolution générale recourra à la confession individuelle le plus tôt possible et dès qu’il en a l’occasion, avant de recevoir une nouvelle absolution générale, à moins que n’intervienne une juste cause.

 

Can. 964 – § 1. Pour entendre les confessions sacramentelles, le lieu propre est l’église ou l’oratoire.§ 2. En ce qui concerne le confessionnal, la conférence des Évêques établira des règles, en prévoyant toutefois qu’il y ait toujours dans un endroit bien visible des confessionnaux munis d’une grille fixe séparant le pénitent du confesseur et dont les fidèles qui le désirent puissent librement user.

 

  • 3. Les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause.